Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Enfer (boulevart d’)


Enfer (boulevart d’).

Commence au boulevart du Mont-Parnasse, no  28 ; finit aux rue et barrière d’Enfer. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 850 m. — De 1 à 7 et de 2 à 12, 11e arrondissement, quartier du Luxembourg ; le surplus dépend du 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Dès l’année 1707 on s’occupa de l’établissement des boulevarts du midi. Cette grande opération, ajournée durant plus de 50 années, fut reprise en vertu des lettres-patentes ci-après : — « Louis, etc… Par arrêt aujourd’hui rendu en notre conseil d’état, nous y étant, nous avons ordonné l’établissement et la construction d’un nouveau rempart au midi de notre bonne ville de Paris, pour la commodité des abords et l’embellissement de cette partie de la capitale de notre royaume, et pour cet effet, après avoir donné nos ordres aux prévôt des marchands et échevins de la d. ville, en exécution desquels ils nous ont fait remettre le plan qu’ils ont fait dresser, des alignements à donner au d. nouveau rempart, relativement à la situation actuelle des rues et bâtiments de la partie méridionale de la d. ville, ensemble le devis de différents ouvrages d’art, de terrasse, plantation d’arbres et autres à y faire ; au bas duquel devis est la soumission du sieur Outrequin, en date du 15 avril, acceptée par délibération du bureau de la Ville du 22 juillet 1760 ; nous avons pourvu à tout ce qui concerne l’exécution des d. plan et devis et au paiement des indemnités qui seront dues aux propriétaires des différentes parties de terrains sur lesquelles passera le d. rempart, et des murs, bâtiments, édifices qui se trouveront dans son alignement, et qu’il sera nécessaire d’abattre ; et voulant que le d. arrêt ait sa pleine et entière exécution, nous avons dit, déclaré et ordonné, et par ces présentes signées de notre main, disons, déclarons et ordonnons et nous plaît ce qui suit : — Article 1er. Il sera incessamment ouvert et construit un nouveau rempart au midi de Paris, suivant les plan et devis par nous approuvés, et ce sous les ordres du prévôt des marchands et échevins de notre d. ville, et par le sieur Outrequin dont nous avons agréé et agréons la soumission. Article 2. Le dit rempart, commencera à la barrière de la rue de Varennes, du côté des Invalides, et finira au bord de la rivière de Seine sur le port hors tournelle, en suivant les alignements et dimensions tracés au d. plan. – Art. 3. Conformément aux d. alignements, la partie du d. rempart, depuis la rue de Varennes jusqu’à la rue d’Enfer, sera plantée de quatre rangées d’arbres et le surplus, à commencer de l’embranchement qui sera pris sur le d. rempart à l’endroit appelé la butte du Mont-Parnasse, en continuant jusqu’au bord de la rivière sur le port hors tournelle, sera seulement plantée de deux rangées d’arbres, et ce par provision jusqu’à ce qu’il en ait été par nous autrement ordonné. — Art. 4. Les propriétaires des terrains sur lesquels sera construit le d. rempart, ensemble des murs de clôture, bâtiments et autres édifices qui se trouveront sur la ligne d’icelui et qu’il sera nécessaire d’abattre, seront indemnisés par les d. prévôt des marchands et échevins, suivant l’estimation de leurs propriétés portées au d. devis, et en cas de contestations de leur part, suivant la nouvelle estimation qui en sera faite par l’un de nos architectes, conjointement avec le maître général des bâtiments de la Ville. — Art. 5. Ordonnons que l’alignement du d. nouveau rempart formera à l’avenir l’enceinte et les limites de la ville de Paris, dans la partie depuis la rue de Varennes jusqu’à la rue d’Enfer, etc… Données à Versailles le 9e jour d’août l’an de grâce 1760 et de notre règne le 45e. Signé Louis. »

« Le roi étant informé que l’établissement du rempart entrepris par les prévôt des marchands et échevins de sa bonne ville de Paris, au midi de la d. ville, conformément aux arrêt du conseil et lettres-patentes du 9 août 1760, ayant eu l’exécution la plus conforme aux vues de commodité et de décoration publiques, et par les quelles sa majesté s’est déterminée à favoriser cette entreprise ; les habitants de la capitale de son royaume, et les étrangers qui y arrivent fréquemment de ce côté, commenceraient à jouir des avantages et du progrès des plantations et de la disposition de ce rempart, si les particuliers dont les terrains y ont face, en établissant des clôtures et édifices de l’un et de l’autre côtés, n’en resserraient trop la largeur, et si par l’élévation, la forme et l’étendue de ces constructions, l’aspect de la campagne se trouvait borné et les arbres trop gênés pour parvenir à l’effet qu’on en peut attendre ; connaissant aussi que pour l’achèvement entier et la plus grande perfection de ce rempart, il conviendrait que dans toute son étendue il fût planté de quatre rangs d’arbres, comme il l’est en partie ; et sur ce qui a été représenté à sa majesté par les prévôt des marchands et échevins, qu’ils ne se croyaient pas suffisamment autorisés par les d. arrêt et lettres-patentes, pour s’opposer à ces entreprises dont la continuation préjudicierait essentiellement à un établissement si utile et si agréable, et pour procurer au rempart la perfection qui y semble nécessaire ; à quoi voulant pourvoir, sa majesté étant en son conseil a ordonné et ordonne : — Article 1er. Que les alignements des bâtiments qui pourront être élevés le long du d. rempart, du côté de la ville, dans la partie plantée de quatre rangs d’arbres, depuis la rue de Grenelle jusqu’à la rue d’Enfer, conformément à l’art. 5 des lettres-patentes du 9 août 1760, et les clôtures en cette partie du côté de la campagne seront fixées à 10 pieds 1/2 de distance du point milieu du rang d’arbres extérieur des contr’allées. — Art. 2. Veut et entend sa majesté que la partie du d. rempart, depuis le lieu dit le Mont-Parnasse jusqu’à la rivière, qui n’est aujourd’hui plantée que de deux rangs d’arbres, le soit à l’avenir de quatre rangs, dans les mêmes distances et dispositions qui ont été suivies pour la première partie, à l’effet de quoi les particuliers sur les terrains desquels il serait nécessaire de prendre du terrain, et qui jouissent de l’avantage de cet établissement, seront tenus de les fournir sans pouvoir prétendre aucun paiement, indemnité pour raison de la d. superficie, etc… Fait au conseil d’état du roi, sa majesté y étant, tenu à Marly le 19 mai 1767. Signé Louis. » (Extrait).

Le côté droit du boulevart d’Enfer est bordé en grande partie par le mur d’enceinte. Les propriétés particulières sont presque toutes à l’alignement.