Imprimerie de John Lovell (p. 20).

VII.

L’AIGLE ET LA TORTUE.


— « Laisse-moi dans les airs m’élever avec toi,
«  Disait une fois la tortue
« À l’oiseau-roi. »
— « Badinez-vous ? pauvre ingénue,
Lui répond en riant l’oiseau de Jupiter.
« Vous n’êtes pas d’ailes pourvue,
« Partant vous ne pouvez vous promener dans l’air ?
— « N’importe, repartit insistant davantage
« Dame tortue aussi pesante que peu sage :
« J’ai hâte de juger comment
« L’on se comporte au firmament.
« De grâce, enlève-moi, ne fut-ce qu’un instant… »
— « Soit, vous le désirez, je vais vous satisfaire… »
Et le ministre du tonnerre
Emportant cette masse en son vol glorieux
Jusqu’au plus haut des cieux,
La laisse comme un plomb retomber sur la terre.

Sottes gens pleins d’orgueil et de faibles moyens,
Lorsque je vous vois dans la rue
Singer les grands seigneurs et n’être qu’arlequins,
Je vous compare à ma tortue !…