Dictionnaire de théologie catholique/MÉTAXAS Néophytos

S. Salaville
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 10.2 : MESSE - MYSTIQUEp. 139-140).

MÉTAXAS Néophytos (1762-1861), évêque grec orthodoxe de Talantion en Phocide, puis évêque de l’Attique et métropolite d’Athènes, est une des figures ecclésiastiques les plus marquantes des débuts de l’indépendance hellénique et de l’autocéphalie de l’Église de Grèce.

Né à Athènes le 2 novembre 1762, Néophyte (au baptême, Nicolas) Métaxas entra de bonne heure au monastère de Pentéli, y remplit quelque temps les fonctions de maître d’école, et fut ordonné diacre le 7 août 1792. Après un séjour à Constantinople, où l’avait appelé son oncle Grégoire, métropolite de Césarée, et d’où il espérait pouvoir se rendre en Italie pour compléter ses études, il vint à Livadia en Phocide, comme archidiacre de l’évêque de Talantion, Gabriel. A la mort de celui-ci, en 1803, Néophyte lui succéda. Pendant la guerre de l’indépendance, l’évêque de Talantion joua un rôle très actif. Ce fut son éparchie qui fut la première de la Grèce continentale à se soulever. Après la mort d’Athanase Diacos, qu’il n’avait pu réussir à sauver, Néophyte passa dans le Péloponèse où il travailla, de concert avec d’autres prélats et hommes politiques, à constituer un gouvernement provisoire. Il fut président de l’Aréopage ou sénat de la Grèce orientale. Il prit part à la première assemblée nationale d’Épidaure, puis à celles qui suivirent, et s’occupa très activement du règlement des affaires ecclésiastiques de l’Hellade. En 1823, nous le voyons joindre à son titre celui d’évêque des Thermopyles ; en 1824, il est chargé d’administrer comme locum tenens les diocèses de Paros, de Naxos, d’Athènes ; en 1828, il est membre de la commission ecclésiastique envoyée au Péloponèse pour le rétablissement de la situation religieuse. Le 21 novembre 1833, lors de la nouvelle organisation des évêchés, Néophyte Métaxas est nommé « évêque de l’Attique », avec résidence à Athènes. Mansi-Petit, Concil., t. xl, col. 215, n. 28. A ce titre, il fut souvent membre du saint synode, ibid., col. 320 A, 444 A, jusqu’à ce qu’il en devînt le président à vie en 1850, avec le nom de métropolite d’Athènes. Ibid., col. 470 A, où il signe le 6 septembre 1850 la lettre de remerciement adressée au synode de Constantinople pour la déclaration d’autocéphalie. Le Nicétas de Talantion, ὁ Κακοταλαντίου Νικήτας, excommunié par le patriarche Eugène de Constantinople le 1er mai 1821 avec les autres fauteurs de l’insurrection, Mansi-Petit, Concil., t. xl., col. 155-156, est évidemment notre Néophytos victime d’un lapsus. Voir aussi ibid., col. 500 D, où le nom de Néophytos figure dans le Syntagmation du patriarcat, d’avril 1855, en tête de la liste épiscopale de l’Église hellénique. Néophyte mourut à l’âge de 99 ans, le 29 décembre 1861.

On a de lui les ouvrages suivants :

1. En 1828, il édita ὀρθόδοξος ὁμολογία d’Eugène Boulgaris : Ὀρθόδοξος ὁμολογία ἢτοι πίστεως ἔκθεσις κατὰ τὴν τοῦ Χριστοῦ ἁγίαν, καθολικήν, ἀποστολικὴν καὶ ἀνατολικὴν Ἐκκλησίαν, συντεθεῖσα παρὰ Εὐγενίου τοῦ Βουλγάρεως καὶ πρῶτον νῦν ἐκιδομένη εἰς φῶς παρὰ τοῦ πανιερωτάτου ἁγίου Ταλαντίου κυρίου Νεοφύτου Μεταξᾶ, τοῦ ἐξ Ἀθηνῶν, Égine, 1828, in-8° de 54 pages devenu très rare ; voir H. Pernot, Bibliographie ionienne, Paris, 1910, n. 1133. — 2. Ἐγχειρίδιον περιέχον τὰ ἑπτὰ μυστήρια τῆς ἀνατολικῆς καὶ ἀποστολικῆς τοῦ Χριστοῦ Ἐκκλησίας, πρὸς χρῆσιν καὶ γνῶσιν τῶν ἱερέων καὶ πάντων τῶν ὀρθοδόξων χριστιανῶν…, Athènes, 1832. C’est un recueil d’ordre plutôt catéchétique et pastoral, sur les sept sacrements, suivi d’un discours sur le sacerdoce ; à la fin du volume, se trouve reproduit le célèbre discours eucharistique de Gennade Scholarios (voir P. G., t. clx, col. 352-373). A signaler dans ce recueil une brève, mais utile explication de la liturgie de la messe, p. 34-50. — 3. Ἱερογραφικὸν ἀπάνθισμα, ἐρανισθὲν καὶ συλλεχθὲν ἀπὸ διαφόρων ἱερῶν βιβλίων τῆς ὀρθοδόξου τοῦ Χριστοῦ Ἐκκλησίας, Athènes, 1846. — 4. Acolouthie ou office de saint Séraphin, moine du mont Dompos, Égine, 1828 ; 2e édit., Athènes, 1865 ; voir le titre complet dans L. Petit, Bibliographie des acolouthies grecques (Subsidia hagiographica, 16), Bruxelles, 1926, p. 249-250. — 5. Une réédition de l’acolouthie de saint Philothée, Athènes, 1849. Cf. L. Petit, op. cit., p. 241, n. 2.

Panaretos Constantinidès., Κατάλογος ἱστορικὸς τῶν πρώτων Ἐπισκόπων καὶ τῶν ἐφεξῆς Ἀρχιεπισκόπων καὶ Μητροπολιτῶν Ἀθηνῶν, dans la revue Σωτὴρ, Athènes 1878-1879, t. ii, p. 88-90 ; Chrysostome Papadopoulos, Ἱστορία τῆς Ἐκκλησίας τῆς Ἑλλάδος, t. I : Ἵδρυσις καὶ ὀργάνωσις τῆς αὐτοκεφάλου Ἐκκλησίας τῆς Ἑλλάδος, Athènes, 1920, p. 21, 22, 35, 100, 108, 132, 140, 207, 363, surtout 367-370, 433 ; A. Goudas, Βίοι παράλληλοι, t. I, Athènes, 1872, p. 375-413 ; R. Bousquet, L’évêché de Daulia-Talantion, dans la revue Échos d’Orient, 1907, t. x, p. 298.

S. Salaville.