Cours d’agriculture (Rozier)/ÉBROUEMENT

Hôtel Serpente (Tome quatrièmep. 107).


ÉBROUEMENT, Médecine vétérinaire. C’est un mouvement convulsif & latéral de la tête de l’animal, produit par l’irritation de la membrane pituitaire, c’est-à-dire, de la membrane qui revêt l’intérieur du nez, & accompagné d’une expiration sonore, dont le but est de faire sortir le mucus des naseaux, ou de débarrasser la peau de quelque corps nuisible.

Comment l’ébrouement s’opère-t-il ? Les particules âcres du mucus, qui se sépare des glandes de la membrane pituitaire, l’emploi des ptarmiques ou des corps odorans appliqués sur le nerf nasal, y font une impression dont participent le nerf nasal & le vague, & par conséquent tous les nerfs qui se distribuent aux muscles qui servent à la respiration. Ces nerfs agités, les uns & les autres de ces muscles se contrastent : ces muscles inspirateurs, entrent les premiers en contraction ; de-là la dilatation subite & extraordinaire de la poitrine de l’animal, dilatation qui est tout-à-coup suivie d’un resserrement violent, puisque les muscles expirateurs dont les nerfs toujours irrités augmentent la résistance, l’emportent sur les premiers, pressnt le diaphragme, & compriment tellement le poumon, que l’air est expulsé avec une violence considérable. Il est vrai que la contraction & l’effort ne sont pas toujours aussi grands, & qu’ils sont toujours proportionnés à l’action des corps qui ont fait impression sur le nerf nasal, & que, suivant la vivacité de cette action, le jeu des muscles est plus ou moins sensible. On pourroit comparer l’ébrouement des animaux avec l’éternuement de l’homme, le méchanisme étant tout-à-fait le même.

L’ébrouement est un bon augure dans certaines maladies des animaux, telles que les affections catarrales de la tête ou de la poitrine, les affections soporeuses, l’apoplexie séreuse, &c. Seroit-il moins avantageux dans celles de ces maladies qui regardent l’espèce humaine ? M. T.