Dictionnaire des Arts et des Sciences/1re éd., 1694/Lapathum

LAP

LAPATHUM. s. m. Dioscoride dit qu’entre les especes de Lapathum, on appelle Oxylapathum, celle qui a les feüilles aiguës & dures aux extremitez, & qui croist dans les marais. On l’appelle autrement Patience ou Parelle. L’autre Lapathum se seme, quoy qu’il croisse souvent de soy-mesme dans les jardins, & mesme dans les champs cultivez. Il a la feüille un peu moindre que les betes noires, & presque semblable à celle du plantain, se panchant vers la terre. Sa tige est d’une coudée de haut. Elle est ridée, & jette une fleur rouge, & une petite graine noirastre & reluisante. Sa racine est de couleur safranée, amere, & entierement semblable à l’oseille. La troisiéme espece de Lapathum est sauvage, petite, molle, & ressemble au plantain. Il y en a une quatriéme espece appellée Oxalis ou Anaxyris, qui a ses feüilles comme l’oseille sauvage. Sa tige est petite & sa graine rouge, pointuë & mordante. L’herbe & la tige de tous Lapathes cuits, laschent le ventre, & si on les applique crus avec du saffran ou de l’huile rosat, ils resolvent les Melicerides, qui sont des ulceres qui jettent une boüe semblable au miel. Leurs racines prises avec du vin, guerissent la jaunisse, provoquent les mois aux femmes, rompent & diminuent les pierres de la vessie, & servent aux piqueures des Scorpions. Lapathum vient du Grec λαπάσσειν Amollir, évacuer.