Coups de clairon/Petites Patries (Les)

Coups de Clairon : Chants et Poèmes héroïques
Georges Ondet, Éditeur (p. 39-41).


LES PETITES PATRIES


Tout comme le faisaient, jadis,
Les « Compagnons du Tour de France »,
J’ai quitté les bords de la Rance
Pour bonjourer tous mes « pays » :

Salut aux voisins, tout d’abord,
Aux Vendéens, race hardie,
Mainiaux et gâs de Normandie
Gais buveurs de bon cidre d’or !

Salut aux buveurs de bons vins :
Gâs de Champagne et de Bourgogne,
De Franche-Comté, de Gascogne,
Bordelais, Nantais, Angevins !

Salut à ceux dont le cœur chaud
Éternellement s’ensoleille :
Provençaux, frères de Mireille,
Basques, frères de Ramuntcho !

Salut, surtout, salut deux fois
À ceux-là dont la Vie est sombre,
Qui peinent et meurent dans l’ombre :
Mineurs Flamands et Stéphanois !


Salut aux rudes Montagnards,
Aigles des pics, ours des cavernes
Les Cévenols et les Arvernes,
Les Limousins, les Savoyards !

Et salut aux gâs de Lyon,
Canuts si vaillants à l’ouvrage
Qui vont, ranimant leur courage
Avec un refrain de Dupont !

 

Et salut à tous ceux d’ailleurs :
Ceux du Berry, ceux de Lorraine,
Ceux du Poitou, ceux de Touraine,
Ceux que je passe (et des meilleurs !)


Parisiens, Provinciaux, tous
Écoutez mes refrains champêtres

L’âme des Gaulois, vos Ancêtres,
Chante au cœur Celte des binious !

Car point ne sommes étrangers
Mais Frères, j’en ai l’assurance :
Notre « Nom de Famille » est : France
Si nos « petits noms » sont changés !

Entonnons donc même Chanson
Puisque l’on est parents si proches :
Faisons danser toutes nos cloches,
D’un même rythme, à l’unisson !

Que de tous les clochers joyeux
De nos cathédrales gothiques
Montent de fraternels cantiques
À la gloire des grands Aïeux !

Que leurs carillons enchantés,
Vibrant sur la Ville et la Plaine,
Étouffent tous les cris de Haine
Qui germent au cœur des Cités

Pour qu’en voyant, cœur contre cœur,

Toutes les petites patries
La Grande — ses larmes taries —
Marche vers l’Avenir meilleur !