Dialogue : Passons donc à ce coup le fleuve Achérontide
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Les Œuvres poëtiques du sieur Bernier de la Brousse, Julian Thoreau, (p. 215).
CXVIII. Dialogue,
le cor.
Paſſons dōc à ce coup le fleuue Acherotide,
Mon ame qu’attends tu ? i’ay tracé le chemin :
Voids-tu point à ſon bord ce vieillard inhumain,
Qui t’attend de pied coy dans ſa nacelle avide ?
l’ame
Quoy mō corps, que dis-tu ? des tenebres cupide,
Veux-tu contre le point du gracieux deſtin
Cercher deſeſperé l’ornement Libitin,
Auant qu’on nous appelle au regne Cocytide ?
le corps.
O mon ame il le faut, car viuant icy bas
Ie meurs comme vn Tytie, & viuant ne meurs pas ;
Mais ſi vn coup mes yeux peuvent voir Rhadamate
l’ame.
Ie regneray content ſoubs les bois amoureux,
» Oüy mon corps, il est vray ; mais vn cœur genereux.
» Roidit contre le fort tant plus il le tourmente.