Dictionnaire de théologie catholique/CYRÉNAÏQUES

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 3.2 : CONSTANTINOPLE - CZEPANSKIp. 604).

CYRÉNAÏQUES. D’après le Dictionnaire des hérésies de Migne, Montrouge, 1847, t. i, col. 642, et l’abbé Glaire, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, Paris, 1868, t. i, p. 573, les cyrénaïques, vers la fin du iie siècle, auraient nié l’utilité de la prière, parce que Jésus-Christ a déclaré savoir tout ce qui est nécessaire aux hommes. Ils méconnaissaient donc, par ignorance ou de parti pris, le précepte formel et la formule de la prière dominicale contenus dans l’Évangile. Qu’une telle aberration ait pu se produire à une époque où il s’en produisit tant d’autres parmi les gnostiques, rien d’étonnant ; que ses partisans aient pris leur nom, soit de leur chef, personnage d’ailleurs inconnu, soit du pays de Cyrène qu’ils habitaient, c’est possible, mais on n’en donne pas la moindre preuve et nous n’en connaissons aucune. Tertullien, dans son traité De oratione, ne fait pas allusion à l’existence de pareils hérétiques ; aucun catalogue de l’époque ne les mentionne, ni celui qui fait suite au traité De præscriptionibus, ni les Philosophoumena. Et saint Augustin, qui résume et complète les listes de saint Épiphane et de saint Philastrius, est muet sur leur compte. Ils sont donc à supprimer de la liste des hérétiques.

G. Bareille.