Dictionnaire de théologie catholique/TABOURIER Pierre-Nicolas

TABOURIER Pierre-Nicolas, (1753-1806) naquit à Chartres en 1753 ; il prêta le serment civique en 1791 et devint curé constitutionnel de Saint-Martin de Chartres. Il assista aux conciles de 1797 et de 1801, convoqués par ceux qu’on appelait les « réunis » et qui se tinrent en l’église métropolitaine de Paris. Après le concordat de 1801, l’évêque de Chartres le nomma curé de Saint-Pierre de Chartres. C’est là qu’il mourut le 28 novembre 1806.

Tabourier a écrit les ouvrages suivants : Tableau moral du clergé de France, 1789, s. l., in-8° : l’évêque a le droit de nommer ses curés et ce sont ceux-ci qui élisent les doyens ; voir Préclin, Les jansénistes du XVIIIe siècle et la Constitution civile du clergé, p. 430. — Défense de la Constitution civile du clergé, avec des réflexions sur l’excommunication dont nous sommes menacés, Chartres, 1791, in-8°. C’est l’écrit le plus important de Tabourier. Il avait prêté le serment exigé des fonctionnaires ecclésiastiques ; il expose ici les motifs de sa démarche. Les abus étaient tels qu’il fallait une réforme radicale et Tabourier s’applique à justifier la Constitution civile des reproches qu’on lui adresse : elle ne brise point les liens qu’un catholique doit avoir avec le Saint-Siège ; elle n’empiète nullement sur l’autorité spirituelle pour la nouvelle distribution des diocèses ; elle donne aux évêques un conseil qui lui est supérieur, mais les évêques avaient besoin de ces conseillers qui leur donneront l’autorité qu’ils avaient perdue ; de plus, le peuple a le droit d’élire ses pasteurs ; enfin, en déposant les évêques qui ont refusé le serment et en les remplaçant par ceux qui l’ont prêté, la Constitution civile a compris que le salut du peuple est le premier des devoirs du citoyen. D’ailleurs, les évêques ne sont pas déposés, mais simplement dépossédés par le fait d’avoir refusé le serment. Les nouveaux évêques occupent le siège que leur confère la volonté générale du peuple. En s’appuyant sur la proposition 91e de la bulle Unigenitus, Tabourier montre que les nouveaux évêques n’ont point à redouter une excommunication, laquelle d’ailleurs serait nulle d’elle-même, puisqu’elle serait portée pour une faute purement temporelle, à savoir, la prise de possession d’un siège épiscopal. Nouv. eccl. du 16 août 1791, p. 130-132. — Discours pour tranquilliser les consciences sur les affaires du temps qui sont relatives à la religion, Chartres et Paris, 1791, in-8°. — Deux mots à la mère Duchesne sur la faiblesse de son antidote, ou Défense de mon discours pour tranquilliser les consciences, Chartres, s. d., in-8°. — Entretien sur la Révolution, par P. Tabourier, curé de la ci-devant paroisse de Saint-Martin réunie à la cathédrale, Chartres, 1792, in-8°. — Divinité de la religion chrétienne et de ses vérités fondamentales, s. l., s. d., in-8°. — Adresse sur la divinité de la religion chrétienne à tous ceux que l’impiété des derniers temps a séduits, par P. N. Tabourier, député au concile national par le clergé du département d’Eure-et-Loire, Chartres, 1797, in-12. L’ouvrage se termine par un post-scriptum qui est une pompeuse apologie des théophilantropes.

Michaud, Biographie universelle, t. xl, p. 551 ; Feller, Biographie universelle, t. viii, p. 66 ; Quérard, La France littéraire, t. ix, p. 309 ; Glaire, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, t. ii, p. 2220.

J. Carreyre.