Description de la Chine (La Haye)/Dynasties/Quatrième Dynastie, Tsin

Scheuerleer (Tome Premierp. 339-346).


QUATRIÈME DYNASTIE


APPELÉE TSIN


qui compte quatre empereurs dans l’espace de quarante-trois ans.


TCHUANG SIANG VANG. Premier empereur.
A régné trois ans.


Ce prince signala les commencements de son règne par l’irruption qu’il fit sur les terres du roi de Guei : son armée gagna d’abord quelques batailles, qui alarmèrent les autres princes ; ils jugèrent que non content de s’être rendu maître de l’empire, ce prince songeait encore à les déposséder de leurs États ; c’est pourquoi cinq de ces souverains, savoir celui de Han, celui de Tsou, celui de Yen, celui de Tchao et celui de Tsi se joignirent au roi de Guei et opposèrent deux cent mille hommes à l’armée victorieuse. Elle fut vaincue à son tour, et forcée d’abandonner les terres qu’elle avait conquises.

Tchuang siang vang mourut sur ces entrefaites, et laissa la couronne à son fils adoptif, nommé Chi hoang ti qui en prit possession l’année 52e du cycle. L’histoire chinoise rapporte qu’il naquit le 12e mois après sa conception.


CHI HOANG TI. Second empereur.
A régné trente-sept ans.


Si les six rois, dont je viens de parler, fussent demeurés constamment ligués ensemble pour la défense commune, ils se seraient soutenus aisément contre toutes les forces de Chi hoang ti ; mais la désunion et l’ambition de ces princes ruina bientôt leur confédération ; ils s’acharnèrent les uns contre les autres, et leurs États affaiblis par les sanglantes guerres, qui firent périr la plus grande partie de leurs troupes, devinrent peu à peu la proie de Chi hoang ti.

Il les subjugua les uns après les autres, et en même temps qu’il avait conquis un de ces royaumes, il en faisait égorger le souverain, et exterminait tous les mâles de sa race. Il n’épargna que le roi de Tsi, auquel il destinait un supplice plus lent, et par conséquent plus cruel : il le fit enfermer dans un parc planté de pins, ou on ne lui donnait de nourriture qu’autant qu’il en fallait pour subsister. Ce prince livré à son désespoir, ne toucha à aucun des aliments qui lui furent apportés, et se laissa mourir de faim.

Le roi de Han avait prévenu une aussi triste destinée que celle de tous ces princes, en livrant sa personne, ses troupes, et ses États à l’empereur. Il demeura à la Cour avec les honneurs de son rang, et comme il était habile et expérimenté, Chi hoang ti s’entretenait souvent avec lui des maximes du gouvernement.

Toutes ces principautés étant réunies sous une même puissance, et leurs titres ayant été éteints, ne furent plus que des provinces de l’empire. L’empereur poussa encore loin ses conquêtes du côté du midi, et devint par-là le maître d’un vaste et florissant État. Il le partagea en trente-six provinces.

Un capitaine, qui commandait une petite flotte qu’il avait conduite vers quelques îles du Japon, étant venu rendre compte de son expédition à l’empereur, lui persuada que rien ne serait plus avantageux à son État, que d’y avoir un établissement pour le commerces et afin de l’engager plus efficacement à y envoyer une colonie, il lui fit entendre que dans une de ces îles, l’on trouvait un remède souverain contre toutes sortes de maladies, et même contre la mort.

L’empereur, qui aimait à vivre, et à jouir longtemps du fruit de ses conquêtes, se laissa aisément persuader ce qui flattait si fort ses désirs. Il lui confia des vaisseaux, des soldats, et trois cents jeunes hommes, avec autant de filles en âge d’être mariées.

Ce capitaine fit voile vers les terres du Japon ; il aborda à une île, où il bâtit une ville, il s’en déclara le souverain. Ce pays se peupla en peu de temps, et les habitants se sont toujours fait un honneur de tirer leur origine de la nation chinoise.


Cycle XXXVI. Année avant J. C. 237.

Dans la visite que Chi hoang ti faisait de son empire, il fit réflexion que les provinces septentrionales, surtout celles de Pe tche li, de Chan si, et de Chen si, étaient fort exposées aux incursions des Tartares, qui pouvaient venir inopinément sur ses terres, et y exercer toutes sortes de ravages. Il forma le dessein de se mettre à couvert de voisins si dangereux. Il envoya contre eux une armée formidable commandée par un habile général : les Tartares furent entièrement défaits, et poussés bien loin au-delà des frontières de l’empire.

L’empereur ne perdit point de temps, et il commença aussitôt à faire exécuter le projet qu’il avait formé de construire une muraille, qui s’étendît depuis la mer, jusqu’aux extrémités de la province de Chen si.

Ce fut la quarante-deuxième année du cycle, qu’il fit enfoncer dans la mer plusieurs vaisseaux chargés de fer pour en assurer les fondements. Le tiers des habitants de l’empire, qui avaient un certain âge, fut occupé à ce travail, les pierres devaient être si bien liées par le ciment, qu’il en eût coûte la vie à l’architecte, si l’on eût pu faire entrer un clou de force en quelque endroit des pierres jontoyées. On pratiqua de larges voûtes pour le passage des rivières ; on bâtit tout le long de la muraille des citadelles d’espace en espace pour y loger des garnisons, et on éleva des portes dans les endroits les plus commodes pour faciliter le commerce, et pour donner passage aux troupes, quand il serait nécessaire de les faire passer en Tartarie. Enfin sept à huit cavaliers pouvaient marcher de front sur le haut de la muraille, ce qui fait connaître sa largeur. Cette muraille fut bâtie si solidement, qu’elle subsiste encore presque partout depuis tant de siècles, et ce qu’il y a de surprenant, c’est qu’elle fut achevée dans l’espace de cinq ans.

Un si prodigieux ouvrage était capable d’immortaliser ce prince ; mais sa vanité n’était pas contente de la comparaison qu’on faisait de lui avec ses prédécesseurs : il prétendait avoir effacé toute leur gloire, et afin que la postérité ne parlât que de lui seul, il s’efforça d’anéantir leur mémoire.

Comme c’est surtout dans les livres appelés King, et dans les ouvrages de Confucius, qu’on rapporte les vertus et les actions de ces grands empereurs, qui doivent servir de modèles aux bons princes, Chi hoang ti publia un édit par lequel il ordonnait sous peine de la vie de brûler tous ces livres : on n’exceptait de l’incendie que les livres qui traitent de l’architecture, et de la médecine.

Il ne manqua pas de prétextes pour autoriser des ordres qui portaient la désolation dans toutes les parties de l’État. Ces livres étaient utiles, disait-il, lorsque l’empire se trouvait partagé en plusieurs souverainetés, afin qu’on pût gouverner les peuples selon les mêmes lois ; mais maintenant toutes les parties de l’empire étant réunies sous un seul souverain, c’est le même esprit qui gouverne, et qui anime tout.

Ces sciences, ajoutait-il, auxquelles une infinité de gens s’appliquent, ne servent qu’à fomenter l’oisiveté et la fainéantise, tandis qu’on néglige l’agriculture, qui est la source du bonheur des peuples.

Enfin ces livres, selon lui, contenaient des semences de révolte : ceux qui en faisaient leur étude continuelle, s’érigeaient en réformateurs de l’État ; et si les sages ordonnances du prince régnant, qui varient selon les conjonctures, n’étaient pas conformes aux anciens règlements de l’empire, on se donnait la liberté de décrier témérairement sa conduite, et l’on soufflait par des discours séditieux l’esprit de désobéissance et de rébellion.

Cet édit fut exécuté par tous les gouverneurs avec la dernière sévérité : ils firent les plus exactes perquisitions, et ceux des lettrés qu’on trouvait avoir conservé des livres si chers et si respectés, furent tous punis de mort. On ne laissa pas d’en sauver quelques exemplaires, ainsi que je l’ai expliqué ailleurs. Mais cet édit de l’empereur, et la cruauté qu’on exerça pour le faire exécuter, rendirent son nom et sa mémoire exécrables à la postérité. La perte de ces anciens monuments, excite encore aujourd’hui les regrets de tous les Chinois.

L’empereur après vingt-cinq années de guerres, jouissait d’une paix profonde : il changea plusieurs lois anciennes, et en fit de nouvelles pour le gouvernement de son État. Comme il avait plusieurs enfants, quelques-uns de ses ministres lui conseillèrent de donner aux cadets des provinces en souverainetés. L’empereur rejeta ce conseil, en leur faisant voir les troubles et les désordres, qu’avaient causé dans l’empire ces principautés accordées par les empereurs des races précédentes, à leurs enfants, ou à leurs neveux.

Il régla qu’on bâtirait des palais dans différentes villes pour ces jeunes princes, qu’ils y seraient entretenus aux dépens de l’empereur, qu’on leur rendrait le respect que mérite leur naissance, mais qu’ils n’auraient aucune autorité sur les peuples. C’est un usage qui a presque toujours été observé jusqu’à ces derniers règnes, qu’on a fixé leur séjour à la capitale et à la suite de la Cour.

Chi hoang ti qui n’était pas accoutumé au repos, voulut visiter une seconde fois les provinces orientales de l’empire. Son second fils obtint la permission de le suivre : l’empereur fut attaqué durant sa route d’une maladie dangereuse et il mourut la trente-septième année du cycle.

Se sentant près de sa fin, il écrivit une lettre à son fils aîné, qu’il déclarait empereur, et la remit à son second fils avec les sceaux de l’empire, pour les lui faire tenir sûrement. Mais ce jeune prince, aussitôt après la mort de son père, ne songea qu’à se mettre la couronne sur la tête.

Le moyen d’y réussir était d’intéresser dans cette affaire Li sseë, qui ayant été premier ministre de Chi hoang ti, avait une grande autorité.. Il rejeta d’abord la proposition qu’on lui en fit ; mais enfin de nouvelles instances, son propre avantage, et le mérite du prince le gagnèrent.

L’estime qu’on avait pour ce ministre, entraîna presque tous les suffrages ; le fils aîné de l’empereur ayant ramassé quelques troupes pour soutenir son droit, trouva que toutes les provinces avaient déjà reconnu son cadet : il fut contraint de céder ; mais les démarches qu’il avait faites, furent regardées comme un crime de lèse-majesté, et il reçut l’ordre de se donner la mort.


EUL CHI. Troisième empereur.
A régné trois ans.


Ce prince, qui était tout à la fois et usurpateur, et meurtrier de son frère, fit bien voir dans le peu de temps qu’il régna, combien il était indigne de la couronne. Il fit son colao, ou premier ministre, le plus grand ennemi de la famille de Tsin, qui affectait au dehors un grand zèle pour sa personne, mais qui, par des voies secrètes, ne cherchait qu’à exterminer tous les princes de cette race. Il trouva dans les inclinations de l’empereur un moyen infaillible de le perdre.

Ce prince lui avait témoigné plusieurs fois, que la vie étant si courte, il voulait la rendre la plus délicieuse qu’il serait possible, et goûter sans obstacle tous les plaisirs capables de satisfaire les sens.

Le colao lui répondit que l’unique obstacle qu’il avait à craindre, viendrait de la part des ministres et des gouverneurs placés par son père, qui troubleraient continuellement ses plaisirs par leurs remontrances et par leurs menaces, que le seul moyen de s’en garantir, était de leur ôter leurs emplois, et de mettre à leur place des gens, dont il serait plus sûr, et qui respecteraient son repos. L’empereur suivit un si pernicieux conseil, et toutes les charges furent remplies par des gens dévoués au colao.

Ce changement excita dans toutes les provinces des plaintes et des murmures, qui tendaient à une sédition ouverte. D’ailleurs on commença à charger les peuples d’impôts pour servir aux dépenses que faisait l’empereur en maisons superbes, en parcs, et en jardins délicieux ; les moindres fautes étaient punies des plus cruels supplices, et souvent les gouverneurs, sous prétexte de plaire à l’empereur, et d’exécuter ses ordres, vengeaient leurs injures particulières.

Un des généraux de son armée, qui avait été envoyé dans les provinces orientales, pour y dissiper quelques tumultes, leva le premier l’étendard de la révolte, et engagea toutes les troupes à déclarer empereur le fils du frère aîné, à qui la couronne appartenait de droit, et à détrôner le cruel usurpateur, qui avait trempé ses mains dans le sang de l’héritier légitime.

Ce fut dans ces conjonctures que s’éleva un aventurier nommé Lieou pang, qui de simple soldat, s’était fait le chef d’une troupe de brigands ; c’était un homme né avec de grandes qualités, plein de courage et de valeur, doux et modéré, quoique sévère, quand il s’agissait de faire observer à ses compagnons les lois de la discipline militaire, et d’une éloquence naturelle, qui devenait très persuasive, surtout lorsqu’il se récriait contre le luxe et l’indolence où vivait l’empereur.

Un grand physionomiste l’ayant rencontré, se jeta à ses pieds : — Aux traits de ton visage que j’ai examiné avec attention, lui dit-il, je reconnais que tu seras empereur, et je te rends par avance les respects qu’un sujet doit à son souverain : j’ai une fille, la plus belle et la plus sage de l’empire, je te l’offre en mariage, tant je suis sûr que ma prédiction s’accomplira un jour. Lieou pang, charmé de ce discours, accepta l’offre, et conclut au plus tôt le mariage.

Cependant le général, qui s’était révolté contre l’empereur, avait en vue de se faire roi de Tsou, et faisant avancer son armée vers une des places de ce royaume, il comptait de s’en rendre le maître en peu de temps.

Le gouverneur de la place effrayé du péril où il se trouvait, demanda du secours à Lieou pang. Celui-ci s’approcha de la ville avec son armée ; et par sa présence, et par la terreur qu’inspirait son nom, il écarta cet ennemi, et délivra la ville. Le gouverneur, bien loin de reconnaître ce service, ferma les portes de la place à son libérateur.

Lieou pang, informé par une lettre attachée à une flèche qu’on jeta dans son camp, que cette ingratitude avait excité une sédition dans la ville, en fit le siège, escalada les murailles, et le gouverneur ayant été tué dès la première attaque, il y entra triomphant avec son armée.

Les habitants se déclarèrent pour le vainqueur, lequel, de chef qu’il était de gens sans aveu, devint tout à coup général d’une grosse armée, et maître d’un riche butin. Il fit faire aussitôt des enseignes rouges, et prit des idées conformes à la prédiction que lui avait faite le physionomiste.

Cependant le trône de l’empereur était déjà fort ébranlé, sans qu’il songeât à sortir de la profonde léthargie où le plongeait l’amour des plaisirs. L’infidèle colao, loin de l’en tirer, irritait de plus en plus sa fureur par les conseils pernicieux qu’il lui donnait. Il supposait des crimes aux gouverneurs et aux ministres les plus attachés à la famille régnante, et ils étaient aussitôt exécutés à mort.

L’avarice et les cruautés de ce prince mirent les peuples au désespoir ; les villes et les provinces entières allaient au-devant de ceux qui voulaient s’en rendre les maîtres. On les regardait comme les vengeurs de la liberté publique. On vit se ressusciter en peu de temps tous les royaumes que l’habileté de Chi hoang ti avait éteints.

Dès la seconde année du règne de Eul chi, l’empire fut démembré par les différentes provinces qui s’en détachèrent, et qui élirent chacune leur souverain. On comptait les royaumes de Tsi, de Yen, de Tchao, de Guei et de Tsou.

Celui-ci, qui devint le plus puissant, attacha à son service le brave Lieou pang, et ayant résolu d’attaquer l’empereur dans la capitale, il le fit venir avec deux autres officiers : il donna à chacun d’eux le commandement d’une armée pour attaquer séparément l’empereur, et promit le royaume de Tsin à celui qui se rendrait le maître de la capitale, et qui en chasserait un prince si peu digne du trône.

L’empereur opposa des troupes nombreuses à celles du roi de Tsou, et il comptait qu’après les avoir défaites, il viendrait aisément à bout des autres princes ; son armée remporta d’abord une victoire sur l’un de ces trois généraux, mais ensuite elle fut battue à son tour par celle que commandait le général de Tsou, nommé Hiang hiu.

On dépêcha un député à la Cour pour en obtenir un renfort de troupes ; mais ce député étant retourné à l’armée impériale, sans avoir pu obtenir audience du colao, cette armée avec son général, se livra à Hiang hiu, et augmenta le nombre de ses soldats.

Le colao ayant appris la désertion des troupes impériales, et craignant qu’on ne soupçonnât son infidélité, prévint le châtiment qu’il avait lieu d’appréhender, par la résolution qu’il prit de faire mourir l’empereur. Il introduisit à cet effet un assassin dans le palais, qui commit ce parricide, et le malheureux prince qui avait fait mourir son frère aîné pour usurper sa couronne, périt si tristement après trois années de règne, et à la vingt-quatrième année de son âge.

Le colao, qui pendant ce temps-là s’était enfermé dans son palais, où il feignait d’être malade, en sortit promptement, comme s’il avait dessein de découvrir l’auteur et les complices du parricide, et afin de mieux éloigner tout soupçon, et de faire parade de sa fidélité, il fit élire Ing vang petit neveu de l’empereur, pour lui succéder au trône.


ING VANG. Quatrième empereur.
A régné quarante-cinq jours.


Il n’y avait que trois jours qu’il avait pris possession du trône, lorsqu’il découvrit que c’était le traître colao qui avait fait assassiner l’empereur. Ce ministre avait trop de crédit, pour qu’on en pût tirer une vengeance publique. L’empereur, pour se défaire d’un tel sujet, contrefit le malade, et chargea le prince son fils de le poignarder, lorsqu’il viendrait seul, selon le privilège de sa charge, pour l’entretenir en particulier.

C’est ce qui fut exécuté, et l’empire par cette mort fut délivré d’un monstre, qui disposait de tous les emplois et qui ôtait les biens et la vie aux ministres et aux gouverneurs, selon qu’il plaisait à son ressentiment, ou à son caprice. On massacra ensuite tous ses proches jusqu’à la troisième génération.

Cependant Lieou pang approchait de la capitale. L’empereur n’eut pas plutôt appris la marche de son ennemi, qu’il fit sortir de ses places toutes les troupes qui y étaient en garnison, pour grossir son armée.

Lieou pang usa d’artifice ; il envoya quantité de ses soldats à l’armée impériale, qui s’y présentèrent en qualité de déserteurs, et pour y prendre parti. Ces soldats agirent avec tant d’adresse, qu’ils persuadèrent à la plupart des soldats de l’armée impériale que leur grand intérêt était de s’attacher à la fortune de Lieou pang. Celui-ci informé de ce qui se passait, et que la sédition était prête à éclater, vint fondre tout à coup sur cette armée, et la mit en déroute.

L’empereur se voyant abandonné de ses sujets, et craignant plus la mort que la perte de sa couronne, vint se jeter aux pieds de son vainqueur, en lui présentant les sceaux, et les autres marques de la dignité impériale. Lieou pang entra triomphant dans la ville, qu’il abandonna au pillage de ses soldats, en leur défendant sous les plus rigoureuses peines, de maltraiter aucun des habitants. Il se réserva le palais, où il trouva des richesses immenses.