Correspondance de Voltaire/1726/Lettre 159
Le sieur de Voltaire remontre très-humblement qu’il a été assassiné par le brave chevalier de Rohan, assisté de six coupe-jarrets, derrière lesquels il était hardiment posté ; qu’il a toujours cherché, depuis ce temps-là, à réparer, non son honneur, mais celui du chevalier, ce qui était trop difficile. S’il est venu de Versailles, il est très-faux qu’il ait été demander ni qu’il ait fait demander le chevalier de Rohan-Chabot chez M. le cardinal de Rohan.
Il lui est très-aisé de prouver le contraire, et il consent de rester toute sa vie à la Bastille s’il en impose. Il demande la permission de manger avec M. le gouverneur de la Bastille et de voir du monde. Il demande avec encore plus d’instance la permission d’aller incessamment en Angleterre. Si on doute de son départ, on peut l’envoyer avec un exempt jusqu’à Calais[2].