Comptes rendus de l’Académie des sciences/Tome 1, 1835/14 septembre


SÉANCE DU LUNDI 14 SEPTEMBRE 1835.
PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN, VICE-PRÉSIDENT.



CORRESPONDANCE.

M. le docteur Chalmers écrit d’Édimbourg qu’il vient d’adresser à l’Académie la collection complète de ses ouvrages formant 12 volumes.

M. le docteur Roche ayant appris que MM. Munaret et Lalesque ont, l’un et l’autre, adressé à l’Académie, pour le concours Montyon, des mémoires relatifs à l’efficacité du chlorure d’oxide de sodium dans les fièvres intermittentes, fait remarquer que, dès les premiers jours de septembre 1833, il avait, lui-même, déduit l’utilité des chlorures, d’une nouvelle théorie de ce genre de fièvres. M. Lalesque, ajoute M. Roche, le premier en date des deux compétiteurs, « était abonné au journal dans lequel j’avais exposé mes idées (Journal universel et hebdomadaire) ; il a fait et publié sa première expérience, un mois, seulement, après que j’avais donné le conseil de la tenter. »

M. le colonel Raucourt annonce que la commission nommée pour statuer sur le prix de mécanique de la fondation Montyon, trouvera dans ses ateliers :

Un demi-pont destiné à peser les voitures, et qui est son propre vérificateur ;

Un instrument portatif pour peser les waggons sur les chemins de fer ;

Un instrument portatif propre à évaluer la charge des voitures sans les arrêter ;

Un appareil donnant les tractions continues et alternatives des moteurs animés, en fonction du temps.

M. Bernard écrit qu’un homme fossile a été trouvé dans la grotte de Gigny, près de Loisia entre Bourg et Lons-le-Saulnier. M. Bernard offre de donner à l’Académie tous les détails qu’elle pourrait désirer sur les lieux où la découverte a été faite et sur les circonstances qui l’ont accompagnée.

La tête de ce prétendu homme fossile est déjà arrivée à Paris. MM. Duméril et Cordier ayant eu l’occasion de l’examiner, déclarent que c’est, en effet, une tête humaine, mais incrustée seulement dans la matière calcaire des stalactites. Aucune autre espèce d’ossemens n’accompagnait le squelette en question. À côté on a trouvé du charbon et des cendres.

Histoire naturelle.Résultats du voyage de M. Despréaux aux Canaries.

M. Despréaux, voyageur français, écrit de la Grande-Canarie à M. Bory de Saint-Vincent, en date du 12 juillet 1835, qu’il a parcouru les Îles de Ténériffe, de Fortaventure, de Lanzarotte, de Fer et de Gomère. Son herbier se compose déjà de plus de 800 espèces phanérogames et de 400 cryptogames, ce qui double presque les nombres mentionnés dans les flores des Canaries. M. Despréaux rapportera aussi les dessins de plus de 50 champignons inédits ; beaucoup d’insectes, de coquilles, environ 80 crustacés, plus de 100 poissons préparés. Il a observé deux espèces de requins longs de 2 à 3 mètres et peu semblables à ceux que l’on connaît.

Suivant M. Despréaux, les opinions de la généralité des historiens sur les indigènes de la Grande-Canarie, doivent être considérablement modifiées. Par exemple, on ne pourra plus soutenir qu’ils n’habitaient que des grottes, puisque notre voyageur a reconnu les restes de leurs maisons, de leurs villages, de leurs monumens. M. Despréaux annonce qu’il a rencontré et ouvert près de 300 tombeaux entièrement différens de ceux des Guanches et dans lesquels les squelettes étaient encore intacts. Il a trouvé aussi dans ces tombeaux des étoffes, divers ustensiles et des haches en jade verdâtre et noirâtre.

Embryologie.Anatomie de l’œuf humain.

M. Coste a répondu aujourd’hui à la lettre de M. Velpeau dont nous avons donné un extrait dans le numéro précédent du Compte rendu. Il se plaint d’abord que le savant professeur, son adversaire, n’ait procédé, dit-il, que par voie de simples assertions. Le but de sa première Communication n’était d’ailleurs que de confirmer les observations du docteur Pockels sur la vésicule érythroïde.

« M. Velpeau, ajoute-t-il, affirme que le plus jeune des embryons mis sous les yeux de l’Académie, n’est pas dans l’état normal, parce qu’il a son ombilic ouvert. Je proposerai à M. Velpeau, afin d’éviter toute discussion sur ce point, d’examiner avec lui, en présence des commissaires, un des fœtus qu’il possède ; et pourvu que ce fœtus n’ait, comme celui dont il s’agit, qu’une ligne et un sixième de long, je m’engage à lui montrer un évasement ombilical très sensible là où il suppose qu’il n’en existe pas. »

M. Coste déclare de nouveau que M. Velpeau s’est trompé en soutenant dans son ouvrage que le cordon ombilical existe à toutes les époques de la gestation.

Astronomie.Élémens paraboliques d’une comète.

Les élémens paraboliques provisoires de la comète découverte par M. Boguslawski, le 20 avril dernier, entre les constellations du Corbeau et de la Coupe, qui ont été insérés, d’après cet astronome lui-même, dans notre premier Compte rendu, diffèrent trop notablement des élémens définitifs, pour que nous puissions nous dispenser de donner ici ces derniers :

Passage au périhélie, 1835, mars
28,1618, temps moy. de Paris,
Logarithme de la distance périhélie
0,3104902
Longitude du périhélie
207° 24′ 38″
Longitude du nœud ascendant
53° 27′ 51″
Inclinaison de l’orbite
6′ 44″
Sens du mouvement
rétrograde.

M. Boguslawski s’est assuré que ces élémens représentent les observations avec toute la précision dont celles-ci étaient susceptibles.

Astronomie.Comète de Halley.

M. de Pontécoulant adresse à M. Arago une lettre relative à quelques inexactitudes qui s’étaient glissées dans sa précédente note. Nous croyons devoir insérer cette lettre textuellement.

« En revoyant les calculs qui ont servi de base à la note que j’ai eu l’honneur de présenter à l’Académie dans sa dernière séance, relative à la détermination du passage au périhélie de la comète de Halley, je me suis aperçu qu’il m’était échappé une faute de signe dans la réduction en nombres d’une des formules de la Mécanique céleste, et cette erreur est trop grave pour que je ne demande pas à l’Académie la permission de la réparer. Il en résulte que le temps qu’emploie la comète à passer de son nœud ascendant au périhélie est de 88jours,55 au lieu de 93 jours, comme je l’avais dit d’abord. Ayant revu aussi avec plus de soin les trois observations qui m’avaient servi à fixer l’instant du passage au nœud, j’ai trouvé que ce passage avait dû avoir lieu à très peu près le 19,87 août. En ajoutant donc 88jours,6 à cette époque, on trouve que le passage au périhélie aura lieu le 16,4 novembre. J’avais trouvé pour cet instant le 13,1 novembre par le calcul des perturbations de la comète : la différence entre les résultats du calcul et de l’observation se réduira donc à trois jours à peu près.

» Voici, au surplus, tous les élémens de cette détermination.

» Je me propose de trouver l’instant du passage au périhélie d’après les trois observations suivantes, réduites au méridien de Paris, temps moyen, le jour commençant à minuit.

Temps de l’observation. Longitude. Latitude.
Août
4,986 82° 8′ 15″ 56′ 50″ aust.
24,062 86.10.57 25.16bor.
Septembre
2,144 88.1.1 1° 34.4.

» La première observation a été faite par M. Dumouchel à Rome, les deux autres en Angleterre. J’ai déterminé, au moyen de ces trois observations, l’instant où la comète s’est trouvée dans son nœud, en employant la formule d’interpolation suivante :

» Si sont trois latitudes observées aux temps , la latitude pour un temps quelconque intermédiaire entre ceux-là, sera

 ;
et supposant ici , en substituant pour leurs valeurs, et en faisant on trouve aisément cette quantité étant retranchée de l’époque de la seconde observation, donne le 19,87 août pour l’instant où la comète était dans son nœud.

» Maintenant, si l’on suppose la distance du périhélie au nœud ascendant de 110° 40′ 22″, quelles que soient d’ailleurs les autres valeurs que l’on adopte pour les élémens de l’orbite en 1835, au moyen des formules

» On trouvera 88j,552 pour le temps que la comète emploie à passer de son nœud ascendant à son périhélie. Ce temps étant ajouté à l’instant du passage au nœud, donne le 16,4 novembre pour l’instant où la comète passera dans son périhélie. »

Météorologie.Sur les froids extraordinaires observés en Amérique dans le mois de janvier 1835.

Des lettres de New-York et de Philadelphie nous apprirent, il y a quelques mois, qu’il avait régné en janvier 1835, tout le long de la côte orientale de l’Amérique du nord, un froid vraiment extraordinaire. L’un des recueils que l’Académie vient de recevoir, l’Americain journal of science and arts conducted by Benjamin Silliman, renferme, à cet égard, beaucoup de documens dont une partie a paru mériter d’être mise sous les yeux des météorologistes. Jadis, les observations des très grands froids pouvaient être considérées par des esprits inattentifs comme un objet de simple curiosité ; mais depuis qu’on a compris que, tôt ou tard, ces observations se rattacheront, par exemple, d’une manière plus ou moins directe, à la détermination de la température des espaces célestes, leur importance ne saurait plus être le sujet d’un doute pour personne.

Minima de température, en degrés du thermomètre centigrade, observés
les
4 ou 5 janvier 1835, dans divers points des États-Unis d’Amérique.
Ports de mer.
Latitude. Température.
Portsmouth
43°
−28°9
Salem
42° 1/2
−27,2
Boston
42° 1/3
−26,1
New-Haven
41° 1/3
−30,5 (le 5)
New-York
40° 3/4
−20,5
Philadelphie
40°
−20,0
Baltimore
39° 1/4
−23,3
Washington
39°
−26,6
Charlestown
32° 3/4
−17,8
Villes de l’intérieur
Montréal
45° 1/2
−37,2
Bangor
45°
−40,0
Montpellier
44° 1/2
−40,0
Rutland
43° 1/2
−34,4
Franconia
43° 1/2
−40,0
Windsor
43° 2/5
−36,7
Concord
43° 1/4
−37,2
Newport
43°
−40,0
Saratoga
43°
−36,1
Albany
42° 3/4
−35,6
Pittsfield
42° 1/2
−36,1

Il est possible qu’il y ait eu dans les thermomètres employés sur ces divers points, des erreurs de graduation de 3 à 4°, surtout pour les parties de l’échelle les plus éloignées de celles où se font habituellement les observations ; ainsi, c’est dans ces limites d’exactitude qu’il faut adopter les froids de 40°. Nous devons dire, cependant, que −40° est, à fort peu près, le terme de la congélation du mercure, et que là où ce degré a été noté, à Montpellier, à Bangor, par exemple, les observateurs annoncent que le mercure se gela !

En voyant, en janvier, des froids si extraordinaires près de l’Océan Atlantique et par des latitudes de 44 à 45°, la pensée, naguère, se portait tristement sur le capitaine Back et ses compagnons de voyage, lesquels, à cette même époque, devaient se trouver aux confins de la mer Glaciale. Les journaux viennent heureusement d’annoncer que cet intrépide officier est de retour. Si l’anomalie de température dont nous venons de donner un aperçu, s’est manifestée dans le continent américain jusqu’aux plus hautes latitudes, nous devons nous attendre, d’après les observations de sir John Franklin, que le capitaine Back aura enduré des froids de 70 à 75° centigrades au-dessous du terme de la glace.

Pendant les froids du commencement de janvier 1835, les ports de Boston, de Portland, de Newbury, de New-Haven, de Philadelphie, de Baltimore et de Washington, étaient entièrement gelés. Le 3 et le 4, les voitures traversaient le Potomac sur la glace.

Nous terminerons cette note en rappelant que dans le même mois de janvier 1835, pendant lequel le froid en Amérique atteignait le degré de la congélation du mercure, nous avions en Europe un hiver tempéré. À Paris, en janvier, le thermomètre n’est pas descendu au-dessous de −6°,8.

MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
Analyse mathématique.Théorie des Différentielles exactes ; par M. Sarrus, professeur à la Faculté des Sciences de Strasbourg.
(Commissaires, MM. Poisson, Ampère, Libri.)

Le Mémoire de M. Sarrus renferme, dit-il, l’extension, la généralisation de la théorie des différentielles exactes qu’il fit paraître en janvier 1824 dans les Annales de Mathématiques de M. Gergonne. Voici l’aperçu que l’auteur avait lui-même donné de son travail, dans la note qu’il se proposait de lire aujourd’hui devant l’Académie.

« Pour abréger, je désigne les différentielles d’une variable, au moyen d’indices dont j’affecte la lettre qui représente cette variable. Ainsi,

sont les différentielles de .

» Après cela, en désignant par une fonction quelconque de je parviens, par des calculs dont la plus grande difficulté consiste dans la peine même de les écrire ; je parviens, dis-je, à des équations analogues aux suivantes

(1)
(2)
dans lesquelles les coefficiens , sont précisément ceux du développement de .

» La première de ces équations, et celles en , qui lui sont analogues, donneront par le changement de l’indice toutes les dérivées partielles de , au moyen de celles de de sorte que si l’on connaît , on pourra en déduire immédiatement la valeur de par de simples quadratures, et sans passer par les valeurs intermédiaires de

» La seconde des équations ci-dessus est une équation de condition à laquelle devra satisfaire toute différentielle exacte du ordre, et par suite celles d’un ordre plus élevé. Il est d’ailleurs visible que l’on a des équations semblables relatives aux variables et .

» Après cela je démontre, par les règles les plus simples du calcul intégral, que toute fonction qui satisfait à toutes les conditions d’intégrabilité d’un ordre donné, est réellement une différentielle exacte de cet ordre. Enfin, je termine mon travail par un théorème qui simplifie considérablement les applications pratiques des conditions d’intégrabilité, et dont voici l’énoncé.

» Soit une fonction quelconque de

» Soit ce que devient quand on suppose que est constante et égale à

» Soit ce que devient quand on suppose que est constante et égale à

» Soit ce que devient quand on suppose que est constante et égale à

» Cela posé, sera une différentielle exacte de ordre, si l’on a identiquement

Cette note abrégée recevra tous les développemens convenables aussitôt après que les commissaires de l’Académie auront fait leur rapport.

RAPPORTS.
Rapport sur un mémoire de M. J.-N. Legrand, relatif à des variations qui ont été signalées dans la température de diverses sources thermales.
(Commissaires, MM. Mathieu et Arago, rapporteur.)

Depuis qu’il est assez généralement convenu que les sources thermales empruntent leur haute température à la chaleur propre des couches terrestres plus ou moins profondes d’où elles proviennent, l’étude des changemens qu’elles peuvent éprouver a acquis une nouvelle importance. Il serait sans doute curieux de savoir si la cause chimique minéralisatrice de ces eaux, dans laquelle on cherchait jadis l’explication de leur chaleur extraordinaire, augmente d’intensité par le progrès du temps ou si elle s’affaiblit ; mais en tous cas, on n’aurait ainsi découvert qu’un fait local et sans portée ; envisagé de l’autre manière, le phénomène, au contraire, se rattache aux plus grandes questions de la philosophie naturelle. Le sujet traité par M. Legrand est donc très digne de l’intérêt de l’Académie.

Un ouvrage publié, en 1756, par le médecin Carrère, renferme des observations de température faites deux ans auparavant, dans la plupart des établissemens thermaux des Pyrénées-Orientales. Les observations de Carrère comparées à celles que M. Anglada, professeur de l’École de médecine de Montpellier, recueillit dans les mêmes lieux en 1818 et 1819, semblent toutes indiquer que les sources des Pyrénées se refroidissent. La diminution en 65 ans serait de 2, de 3, de 6 et même de 10 degrés du thermomètre de Réaumur.

Dans le mémoire qu’il a présenté à l’Académie, M. Legrand se propose d’établir qu’on s’est beaucoup trop hâté d’adopter les énormes différences dont il vient d’être fait mention, et d’en tirer des conclusions générales. Cette opinion nous paraît étayée de considérations démonstratives.

Le thermomètre de Réaumur, on l’oublie trop souvent, n’était pas gradué à l’origine, comme celui qui porte aujourd’hui le nom de cet illustre naturaliste. Les 80 degrés correspondaient, non à l’intervalle compris entre la glace fondante et l’ébullition de l’eau, mais à celui qui sépare le même terme de glace, du degré d’ébullition de l’alcool employé par l’artiste comme liqueur thermométrique. Or, le thermomètre de Carrère, était à alcool. D’après cela, et pour peu qu’on se reporte à l’époque où ce médecin écrivait, on ne doit guère douter que son instrument ne fût le thermomètre originaire de Réaumur. Au surplus, s’il n’en était pas ainsi, nous serions amenés, et cela tranche toute difficulté, à cette conclusion, complètement inadmissible, qu’à Escaldas, par exemple, en 1754, les malades se baignaient dans l’eau à 50 degrés centigrades ! Les observations de Carrère ne peuvent donc pas être comparées directement à celles qu’on fait de nos jours avec un instrument qui diffère très notablement de l’ancien thermomètre de Réaumur quoiqu’il porte le même nom. M. Legrand a corrigé toutes les anciennes déterminations du médecin roussillonnais ; il les a ramenées aux degrés du thermomètre mercuriel en 80 parties, à l’aide d’une table calculée par Deluc, et qui se trouve dans l’ouvrage intitulé Modifications de l’atmosphère. La correction une fois faite, toutes les grandes différences qu’on avait remarquées entre les températures de 1754 et de 1819 se sont évanouies. Sur aucun point elles ne dépassent 1°,2 : ordinairement elles sont nulles. Ainsi soixante-cinq années n’ont apporté aucune altération notable à la température des sources thermales situées dans le département des Pyrénées-Orientales. Ce résultat est important ; M. Legrand y est arrivé, comme on a vu, à l’aide d’une remarque très simple ; le mémoire qui le contient n’en mérite pas moins d’être conservé dans les archives de la science. Aussi, nous proposons à l’Académie de décider qu’il sera imprimé dans le recueil des Savans étrangers.

L’Académie adopte les conclusions du rapport.

Nous complèterons le rapport qu’on vient de lire en insérant ici le tableau dans lequel M. Legrand a réuni les noms des sources et leurs températures telles que Carrère et Anglada les avaient données. La cinquième colonne renferme les anciennes déterminations de Carrère, ramenées à l’échelle du thermomètre actuel de Réaumur à mercure. Ces derniers nombres sont évidemment les seuls qui puissent être directement comparés aux observations modernes d’Anglada.

NOMS
des lieux
où les
sources
sont situées.
NOM
particulier
de
la source.
Températures des Sources, en degrés de l’ancien thermomètre de Réaumur à alcool, observées par Carrère en 1754. Températures des mêmes Sources en degrés du thermomètre de Réaumur à mercure, observées par Anglada en 1819. Observations de Carrère, réduites au thermomètre mercuriel de Réaumur.
Nyer
Source de Nyer
+19,0
+18,5
+18,0
Vinça
Source de Nossa
20,5
18,8
19,4
Molitg
Grande Source
33,0
30,3
30,3
La Preste
Grande Source
38,5
35,2
35,2
Escaldas
Source du milieu du bassin
38,5
34,0
35,2
Vernet
Source extérieure
48,0
42,8
43,0
Id.
Source du milieu
51,0
44,5
45,5
Arles
Escaldadou gros
55,5
49,0
49,0
Thuez
Désignée par Carrère sous le nom d’Olette
70,5
60,0
60,0
LECTURES.
Géométrie.Division de la circonférence de cercle ; par M. Ampère.

M. Ampère dépose sur le bureau une figure géométrique dans laquelle la construction très simple qu’il a trouvée pour diviser la circonférence de cercle en 17 parties égales, est représentée. M. Ampère annonce que dans une des prochaines séances, il lira une note dont le but est de faire comprendre à ceux qui n’en sont encore qu’à l’étude de la Géométrie élémentaire, pourquoi on peut diviser, avec la règle et le compas, une circonférence de cercle en un nombre premier de parties égales, alors seulement que ce nombre surpasse de l’unité une puissance de 2. M. Ampère signalera, en même temps, une marche qui conduit au but, c’est-à-dire à la division désirée, dans tous les cas possibles, et cela sans qu’il soit nécessaire de recourir à aucune des théories de l’Algèbre supérieure.

L’utilité qu’il pourrait y avoir à introduire ces notions dans les traités de Géométrie élémentaire ; la question de savoir comment les anciens n’avaient pas découvert la division en dix-sept parties, donnent lieu entre MM. Poinsot, Ampère et Libri, à une discussion dont nous nous abstiendrons de donner en ce moment l’analyse, puisqu’il a été convenu qu’elle serait reprise à l’époque où M. Ampère lira la note qu’il s’est contenté d’annoncer aujourd’hui.

Anatomie.Réflexions sur la lettre adressée à l’Académie par M. Velpeau, à l’occasion des recherches de M. Coste sur l’œuf humain ; par M. Alex. Thomson, D. M.
(Commissaires, MM. Magendie, Blainville, Serres, Dutrochet, Roux.)

Dans la note présentée dernièrement à l’Académie sur l’œuf humain, M. Coste citait M. le docteur Thomson comme garant de l’exactitude des faits sur lesquels il s’appuyait. Les principaux de ces faits ayant été depuis niés par M. Velpeau, le docteur Thomson a regardé, dit-il, comme un devoir rigoureux de rendre compte des vérifications auxquelles il avait soumis les observations de M. Coste. Le travail du médecin anglais paraît devoir se composer de plusieurs mémoires. Celui dont il a été donné lecture aujourd’hui, renferme principalement la critique détaillée d’une partie de l’ouvrage de M. Velpeau. Sa conclusion générale serait « que la question des âges des œufs étudiés, reste encore à résoudre. »

La séance est levée à 5 heures.

A.

Bulletin bibliographique.

L’académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :

Compte rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, année 1835, no 6, in-4o.

Allocution prononcée, au nom de l’Académie des Sciences de l’Institut de France, par M. Duméril, le 23 août 1835, jour de l’inauguration de la statue de Cuvier à Montbéliard ; une demi-feuille in-4o.

Histoire naturelle des Poissons ; par feu M. le baron Cuvier et M. A. Valenciennes ; Paris, 1835 ; tome 10, un vol. in-8o, avec un vol. de dessins, comprenant les nos 245-48-49-50-56-65-67-68-78 et 279.

Voyage dans l’Amérique méridionale ; par M. d’Orbigny ; 6e livraison in-4o.

Traité des arbres fruitiers ; par M. Duhamel Dumonceau ; édition de MM. Turpin et Poiteau, grand in-folio, avec dessins coloriés.

Mémoire sur le Maclura aurantiaca, etc. ; par M. Delile, professeur de Botanique ; Montpellier, in-8o.

Lettre sur le Mûrier multicaule, etc., par le même ; Montpellier, 1835.

Théorie générale de la Divisibilité des nombres ; par M. A. Guyot ; Paris, 1835, in-8o.

Mémoire sur les Terrains tertiaires du midi de la France ; par M. Dufrénoy.

Fragmens de Statistique administrative, sur l’arrondissement de Savenay (Loire-Inférieure) ; par M. C.-J. Dartley ; Nantes, 1835, in-8o.

Au public souverain des souverains et juge des juges ; par N. Lebailly-Grainville ; une demi-feuille in-4o.

Annales de Chimie et de Physique ; par MM. Gay-Lussac et Arago ; tome 59, juin 1835, in-8o.

Bibliothèque universelle des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Genève ;vol. in-8o, mai 1835.

Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; 5e année, no 56, août 1835, in-8o.

Annales scientifiques et littéraires de l’Auvergne ; par M. A. Lecoq ; tome 8, juin et juillet 1835, Clermont-Ferrand, in-8o.

Recueil de la Société d’Agriculture, Sciences, etc., du département de l’Eure ; no 23, juillet 1835, Évreux.

Gazette médicale de Paris, no 37.

Gazette des hôpitaux, nos 106–109.

Gazette de santé, no 107.