Cours d’agriculture (Rozier)/MORTALITÉ

Hôtel Serpente (Tome sixièmep. 586).


MORTALITÉ. Il ne s’agit pas ici de ces grandes mortalités qui surviennent dans les épidémies. Personne ne sauroit calculer leurs effets. Il suffit d’observer qu’à Paris & à Londres, il meurt par an une personne sur trente ; dans les petites villes & dans les bourgs, une sur trente-sept, & dans les campagnes une sur quarante. La différence est donc au préjudice des grandes villes. Si les habitans des campagnes y étoient plus heureux ; si le luxe, le goût de la frivolité, & peut-être de l’oisiveté étoient moins répandus, ils ne se jetteroient pas en foule dans les villes, & on les verroit moins se dépeupler. Que de réflexions présente ce tableau de mortalité à l’esprit de celui qui réfléchit de sang froid ! Je laisse à mes lecteurs la facilité de les multiplier ; elles seroient ici déplacées. Ce tableau est trop général ; il auroit convenu de calculer ces mortalités dans les villages situés près des étangs, des marais, des relaissés des fleuves, de la mer, &c. Je mets en fait, que dans la plaine du Forez, dans la Bresse-Bressande, dans certains voisinages de la mer, la mortalité est d’une personne sur vingt ! (Voyez le mot Étang.)