Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Alexis


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ALEXIS, Piémontais. Il y a un livre de secrets qui court depuis assez long-temps sous le nom de cet Alexis. Il fut imprimé à Bâle, in-8o., l’an 1563, traduit d’italien en latin par Wecker[a]. Il a été aussi traduit en français[* 1], et imprimé plusieurs fois avec des augmentations. On y voit une préface où le seigneur Alexis apprend au public qu’il est né de maison noble ; que dès son enfance il s’est appliqué à l’étude ; qu’il a appris le latin, le grec, l’hébreu, le chaldéen, l’arabe, et plusieurs autres langues ; qu’ayant eu surtout une extrême passion pour les secrets de la nature, il en a ramassé autant qu’il a pu pendant ses voyages, qui ont duré cinquante-sept ans ; qu’il s’était piqué de ne communiquer à personne ses secrets ; mais qu’à l’âge de quatre-vingt-deux ans et sept mois, ayant vu à Milan un pauvre malade qui était mort, lequel il eût pu guérir s’il eût communiqué son secret au chirurgien, il fut touché d’un si grand remords de conscience qu’il se fit presque hermite : et ce fut dans cette solitude qu’il mit ses secrets en état d’être donnés au public. Les colporteurs les promènent par les foires de village avec leurs autres petits livres couverts de bleu. Il est vrai qu’ils n’ont que l’élite des remèdes du seigneur Alexis Piémontais : le recueil entier serait un volume trop gros pour eux.

  1. * Leclerc croit que la première édition de la traduction française est de Lyon, 1565.
  1. Mercklin. in Lindenio renovato, p. 28.

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