Traduction par Claude-Étienne Savary Voir et modifier les données sur Wikidata.
G. Dufour (1p. 48-73).

CHAPITRE III.
LA FAMILLE D’AMRAN.
donné à Médine, composé de 199 versets.

Au nom de Dieu clément et miséricordieux.


A. L. M. Il n’y a de Dieu que le Dieu vivant et éternel.

Il t’a envoyé le livre qui renferme la vérité, pour confirmer les écritures qui l’ont précédé. Avant lui il fit descendre le Pentateuque et l’Évangile, pour servir de guides aux hommes. Il a envoyé le Coran des cieux.

Ceux qui nieront la doctrine divine ne doivent s’attendre qu’à des supplices. Dieu est puissant, et la vengeance est dans ses mains.

Rien de ce qui est dans les cieux et sur la terre ne lui est caché. C’est lui qui vous forme comme il lui plaît dans le sein de vos mères. Il n’y a point d’autre Dieu que lui. Il est puissant et sage.

C’est lui qui t’a envoyé le livre. Parmi les versets qui le composent, les uns renferment des préceptes évidens, et sont la base de l’ouvrage ; les autres sont allégoriques. Ceux qui ont du penchant à l’erreur, s’attachant à ces derniers, formeront un schisme en voulant les interpréter. Dieu seul en a l’explication. Mais les hommes consommés dans la science diront : Nous croyons au Coran. Tout ce qu’il renferme vient de Dieu. Ce langage est celui des sages.

Seigneur, ne permets pas que nos cœurs s’écartent de la vérité, après que tu nous as éclairés. Ouvre-nous les trésors de ta miséricorde. Tu es la libéralité même.

Seigneur, tu rassembleras un jour le genre humain devant ton tribunal. Nous ne saurions douter de cette vérité ; car tu ne manques point à tes promesses.

Les infidèles ne retireront aucun avantage de leurs richesses et de leurs enfans, auprès de Dieu. Ils seront la victime des flammes.

Semblables à la famille du Pharaon, et à ceux qui les ont précédés, ils ont taxé notre doctrine de mensonge. Dieu les a surpris dans leur impiété, et il est terrible dans ses châtimens.

Dis aux incrédules : Bientôt vous serez vaincus et rassemblés dans l’enfer, séjour des tourmens.

La rencontre des deux armées ne vous a-t-elle pas offert un prodige ? L’une combattait pour la foi, et était de moitié moins nombreuse. Elle parut à l’armée infidèle égale en force. Dieu favorise de son secours ceux qu’il lui plaît. Cet événement est un avertissement pour ceux qui voient.

L’amour du plaisir éblouit les mortels. Les femmes, les enfans, les richesses, les chevaux superbes, les troupeaux, les campagnes, sont les objets de leurs ardens désirs. Telles sont les jouissances de la vie mondaine ; mais l’asile que Dieu prépare est bien plus délicieux.

Dis : Que puis-je annoncer de plus agréable à ceux qui ont la piété, que des jardins arrosés par des fleuves, une vie éternelle, des épouses purifiées et la bienveillance du Seigneur qui a l’œil ouvert sur ses serviteurs ?

Tel sera le partage de ceux qui disent : Seigneur, nous avons cru ; pardonne-nous nos fautes, et nous délivre de la peine du feu.

De ceux qui ont été patiens, véridiques, pieux, bienfaisans, et qui ont imploré la miséricorde divine dès le matin.

L’Éternel a rendu témoignage de lui-même, quand il a dit : Il n’y a de Dieu que moi. Les anges, ceux qui possèdent la science et la vérité, ont répété : Il n’y a de Dieu que le Dieu puissant et sage.

La religion de Dieu est l’islamisme[1]. Ceux qui ont reçu la loi écrite ne se sont divisés que lorsqu’ils en ont eu connaissance. L’envie leur soufflait son poison ; mais celui qui refusera de croire aux prodiges du Seigneur, éprouvera qu’il est exact dans ses jugemens.

Dis à ceux qui disputeront avec toi : J’ai livré mon cœur à Dieu ; ceux qui suivent ma croyance ont imité mon exemple.

Dis à ceux qui ont reçu les Écritures, et aux aveugles : Embrassez l’islamisme, et vous serez éclairés. S’ils sont rebelles, tu n’es chargé que de la prédication. Dieu sait distinguer ses serviteurs.

Annonce à ceux qui nient la vraie foi, qui versent injustement le sang des prophètes et de ceux dont l’emploi est de commander la vérité, qu’ils seront la proie des tourmens.

Ils ont rendu vain le mérite de leurs œuvres, dans ce monde et dans l’autre. Ils n’ont plus de secours à attendre.

N’as-tu pas fait attention aux juifs[2] ? On les cite au livre de Dieu pour juger leurs différens ; une partie s’y refuse et se précipite dans l’erreur.

Ils ont dit : Le feu de l’enfer ne nous atteindra que pendant un certain nombre de jours. Ils seront la victime du mensonge qu’ils ont inventé.

Quel sera leur sort, lorsque nous les rassemblerons au jour du jugement ? Chacun, dans ce jour dont on ne peut douter, recevra le prix de ses œuvres. Personne ne sera trompé.

Dis : Ô Dieu ! roi suprême ; tu donneras et ôteras à ton gré les diadèmes. Tu élèveras et abaisseras les humains à ta volonté. Le bien est dans tes mains. Tu es le Tout-Puissant.

Tu changes la nuit en jour, et le jour en nuit. Tu fais sortir la vie du sein de la mort, et la mort du sein de la vie. Tu verses tes trésors infinis sur ceux qu’il te plaît.

Ne prenez point pour protecteurs les infidèles, à moins que vous n’y soyez forcé par la crainte. La colère de Dieu doit vous faire trembler. C’est à lui que vous retournerez. Dis-leur : Soit que vous cachiez ce qui est dans vos cœurs, soit que vous le produisiez au grand jour, Dieu le saura. Il connaît ce qui est dans les cieux et sur la terre, parce que rien ne limite sa puissance.

Un jour l’homme aura sous les yeux le spectacle de ses œuvres bonnes et mauvaises, et désirera qu’un intervalle immense le sépare du mal qu’il aura fait. Le Seigneur vous exhorte à redouter sa colère. Il regarde d’un œil propice ses serviteurs.

Dis-leur : Si vous aimez Dieu, suivez-moi. Il vous aimera ; il vous pardonnera vos péchés ; il est indulgent et miséricordieux. Obéissez à Dieu et à son apôtre ; ne vous écartez pas de lui ; il hait les rebelles.

Dieu a choisi entre tous les hommes Adam et Noé, la famille d’Abraham et celle d’Amran. Ces familles sont sorties les unes des autres. Dieu sait et entend.

L’épouse d’Amran adressa au ciel cette prière : Seigneur, je t’ai voué le fruit de mon sein ; reçois-le avec bonté, ô toi qui sais et entends tout ! Lorsqu’elle eut enfanté, elle ajouta : Seigneur, j’ai mis au monde une fille (Dieu savait ce qu’elle avait mis au jour. Des caractères marqués distinguent les deux sexes.) Je l’ai nommée Marie ; je la mets sous ta protection, elle et sa postérité, afin que tu les préserves des ruses de Satan.

Le Seigneur reçut son offrande favorablement. Il fit produire à Marie un fruit précieux. Zacarie la prit sous sa garde. Toutes les fois qu’il l’allait visiter, dans son appartement retiré, il voyait de la nourriture auprès d’elle. D’où vous vient, lui demanda-t-il, cette nourriture ? C’est un bienfait du ciel, répondit Marie. Il nourrit abondamment ceux qu’il veut.

Zacarie se mit en prière et s’écria : Seigneur, ouvre-moi les trésors de ta libéralité ; donne-moi un enfant béni, ô toi qui exauces nos vœux ! L’Ange l’appela tandis qu’il priait dans le sanctuaire.

Le Très-Haut, lui dit l’Ange, t’annonce la naissance de Jean ; il confirmera la vérité du verbe de Dieu ; il sera grand, chaste, et élevé entre les prophètes.

D’où me viendra cet enfant, répondit Zacarie ? La vieillesse m’a atteint, et ma femme est stérile. L’Ange lui répliqua : Le Seigneur fait ce qu’il lui plaît.

Fais éclater un signe, reprit Zacarie, qui soit le gage de ta promesse. Tu seras muet pendant trois jours, lui dit l’Ange. Tel sera ton signe. Souviens-toi du Seigneur, et célèbre ses louanges le soir et le matin.

L’Ange dit à Marie : Dieu t’a choisie ; il t’a purifiée ; tu es élue entre toutes les femmes.

Sois dévouée au Seigneur ; adore-le ; courbe-toi devant lui avec ses serviteurs.

Nous te révélons ces mystères. Tu n’étais point avec eux lorsqu’ils jetaient le bâton sacré. Qui d’eux eût pris soin de Marie ? Tu ne fus point témoin de leurs disputes.

L’Ange dit à Marie : Dieu t’annonce son verbe. Il se nommera Jésus, le Messie, fils de Marie, grand dans ce monde et dans l’autre, et le confident du Très-Haut.

Il fera entendre sa parole aux hommes depuis le berceau jusqu’à la vieillesse, et sera au nombre des justes.

Seigneur, répondit Marie, comment aurais-je un fils ? Aucun homme ne s’est approché de moi. Il en sera ainsi, reprit l’Ange. Dieu forme des créatures à son gré. Veut-il qu’une chose existe, il dit : Sois faite, et elle est faite.

Il lui enseignera l’écriture et la sagesse, le Pentateuque et l’Évangile. Jésus sera son envoyé auprès des enfans d’Israël. Il leur dira : Les prodiges divins vous attesteront ma mission : je formerai de boue la figure d’un oiseau ; je soufflerai dessus ; elle s’animera à l’instant, par la volonté de Dieu : je guérirai les aveugles de naissance, et les lépreux, je ferai revivre les morts, par la permission de Dieu : je vous dirai ce que vous aurez mangé, et ce que vous aurez caché dans vos maisons. Tous ces faits seront des signes pour vous si vous êtes croyans.

Je viens vous confirmer le Pentateuque que vous avez reçu avant moi, et vous rendre permise cette partie de la loi qui vous avait été défendue. Dieu m’a donné la puissance des miracles. Craignez-le et obéissez-moi. Il est mon Seigneur et le vôtre. Servez-le, c’est le chemin du salut.

Jésus ayant connu la perfidie des juifs s’écria : Qui m’aidera à étendre la religion divine ? Nous serons les ministres du Seigneur, répondirent les apôtres ; nous croyons en lui, et vous rendrez témoignage de notre foi.

Seigneur, nous croyons au livre que tu as envoyé ; nous suivons ton apôtre ; écris-nous avec ceux qui te rendent témoignage.

Les juifs furent perfides envers Jésus. Dieu trompa leur perfidie. Il est plus puissant que les fourbes.

Dieu dit à Jésus : Je t’enverrai la mort, je t’élèverai à moi. Tu seras séparé des infidèles. Ceux qui t’ont suivi seront élevés au-dessus d’eux, jusqu’au jour du jugement. Vous reparaîtrez tous devant mon tribunal, et je jugerai vos différens.

Je punirai rigoureusement les infidèles dans ce monde et dans l’autre. Ils n’auront plus de secours à attendre.

Les croyans qui auront fait le bien, en recevront la récompense des mains de l’éternel qui hait les méchans.

Nous te révélons ces vérités tirées des signes et du souvenir du sage.

Jésus est aux yeux du Très-Haut un homme comme Adam. Adam fut créé de poussière. Dieu lui dit : Sois, et il fut.

Ces paroles sont la vérité venues du ciel. Garde-toi d’en douter.

Dis à ceux qui la combattront, après la science que tu as reçue : Venez, appelons nos enfans et nos femmes ; mettons-nous en prière ; et invoquons la malédiction de Dieu sur les menteurs.

Je vous ai fait un récit véritable. Il n’y a qu’un Dieu. Il est puissant et sage.

S’ils sont rebelles, le Très-Haut connaît les pervers.

Dis aux juifs et aux chrétiens : Terminons nos différens, n’adorons qu’un Dieu, ne lui donnons point d’égal : qu’aucun de vous n’ait d’autre Seigneur que lui. S’ils refusent d’obéir, dis-leur : Vous rendrez témoignage que nous sommes croyans.

Vous qui savez l’écriture, pourquoi faites-vous d’Abraham le sujet de vos disputes ? Le Pentateuque et l’Évangile ne sont venus qu’après lui. L’ignoreriez vous donc ?

Après que des matières dont vous êtes instruits, ont été l’objet de vos débats, pourquoi disputez-vous sur celles dont vous n’avez aucune connaissance ? Dieu sait, et vous ne savez pas.

Abraham n’était ni juif ni chrétien. Il était orthodoxe, musulman, et adorateur d’un seul Dieu.

Ceux qui professent la religion d’Abraham, suivent de plus près ses traces. Tel est le prophète et ses disciples. Dieu est le chef des croyans.

Une partie de ceux qui savent les écritures ont voulu vous séduire ; mais ils se sont abusés eux-mêmes, et ils ne le sentent pas.

Ô vous qui avez reçu le livre de la loi, pourquoi ne croyez-vous pas aux prodiges du Seigneur, puisque vous en avez été témoins ?

Ô vous qui avez reçu le livre de la loi, pourquoi couvrez-vous la vérité du mensonge ? Pourquoi la cachez-vous quand vous la connaissez ?

Une partie de ceux qui ont reçu les écritures ont dit : Ayez le matin la croyance des fidèles, et rejetez-la le soir, afin de les attirer à l’incrédulité.

N’ayez de croyance que celle de ceux qui ont votre religion. Dis-leur : La vraie lumière vient du ciel ; chacun en a reçu sa portion comme vous. Disputeront-ils avec vous devant l’Éternel ? Dis-leur : Les trésors sont dans ses mains ; il les distribue à son gré ; sa science égale son immensité.

Il fera miséricorde à ceux qu’il voudra. Sa libéralité est infinie.

Il est des juifs à qui tu peux confier un trésor. Il te sera fidèlement rendu. Il en est d’autres des mains desquels tu n’arracherais qu’avec peine un denier que tu leur aurais prêté.

La loi ne nous ordonne pas, disent-ils, d’être justes avec les infidèles. Ils mentent à la face du ciel et ils le savent !

Que celui qui garde son pacte, qui a la piété, sache que Dieu aime ceux qui le craignent.

Ceux qui font commerce de l’alliance du seigneur et de leurs sermens, perdent, pour un vil intérêt, la portion qui leur était destinée dans l’autre vie. Dieu ne leur parlera point au jour de la résurrection. Il n’abaissera point sur eux ses regards. Il ne les purifiera point, et ils seront la proie des supplices.

Quelques-uns d’entr’eux corrompent le sens des écritures, et veulent vous faire croire que c’est le véritable. Ils vous disent que c’est la parole de Dieu, et ce n’est point la parole de Dieu. Ils prêtent un mensonge au Très-Haut, et ils le savent !

Il ne faut pas que celui à qui Dieu a donné le livre, la sagesse et le don de prophétie, dise aux hommes : Soyez mes serviteurs, mais soyez les serviteurs de Dieu, puisque vous étudiez la doctrine du livre, et que vous vous efforcez de la comprendre.

Dieu ne vous commande pas d’adorer les anges et les prophètes. Vous ordonnerait-il l’impiété à vous qui avez la foi ?

Lorsque le Tout-Puissant reçut le pacte des prophètes[3], il leur dit : Voici ce que je vous ai apporté du livre, et de la sagesse. (L’Apôtre du ciel est venu vous confirmer cette vérité. Croyez en lui. Aidez-le de tout votre pouvoir.) Dieu ajouta : Êtes-vous résolus de garder votre engagement ? Recevez-vous mon alliance à ce prix ? Nous le garderons inviolablement, répondirent les prophètes. Soyez donc témoins, reprit le Seigneur, je rendrai témoignage avec vous.

Quiconque, après cet engagement, retournera à l’infidélité, sera au nombre des pervers.

Demanderont-ils une autre religion que celle de Dieu ? Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre lui rend un hommage volontaire ou forcé. Vous reparaîtrez tous devant lui. Dis : Nous croyons en Dieu, à ce qu’il nous a envoyé, à ce qu’il a révélé à Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et aux douze tribus : nous croyons aux livres saints que Moïse, Jésus et les prophètes ont reçus du ciel ; nous ne mettons aucune différence entr’eux ; nous sommes musulmans.

Celui qui professera un autre culte que l’islamisme, n’en retirera aucun fruit, et sera au nombre des réprouvés.

Comment Dieu éclairerait-il ceux qui, après avoir cru, et rendu témoignage à la vérité du prophète, après avoir été témoins des oracles divins, retournent à l’infidélité ? Dieu ne conduit point les pervers.

Leur récompense sera la malédiction de Dieu, des anges, et des hommes.

Ils en seront éternellement couverts. Leur supplice ne s’adoucira point, et Dieu ne les regardera jamais.

Ceux que le repentir ramènera dans la bonne voie éprouveront l’indulgence du Seigneur.

Les apostats qui ajouteront sans cesse à leur iniquité, n’ont plus de pardon à espérer. La réprobation est leur partage.

Autant d’or que la terre en peut contenir ne rachèterait pas des supplices celui qui mourra dans son infidélité. Il n’est plus pour lui d’espérance.

Vous ne serez justifiés que quand vous aurez fait l’aumône de ce que vous avez de plus cher. Tout ce que vous donnerez sera connu de Dieu.

Toute nourriture fut permise aux enfans d’Israël, excepté celle que Jacob[4] s’interdit à lui-même avant la venue du Pentateuque. Dis : Apportez le Pentateuque, et lisez si vous êtes véridiques.

L’impie qui nierait ces vérités mentirait à la face du ciel.

Dis : Dieu est la vérité suprême. Suivez donc le culte d’Abraham qui adora son unité, et ne fut point souillé par l’idolâtrie.

Le premier temple consacré à Dieu est celui de la Mecque ; temple béni, séjour où brille la vraie lumière.

Ce lieu saint est fécond en merveilles. C’est là qu’Abraham s’arrêta[5]. Il est devenu l’asile inviolable des peuples. Tous les hommes qui peuvent en faire le pèlerinage doivent y venir rendre hommage à l’Éternel.

Que l’incrédule apprenne que le Tout-Puissant n’a pas besoin de l’encens des humains.

Dis à ceux qui ont reçu les écritures : Ne rejetez pas les merveilles du Seigneur ; il est le témoin de vos actions.

Pourquoi rejetez-vous de la voie du salut le croyant ? Vous voudriez la détourner, et vous la connaissez ; mais Dieu ne voit point vos actions d’un œil d’indifférence.

Vous, croyans, si vous suivez la doctrine des juifs, ils vous arracheront votre foi, et vous rendront infidèles.

Eh quoi ! pourriez-vous devenir apostats, tandis qu’on vous révèle les oracles du ciel, tandis que vous avez au milieu de vous son apôtre ? Celui qui s’attache fortement au Seigneur, marche dans le droit chemin.

Ô croyans ! ayez de Dieu une juste crainte, et vous mourrez fidèles.

Embrassez la religion divine dans toute son étendue. Ne formez point de schisme. Souvenez-vous des faveurs dont le ciel vous a comblés. Vous étiez ennemis, il a mis la concorde dans vos cœurs. Vous êtes devenus frères, rendez-en grâce à sa bonté.

Vous étiez sur le bord de l’abîme de feu, il vous en a arrachés. C’est ainsi qu’il fait éclater sa miséricorde pour vous, afin que vous marchiez dans la voie du salut.

Afin qu’unis par des liens sacrés, vous appeliez les hommes à l’islamisme, vous commandiez la justice, vous proscriviez le crime, et vous jouissiez de la félicité.

Vous ne ressemblerez point à ceux qui, après avoir vu la vraie lumière, ont formé des schismes et des dissensions ; les tourmens seront leur partage.

Un jour tous les visages des hommes deviendront noirs ou resplendissans. Ceux dont le front sera couvert de ténèbres auront apostasié. Dieu leur dira : Soyez la proie des flammes, puisque vous avez abandonné la foi.

Ceux au contraire dont le front sera devenu radieux éprouveront la miséricorde divine et en jouiront éternellement.

Tels sont les oracles du ciel. Nous te les récitons avec vérité. Dieu ne veut point perdre ses créatures.

Il possède ce qui est dans les cieux et sur la terre. Il est le centre où tout se réunira.

Vous êtes le peuple le plus excellent de l’univers. Vous commandez l’équité, vous défendez le crime, vous croyez en Dieu. Si les juifs et les chrétiens embrassaient votre foi, ils auraient un sort plus heureux. Quelques-uns d’entre eux croient ; mais la plupart sont pervertis.

Les juifs ne sauraient vous causer que de faibles dommages. S’ils combattent contre vous, ils tourneront le dos, et n’auront point de secours à attendre.

L’opprobre entassé sur leurs têtes les suivra partout. L’alliance de Dieu et des hommes pourra seule assurer leurs jours. Dieu a imprimé sur leur front le sceau de sa colère. La pauvreté s’est appesantie sur eux, parce qu’ils ont refusé de croire aux prodiges divins ; qu’ils ont injustement mis à mort les prophètes ; et qu’ils sont rebelles et prévaricateurs.

Tous ceux qui ont reçu les écritures ne se ressemblent pas. Il en est dont le cœur est droit. Ils méditent les préceptes de Dieu pendant la nuit, et sont ses adorateurs.

Ils croient en Dieu et au jour dernier ; ils commandent le bien et défendent le mal. Ils se livrent avec ardeur aux œuvres de piété, et pratiquent la justice.

Le bien qu’ils font ne leur sera point ôté. Dieu connaît ceux qui le craignent.

Les infidèles ne tireront aucun avantage de leurs richesses et de leurs enfans auprès de Dieu. Ils seront les victimes d’un feu qui ne s’éteindra point.

Leurs aumônes sont semblables à un vent glacial qui souffle sur les campagnes des pervers, et dévore leurs productions. Dieu ne les a point traités injustement. Ils ont été injustes envers eux-mêmes.

Ô croyans ! ne formez de liaisons intimes qu’entre vous. Les incrédules s’efforceraient de vous corrompre. Ils veulent votre perte. Leurs discours ont assez manifesté leur haine. Ce qui couve dans leur sein est pire encore. Nous vous en avons donné des preuves évidentes, si vous savez comprendre.

Vous les aimez, et ils vous haïssent. Vous croyez dans le livre entier ; ils feignent lorsqu’ils vous rencontrent, d’avoir la même croyance : à peine vous ont-ils quittés, qu’enflammés de colère, ils se mordent les doigts. Dis-leur : Vous mourrez dans votre haine, et l’Eternel connaît le fond des cœurs.

Le bien qui vous arrive les afflige. Ils se réjouissent de vos malheurs ; mais si vous avez de la patience et de la piété, leur méchanceté ne vous nuira point, parce que le Tout-Puissant connaît leurs œuvres.

Quand, dès le matin, tu t’arrachas du sein de ta famille, à dessein de préparer aux fidèles un camp[6] pour combattre, Dieu suivait d’un œil attentif tes démarches.

Quand deux cohortes allaient prendre la fuite, il ranima leur courage. Que les fidèles mettent donc en lui leur confiance.

À la journée de Beder, où vous étiez inférieurs en nombre, le Tout-Puissant se hâta de vous secourir[7]. Craignez-le donc, et soyez reconnaissans.

Tu disais aux fidèles : Ne suffit-il pas que Dieu vous envoie du ciel trois mille anges ?

Ce nombre suffit sans doute ; mais si vous avez la persévérance à la piété, et que les ennemis viennent tout à coup fondre sur vous, il fera voler à votre aide cinq mille anges.

Il vous envoya ces milices célestes pour porter dans vos cœurs la joie et la confiance. Toute aide vient de Dieu. Il est puissant et sage. Il peut à son gré renverser les infidèles, les mettre en fuite ou les exterminer.

Soit que le Seigneur leur pardonne, soit qu’il les punisse, leur sort ne te regarde pas. Ils sont livrés à l’infidélité.

Dieu est le souverain des cieux et de la terre. Il fait grâce ou justice à son gré ; mais il est indulgent et miséricordieux.

Ô croyans ! ne multipliez point vos richesses par l’usure. Craignez le Seigneur, et vous serez heureux !

Craignez le feu préparé aux infidèles. Obéissez à Dieu et au prophète, afin d’obtenir miséricorde.

Efforcez-vous de méditer l’indulgence du Seigneur, et la possession du paradis, dont l’étendue égale les cieux et la terre, séjour préparé aux justes.

À ceux qui font l’aumône dans la prospérité et dans l’adversité, et qui, maîtres des mouvemens de leur colère, savent pardonner à leurs semblables. Dieu aime la bienfaisance.

Ceux qui, après avoir marché dans le sentier du vice et de l’erreur, se rappellent le souvenir du Seigneur, implorent le pardon de leurs crimes (quel autre que Dieu a le droit de pardonner ?), et abandonnent l’iniquité après l’avoir connue,

Éprouveront la clémence du Seigneur, et habiteront éternellement des jardins arrosés par des fleuves. Telle sera la récompense de ceux qui travaillent.

Avant vous, Dieu avait donné des préceptes. Parcourez la terre, et voyez quelle a été la fin de ceux qui nous accusent de mensonge.

Ce livre est la lumière du monde, la règle de la foi, et l’exhortation de ceux qui sont pieux.

Ne perdez point courage, ne vous affligez point, vous serez victorieux si vous êtes fidèles.

Si le fer meurtrier vous atteint, combien de vos ennemis auront un pareil sort ? Nous varions les succès parmi les mortels, afin que Dieu connaisse les croyans, qu’il choisisse parmi vous ses martyrs (il hait les méchans),

Et afin d’éprouver les croyans et de perdre les incrédules.

Croyez-vous entrer dans le paradis avant que Dieu sache ceux d’entre vous qui ont combattu et qui ont persévéré ?

Vous désiriez la mort avant qu’elle se présentât, et lorsque vous l’avez vue, vous avez balancé.

Mahomet n’est que l’envoyé de Dieu. D’autres apôtres l’ont précédé. S’il mourait ou s’il était tué, abandonneriez-vous sa doctrine ? Votre apostasie ne saurait nuire à Dieu ; et il récompense ceux qui lui rendent grâce.

L’homme ne meurt que par la volonté de Dieu. Le terme de ses jours est écrit. Celui qui demandera sa récompense dans ce monde la recevra. Celui qui désirera les biens de la vie éternelle les obtiendra. Nous récompenserons ceux qui sont reconnaissans.

Combien de prophètes ont combattu contre des armées nombreuses, sans se décourager des disgrâces qu’ils avaient éprouvées en soutenant la cause du ciel ? Le malheur ne les a point abattus. Ils ne se sont point avilis par la lâcheté. Dieu aime ceux qui ont de la constance.

Ils se bornaient à dire : Seigneur, pardonne-nous nos fautes, et la transgression de nos devoirs ; affermis nos pas, et nous aide contre les nations infidèles. Dieu les combla de biens dans cette vie, et leur donna la félicité dans l’autre. Il aime les bienfaisans.

Ô croyans ! si vous suivez les infidèles, ils vous feront retourner sur vos pas, et vous périrez.

Dieu est votre protecteur. Qui mieux que lui peut vous secourir ?

Nous jetterons l’épouvante dans le cœur des idolâtres, parce qu’ils ont associé au Très-Haut des divinités impuissantes. Le feu sera leur habitation, séjour déplorable des pervers.

Dieu réalisa ses promesses quand vous poursuiviez les ennemis défaits ; mais, écoutant les conseils de la lâcheté, vous disputâtes sur les ordres du prophète. Vous les violâtes après qu’il vous eut fait voir ce qui était l’objet de vos vœux[8].

Une partie d’entre vous soupirait après la vie du monde, les autres désiraient la vie future. Dieu s’est servi du bras de vos ennemis pour vous mettre en fuite et vous éprouver. Il vous a pardonné, parce qu’il est plein de bonté pour les fidèles.

Tandis que vous preniez la fuite en désordre, vous n’écoutiez plus la voix du prophète qui vous rappelait au combat. Le ciel vous punit de votre désobéissance. Que la perte du butin et votre disgrâce ne vous rendent pas inconsolables, toutes vos actions sont connues de Dieu.

Après ce funeste événement, Dieu fit descendre la sécurité et le sommeil sur une partie d’entre vous. Les autres, inquiets, osaient dans leurs folles pensées, prêter un mensonge à Dieu. Sont-ce là, disaient-ils, les promesses du prophète ? Réponds-leur : Le Très-Haut est l’auteur de ce désastre. Ils cachaient dans leur âme ce qu’ils ne te manifestaient pas. Si les promesses qu’on nous a faites, répétaient-ils, avaient quelque fondement, une partie d’entre nous n’aurait pas succombé ici. Réponds-leur : Quand vous auriez été au sein de vos maisons, ceux pour qui le combat était écrit, seraient venus tomber au lieu où ils sont morts, afin que le Seigneur connût et éprouvât le fond de vos cœurs. À lui en appartient la connaissance.

Ceux qui se retirèrent le jour de la rencontre des deux armées[9], furent séduits par Satan, en punition de quelque faute qu’ils avaient commise. Dieu leur a pardonné, parce que sa miséricorde est sans bornes.

Ô croyans ! ne ressemblez pas à ceux qui, devenus infidèles, disent : Nos frères ont péri en marchant à la guerre ou en combattant. S’ils fussent restés parmi nous, ils ne seraient pas morts. Ces paroles impies leur coûteront des soupirs. Dieu donne la vie et la mort. Il voit vos actions.

Si vous mourez ou si vous êtes tués en défendant la foi, songez que la miséricorde divine vaut mieux que les richesses que vous auriez amassées.

Que vous mourriez ou que vous soyez tués, Dieu vous rassemblera devant son tribunal.

Tu leur as fait un portrait flatteur de la clémence divine. Si, plus rigide, tu ne leur eusses montré que de la dureté, ils se seraient séparés de toi. Aie de l’indulgence pour eux, demande leur pardon, conseille-les dans leurs entreprises ; et lorsque tu délibéreras sur quelque affaire, mets ta confiance dans le Seigneur. Il aime ceux qui ont mis en lui leur confiance.

Si Dieu vient à votre secours, qui pourra vous vaincre ? S’il vous abandonne, qui appellerez-vous à votre aide ? Que les fidèles mettent donc leur confiance dans le Seigneur !

Le prophète ne saurait vous tromper. Le fourbe paraîtra avec sa tromperie au jour de la résurrection. Dans ce jour, chacun recevra le prix de ses œuvres, et l’exacte justice présidera aux jugemens.

Pensez-vous que celui qui aura fait la volonté de Dieu, sera traité comme le coupable qui aura mérité sa colère, et qu’il sera livré aux tourmens de l’enfer, séjour du désespoir ?

Le Tout-Puissant les traitera différemment. Il pèse les actions des mortels.

Dieu a déjà fait éclater sa bienfaisance pour les fidèles. Il leur a envoyé un apôtre d’entre eux pour leur annoncer ses merveilles, les purifier et leur enseigner le livre et la sagesse. S’ils étaient venus plus tôt, ils auraient vécu dans l’erreur.

Lorsque le malheur s’est fait sentir (et vous en aviez éprouvé de semblables), vous avez dit : D’où nous vient cette disgrâce ? Réponds-leur : De vous-mêmes. La puissance de Dieu est infinie.

Dieu permit ce qui vous arriva le jour du combat, afin de distinguer les vrais fidèles des hypocrites. Lorsqu’on dit aux croyans : Venez combattre sous l’étendard de la foi, venez repousser l’ennemi ; ils répondirent : Si nous savions combattre, nous vous suivrions. Dans cet instant ils étaient plus près de l’infidélité que de la foi.

Leur cœur démentait ce que proférait leur bouche ; mais Dieu sait ce qu’ils cachaient.

Réponds à ceux qui, restés au sein de leurs foyers, s’écrièrent : Si nos frères nous avaient cru ils ne seraient pas morts ; mettez-vous à l’abri de la mort si vous êtes véridiques.

Ne croyez pas que ceux qui ont succombé soient morts ; au contraire, ils vivent et reçoivent leur nourriture des mains du Tout-Puissant.

Enivrés de joie, comblés des grâces du Seigneur, ils se réjouissent de ce que ceux qui marchent sur leurs traces, et qui ne les ont pas encore atteints, seront à l’abri des frayeurs et des peines.

Ils se réjouissent de ce que le Seigneur a versé sur eux les trésors de sa bienfaisance, et de ce qu’il ne laisse point périr la récompense des fidèles.

Ceux qui, après leur disgrâce, ont obéi à Dieu et au prophète, ont fait le bien, et craint le Seigneur, recevront un prix glorieux.

Ceux qui, à la nouvelle des forces que l’ennemi rassemblait, loin de s’effrayer, se sont écriés : Dieu nous suffit, il est le dispensateur de toutes choses,

Sont retournés comblés des faveurs du ciel. L’adversité ne les a point éprouvés, parce qu’ils ont suivi la volonté de Dieu dont la libéralité est infinie.

Satan s’efforcera de vous inspirer la crainte de ses adorateurs. Ne le craignez point. Craignez-moi, si vous êtes fidèles.

Que ceux qui courent dans la voie de l’infidélité ne t’affligent point. Ils ne sauraient nuire à Dieu. Il ne leur donnera point de part à la vie future. Ils souffriront des peines rigoureuses.

Ceux que l’intérêt rend apostats, ne nuisent point au Tout-Puissant. L’enfer sera leur habitation.

Que les incrédules ne regardent pas comme un bonheur de vivre long-temps. Si nous prolongeons leurs jours, c’est afin qu’ils mettent le comble à leurs iniquités, et qu’ils soient la proie d’un supplice ignominieux.

Dieu ne laisse les fidèles dans l’état où vous êtes, que jusqu’à ce qu’il ait discerné les méchans d’avec les bons.

Dieu ne vous élèvera pas à la connaissance de ses mystères. Il choisit les envoyés qu’il lui plaît pour les leur confier. Croyez donc en lui et en ses ministres. La foi et la crainte du Seigneur auront leur récompense.

Que l’avare ne regarde pas les biens qu’il reçoit de Dieu comme une faveur, puisqu’ils causeront son malheur.

Les objets de son avarice seront attachés à son col au jour de la résurrection. Dieu a l’héritage des cieux et de la terre. Rien de ce que vous faites n’échappe à sa connaissance.

Il a entendu la voix de ceux qui ont dit : Dieu est pauvre et nous sommes riches. Nous tiendrons compte de leurs discours, et du sang des prophètes injustement versé par leurs mains, et nous leur dirons : Goûtez la peine du feu.

Ils y seront précipités à cause de leurs crimes ; car Dieu n’est point injuste envers les hommes.

Il en est qui disent : Nous avons fait serment à Dieu de ne croire à aucun prophète, à moins qu’il ne présente une offrande que le feu du ciel consume.

Réponds-leur : Vous aviez des prophètes avant moi. Ils ont opéré des miracles, celui-là même dont vous parlez. Pourquoi avez-vous teint vos mains dans leur sang, si vous dites la vérité ?

S’ils nient ta mission, ils ont traité de même les apôtres qui t’ont précédé, quoiqu’ils fussent doués du don des miracles, et qu’ils eussent apporté le livre qui éclaire.

Tous les hommes subiront la mort. Chacun recevra le prix de ses œuvres au jour de la résurrection. Celui qui aura évité le feu et qui entrera dans le paradis, goûtera la vraie félicité. La vie humaine n’est qu’une jouissance trompeuse.

Vous serez éprouvés dans vos biens et dans vos personnes. Vous souffrirez des blasphèmes des juifs et des idolâtres ; mais ayez la patience et la crainte du Seigneur. Toutes ces choses sont dans les décrets éternels.

Dieu reçut l’alliance des juifs à condition qu’ils manifesteraient le Pentateuque, et qu’ils ne cacheraient point sa doctrine. Ils l’ont jeté avec dédain, et l’ont vendu pour un vil intérêt. Malheur à ceux qui l’ont vendu !

Ne pensez pas que ceux qui s’enorgueillissent de leurs actions, et qui veulent être loués de ce qu’ils n’ont pas fait, soient à l’abri des châtimens. Ils seront rigoureusement punis.

L’empire des cieux et de la terre appartient à Dieu. Il est le Tout-Puissant.

La création du ciel et de la terre, la vicissitude des nuits et des jours, offrent, aux yeux du sage, des signes de sa puissance.

Ceux qui, debout, assis, couchés, pensent à Dieu et méditent sur la création de l’univers, s’écrient : Dieu n’a point formé en vain ces ouvrages. Que ton nom soit loué, Seigneur ! préserve-nous de la peine du feu. Seigneur, celui que tu précipiteras dans les flammes sera couvert d’ignominie. Il n’y aura plus d’espoir pour les pervers.

Seigneur, nous avons entendu la voix de ton prophète qui nous appelait à la foi, et qui criait : Croyez en Dieu, et nous avons cru.

Seigneur, pardonne-nous nos fautes ; lave-nous de nos péchés, et fais que nous mourions dans la voie des justes.

Seigneur, accorde-nous ce que tu nous as promis par ton apôtre, et ne nous couvre pas d’opprobre au jour de la résurrection, puisque tu ne manques point à tes promesses.

Le Seigneur leur répond : Je ne laisserai point périr les actions des hommes, chacun recevra sa récompense.

J’effacerai les péchés de ceux qui auront été chassés de leurs maisons, qui auront souffert, combattu, et seront morts pour défendre ma cause. Je les introduirai dans des jardins où coulent des fleuves.

Dieu les récompensera lui-même. Ses récompenses sont magnifiques.

Que la prospérité des infidèles qui sont à la Mecque ne te séduise point. Leurs jouissances seront de courte durée, et leur demeure sera l’enfer, séjour des infortunés.

Ceux qui craignent le Seigneur habiteront les jardins de délices. Ils y demeureront éternellement. Ils seront les hôtes de Dieu. Qui mieux que lui peut combler de biens les justes ?

Parmi les juifs et les chrétiens, ceux qui croient en Dieu, aux Écritures, au Coran, et qui se soumettent à la volonté du ciel, ne vendent point sa doctrine pour un vil intérêt.

Ils trouveront leur récompense auprès de l’Éternel, qui est exact à peser les actions des mortels.

Ô croyans ! soyez patiens. Combattez avec constance. Craignez le Seigneur, afin que vous jouissiez de la félicité.


  1. Suivant les mahométans, la religion que tous les apôtres ont reçue du ciel est l’islamisme. Elle est fondée sur l’unité de Dieu. Gelaleddin.
  2. Ce verset fut révélé à l’occasion de deux juifs adultères qui se soumirent au jugement de Mahomet. Il prononça qu’ils devaient être lapidés. Les coupables rejetaient sa sentence. On apporta le Pentateuque, et l’on y trouva écrite la peine portée contre eux. Les juifs furent lapidés, et leur supplice indigna toutes leurs tribus.
  3. Lorsque Dieu donna les tables de la loi à Moïse sur le mont Sinaï, il fit paraître devant lui les âmes de tous les prophètes, et forma avec elles une alliance. Elles s’engagèrent à n’adorer jamais qu’un Dieu, et il leur promit à ce prix son assistance. C’est le sentiment des docteurs musulmans et des talmudistes. Marracci.
  4. Jacob étant tombé malade s’interdit la chair du chameau.
  5. La pierre sur laquelle se reposa Abraham lorsqu’il bâtit le temple, l’empreinte de ses pieds que le temps n’a pu effacer, l’asile inviolable qu’il offre à tous ceux qui pénètrent dans son enceinte, telles sont les merveilles que décrit Gelaleddin. Je ne puis m’empêcher de rapporter ici un fait qui prouve combien la prévention agit puissamment sur les esprits. On conserve dans une mosquée du vieux Caire une pierre où l’on dit qu’est gravée l’empreinte du pied de Mahomet. Cette relique précieuse est confiée à la garde d’un prêtre qui la montre à ceux qui peuvent lui faire un léger présent. Elle fait sa richesse. Pour l’accréditer il a soin de publier les miracles qui s’y opèrent. Des femmes de négocians français voulurent voir ce monument merveilleux. Elles y parvinrent à la faveur d’un habillement semblable à celui des Turques, et sous lequel il est difficile d’être reconnu. Le prêtre leur découvre la relique et y répand des parfums. Il les invite à repaître leurs yeux de l’empreinte sacrée. Elles regardent, elles considèrent avec attention ; mais elles n’aperçoivent aucune forme de pied. Cependant le gardien leur disait : Voyez ces traits, voyez ces doigts ; ah ! c’est bien là le pied de Mahomet. Des femmes turques répétaient avec admiration : Ah ! c’est bien là le pied de Mahomet. La vérité est que cette pierre n’offre rien de semblable.
  6. C’est le camp qu’il prépara sur le penchant du mont Ahed, à six milles de Médine. Voyez la vie de Mahomet, troisième année de l’hégire.
  7. Voyez la vie de Mahomet, seconde année de l’hégire.
  8. Le butin.
  9. Le jour où se livra le combat d’Ahed, Abdallah et trois soldats effrayés par le nombre des ennemis, s’en retournèrent sans combattre. (Vie de Mahomet.)