Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 4924

Correspondance : année 1762GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 131-132).

4924. — À M. DAMILAVILLE[1].
7 juin.

Mon cher frère sait que je lui ai envoyé pendant six mois des paquets concernant Corneille pour l’Académie française. Je crois que messieurs les fermiers des postes n’ont point désapprouvé ce petit commerce ; mais je n’ai pas été si heureux dans ma correspondance avec M. d’Argental, à qui j’envoyais des paquets pour le secrétaire perpétuel de l’Académie sous l’enveloppe de M. de Courteilles. Ils ont décacheté l’enveloppe en dernier lieu, et fait payer à M. d’Argental des sommes assez considérables. Cela m’inquiète, et je crains qu’il ne soit arrivé quelque malheur à mes derniers paquets envoyés à mon cher frère. Le dernier partit le 5 juin, et contenait deux exemplaires d’Étrépigny et de But[2].

Voilà deux petits avertissements qu’il faudrait faire mettre dans les ""Petites Affiches et dans le Mercure. Mon cher frère verra que les malades ne perdent pas toujours leur temps.

Du reste, j’écris à messieurs des postes pour les prier de recevoir de moi l’argent qu’ils lui ont fait payer, et de le lui rendre. Leur procédé avec un homme tel que lui me fait de la peine.

Je suppose frère Thieriot parti. Il doit descendre chez M. Camp, associé de M. Tronchin, à Lyon, qui aura soin de son voyage.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Les Sentiments de Meslier, curé d’Etrépigny et de But.