Dictionnaire de l’administration française/ANALYSE DES PRIX

ANALYSE DES PRIX. 1. Évaluation détaillée de tous les éléments qui entrent dans la confection d’un travail. C’est l’annexe du devis général dont le montant doit être calculé sur les bases fournies par cette évaluation.

2. Ce terme analyse des prix n’est usité que dans le service des fortifications ; il correspond à l’expression des ponts et chaussées : sous-détail des prix.

3. Le ministère de la guerre a publié plusieurs cahiers donnant des modèles d’évaluations pour les différents travaux qu’il fait exécuter.

Cette publication est précédée d instructions spéciales qui décomposent, comme suit, les éléments qui entrent dans l’analyse des prix :

1o Valeur des matériaux ;

2o Déchets que les matériaux subissent dans leur emploi ;

3o Main-d’œuvre employée à l’exécution des ouvrages ;

4o Faux-frais comprenant la dépense des outils, équipages et machines, la construction ou le corps des hangars, chantiers et magasins, les frais de conduite et de surveillance des travaux, leur administration intérieure, les menues dépenses sans objet déterminé ;

5o Intérêt des fonds avancés par l’entrepreneur et son bénéfice.


4. La valeur des matériaux comprend le prix payé au propriétaire du fonds sur lequel ils se trouvent ; les frais d’extraction et de fabrication ; la dépense du transport, à laquelle il faut ajouter le montant des droits de douane et d’octroi.

5. Les déchets dans l’emploi des matériaux dépendent en partie de leur qualité, et en partie de l’habileté et du soin des ouvriers, comme aussi de l’intelligence de ceux qui les dirigent. D’où il suit qu’il n’y a pas lieu d’établir, à l’avance, une règle applicable à tous les cas.

6. Le prix de la main-d’œuvre se calcule au moyen de deux éléments : le salaire de l’ouvrier par jour et par heure ; la somme de travail qu’il produit pendant ce laps de temps.

Pour l’évaluation des travaux donnés à la tâche, il ne faut pas perdre de vue que les hommes employés à la journée ne font que la moitié ou tout au plus les deux tiers de l’ouvrage qu’ils pourraient faire à la tâche.

7. Les faux-frais se divisent en deux catégories : dépenses fixes et dépenses variables. On range dans la première les frais de l’adjudication et le prix de la patente ; la seconde comprend tout le reste. Les faux-frais ne sont pas exactement proportionnels à l’importance des travaux ; peu considérables pour les grandes entreprises, ils pèsent lourdement sur les petites concessions. Il a été calculé qu’une dépense de 100,000 fr. avait entraîné 7,000 fr. de faux-frais, tandis qu’une dépense double, faite dans des conditions identiques, n’en avait exigé que 8,000 fr., soit dans le premier cas, 7 p. cent, et 4 p. cent dans le second.

8. Le bénéfice de l’entrepreneur ne doit pas toujours être fixé à un dixième, y compris l’intérêt de ses avances. Ce chiffre serait évidemment trop faible pour les entreprises de peu d’importance et trop élevé lorsqu’il s’agirait de grands travaux.

À défaut d’une base équitable et sûre pour l’appréciation des faux-frais variables et des bénéfices, on ne doit pas faire figurer ces deux éléments dans l’analyse des prix ; il faut laisser à la concurrence, au moment de l’adjudication, le soin de limiter les prétentions des entrepreneurs.