Dictionnaire de l’argot des typographes/Barbe

Marpon et Flammarion (p. 58).
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Barbe, s. f. « La barbe, dit l’auteur de Typographes et gens de lettres, c’est ce moment heureux, ce moment fortuné, qui procure au malheureux une douce extase et lui fait oublier ses chagrins, ses tourments et sa casse t Que ne trouve-t-on pas dans cette dive bouteille ? Pour tous, elle est un soulagement aux travaux ennuyeux ; pour quelques-uns, un moyen de distraction ; d’autres y cherchent l’oubli, un certain nombre l’espérance. » La barbe a des degrés divers. Le coup de feu est la barbe commençante. Quand l’état d’ivresse est complet, la barbe est simple ; elle est indigne quand le sujet tombe sous la table, cas extrêmement rare. Il est certains poivreaux qui commettent la grave imprudence de promener leur barbe à l’atelier ; presque tous deviennent alors pallasseurs, surtout ceux qui sont taciturnes à l’état sec.