Dictionnaire des Arts et des Sciences/1re éd., 1694/Lanterne

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LANTERNE. s. f. Sorte d’ustencile de verre, de corne, de toile, ou d’une autre chose transparente, où l’on enferme la chandelle, de peur que le vent ou la pluye ne l’éteigne. Acad. Fr. On appelle Lanterne d’Eglise, Une petite Tribune, qui sert d’Oratoire dans une Eglise, & où l’on est moins distrait dans ses prieres. Elle est vitrée ou fermée de jalousies, & faite en forme de cage de menuiserie.

Lanterne de moulin, est une petite machine presque en forme de moulin, garnie de ses fuseaux, & au travers de laquelle passe un fer qui fait tourner la meule.

Lanterne, est aussi une espece de petit Dome sur un grand ou sur un comble, afin de donner du jour & de servir d’amortissement. Lanterne, se dit encore d’une cage quarrée de charpente, garnie de vitres au dessus du comble d’un corridor de Dortoir ou d’une galerie entre deux rangs de boutiques pour l’éclairer.

On appelle Lanterne d’escalier, Une tourelle élevée au dessus d’une plate-forme pour couvrir la cage ronde de l’escalier par où l’on y monte.

Lanterne. Terme d’Orfévre. La partie d’une crosse d’Evesque, ou d’un baston de Chantre, qui est grosse & à jour, & qui en quelque façon represente une Lanterne.


Lanterne. Instrument de Canonnier, fait en forme d’une longue cueiller rende, qui est attachée au bout d’un baston. On s’en sert à mettre la poudre & la bale dans l’ame d’un canon lors qu’on le charge sur mer.

Lanterne. Instrument d’Essayeur d’or ou d’argent. C’est une petite construction de menuiserie en forme de petit cabinet, où sont suspendus deux trebuchets ou balances tres-fines. Comme, il ne faut point que le moindre vent agite ces trebuchets, le dessus & les costez du petit cabinet ou tabernacle sont fermez avec du verre.

On appelle Lanterne Magique, Une petite machine d’Optique par le moyen de laquelle on fait voir sur une muraille, lors qu’il fait obscur, plusieurs spectres & monstres affreux, ce que l’on prend pour un effet de Magie, quand on en ignore le secret. Cette machine est composée d’un miroir parabolique qui reflechit la lumiere d’une bougie, & cette lumiere sort par le petit trou d’un tuyau, au bout duquel est un verre de lumiere. On coule entre deux successivement plusieurs petits verres peints de differentes figures qu’on choisit toûjours les plus extraordinaires & les plus capables de donner de la frayeur. Toutes ces figures se representent en plus grand volume sur la muraille opposée.