Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6503
Je ne crois pas, monsieur, qu’on puisse reculer sur M. Chadon. J’avais, comme vous savez, exécuté vos ordres sitôt que vous me les aviez eu donnés : j’avais écrit à M. le duc de Choiseul ; il me mande qu’il est ami de M. Chardon, et qu’il va le proposer à monsieur le vice-chancelier pour rapporteur de l’affaire. M. le duc de Choiseul protégera les Sirven comme il a protégé les Calas ; c’est une belle âme, je ne le connais que par des traits de générosité et de grandeur. Je suis au comble de ma joie de voir l’affaire des Sirven commencée ; soyez sûr que vous serez couvert de gloire aux yeux de l’Europe.
Je ne sais si l’affaire qui regarde Mme de Beaumont se poursuit pendant les vacations[1] ; c’est dans celle-là qu’il faut triompher. Je la supplie d’agréer mon respect et le tendre intérêt que je prends à tous deux.