Dictionnaire historique de Feller/Nlle éd., Pérennès, 1848/Escobar (Antoine)

ESCOBAR (Antoine), de l’illustre maison de Mendoza, jésuite, né à Valladolid en 1589, mort en 1669, à 80 ans, est auteur de plusieurs ouvrages, dont les plus connus sont ses Commentaires sur l’Écriture sainte, Lyon, 1667, 9 vol. in-folio, et sa Théologie morale, Lyon, 1663, 7 vol. in-folio dans laquelle il élargit un peu trop le chemin du salut. Ses principes de morale ont été tournés en ridicule par Pascal : ils sont commodes, mais l’Évangile proscrit ce qui est commode. Il ne faut cependant pas croire que ces sortes d’ouvrages, quoique certainement répréhensibles, aient fait autant de mal que quelques zélateurs l’ont prétendu. Ce ne sont que les savans ou les gens consciencieux qui les lisent ; les hommes dissipés ou libertins ne s’en occupent point. « Je n’ai connu aucun homme de mauvaise vie, dit un auteur judicieux, qui eût beaucoup lu les casuistes : et je n’ai connu ni grand casuiste, ni grand liseur de casuistes qui ait été homme de mauvaise vie. » Un jour qu’un certain réformateur déclamait contre les casuistes relâchés, en présence d’un ecclésiastique respectable, et lui demandait quel auteur il fallait lire pour la morale : Lisez, lui dit celui-ci, Caramuel et Escobar, ils sont encore trop sévères pour vous. « Vainement, disent les encyclopédistes, les prédicateurs de l’irréligion voudraient-ils s’autoriser de ses réflexions pour innocenter leurs propres égaremens, pour rendre odieux les théologiens qui les font remarquer et les réfutent. Leurs erreurs, qu’ils publient eux-mêmes, sont d’une tout autre conséquence que celles des casuistes ; on ne peut excuser les premiers par aucun motif louable ; les ouvrages des incrédules ont fait plus de mal en dix ans, que tous les casuistes de l’univers n’en ont fait dans un siècle. » (Encyclop. méthod. article casuistes). Voyez BUSEMBAUM, PASCAL, RANCÉ. Escobar a composé plus de 20 ouvrages formant 42 vol. presque tous in-folio.