Correspondance de Voltaire/1735/Lettre 473

Correspondance de Voltaire/1735
Correspondance : année 1735GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 488-489).
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473. — Á M. THIERIOT[1].
Ce lundi, 1735.

Je vous prie, mon cher Thieriot, de fermer la bouche à ceux qui m’imputent une épigramme contre M. Roi, que je n’ai point vue et que probablement je ne verrai point. Je puis avoir sujet de me plaindre de lui, mais je ne veux faire de ma vie des vers contre personne : c’est une vengeance indigne, que je mépriserai toujours. On avait glissé le nom de Roi dans l’épître Sur la Calomnie, dont il a couru tant de copies informes ; on avait mis : Roi la chansonne, au lieu de : On la chansonne. C’était apparemment dans le dessein de me brouiller avec lui. On dit qu’il a fait des vers contre moi pendant mon absence[2]. Je ne veux pas croire qu’il ait eu la lâcheté d’outrager un homme qui était malheureux. Tout ce que je puis vous dire, c’est que je n’ai vu ni les vers qu’on lui attribue contre moi, ni ceux qu’on prétend que j’ai faits contre lui. — N’oubliez pas le souper de demain. Farewell.

Envoyez-moi donc l’épître de Mlle Deseine[3] à ses confrères de la Comédie française.

  1. Éditeurs, Bavoux et François.
  2. C’est-à-dire pendant sa retraite à Cirey.
  3. Femme de Dufresne.