Dictionnaire de théologie catholique/TRADITIONALISME

TRADITIONALISME. — Le traditionalisme, tel qu’il a été condamné par le concile du Vatican, est l’erreur « qui admet dans l’homme une véritable impuissance physique à parvenir soit à la connaissance, soit à la certitude de l’existence de Dieu, indépendamment de la révélation ». Dieu, col. 806. Cette affirmation repose sur l’idée plus générale qu’une révélation primitive fut absolument nécessaire au genre humain pour acquérir les vérités fondamentales de l’ordre métaphysique, moral et religieux.

Le traditionalisme a été exposé dans ses grandes lignes à l’art. Dieu, t. iv, col. 806-810.

Mais on devra se reporter également, pour en comprendre la condamnation, à la mise au point du sens précis de la définition du concile du Vatican. Id., ibid., col. 824-871. Toutefois, le § 2 de la col. 846 devra être complété par l’explication authentique donnée par Pie X du certo cognosci, adeoque demonstrari, dans le Jusjurandum contra errores modernistarum, Denz.-Bannw., n. 2145, sans toutefois que cette explication fasse de la « démonstrabilité » de l’existence de Dieu un article de foi ; elle n’est qu’une certitude théologique.

Le traditionalisme est connexe au fidéisme qui en est l’aboutissement nécessaire. Sur le fidéisme, on se reportera à l’art. Foi, t. vi, col. 171 sq. ; et plus particulièrement col. 188-191.

Des monographies ont été consacrées ici aux principaux représentants de l’école traditionaliste. Voir Bonald, t. ii, col. 858 sq. ; Bautain, ibid., col. 481. On notera que le récit des incidents de Strasbourg, tel qu’on le trouve dans l’ouvrage l’abbé de Régny, L’abbé Bautain, sa vie et ses œuvres, Paris, 1884, n’est pas impartial. Les documents de l’affaire, tels qu’ils existent aux archives de l’évêché de Strasbourg, ont été publiés sommairement par l’Ami du Clergé, 1937, p. 622-624. Voir également Bonnetty, t. ii, col. 1019 sq. ; Lamennais, t. viii, principalement col. 2510-2515. Gratry ne saurait être incriminé, voir ce vocable, t. vi, col. 1757 sq., bien que son affirmation du pouvoir qu’a la raison de démontrer l’existence de Dieu soit singulièrement minimisée par les conditions qu’il met à cette connaissance.

A. Michel.