Imprimerie de la société des bibliophiles cosmopolites (Jules Gay) (p. 179-218).
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Façon à une femme (Faire une). La baiser, la remuer du tranchant de la pine, comme le laboureur remue la terre du tranchant de sa charrue — pour la rendre féconde.

Oui, je connais ça : c’est madame
Qui prend son p’tit air polisson 
Elle a besoin, la chère femme,
D’une façon de ma façon.

Jean Du Boys.

Façonner une femme. La baiser, lui faire une ou plusieurs façons, selon que l’on est bon ou mauvais laboureur.

    Quand dans mes bras
Je tiens une nonne,
    Je la façonne
      Mieux que personne.

Collé.

Faire (Le). Faire l’amour — façon bégueule de parler d’une chose toute naturelle.

Le faire, ma mie, c’est décharger.Henry Monnier.

Sexe charmant à qui l’on fait
Ce qu’il est si joli de faire,
Je voudrais vous avoir au fait
Pour vous montrer mon savoir-faire ;
Car avec vous quand on le fait,
On a tant de plaisir à faire,
Qu’on voudrait ne pas l’avoir fait
Pour pouvoir encor vous le faire.

(Parnasse satyrique.)

Faire ça ou cela. Faire l’acte vénérien, — le péché dont on n’ose pas prononcer le nom et auquel on fait sans cesse allusion. Cela, c’est l’amour.

Que moyennant vingt écus à la rose
Je fis cela, que chacun bien suppose.

F. Villon.

Veux-tu donc me faire cela ?
Promptement me coucherai là.

Théophile.

Je crois bien qu’ils firent cela,
Puisque les amours qui les virent
Me dirent que le lit branla.

Grécourt.

C’est que les grandes dames font ça par poids et mesures, et que, nous autres, c’est cul par-dessus tête.La Popelinière

Tout le monde à peu près, putain et femme honnête,
Ministre ou chiffonier, marquise ou bien grisette,
Dit : faire ça.

Louis Protat.

Ah ! maman, maman, que c’est bon !… Comme tu fais bien ça, mon chéri.Henry Monnier

Ça n’t’empechera pas de me faire ça, n’est ce pas ? — Aux p’tits oignons, mon infante !Lemercier de Neuville

Faire compter les solives à une femme. La renverser sur le dos et la baiser vivement, — acte pendant lequel, tout en jouissant, elle regarde au plafond et non ailleurs.

Faire chou blanc. Rater une femme.

Faire dégraisser (Se). Faire l’acte vénérien. Les bons coqs sont maigres, en effet.

Faire de l’œil. Provoquer un passant, par un coup d’œil, à monter tirer un coup de cul.

Aussi, je le dis sans orgueil,
Le beau sexe me fait de l’œil.

Jules Moineaux.

Faire descendre le Polonais. Expression usitée dans les bordels, lorsque les hôtes momentanés, les michés, font trop de vacarme : au lieu de menacer les perturbateurs d’aller chercher la garde, on les menace de faire descendre le Polonais — qui n’est autre, souvent, qu’un pauvre diable sans feu ni lieu recueilli par charité et logé dans les combles de la maison, — et les perturbateurs se taisent, effrayés par cette mystérieuse menace, — par cette épée de Damoclès.

Faire des manières, des simagrées. Hésiter à prendre le cœur — et le membre — d’un homme ; refuser son bonheur.

Ça fait des manières, et ça a dansé dans les chœurs.Gavarni.

Et comme elle se vantait d’être pucelle, elle croyait devoir encore faire quelques petites simagrées avant que de se rendre.Boursault.

Faire durer le plaisir. Branler savamment un homme, et, au moment où l’on devine, à ses yeux tournés et à ses spasmes, que le sperme monte dans la colonne et qu’il va se jeter par-dessus le parapet, poser le doigt sur l’ouverture et ne le laisser s’échapper que par petits filets.

Faire en levrette (Le). Baiser une femme par derrière, cul contre ventre au lieu de ventre contre ventre, à la façon des chiens et non à la façon des bons chrétiens. — Voir aussi foutre en levrette.

Des baisers il vint aux attouchements et des attouchements à me mettre le vit au con, et me le fit encore une fois en lévrier, le con derrière.Mililot

Pour ne pas voir sa défaite,
Et se cacher au vainqueur,
Elle voulut qu’en levrette
Je lui fisse cet honneur.

Collé

J’ai, lui dit-il, avec un tendre objet
Depuis longtemps une intrigue secrète ;
Ce n’est là tout ;
item je suis sujet…
— À quoi ? voyons. — À le faire en levrette.

Piron.

Faire la carpe. S’évanouir sous l’homme, dans l’excès de la jouissance qu’il procure au moment de l’introït. Voir faire l’œil de carpe.

Faire l’amour. Accomplir le plus impérieux des devoirs et le plus sacré des besoins physiques et intellectuels.

Ferons-nous l’amour, cette nuit ?Ch. Sorel.

Si tu veux, nous allons faire l’amour… c’est meilleur… Ôte ton pantalon.Lemercier de Neuville.

Il faut s’aimer toujours
Et ne s’épouser guère ;
Il faut faire l’amour
Sans curé ni notaire.

Collé.

Faire la retape. Aller se promener sur les boulevards, pour y raccrocher des hommes et les amener baiser au bordel.

Faire la vie. Mener une vie débauchée, coucher tous les jours avec un nouvel amant lorsqu’on est femme, avec une nouvelle maîtresse lorsqu’on est homme.

Faire le boulevard. Se promener sur le boulevard des Italiens, ou sur le boulevard Montmartre, à l’heure où les hommes abondent, pour en raccrocher un ou plusieurs. — Se dit des lorettes, dans l’intervalle d’un entreteneur à l’autre.

Faire le chapeau du commissaire. Faire jouir un homme en lui suçant la pine et, en même temps, en lui pelotant doucement les couilles.

Tu me f’ras l’chapeau du commissaire ?Lemercier de Neuville.

En même temps elle peut faire
Aussi chapeau du commissaire.
Ce doux jeux qu’inventa l’amour
Est aussi simple que bonjour !
Tant que sa petite menotte
Avec adresse vous pelote,
Sa bouche vous suce le dard
Pour en obtenir le nectar…

Marc-Constantin.

Faire le cas. Se masturber.

Lorsque j’y pense, et même encore ici
Je fais le cas. — Pardieu, lui dit le moine,
Je le crois bien, car je le fais aussi.

Piron

Faire le con cocu. Enculer une femme — ou un homme.

Il déconne et s’adresse au cul,
Puis zeste !… il fait le con cocu,
   En bravant merde et foire.

(Parnasse satyrique.)

Faire le dessus. Se placer dessus dans le duo amoureux, avec la femme dessous. Quelquefois, c’est la femme qui fait le dessus et l’homme le dessous. Voir la Diligence de Lyon.

Mais cette fille trop pensante
Qu’amour d’innover consumait,
Prit le dessus, tant elle aimait
La philosophie agissante

Béranger

Faire l’homme.

Parfois la femme aussi veut faire l’homme ;
C’est un plaisir que l’on renomme !
Elle monte à cheval sur vous
Pour tirer ses deux ou trois coups.
Sa motte agit sur votre ventre ;
Plus elle pousse, mieux ça rentre ;
Et son foutre mouillant les draps,
Elle se pâme entre vos bras.

Marc-Constantin.

Faire le métier. Sous-entendu de putain.

Qu’ils sont jolis tes tétons ! qu’ils sont ronds et fermes ! je vois bien qu’il n’y a pas longtemps que tu fais le métier.La Popelinière.

Faire le serrurier. Frotter longtemps son membre contre les parois du vagin d’une femme sans parvenir à éjaculer. Voir limer.

Faire le saut. Se dit d’une femme que l’insistance passionnée d’un homme oblige à se laisser baiser par lui.

De ces brebis à peine la première
A fait le saut, qu’il suit une autre sœur.

La Fontaine.

Faire le trottoir. Se promener, décolletée, dans les rues, à la nuit tombante, en remuant habilement les fesses, pour allumer les hommes et les engager à venir au bordel voisin.

Mon cher, j’descends dans la rue ; a y était qui f’sait l’trottoir.Henry Monnier.

Commèr’ vaut compère 
Il fait le mouchoir,
Elle le trottoir.

(Chanson anonyme moderne.)

Faire l’œil de carpe. Jouer de la prunelle d’un air langoureux, pour allumer, soit les hommes quand on est femme, soit les femmes quand on est homme.

Un petit coup d’épée à porter en écharpe,
De quoi traîner la jambe et faire l’œil de carpe.

E. Augier.

Faire mettre (Se le). Sous-entendu : le membre viril dans le vagin ou dans le cul.

Le Florentin lui dit :
Ne m’en fais pas reproche,
Car dans une bamboche
Tu te l’ fais mettre aussi.

Joachim Duflot.

Faire minon-minette. Branler une femme avec la langue.

— Comment, ma mie, ça s’appelle quand on branle avec sa langue ? — Faire minon-minette.Henry Monnier.

Elle vous fait minette
Et puis avale tout.

Joachim Duflot

Faire mouiller la fesse (Se). Se faire baiser, — parce que dans l’averse de sperme qui tombe tout à coup sur elle, la femme n’a pas le temps d’ouvrir son parapluie et de préserver son ventre et ses fesses de l’inondation.

Par un député ce mac
A fait repasser sa nièce,
Qui s’est fait mouiller la fesse
Pour un bureau de tabac.

Dumoulin.

Faire pan pan. Baiser une femme, imiter avec la queue dans le vagin le bruit sourd du marteau de cordonnier frappant pour l’assouplir sur un morceau de cuir.

   Si du paon dépend

Mon plaisir, c’est qu’un paon, Cet animal pimpant, À Vénus fit pan pan !J. du Boys.

Faire plaisir. Faire jouir, soit en branlant, soit en baisant une personne.

Ah ! petite bougresse ! que tu me fais de plaisir !… Ahi ! ahi ! je décharge ! je décharge !…La Popelinière.

C’est un homme qui trop s’ingère
À faire plaisir aux femmes.

(Farces et moralités.)

S’ils font plaisir à nos commères,
Ils aiment ainsi les maris.

F. Villon.

Faire postillon. Introduire son doigt dans le cul d’un homme, lorsqu’il vous baise, afin de le faire jouir plus vite.

Avec mon nez, bien qu’il soit long,
Je ne puis me fair’ postillon.
Et voilà ce qui me chagrine :
Avant ma mort j’aurais voulu
Foutre mon nez dans l’ trou d’ mon cul.

Dumoulin.

— Rendre le même service à la femme, lorsqu’elle fait le dessus et vous le dessous, dans le duo vénérien.

L’homme, de sa main droite, ou lui fait postillon,
Ou la glisse en dessous et lui branle le con.

L. Protat.

Faire prier (Se). Se dit d’une femme qui refuse, ou fait semblant de refuser l’offre qu’un homme lui fait de son membre, — ce qui est refuser son bonheur.

Dans le siècle où les dames
Ne se font pas prier,
Avoir toutes les femmes
Afin de varier.

Collé.

Faire ramasser (Se). Se faire arrêter par les agents de police pour avoir excité les passants à la débauche, après onze heures du soir.

Si bien qu’eune nuit, c’était hors barrière, on m’ramasse. De là, au dépôt… Quand j’ai sorti, j’étais putain…Henry Monnier.

Faire relâche. Se refuser à toute conjonction, par maladie mensuelle ou par fantaisie pure, — ce qui est assez rare, qui a bu voulant toujours boire.

Il faut que tous les mois l’artiste se repose…
Une affiche à la porte, affiche de couleur,
Sur laquelle en travers, une bande s’attache,
Avertit le public qu’ici l’on fait relâche.

Aug. Roussel.

Faire remplir (Se). Se faire faire un enfant.

L’un me remplit, l’autre me bourre…
Que puis-je désirer de plus ?

Marcillac.

Faire river son clou. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.

La petite savequière
Qui demeure en ce carquié,
Va faire river son clou
Tous les dimanches à Saint-Cloud.

(La Comédie des Chansons.)

Faire sa merde. Faire des façons, des cérémonies — en parlant d’une femme qui ne veut pas être baisée.

Mais tu ne l’aimes pas. Avec moi tu veux faire
Ta merde, voilà tout……

Louis Protat.

Faire sa poire. Faire des façons, — en parlant d’une femme qui hésite à se laisser baiser.

Faire sa Sophie. Se dit de toute femme qui fait la sage quand il ne le faut pas.

À quoi ça m’aurait avancé de faire ma Sophie ?Charles Monselet.

Faire sa toilette. Se laver après le coït, le cul lorsqu’on est femme, la queue quand on est homme, pour éviter les dangers qui résulteraient infailliblement d’une accumulation de sperme — et par amour de propreté, lorsqu’on s’est habitué des l’enfance à être propre.

N’entre pas, mon chéri ; attends que j’aie fini ma toilette.Lemercier de Neuville.

Faire sauter le bouchon. Branler un homme, ou baiser avec lui, — ce qui, naturellement, provoque l’éjaculation du sperme.

Il se sent déjà des velléités pour cette friponne de Célestine, dont il est voisin, et qui joue avec lui de la prunelle à faire sauter le bouchon.A. de Nerciat.

Vous êtes gai comme un sermon,
L’abbé, le diable vous conseille ;
Faites sauter votre bouchon
            Sans ma bouteille.

H. Cantel.

Faire ses petites affaires. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.

Ils se firent allumer du feu dans une chambre où ils firent leurs petites affaires.Tallemant des Réaux.

Faire soixante-neuf. Gamahucher une femme pendant qu’elle vous suce la pine, — ce qui ne peut se faire qu’en intervertissant mutuellement la position ordinaire au coït, c’est-à-dire en faisant d’un 6 un 9 et d’un 9 un 6 : 69.

Soixante-neuf et son vit se redresse !
Soixante-neuf ferait bander un mort !

(Chanson anonyme moderne.)

Faire son devoir. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.

Et si l’époux avait fait son devoir.

Cl. Marot.

Il y vint tout apprêté en chemise pour faire son devoir.Brantôme.

Quand le mari fut couché et qu’il eut fait son devoir.Tallemant des Réaux.

Faire son étroite. Faire la dégoûtée, en parlant d’une femme à qui un homme propose de la baiser.

                  … Homme de qui la femme…
Fait l’étroite avec lui, même lorsqu’elle est large.

L. Protat.

Faire son Joseph. Résister aux avances d’une femme, comme le fils aîné de Jacob à madame Putiphar.

Faire son Palais-Royal. Se promener dans les galeries du Palais-Royal pour y raccrocher des hommes, — ce qui avait lieu surtout lorsque le Palais-Royal était un immense bordel où se donnaient rendez-vous, pour jouir, les membres virils des cinq parties du monde.

De tous les points de Paris, une fille de joie accourait faire son Palais-Royal.H. de Balzac.

Faire tête-bêche. Se placer mutuellement de façon que la pine de l’homme soit à la hauteur de la bouche de la femme qui la suce, et que le con de la femme soit à la hauteur de la langue de l’homme qui s’y introduit. De même, naturellement, entre tribades qui veulent jouir ensemble.

              À leurs côtés j’entends
              Des cris intermittents ;
              Géraudon et Tautin
Font tête-bêche un repas clandestin.

J. Duflot.

Mais, parfois, quand il trouve une motte bien fraîche,
Ce qu’il aime avant tout, c’est faire tête-bêche.

L. Protat.

Faire tout. Ce qu’une fille qui raccroche un homme dans la rue lui promet de faire quand ils seront seuls dans une chambre du bordel ; cela consiste à se mettre nue, à le branler, à le sucer, etc., etc.

J’te collerai cent sous… Mais tu m’f’ras tout !Lemercier de Neuville.

Faire trève du cul. S’arrêter dans l’acte vénérien.

Pourquoi fais-tu, dit la garce affolée,
Trève du cul ?

Régnier.

La garce après maintes secousses,
Lui dit : Faisons trève du cu.

Théophile.

Faire une cavalcade. La femme sur le dos et le vit dans le con, l’homme, au lieu de rester entre les cuisses de la dame, les serre l’une contre l’autre afin de jouir davantage et passe ses genoux par-dessus elle, comme s’il allait à cheval.

Ça fait des manières, un porte-maillot comme ça !… et qui en a vu des cavalcades !Gavarni.

Faire une conquête. Débaucher une femme, une fille ; l’emmener coucher.

Faire une fausse couche. Éjaculer en dormant, soit parce qu’on est couché sur le dos et que cette position vous met toujours en érection, soit parce qu’on a un songe libertin dans lequel on croit foutre réellement une femme.

… Je bandais, et si fort, sur ma couche étendue,
Que j’en fis une fausse…

Louis Protat.

Faire une femme. Distinguer parmi la foule, au bal ou au théâtre, une femme quelconque, qui vous porte à la peau, et l’emmener coucher.

En attendant, il a fait une femme superbe, dit un autre en voyant Rodolphe s’enfuir avec la danseuse.Henry Murger.

— On dit aussi dans le même sens : Lever une femme.

Faire une fin. Se marier. — Après avoir bien vécu, bien fait la noce, devenir épicier, maître de bordel et… cocu, comme X, Y et Z, que tout le monde connaît. — Ces dames font également une fin.

Quoique l’état ne manque pas
                    D’appas,
Foi de Margot, si ça ne reprend pas
                Je m’expatrie,
          Ou bien je me marie ;
                Il faut enfin
          Que je fasse une fin.

F. Seré

Faire une grosse dépense. Faire de suite un grand nombre de fois l’acte vénérien.

Le duc de Saux avait fait la nuit une grosse dépense avec Louise d’Arquien, fameuse courtisane.(La France galante.)

Faire une pince au bonnet de grenadier. Se dit des femmes qui, lorsqu’on les baise, se placent de façon à rendre l’introduction du membre moins facile et à faire supposer — aux imbéciles — qu’elles sont étroites.

      V’là pourtant qu’un jeune vélite,
      Malgré sa taille tout’ petite,
      Un soir voulut en essayer.
            À ses désirs je m’ prête
            Mais je n’ perds pas la tête :
      Pour qu’il n’y entr’ pas tout entier,
Je fis un’ pince — au bonnet d’ guernadier.

Henri Simon.

Faire un homme. Jeter son hameçon dans une foule masculine, au Casino ou ailleurs, et le retirer avec un goujon au bout.

Les lorettes ne vont pas dans les réunions publiques pour autre chose que pour faire des hommes.Seigneurgens.

Faire venir l’eau à la bouche. Donner soif de fouterie à une vierge où à un puceau, en faisant devant eux un tableau éloquent des béatitudes amoureuses.

Elle lui sait si bien représenter les douceurs de l’amour, avec des instructions et des naïvetés si plaisantes, qu’elle lui en fait venir l’eau à la bouche.Mililot

Faire venir le foutre à la bouche. Mettre une femme ou un homme en appétit d’amour, en patinant l’une ou en polissonnant avec l’autre.

T’es bien monté… mâtin ! Ça vous fait venir la foutre à la bouche.Lemercier de Neuville.

Faire vit qui dure. Être avare de son sperme, ne le dépenser qu’à bon escient, avec sa propre femme ou avec celles des autres, mais sans furie, sans extravagance, en homme qui tient à jouir jusqu’aux confins extrêmes de l’âge mûr.

Puis sentant le bouillon monter
Et voulant fair’ vit qui dure,
Je me retrouve en posture,
Un’ chandelle où vous savez.

(Parnasse satyrique.)

Faire voir la feuille à l’envers. Baiser une femme dans les bois, parce qu’étant sur le dos et levant les yeux au ciel elle ne peut apercevoir que le dessous des feuilles d’arbre.

Bientôt, par un doux badinage,
Il la jette sur le gazon,
— Ne fais pas, dit-il, la sauvage,
Jouis de la belle saison…
Ne faut-il pas, dans le bel âge
Voir un peu la feuille à l’envers ?

Rétif de la Bretonne.

Faire voir la lune. Montrer son cul.

Parlez-moi d’une planète
Qu’on examine à l’œil nu.
Chaque soir, me dit ma brune,
Si tu veux être discret,
Je te ferai voir la lune
À dada sur mon bidet.

A. Jacquemart.

Faire zague zague. Branler un homme.

Comtesse, empoigne-le par le milieu… Là ! là !… à merveille ! Promène ta main d’un bout à l’autre, et serre-le-moi fort, de peur qu’il n’échappe… Fais zague zague… Ah !…La Popelinière.

Faire zizi-panpan. Faire l’acte vénérien — si plein d’onomatopées.

Près d’Ève, Satan déguisé,
Avec deux mots fit sa conquête ;
En les prononçant, le rusé
Brandillait la queue et la tête.
Voici les deux mots du serpent :
            Zizi, panpan.

Louis Festeau.

Fait (Le). L’acte vénérien.

      Un mari goguelu,
Trouva sa femme sur le fait.

G. Coquillart.

Cela ne plut pas au valet,
Qui, les ayant pris sur le fait,
Vendiqua son bien de couchette.

La Fontaine.

Faraud. Amant de cœur ; maquereau.

Monsieur, il faut vous déclarer
Que c’est une femme effrontée
Qui fit assassiner son homme
Par son faraud…

dit l’auteur de la chanson sur le supplice de la Lescombat.

Farceuse. Gourgandine, femme dont, le métier est de faire des farces aux hommes, c’est-à-dire de prendre leur argent et leur queue, et de se foutre d’eux après en avoir été foutue.

Farcy (La). Nom d’une maîtresse de bordel très-connue à Paris, et qui n’a dans son troupeau que de très belles putains.

Je vous aime ainsi, divine salope
La Farcy n’a pas de telles Vénus.

Anonyme.

Farfadet. Nom qu’on donnait au xviiie siècle à une variété de maquereaux ; témoin ce passage du Colporteur de Chevrier : « Croirait-on que quand ce guerluchon ne suffit pas, il est dupé lui-même par une troisième espèce appelée farfadet ? » Voir Milord Pot-au-feu.

Farfouiller une femme. La baiser, ou quelquefois la peloter seulement.

Il était las de baiser, manier, fouiller et farfouiller.Mililot.

Comme celle qui disait que Claude lui avait farfouillé dans son cul de devant.(Moyen de parvenir.)

Faux pas (Faire un). Badiner imprudemment avec un homme, et, au moment où l’on y pense le moins, glisser et tomber, le vagin entr’ouvert, sur sa pine en arrêt.

Je fuis… Ciel ! j’ai fait un faux pas !
      Ah ! le juif en profite !
Comment me dérober des bras
      De ce chien de lévite ?
L’abbé, de grâce ! holà ! holà !
      La chose est monstrueuse !
Ah ! malgré moi, que sens-je là ?
            Je suis vertueuse !

Collé.

Faveurs d’une femme (Obtenir les). Être reçu à cuisses ouvertes par elle.

Après cela, on peut bien juger que la dame ne fut pas longtemps sans donner ses dernières faveurs au cavalier.Bussy-Rabutin.

Ah ! bien, dit-il, n’est-ce donc qu’avec moi
Que vous avez la fureur d’être sage ?
Et vos faveurs seront le seul partage
De l’étourdi qui ravit votre foi ?

Voltaire.

Apprenez qu’en amour, bien souvent le divorce
              Naît de la dernière faveur.

Grécourt.

Me faudra-t-il, pour complaire à l’usage,
Du seul devoir attendre les faveurs,
Qui de l’amour doivent être le gage.

Parny.

              Céphise est lubrique à la rage.
              Et favorise chaque nuit
Gnaton, en qui le sexe est à moitié détruit.

Bruzen de la Martinière.

Judith me fait horreur ;
Je renonce à l’honneur
D’obtenir ses faveurs.

Félix Bovie.

Favori. Amant, greluchon ; maquereau, le mâle de toute sultane favorite.

Et les maris, de même
Qu’ messieurs les favoris,
          Y sont pris.

Collé.

Féminiser. Ôter la virginité.

Allons, Priape, allons, il faut enfin
Féminiser ces onze mille vierges,
Pour qui Cologne a brûlé tant de cierges.

Parny.

Femme chaste. Le merle blanc du sexe féminin. Casta, quia nemo rogavit, parbleu !

Femme chaude. Femme ayant les foies chauds, femme qui aime l’homme et jouit avec lui, quel qu’il soit, goujat ou roi, homme de peine ou de lettres, pourvu qu’il soit bon fouteur. — Femme qui bande et voudrait être baisée. Cela se dit, à propos du sexe auquel nous devons le jour — et la vérole, — comme à propos des chiennes, auxquelles nous devons des puces ; avec cette différence, cependant, — toute en faveur de la race canine, — que les chiennes, une fois qu’elles ne sont plus en chaleur, ne se laissent plus grimper par les mâles, et que les femmes se font baiser en toute saison.

Femme étroite. Femme dont le vagin a l’étroitesse convenable et désirable pour retenir prisonnier le membre viril qui s’y est aventuré, jusqu’à ce qu’il s’avoue vaincu.

Le lit est imprégné de cette sueur moite Qui fait toujours trouver large la plus étroite.Louis Protat.

Femme facile. Femme qui accueille volontiers les propositions libertines des hommes.

Femme froide. Qui, en apparence, n’éprouve pas de plaisir dans la conjonction amoureuse et fait jouir les hommes sans paraître jouir elle-même.

Mais comme elle est naturellement froide, apparemment que le jeune seigneur n’y trouva pas son compte, car Mme  Copen ne le revit plus.La Popelinière.

Femme galante. Femme dont le métier est de faire jouir les hommes — qui en ont les moyens.

Femme honnête. Femme mariée, — selon toutes les femmes mariées.

La femme honnête la plus folle, Aujourd’hui, le fait est certain, N’a plus que six fois la vérole, Je ne veux plus être catin.E. Debraux.

   Es-tu lass’ d’amourette?
   Enfin, dis-moi, veux-tu,
   Pour dev’nir femme honnête,
   Épouser un cocu ?

Encore un coup d’ cu, Jeannette !E. Debraux.

Femme inconséquente. Façon polie de dire qu’elle est putain.

Lorsque, dans le monde, une jeune dame n’a pas très bien su étendre le voile par lequel une femme honnête ouvre sa conduite, là où nos aïeux auraient rudement tout expliqué par un seul mot, vous, comme une foule de belles dames à réticences, vous vous contentez de dire : — Ah ! oui, elle est fort aimable, mais… — Mais quoi ? — Mais elle est souvent bien inconséquente.H. de Balzac.

Femme laborieuse. Femme qui ne refuse jamais de conduire un miché au bonheur.

Ah ! monsieur, me dit cet homme avec des larmes d’admiration dans la voix, à quelque heure de la nuit qu’on frappe, si nous sommes couchés, elle se lève sans rechigner, va ouvrir au monsieur, reste avec lui le temps qu’il faut et remonte se coucher jusqu’à ce qu’un nouveau coup de sonnette la fasse relever et redescendre : c’est une femme bien laborieuse !A. François.

Femme large. Femme dont le vagin est d’une laxité à faire croire au membre imprudent qui s’y aventure qu’il entre dans une motte de beurre. — Voir Femme étroite.

Femme lascive. Qui possède, dans ses regards, dans ses gestes, dans ses mouvements, dans ses paroles, l’art d’allumer les désirs des hommes. — On dit aussi, mais moins fréquemment, Homme lascifqq, parce que la lasciveté est l’apanage spécial de la femme.

Si ces jeunes gens s’offrent à vous, ne les refusez pas : ils sont si beaux, si vifs et si lascifs.La Popelinière.

Femme légère comme chausson. Extrêmement putain. — L’expression, très spirituelle et décente, a été employée pour la première fois par M. Aurélien Scholl dans un de ses échos du Figaro.

Femme lubrique. Savante en l’art d’aimer — et de faire jouir les hommes.

Voici ce qu’il y avait : Minois de fantaisie ; joli corps, créature lubrique.La Popelinière.

Femmelette. Femme chétive, douillette, délicate, qui a des goûts futiles, etc…!

Que le bout du médium fait tomber en faiblesse,
             Qu’un vit fait passer au carmin…

Elle ne jouait que l’ombre, le trictrac et les échecs, parce qu’ils sont savants et sérieux ; tous les autres (jeux) étaient au-dessous d’elle, et ne pouvaient amuser que des femmelettes…A. de Nerciat.

Femme sage. Femme honnête, selon toutes les femmes mariées — qui sont plus ou moins sages.

Il était une dame
Fraîche, ayant des couleurs
          Et des mœurs ;
Elle était sage-femme
Et femme sage autant
          Qu’à présent
On l’est, Dieu merci !…

Scribe.

Fendasse. La nature de la femme — à soldats.

Le plus vieux trou ; la plus sale fendasse, Rien n’échappait à son vit furieux.(Parnasse satyrique.)

Fente. La nature de la femme, destinée à être fendue.

Rien ne fut soustrait à mes regards… Lucette, couchée sur lui, les fesses en l’air, les jambes écartées, me laissait apercevoir toute l’ouverture de sa fente, entre deux petites éminences grasses et rebondies.Mirabeau.

Toutes filles, en cas pareil, Désireraient à leur réveil Qu’un tel que moi leur fît de rente Un bon vit pour boucher leur fente.(Cabinet satyrique.)

Et puis après il se vante D’avoir bouché votre fente.Gautier-Garguille.

      Pontgibaut se vante
      D’avoir vu la fente
De la comtesse d’Alaïs.

Tallemant des Réaux.

Ferme de rognons (Être). Être solide au combat amoureux ; faire durer longtemps l’affaire, comme l’Ascylte du Satyricon, dont le membre était si bien bâti.

Fesses (Les). Les deux hémisphères qui jouent un si grand rôle dans la comédie à deux personnages intitulée : La Fouterie. Ce sont les tétons du derrière, comme les tétons sont les fesses du devant.

Et puis me tournant par derrière, il contemplait tantôt mes épaules, tantôt mes deux fesses. Mililot.

Langues de chatte et langues de serpent,
Dans un monceau de tétons et de fesses,
Vont se croiser, et derrière, et devant.

Joachim Duflot.

Fessier (Le). Le cul, qui porte des fesses comme le pommier des pommes.

Tu es si fraîche que tu as sans doute le corps fort beau, et surtout le fessier.La Popelinière.

Dans le sapin je plongeai mon regard
Et j’aperçus un fessier magnifique
Qu’il me semblait avoir vu quelque part.

Anonyme.

Festoyer. Faire l’acte vénérien.

Il s’efforçait de trouver manière de la festoyer, comme il avait fait avant que monseigneur fût son mari.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)

Il ajoutait que, même à la sourdine,
Plus d’un damné festoyait Proserpine.

Voltaire.

Un cordelier faisait l’œuvre de chair,
Et s’ébattait, en festoyant sa mie.

Piron.

Fête (la), fêter. Faire l’acte vénérien.

Elle n’eut dit ces mots entre ses dents
Que le galant recommence la fête.

La Fontaine.

Je fêtai son milieu,
          Nom de Dieu !
Trois fois avant qu’ je n’en sorte

F. de Calonne.

Fêter la Saint-Priape. Faire l’acte vénérien, qui est faire une œuvre pie.

Or, un jour que Sa Sainteté
Solennisait la Saint-Priape.

B. de Maurice.

Fétu. Le membre viril.

De son fétu neuf pouces sont l’aunage.

Piron.

Feu au cul (Avoir le). Être ardent aux exercices vénériens.

C’est plus d’un coup par heure ; il avait donc le feu au cul ?Mililot.

Feu de paille. Fouterie de pauvre ou de poëte, qui commence en flambant de façon à faire espérer vingt coups, et qui s’éteint net après le premier.

Fiasco. Insuccès amoureux. — Faire fiasco. Ne pas pouvoir bander au moment où il le faut.

Fignard. Le cul (inusité).

Il écouta la vieille et lui laissa tout dire,
Pencha son front rêveur ; puis, avec un sourire,
              Lui foutit sa botte au fignard.

Dumoulin.

Figue. La nature de la femme, qui est de la nature de ce fruit, un peu plissée, un peu molle, — et savoureuse comme lui. — Les Italiens ne jurent que par là : Per la fica ! disent-ils.

De ton figuier mange le fruit,
Et ne va pas durant la nuit
Du voisin grignotter la figue.

Parny.

Fille. Mot injurieux pour désigner une femme qui fait métier et marchandise de l’amour.

Le mot fille signifie, ad libitum, ce qu’il y a de plus pur, ce qu’il y a de plus doux, ce qu’il y a de plus bas, ce qu’il y a de plus vil dans le sexe féminin. — Il est sage et timide comme une fille. — Il aime tendrement sa fille. — En quittant l’auberge, il a donné quelque chose à la fille. — Il a eu l’imprudence de se montrer au spectacle avec une fille.E. Jouy.

Prenez les intérêts des filles de Cypris,
Et ne permettez pas qu’on en fasse mépris.

(La France galante.)

Le ramage des filles est cent fois préférable à l’argot des boursiers.A. Delvau.

      Nos ingénues à sentiments,
                  En fait d’amants,
                  Ruin’nt plus d’jeun’s gens
En quinze jours, qu’une fille en douze ans.

E. Debraux.

Fille à parties. « Prostituée en carte ou isolée, mais avec plus de formes. Si elle se fait suivre par sa tournure élégante ou par un coup d’œil furtif, on la voit suivant son chemin, les yeux baissés, le maintien modeste : rien ne décèle sa vie déréglée. Elle s’arrête à la porte d’une maison ordinairement de belle apparence ; là, elle attend son monsieur, elle s’explique ouvertement avec lui ; et, s’il entre dans ses vues, il est introduit dans un appartement élégant ou même riche, où l’on ne rencontre ordinairement que la dame de la maison. »Béraud.

Fille d’amour. Fille de bordel, qui fait de l’amour un métier et de son cul une marchandise.

J’apprends qu’tu veux, monsieur d’Belleyme,
Numéroter les fill’s d’amour.

Béranger.

Fille de joie. Femme qui exerce un triste métier, celui qui consiste à être à la disposition du premier venu.

D’une fille de joie
Il fut enfin la proie.

Théophile.

Le major l’avait fait mener au refuge où on enferme les filles de joie.D’Ouville.

Soupant, couchant chez des filles de joie.

Voltaire.

Mais ce refrain banal rarement apitoie,
Hormis l’adolescent, qui ne peut croire au mal
Et cherche encor l’amour dans la fille de joie,
Ignorant que la rouille a rongé le métal.

Henry Murger.

Fille de marbre, fille de plâtre. Fille galante, dont le cœur est plus dur que les tétons.

C’est à Paris que les filles de marbre apprennent péniblement le métier qui les fait riches en une heure.Jules Janin.

Fille publique. Femme qui livre son corps au premier passant venu, moyennant un salaire qui varie suivant les quartiers dans lesquels elle exerce.

La première ordonnance concernait les filles publiques et imposait à ces malheureuses des heures de sortie et d’autres mesures que la décence publique réclamait depuis longtemps.H. Raisson.

Renonçant pour toujours à la fille publique,
Vous seule auriez eu part aux faveurs de mon vit.

Louis Protat.

Fille soumise. Fille ou femme à laquelle la préfecture de police impose une carte, dans l’intérêt de la santé publique — que compromettent tant les coureuses insoumises.

Flageolet. Le membre viril, dont les femmes savent si bien jouer et jouir, et dont elles se gardent bien de boucher la patte d’où sort cette précieuse musique qui leur chatouille si agréablement le vagin.

Elle n’est pas musicienne,
Mais elle est foll’ du flageolet

Et veux que chaqu’ jour de la s’maine
Je fredonne au moins un couplet.

E. Debraux.

Je voudrais, ma belle brunette,
Voyant votre sein rondelet,
Jouer dessus de l’épinette
Et au-dessous du flageolet.

Théophile.

Si tu veux danser, dispose
Du flageolet que voilà.

Collé.

Fleur. Pucelage, — que la femme est censée donner à son époux la première nuit des noces.

Qu’au dernier cri de douleur,
Je suis maître de la fleur
Qui pour moi seul est éclose,
            Je suppose,
            Je suppose,
      Irma, je suppose.

L. Festeau.

Cessez donc de pleurer un sort digne d’envie,
Et ne regrettez plus la plus belle des fleurs ;
Si ne la garder pas, c’est faire une folie,
On goûte en la perdant mille et mille douceurs.

Bussy-Rabutin.

Te laisser vierge, c’est te faire sentir de la façon la plus cruelle que ta fleur ne vaut pas la peine qu’on se donnerait pour la cueillir.Louvet.

              Il est bon de garder sa fleur,
Mais pour l’avoir perdue, il ne faut pas se pendre.

La Fontaine.

Cette fleur, qui avait été réservée pour le beau prince de Massa-Carrera, me fut ravie par le capitaine corsaire.Voltaire.

Pour eux ne brille cette fleur,
Qu’amour, diligent moissonneur,
Sait recueillir avant la fête
Que le tardif hymen s’apprête.

Piron.

Fleur d’oranger. Fleurs blanches qu’une fille porte sur la tête le jour de son mariage, pour dire à tout le monde : je n’ai pas encore été baisée ; j’ai toujours gardé ma fleur et mon fruit… défendu. — Laissons passer et disons avec Commerson :

Le bouquet de fleurs d’oranger est le cynisme de la vertu.

Fleurettes. Petites fleurs du langage amoureux, douceurs que les galants débitent aux jeunes personnes qui y prêtent volontiers l’oreille, — faute de prêter autre chose — à quelque chose de mieux. On dit aussi : Conter fleurettes, pour : parler d’amour.

Je ne cessais de me retracer mon gentil Belval, allant au fait, et commençant par où les autres me semblaient ne devoir finir d’un siècle. Aussi, leurs fleurettes n’étaient-elles honorées d’aucune attention.Félicia

Des abbés coquets sont venus ;
      Ils m’offraient pour me plaire
Des fleurettes au lieu d’écus,
Je les envoyai faire… vois-tu…

Gallet.

Fleur du mal. Tribade — qui se fait respirer par une autre femme, qu’elle respire à son tour. — L’expression date de 1856, époque de la publication du livre de poésies de M. Charles Baudelaire, dans lequel les gougnottes sont chantées sur le mode ionien.

Fleurons de Vénus. Accidents vénériens qui forment sur le front du malade une sorte d’auréole.

Les fleurons de Vénus te servent d’auréole ;
Comme un vase trop plein tu répands la vérole
              Sur tout un peuple frémissant.

Dumoulin.

Fleurs blanches. Nom que, par corruption, on donne à un écoulement blanchâtre particulier aux femmes blondes, lymphatiques, chlorotiques, mal nourries, — parisiennes, en un mot. Mulierum vulvæ fluores, stillationes morbosæ, d’où, conséquemment, on devrait dire : flueurs blanches, du verbe latin fluere, couler.

La marquise a bien des appas,
Ses traits sont vifs, ses grâces franches,
Et les fleurs naissent sous ses pas ;
Mais, hélas ! ce sont des fleurs blanches.

Comte de Maurepas

Folichon, Folichonne, Folichonneuse, Folichonnette, Folichonner, Folichonnades, Folichonneries. Rieurs, bons vivants, folâtreries, gaillardises.

Mariette était si folichonne,
Qu’elle embrassait les cuisiniers.

Martial C

Je fus épris comme un toqué d’une aimable folichonnette.J. Kelm.

Une folichonneuse,
Cancane et me plaît mieux.

J.-E. Aubry.

Folichons et folichonnettes,
Rigolons et folichonnons.

F. Vergeron.

M. M…, pour avoir lu des livres entachés de folichonnerie, copiera cent versets de la Bible.Ch. Joliet.

Fondement (Le). Les parties sexuelles, dont le fondement n’est cependant qu’une partie.

Craignez, craignez fort la vérole !
Il faut garder son fondement
Propre, avec tout son fourniment,
Pour suivre les cours de l’école.

A. Watripon.

Fontaine. La nature de la femme, où s’abreuve l’humanité — altérée de jouissance.

              Le vin est inventé pour vous :
              Il fait rejaillir la fontaine
Qu’on voit tout le long, le long de la bedaine.

(Chanson anonyme moderne.)

Nous fûmes aussitôt tous les trois près d’elle lui faire les caresses qu’elle montrait désirer ; à peine avions-nous posé nos mains sur ses fesses, qu’après deux ou trois mouvements de reins, nous l’aperçûmes tourner de l’œil, et nous vîmes couler la fontaine du plaisir.Mirabeau.

— On le dit aussi d’une femme qui a des flueurs ou un écoulement vénérien. De là le surnom d’une célèbre habituée de bals, Clara Fontaine :

Coule, coule toujours,
Fontaine des amours.

G. Nadaud.

Forcer la barricade. Déchirer la membrane de l’hymen d’une vierge en la dépucelant, la baïonnette en avant.

Il poussa et m’entr’ouvrit avec plus de facilité que devant, et fit tant à la fin, se remuant de cul et de tête, qu’il força la barricade.Mililot.

Forcer une femme. La baiser malgré elle.

Je vous ai forcée, je vous ai violée ; mais je n’ai pu faire autrement, et je vous en demande pardon.La Popelinière.

Forêt humide (La). La motte de la femme, qu’arrosent si fréquemment la sueur, l’urine, les menstrues, le sperme, les ablutions, etc.

Notre morpion se hâta
De gagner la forêt humide
Qui devant lui se présenta.

B. de Maurice.

Fornicateur. Homme qui se plaît à commettre le doux péché de fornication.

Grand gesticulateur,
Hardi fornicateur,
Et dont l’incontinence
  S’attaque à l’honneur
        De ma sœur.

Collé.

Un jeune capucin,
Qui fornique et qui prie,
Allait passer sa vie
Dans un couvent lointain.

J. Cabassol.

Notre grand’maman Ève elle-même n’a-t-elle pas commencé à mettre la fornication en honneur ?Pigault-Lebrun.

Puis la virant, preste sur la croupière,
Se huche. Hélas ! quel taon vous a piqué ?
Serrant le cul, s’écria la commère ;
Par là jamais nous n’avons forniqué.

Piron.

Fouailler une femme. La baiser, se servir avec elle du fouet qui cingle si bien.

Elles savent donc qu’il y a des moines qui fouaillent.(Moyen de parvenir.)

La fille de taverne, dit Auguste Barbier,

            … N’a d’amour chaud et libertin
Que pour l’homme hardi qui la bat et la fouaille
            Depuis le soir jusqu’au matin.

Fouailleur. Coureur de filles, bordelier. — « Un T de plus dans ce mot, et on a son étymologie, » dit l’auteur des Excentricités du langage, M. Lorédan Larchey.

Fouetter un homme, afin d’amener l’érection de son membre.

Si son vit impuissant n’a pas encor bandé…
On saisit le bouquet de verges à deux mains.
On fustige le vieux sur la chûte des reins :
La douleur qu’il éprouve est quelquefois bien grande,
Mais il ne se plaint pas, il est heureux… il bande !

Louis Protat.

Fouler. Faire l’acte vénérien.

Ne foulez point son mausolée,
La pauvre fut assez foulée
Durant le temps qu’elle a vécu.

(Cabinet Satyrique.)

Four. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.

Avec sa pâte qui fut levée aussitôt que le four fut chaud.(Moyen de parvenir.)

S’il vous plaist nous prester vos fours,
Nous sommes à vostre service.

Il est défendu par nos loix
De travailler dans un four large.

(La Fleur des chansons amoureuses.)

Fourbir une femme. La baiser, frotter de la queue les parois de son vagin pour les dérouiller, — ce qui la rend non-seulement polie, mais très-contente.

Comme s’il fallait que je lui donnasse du salaire pour avoir fourbi cette gaupe.Ch. Sorel.

Puis vous fourbit l’agréable femelle
Qui l’occupait.

Grécourt.

Fourgonner une femme. La baiser, en introduisant dans son petit foyer la pine en guise de poker.

Fournir sa carrière. Achever de jouir en baisant.

Tu aurais été ravie en extase en voyant seulement comme il se tourmentait sur moi dans le temps que nous achevions de fournir notre carrière.Mililot.

Fourrager. Patiner une femme ; essayer d’introduire son membre dans son aimable hiatus.

Eh bien ! eh bien ! ou vas-tu comme ça ?… Qu’est-ce que tu fourrages là-dedans ?H. Monnier.

Fourrer (Le). Introduire le membre viril dans la nature de la femme.

Je me le figure toujours tel que s’il me le fourrait dedans le con avec force et qu’il eût de la peine à entrer.Mililot.

Fouterie. Action de foutre une femme, ou d’être foutue par un homme, — du verbe futuo, qui a la même signification.

Ceux-là qui sont bien fournis d’instruments à fouterie et qui sont propres à donner un plaisir partout.Mililot.

Tu brûlais pour moi d’un amour immense
Dans des vers fort beaux — que je n’ai pas lus ;
Notre fouterie à peine commence,
Et déjà, mon cher, tu ne bandes plus !

Anonyme.

Fouterie de pauvre. Pauvre fouterie ; mauvais coup.

Fouteur. Homme qui satisfait les femmes, au lit ou en fiacre, à pied ou à cheval.

Veuve de son fouteur, la gloire,
La nuit, dans son con souverain,
Enfonce — tirage illusoire ! —
Ce grand godemichet d’airain !

(Parnasse satyrique.)

Et mandons à tous nos fouteurs,
Fussent-ils un peu plus à l’aise,
De prendre au con seul leurs ébats.

Collé.

Je veux dire que tu es un crâne fouteur, que tu me chausses comme jamais en effet je n’ai été chaussée.Lemercier de Neuville.

Fouteuse. Femme qui aime à être baisée, ou qui met son art à bien faire jouir les hommes qui la baisent.

Tu es une belle fouteuse, ma mie.La Popelinière.

Car on peut devenir une bonne fouteuse,
Mais on ne devient pas, il faut naître branleuse.

L. Protat.

Homme goulu, femme fouteuse
Ne désirent rien de petit.

Théophile.

Foutimasser. Baiser dans un grand con, avec un vit trop petit, ou ne pas assez bander : en somme, ne faire rien qui vaille.

Ton vit plus froid que glace
      Reste molasse,
      Il foutimasse ;
Quel bougre d’engin !

Piron.

Un ribaud, quelquefois, trop plein de son objet,
Fatigue, échauffe en vain un aimable sujet ;
Sans cesse auprès de lui, le paillard foutimasse
Et sur ses nudités sa main passe et repasse.

(L’Art priapique.)

Loin ces foutimaceurs qui gastent le métier…
Ne foutimacez plus les oreilles des dames.

(Paroles grasses de Caresme-prenant.)

Foutoir. Nom que les libertins donnent au boudoir, lieu où il ne s’agit pas de bouder, en effet, mais bien de foutre. — (V. Boudoir.)

Foutre (Le). Le sperme de l’homme et de la femme, la semence que celui-ci jette, à couillons rabattus, dans le champ de celle-là où poussent, au bout de neuf mois, des enfants mâles ou femelles.

Ensuite de cela, il me monte dessus, et en me faisant entrer son gros vit bandé au con, il me chevauche jusqu’à ce que son foutre me coule au fond de la matrice.Mililot

Ah ! la belle heure, quand j’y pense !
On mettrait une frotte à flot
Avec le foutre qu’on dépense
Tant que résonne son grelot.

(Parnasse satyrique)

Foutre. Interjection témoignant le mépris que l’on fait d’une chose.

Foutre des neuf garces du Pinde,
Foutre de l’amant de Daphné…

Piron

Foutre. Le mot le plus énergique du langage érotique. Il signifie :

Jouir ! — dépenser son sperme, n’importe de quelle façon, — en foutant.

Il y a fouteurs et fouteurs, comme il y a fagots et cotterets. Ainsi :

On fout à couillons-rabattus, comme un Dieu, comme un roi, comme un prince, — ou comme un âne débâté.

On fout comme un daim, comme un épicier, comme un maçon, comme un pigeon.

On fout en main, en bouche, en aisselle, en con, en cul, en tétons, en cuisses.

On fout à la paresseuse, en levrette, à la florentine, à culs-nus, à la dragonne, en cygne, etc.

On fout sa maîtresse, sa tante, sa cousine, sa femme, sa belle-sœur, sa belle-mère, sa bonne, sa portière, sa voisine, et — quelquefois son voisin.

Le roi fout la reine — ou son page,
Le vieillard fout sa bonne — un peu,
Et le pauvre fout — ce qu’il peut.

Anonyme.

Mon Alix en fait tant de cas,
Qu’elle me promet des ducats,
Beaucoup plus que je ne souhaite
Si dix fois la nuit je la fous.

Collé.

Foutre, comme verbe passif, signifie être perdu.

Philis, tout est foutu, je meurs de la vérole,
Elle exerce sur moi sa dernière rigueur.

Théophile.

Foutre, comme verbe réfléchi, signifie se moquer.

Eh bien ! dit-elle, quitte ou double,
Va toujours ton train, je m’en fous.

Collé.

Quoique plus gueux qu’un rat d’église,
Pourvu que mes couillons soient chauds,
Et que le poil de mon cul frise,
Je me fous du reste en repos.

Piron.

Foutre à couillons rabattus. Avec énergie, comme toutes les femmes voudraient être foutues, — même, et surtout, celles qui ont le plus l’air de cracher sur le jus divin.

Les hommes, lorsqu’ils ont foutu
À double couillon rabattu,
Se lavent dans une terrine.

Dumoulin.

Foutre à la paresseuse. Baiser une femme le plus commodément possible ; quelquefois l’homme se met derrière la femme, laquelle replie un peu ses cuisses en avant. Plus généralement ils se placent en face l’un de l’autre et la femme lève la cuisse et passe la jambe sur la hanche de son fouteur ; les deux amants se trouvent alors collés l’un à l’autre depuis la poitrine jusqu’aux parties sexuelles, la pine dans le vagin : on pousse sans effort, et on jouit sans s’en apercevoir, en s’endormant même, si l’on est trop fatigué des coups précédemment tirés.

Celui dont la pine est mollasse, filandreuse
Et lente à décharger, fout à la paresseuse.

Louis Protat.

Foutre comme un âne débâté. Baiser avec énergie, sans se soucier d’autre chose que de bien jouir, — à la façon du héros de Lucius.

Vilains hypocrites… foutez comme des ânes débâtés ; mais permettez-moi de dire foutre.Diderot.

Foutre en aisselle. Décharger sous l’aisselle d’une femme au lieu de lui décharger dans le con : c’est aussi agréable pour l’homme — et moins dangereux pour la femme.

Celui-ci fout en cul, celui-là en aisselle…

Louis Protat.

À cet instant de la querelle,
Un vit, qui bandait dur et fort,
S’avisa de foutre en aisselle :
Cet argument les mit d’accord

(Dialogue du con et du cul.)

Foutre en artilleur. Vous faites coucher la demoiselle sur le bord du lit, et debout devant elle, vous prenez ses jambes de chaque main, les écartez et les placez sur vos épaules, comme des leviers servant à manœuvrer une pièce de canon sur un affût. Vous fourrez votre écouvillon dans la gueule béante de son canon ; il y entrera tout entier, et même un peu les testicules.

Foutre en con. Baiser bourgeoisement, comme baisaient Adam et Ève, les ignorants, bouche contre bouche et ventre contre ventre.

Le con est fort bonne personne ;
Je ne dis pas qu’on l’abandonne 
         Eh ! non, non, non !
         Foutons en con !

Collé.

Foutre en cuisses. Décharger entre les cuisses d’une femme qui ne tient pas à faire d’enfant, mais qui tient à faire plaisir à un homme.

On fout en con, en cul, en cuisses.

(Parnasse satyrique.)

Foutre en cul. Sodomiser.

Mais le cul n’est-il pas bonhomme ?
Eh quoi ! ne le fout-on qu’à Rome ?
Foutons en cul, foutons en con !
      Un peu de bougrerie
            Est dans la vie
      Quelquefois de saison.

Collé.

Foutre en espalier. Posture usitée seulement chez les écoliers ou chez les gens de service qui se rencontrent dans des endroits sans meubles et veulent foutre cependant à la hâte et tant bien que mal en appuyant la femme contre un mur. Un brave évêque vit un jour son valet de chambre baiser une fille en espalier : « Imbécile, lui dit-il, tu ménages les matelas. Eh bien ! c’est à ce beau métier que j’ai gagné la goutte. »

Foutre en levrette. Jouir d’une femme en se plaçant derrière elle, more canino, posture des plus estimées de la foutronomie, et l’une des plus agréables pour le fouteur. Soit à genoux, soit appuyée sur une fenêtre ou une table, soit couchée à plat ventre sur le lit ou sur le gazon, la femme vous présente ses fesses, vous pénétrez dans son con sans perdre un seul centimètre ; vous vous y trouvez très-serré et vous lui donnez quelques bons coups de cul. Malheureusement cela vous fait jouir tout de suite, et l’opération ne dure jamais assez longtemps au gré de la dame.

En levrette est encore un moyen fort joli
Quand on a sous son ventre un cul ferme et poli :
C’est pour faire un enfant une bonne recette
Qui fut, dit-on, donnée à Marie-Antoinette.

L. Protat.

Elle a l’étrange goût
Qu’on la foute en levrette.

J. Duflot.

Foutre en main. Se faire branler.

Tout est fantaisie ou caprices
Chez le bizarre genre humain 
On fout en con, en cul, en cuisses,
Au besoin même dans la main.

(Dialogue du con et du cul.)

Foutre en tétons. Décharger sur la gorge d’une femme qui, au préalable, a ramené ses deux tétons vers le milieu de sa poitrine, de manière à presser, aussi doucement qu’avec les lèvres de son con la pine qu’elle a mission de faire jouir. Cette façon d’aller au bonheur, comme toutes les autres artificielles, n’a de charmes que pour celui qui fout et non pour celle qui est foutue.

Celui-ci fout en cul, celui-là en aisselle,
Un troisième en tétons…

Louis Protat.

Foutre par l’oreille. Faire répandre à quelqu’un les pleurs du désir, soit en lui lisant, soit en lui récitant des vers lubriques. L’expression est du poëte Maynard.

Gardez-vous de lire ces vers :
Ils foutent les gens par l’oreille.

(Les Priapées.)

Foutue (Être bien ou mal). Bonheur, ou malheur.

Non, tu n’es que foutue, et tu l’es bien.La Popelinière.

J’ l’y donne un croc-en-jambe,
All’ tombe sur son cu,
Puis ell’ devint si tendre
Qu’ ça fut autant d’ foutu.

Cabassol.

Fraise. Le bout des tétons d’une femme, à cause de sa couleur.

Fressure. Le siège des désirs amoureux, la nature de la femme.

De ma fressure
Dame luxure
Jà s’emparait.

La Fontaine

Fricarelle (La). Le Lesbicus amor, qui tend de plus en plus à faire des ravages parmi les Parisiennes.

Je te verrai…
Poursuivant les Saphos à l’œil cave, au teint noir,
Ivre de fricarelle, et ne pouvant avoir
            L’attouchement d’une tribade

Emm. des Essarts.

Fringuer, Fringasser une femme. La baiser.

Volontiers je vous fringasse,
Madame, si j’osasse,
Fringue, valet, hardiment ;
Mon mary est à Rouen.

(Chantons folastres.)

Car s’il a prêté son levain,
On fringue votre chambrière.

(Farces et moralités.)

Quand Polidor fringua la dame putassière,
De qui le nom fameux s’appelle Sarprisi.

Théophile.

Fromage. Sperme de l’homme ou de la femme ; caséum produit par les parties basses, ayant l’aspect du caséum produit par les parties hautes. D’où, à propos d’une fille qui s’est laissé dépuceler, l’expression proverbiale : laisser aller son chat au fromage.

Frotter le lard (Se), faire l’acte copulatif, qui consiste en effet dans le frottement des chairs de ces deux cochons qui s’appellent deux amants.

Toutes les fois qu’on t’a frottée,
Tu ne me l’es pas venu dire.

(Ancien Théâtre français.)

Jean, ce frotteur invaincu,
Un soir dans une taverne
Frottait Lise à la moderne,
C’est-à-dire par le cu.

(Cabinet satyrique.)

Joyeusement se frottant leur lard.Rabelais.

Quand tu voudras, je frotterai ma coine contre ton lard.(La Comédie des Proverbes.)

Fureur d’amour. La voluptueuse démence que ressentent mutuellement un homme et une femme dans l’accouplement.

Autrement il faudrait dire : ce qui n’a point de

nom, un membre viril, le membre génital, et autres telles expressions sottes et longues, que la fureur d’amour ne donne point le temps de prononcer.

Mililot.

Fureur utérine.

Outre le terme de nymphomanie que nous adoptons pour exprimer cette maladie, on lui donne encore différentes dénominations. Moschio, médecin grec, l’appelle satyriasis, d’autres métromanie, d’autres érotomanie, qui signifie manie d’amour ; mais tous ces noms étant arbitraires, nous nous en tiendrons à celui de nymphomanie, toutes les fois qu’il sera question de la fureur utérine.Dr  de Bienville.

Voir Nymphomanie.

Fuseau. Le vit, qui pour celles qui ont de l’haleine sert à enfiler.

Le fuseau dont filait Hercule,
            Noir et tortu…

Piron.

Prends ce fuseau, ma tendre amie.
— Il est si gros, quelle folie !
À peine tient-il dans mes doigts ;
Mon lin va se rompre vingt fois,
Ah ! mon Dieu, que dira ma mère !
            Elle est si sévère !
Finissez donc, mon cher Lucas,
De grâce, ne m’enfilez pas !

F. Dauphin.