Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/DELAVAL (Pierre-Louis), peintre d’histoire

Administration du grand dictionnaire universel (6, part. 1p. 342).

DELAVAL (Pierre-Louis), peintre d’histoire, né à Paris en 1790, mort dans la même ville vers 1868. Élève de Girodet, il essaya de continuer la tradition de ce maître ; mais n’ayant ni la puissance de l’auteur d’Endymion, ni sa science de la forme, ni son goût d’arrangement, il ne pouvait que s’user dans une imitation stérile. S’il eût possédé des instincts plus vigoureux, une personnalité, en un mot, elle se fut aisément développée ; car il était né dans un milieu très-favorable à l’essor de son talent. Son père, magistrat sous Louis XVI, avait de grandes relations qu’il sut conserver malgré les orages de 1793 et après le 18 brumaire. C’est grâce à son influence personnelle et à celle de Girodet, son ami, que le jeune Delavai fut exonéré du service militaire. On avait mis en avant, pour justifier cette faveur si précieuse alors, ses rares dispositions pour la peinture. Ses premières productions ne répondirent point à l’assertion de ses protecteurs, et les deux ou trois grandes toiles qu’il exposa de 1812 à 1817 passèrent complètement inaperçues. Au Salon de cette dernière année cependant, on pouvait constater un progrès réel. Sa Sainte Clotilde exhortant Clovis à embrasser la religion chrétienne n’est plus une statue habillée, elle a du sang dans les veines ; elle vit bien timidement encore, mais enfin elle existe. Cette toile est encore à l’église Saint-Louis de Versailles. Minerve protégeant les arts, de la galerie du Grand-Trianon, est une allégorie un peu fade, dont l’exécution accuse une grande habileté. Cette composition fut exposée en 1819. Nous lui préférons de beaucoup Psyché abandonnée par l’Amour, du musée de Grenoble. Une Vierge (1827), Sainte Cécile (cathédrale de Meaux) et un Saint Louis portant l’oriflamme sont à peu près les seules productions que l’on puisse citer encore, et elles suffisent amplement pour prouver que Delavai n’était qu’un peintre ordinaire. Il reçut toutefois une deuxième médaille en 1817.