G. Lebaucher, Libraire-éditeur, Montréal, 1899.
◄   X XI. XII   ►


XI


Cette journée du lendemain fut pour moi la journée de compensations. Deux gentils conins m’appartinrent sans que mon maître se prostituât. Pour la première fois de mon existence, j’assistai à une fête de saphisme, car je ne pouvais considérer comme telles les scènes libertines de Julien, à la campagne, avec ses trois cousines. Chacune des demoiselles Dieudesfois s’amusa avec lui, sans s’occuper des autres, et il en fut de même dans les visites qu’il reçut de Marcelline et d’Eucharis. Ici la note changeait. Jamais jusque-là, Clotilde ne songea à la possibilité d’éprouver du plaisir avec une femme. L’occasion se présentait de connaître la saveur de ce fruit défendu ; elle n’hésita pas à la saisir. Berthe Verdier, malgré toute l’audace qu’elle apporta à rechercher cette aventure, tremblait quelque peu lorsque, accompagnée de mon maître, elle arriva chez madame Swenderberg. Elle portait une jolie toilette de campagne, toilette de jeune fille, seyant à ravir à sa chevelure rousse, à ses yeux bleus, à sa taille déliée, et elle produisit sur Clotilde la meilleure impression. Celle-ci, costumée en jeune élégant, ainsi qu’elle l’avait annoncé, offrait un aspect si fripon, que de suite la glace disparut entre les trois acteurs de la scène qui se préparait.

— Oh, dit Clotilde dès qu’on se fut assuré de la solitude, je me souviens très bien de vous, Mademoiselle : Je vous avais remarquée au mariage de nos amis. Donc que votre trouble cesse, et ne voyez en moi qu’un amoureux tout prêt à rendre hommage à votre beauté. En faveur de l’amour, dont mon cœur ne demande qu’à vous prouver l’ardeur, je pense que vous ne garderez pas le petit papier qui me procure la joie de cette réunion.

— Le voici, Madame.

— Dites : « mon amoureux ».

— Mon amoureux.

Clotilde s’agenouilla pour recevoir la lettre et Berthe, la lui ayant remise, elle baisa fort galamment sa main.

— On jurerait, s’écria la jeune fille, que c’est pour de bon et que vous êtes réellement un cavalier.

— Je le serai tout à fait, n’en doutez pas.

— Vous remplissez mon âme d’aise, continua Berthe, tandis que Clotilde serrait ses deux mains dans les siennes, et j’ai une telle confiance en vous, que je n’hésite pas à vous demander pourquoi vous avez signé : « ta baiseuse. »

— Parce que je baise souvent Julien de cette façon, répondit Clotilde en tendant la lettre à mon maître pour qu’il la déchirât, et en retroussant Berthe pour y faire minette.

— Ah, ah, ah, murmura celle-ci ravit de la prompte tournure que prenait l’entrevue.

La vue de Clotilde habillée en homme, et ainsi accroupie entre les cuisses de Berthe commença à me chatouiller les nerfs, et j’asticotai mon maître pour qu’il se mêlât à la scène.

Clotilde devina le désir qui m’agitait, et, se tournant de notre côté tout en soutenant en l’air les jupes de Berthe, elle dit à Julien en lui montrant le ventre et les fesses de la jeune fille :

— Notre charmante amie est fort bien dotée sous le rapport des richesses féminines, je t’invite à la délecter de feuilles de roses, comme je la dévore de minettes. Nos langues se rencontreront par dessous, nous échangerons de temps en temps un baiser à la religieuse.

Julien se hâta de s’installer ainsi que l’indiquait Clotilde, et les deux langues marchaient à qui mieux mieux entre les cuisses et entre les fesses de Berthe, se rejoignant par moment pour se donner de légers coups de pointe qui révolutionnaient tout mon être.

Notre patiente flagellait sur ses jambes tant l’émotion la gagnait. Elle ne savait quelle contenance tenir, et s’abandonnait tantôt aux mains de Clotilde, tantôt à celles de mon maître, se la disputant pour la commodité de leurs caresses.

— Vous me tuerez, murmura-t-elle enfin.

Ses bras se raidirent, elle claqua des dents, un long frisson remua toute sa personne. Clotilde et Julien s’arrêtèrent, et, se relevant, ils la conduisirent sur un sopha, où ils s’assirent chacun à l’un de ses côtés. Les yeux de madame Swenderberg brillaient d’un très vif éclat. Elle sourit, et baisant Berthe à l’oreille, elle dit, tout en regardant Julien :

— Le plaisir est vraiment exquis, et je comprends que vous aimiez ces caresses, Messieurs les hommes. Tiens, approche-toi, Julien, déboutonne mon pantalon, passe la main entre mes cuisses, tu verras que je suis toute mouillée.

— Non, non, pas lui, intervint Berthe tutoyant Clotilde, laisse-moi faire, cette faveur me revient.

Les boutons de la culotte furent rapidement décrochés, la chemise soulevée, et la main de Berthe glissa dans l’intérieur.

— Oh, tu as joui en me baisant, s’écria-t-elle : alors, tu as été réellement heureuse en me caressant ! à mon tour d’essayer.

Avant que Julien ne l’ait retenue, elle s’agenouilla entre les jambes de Clotilde, et sa langue courut au conin, à moitié caché encore par le pantalon.

Clotilde ferma à demi les yeux, s’abandonnant aux efforts de Berthe, qui bataillait à la déculotter de plus en plus, afin d’enfouir sa tête entre ses cuisses. Mon maître, sans troubler le jeu des deux femmes, me sortit de toute sa longueur, très respectable en cet instant, m’admira dans ma majestueuse fierté, car je me tenais droit comme un grand I, et soupirant, il attendit qu’un mouvement de ses amies, l’engageât à se joindre à leurs plaisirs. Assise à terre, Berthe était parvenue à tirer tout-à-fait le pantalon de Clotilde, et là dévorait de mimis. Clotilde, étendant la main, me rencontra. Elle me saisit, ouvrit les yeux, puis, me couchant à demi, s’arrangeant à ne pas troubler Berthe dans ses caresses, elle tendit les lèvres, et me toucha le gland. Peu à peu, elle se pencha davantage, et me suça tout à son aise. Les joies du Paradis ne doivent pas égaler celles que nous éprouvâmes. Mon maître caressait avec les doigts les cheveux de Clotilde, dont la tête reposait sur son ventre pour mieux me sucer. Berthe, refoulée, avait changé la nature de ses baisers, et passé des minettes aux feuilles de roses, s’acquittant à merveille de ces délicieuses caresses. De temps en temps le cul de Clotilde se soulevait, s’abaissait, sous la sensation de la volupté, et, dessinant ses belles rotondités aux regards de Julien, me poussait à me gonfler au point d’en crever. La fièvre augmentant d’intensité, on se dévêtit, sans s’en rendre compte, et dans un moment d’accalmie, les deux femmes s’asseyant en face l’une de l’autre sur les genoux de Julien, ne se lassèrent pas de se pigeonner, s’amusant à m’asticoter, à m’enivrer de leurs attouchements. Tour à tour, chaque conin, se tournant vers moi, me souriait, m’attirait, essayait de manger mon gland, puis me repoussait dès que je croyais l’heure venue d’avancer plus loin. Elles multipliaient leurs baisers réciproques sur les seins, le ventre, les cuisses, le conin, les fesses, le trou du cul, se becquetaient sur tout le corps, se prêtaient aux caresses de mon maître, les lui rendant par intervalles, elles se plongèrent enfin dans les délices du soixante-neuf, et m’invitèrent à les baiser successivement dans cette douce position. Je m’acquittai de ce cher devoir à leur entière satisfaction. Clotilde se trouvait par dessus. Je l’attaquai tout d’abord, et pénétrai dans son conin, les doigts de Berthe me chatouillant agréablement sous les parties, qu’elle me léchait par saccades, baisant ensuite le bouton de Clotilde, qui sous ma poussée, s’affaissait sur elle. À peine eus-je déchargé, que la coquine de Clotilde, par un brusque mouvement, intervertit les positions, passa sous sa compagne, et s’écria :

— À Berthe maintenant.

J’étais dans une telle effervescence, que je bandai de suite comme un Carme, et gratifiai le con de mademoiselle Verdier de la même quantité de sperme que celui qui l’avait précédé. Ah, que d’embrassades et de caresses on se prodigua encore, tout en se rajustant. On se quitta, enchantés de la séance, et en se promettant de la recommencer le plus souvent possible.