Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ÉDOUARD III (saint), le Confesseur, roi anglo-saxon

Administration du grand dictionnaire universel (7, part. 1p. 201).

ÉDOUARD III (saint), le Confesseur, roi anglo-saxon, né vers 1004, mort en 1066. Il était fils d’Elhelred II et d’Emma, fille du duc de Normandie Richard Ier. Pendant la domination danoise, il avait vécu en Normandie et ne put prendre possession du trône qu’après la mort de Harde-Canut et de son fils Harold (1041) ; encore ne fut-ce que grâce à la protection du puissant Godwin, comte de Kent, qui lui fit épouser sa fille Edithe. Ce prince fit quelques efforts pour ranimer la monarchie anglo-saxonne, et son règne fut une ère de calme entre les dévastations des Danois et la conquête normande. Mais la faveur qu’il accorda aux nobles normands qu’il avait ramenés à sa suite excita des révoltes, dont chercha à profiter le puissant comte Godwin, qui possédait avec ses fils le gouvernement de neuf provinces. Godwin, condamné par le grand conseil de la nation, passa en Flandre, revint avec une flotte formidable et s’avança sans obstacle jusqu’à Londres. Édouard, redoutant d’être battu par son puissant sujet, entra avec lui en négociations, consentit à congédier les évêques normands et pardonna sa rébellion à Godwin, qui mourut subitement peu de temps après, à la suite d’un dîner pris à la table du roi (1053). En 1055, il envoya en Écosse une armée qui remit sur le trône Malcolm, dépossédé par l’usurpateur Macbeth. Ce prince régna avec douceur et diminua les impôts. Il publia un corps de lois dont on a cru retrouver des traces dans celles qui furent octroyées par Guillaume le Conquérant. Sa grande piété et la continence qu’il avait su garder avec son épouse le firent canoniser par le pape Alexandre III, qui lui donna le titre de confesseur de la foi, et depuis il fut invoqué sous le nom de saint Édouard le Confesseur. L’Église l’honore le 13 octobre. C’est du règne de ce prince que date en Angleterre l’usage du grand sceau. Il fut, dit-on, le premier roi de ce pays qui guérit les écrouelles en les touchant. Faible et irrésolu, ce prince, qui n’avait point d’enfants, ne sut se prononcer entre les divers prétendants à la succession. Tantôt il voulait appeler les fils du frère qu’il avait en Hongrie, tantôt il favorisait les vues du duc de Normandie dont il était le parent. Enfin, tout en refusant comme successeur Harold, fils de Godwin, il ne fit rien de ce qui était nécessaire pour l’écarter, et ce fut ce dernier qui monta sur le trône immédiatement après sa mort.