Colette, ou les amusements de bon ton/Texte entier

s. n. [Maurice Duflou] (p. 5-152).

COLETTE
OU
LES AMUSEMENTS DE BON TON

I


Non, mais…, Colette !…

— Ben quoi, y a pas de mal !… Pas vrai, mon loup ?… Tiens, regarde…

Assise dans un rocking-chair, en face de son cousin, autour de la table où nous prenons le café, elle continue tranquillement de remonter son peignoir de mousseline jusqu’au nombril, car elle est toute nue par-dessous.

— Hein ! si c’est joli ! fait-elle au gosse qui en est bouche bée.

— Tu n’es pas un peu dingo ! dis-je. Un gamin de quinze ans, qui est encore dans les jupes de sa mère !…

— Justement ! Alors il a dû le lui voir ?… Non ?… Elle ne te l’a pas montré ?…

— Oh ! Colette ! répond-il tout rouge et l’œil allumé. J’aurais pas osé lui demander !

— Alors, c’est le premier que tu vois ?

— Sûr que je l’ai vu à des filles… mais il y avait pas tant de poils !… Ah ! mince !…

— Eh bien ! approche, regarde comme c’est fait !

— Allons, Colette, baisse ça !… C’est y pas dégoûtant !…

— La barbe ! Moi j’aime de montrer ma motte… Vois ! mon petit…, reprend-elle, renversée contre son dossier, ses jambes, gainées de soie, largement ouvertes. Hein ? s’il est beau mon angora ! N’aie pas honte ! Touche donc !…

Sans se faire prier plus, René s’est agenouillé aux pieds de ma maîtresse, parmi les bouillons d’écume de ses volants. Sa main — une main de fille comme sa figure qui a l’attrait troublant d’un sexe indécis — flatte et caresse le doux pelage.

J’interviens de nouveau ; certes il est convenu que la jalousie n’est pas de mise entre nous ; tout de même, là, sous mes yeux…

— Colette, tu cherres un peu !… Tu vas le faire bander, et après ?…

— Il me fait bien bander, lui !… Va, mon gosse, pelote… Pas, que c’est doux ?… Et cette épaisseur !… Et si ça flambe au soleil !…

D’une rotation de son siège elle a capté dans l’effiloche de ses poils le rayon filtrant à travers le store du fumoir.

— Oh ! bath ! fit le gosse qui s’extasie à cette flambée d’or rouge sur une chair d’un blanc lilial.

Ses doigts plongent dans la fine crépelure, s’entortillent aux boucles annelées, se traînent sur la douceur du ventre et des cuisses.

— Maintenant, dit Colette, tripote-lui un peu le museau au minet !… Ouvre ses babines, sous leur barbichette… Tu ne sais pas ?… Avec tes deux pouces… écarte… Je parie qu’elles sont déjà tout humides !… Est-il rose, le joli conin, dis ?… Petit polisson… Il me semble que tu te régales !… Sens-moi ça !…

Étalée sur le bord du fauteuil, bombant son ventre, haussant sa proue velue vers le nez de l’adolescent, elle savourait la volupté de sa pose impudique et de se donner en pâture à un puceau.

Ahuri de sa bonne fortune, il restait là, ployé entre les jambes de Colette, dévorant des yeux la jolie cosse purpurine qui bâillait sous ses doigts.

Ma garce se pâmait de sa propre luxure :

— Va, disait-elle, regarde… regarde bien… ça me fait jouir !… Est-ce cochon, hein, de te montrer mon con que ta mère a tant de fois bouffé… ce gentil conin, avec le joli petit trou qui est par-dessous ?… Baisse-toi… Tiens, zieute-le !…

Elle replia une jambe sur l’épaule de René, se tourna de côté pour dégager la raie du derrière dont sa main débusqua la rosette de bistre.

— Baise, mon chéri… Baise le petit trou du cul !…

Il colla sa bouche à la brèche profonde et embrassa longuement sous les roulades cristallines de Colette.

Puis, s’étant remise sur le dos, cuisses écartées :

— À présent, mignon, jouons au chat et à la souris, hein ? File-lui ta langue au minet…

René inclina son blond visage de chérubin sur la toison rutilante, et joignit ses lèvres à celles de la vulve dont Colette faisait, d’un index, saillir la pourpre.

— Oh ! si ça sent bon ! bredouilla-t-il.

Quoique fort excité, je commençais pourtant à être mordu au cœur par ces familiarités qui me semblaient aller un peu loin.

— Alors, quoi, protestai-je, tu vas aussi te faire baiser par lui, à ma barbe ?

— Pardi ! cette question ! répliqua-t-elle avec aplomb, sans quitter des yeux la tête bouclée qui s’agitait entre ses aines… Bien sûr, qu’il me baisera, le petit !… En attendant, branle-le !…

Je m’indignai.

— Non, mais tu te fous de moi ?…

— Branle-le, que je te dis ! ordonna Colette avec cet emportement qu’elle a dès qu’on résiste à ses plus extravagants caprices. Et puis, pelote-lui le cul… il doit l’avoir joli… ça te dédommagera.

Et comme toujours, ma passion pour cette adorable garce me fit céder à son exigence.

Sans qu’il s’interrompît de sa plaisante besogne qui déjà tirait des soupirs à Colette, je rabattis la culotte de René et, agréablement surpris de la blancheur et de la tournure rondelette de ses fesses, je ne me fis pas violence pour les lui patiner.

— Ma foi, m’écriai-je, enchanté, c’est un vrai cul de fillette !…

— Eh bien ! tout à l’heure, tu l’enculeras !… Pour l’instant, astique-lui le vit… ça m’excite !

« Ça m’excite ! » c’est son mot le plus familier. Il est irrésistible et sans réplique.

Je branlai donc le joli cousin, tout en prenant de mon autre main une revanche sur sa charmante croupe où je cherchais la perverse émotion d’un sexe bâtard. Sa verge, courte et fluette, servait mon illusion, tandis que mon doigt s’amusait autour de son anus sans poils.

— Lèche !… lèche bien !… lui disait Colette. Pointe ta langue dans le haut… Trouve… Ne sens-tu pas le petit bouton ?… Oui… là… comme ça… un peu plus fort… Ah ! ah !… parfait !

Elle lui avait passé sa jambe gauche en collier, et paresseusement adossée, les deux bras sous sa nuque, elle balançait sa motte aux coups de langue du gamin.

— Mais, c’est qu’il sait faire, le vicieux !… Ah ! qu’il suce bien !…

Elle ne fut pas longue à jouir.

— Plus vite !… plus vite !… Mets ton doigt dans mon cul… Ah !… ah !…

Elle agita son ventre.

— Ah ! ça y est !… ça y est !… gémit-elle dans une étreinte de ses jambes autour de la jolie tête.

Au même moment, je sentis la petite queue se gonfler, quelques gouttes chaudes perlèrent sur mon pouce et le gosse tituba.

— Vite, viens me le mettre, dit Colette qui l’attirait à elle de toute la force de son désir… Viens, petit, que je me paie ton pucelage !…

Mais la queue de René n’était plus qu’une chiffe molle.

— Quoi ? déjà tu débandes ?… T’es donc pas un homme ! lit Colette avec humeur.

Ma jalousie d’amant se gaudissait de cette défaillance.

— Voyons, observai-je, tu ne vas pas te faire monter par un môme qui n’a que du lait dans les couilles !

— Mais si, mais si, s’obstinait la goule. Je veux qu’il me baise et devant toi… Hein ! mon petit, que tu vas me baiser ? Allons, bande ! Tu verras si c’est bon de mettre sa quéquette dans un con de femme ! Puisque t’oses pas avec ta mère, c’est moi qui vais te régaler !… Seulement, bande, petit couillon… D’abord, foutons-nous à poil !…

Là-dessus, son peignoir glissa à terre et en un clin d’œil elle eut déshabillé René, pendant que je me mettais aussi en costume d’Adam.

— Ah ! le beau gosse ! Voyez-moi comme c’est tourné ! s’extasiait-elle ; cette peau fine, ces cuisses rondes et ces fesses !… Non, mais regarde-moi ces fesses ! Est-il cambré ce petit cul-là ! Ah ! que j’y mettrais bien mon gode !…

Elle le tripotait, le tapotait, insinuait un ongle dans la raie, chatouillait le trou froncé, tournait et retournait le gamin entre ses mains sensuelles qui en pétrissaient avidement tous les charmes.

Je regardais la silhouette droite et fine de René se découper sur une glace où il semblait lui-même prendre plaisir à mirer sa grâce efféminée.

— Oh ! cet amour de tapette ! répétait Colette, plus allumée que jamais. Une vraie gosseline !… c’est tout juste si ça a un vit ! que même, je vais y retrouver le goût de la Claudine, tu sais, la môme qui, à la pension, me foutait avec son clitoris… Mais il faut l’avoir plus raide, mon petit ! Viens, que je te l’émoustille !

Elle le courba contre un fauteuil, lui éparpilla quelques bonnes claques sur les fesses qu’elles marbraient d’un rose vif. Sa rage passionnelle s’excitait aux remous de la jolie croupe sous les volées crépitantes qu’elle y décochait.

— Oh ! ce cul ! ce cul !… s’exclamait-elle, on en mangerait !

Elle se baissa, mordit à pleine chair, et piqua sa langue dans le manillon. L’autre ronronnait doucement sous les titillations.

— Ah ! petit cochon, ça te réveille !… Montre un peu si tu bandes.

Debout, tourné vers elle, il lui pointa son fifre à hauteur de la bouche.

— Oh ! ce chibre mignon ! Tiens, mon gosse, plante-le dans ma bouche !…

Il tendit son ventre et plongea entre les deux lèvres coralines qui s’ouvraient pour le recevoir.

Je m’avançai alors, et prenant René par la taille, je lui mis ma queue en main. Sans que j’eusse à l’en prier, il se mit à me faire ça avec toute la légèreté et le savoir d’une longue habitude.

Je m’écriai, tout ravi de sa dextérité :

— Ma parole, une tante de Montparno n’a pas main plus douce !

— Bougre, ne jouis pas, intervint Colette, je veux que tu l’enfiles !… N’est-ce pas, mon chou, que tu veux lui prêter ton petit panier à crottes ?

— Oh ! c’est sans façon ! acquiesça-t-il avec simplicité.

— Es-tu seulement puceau de ce côté ?

— Oh ! puceau, cousine, je ne saurais dire, quoique Frère Épagathe m’assure qu’il ne me le met que sur les bords !

Aveu dénué d’artifice qui dissipa mes derniers scrupules.

— Eh bien, mon cousin, repartit Colette dans un éclat de rire, tu auras la douceur de perdre à la fois tes deux pucelages… Viens, chéri, viens jouir !…

En fouteuse fantaisiste qui trouve un raffinement à l’incommodité des postures, elle se renversa de dos sur un grand pouf de satin rouge fort bas, assez large pour recevoir sa croupe exquise. Les bras ballants, les seins pointés par la cambrure de son buste à moitié rejeté hors du siège, la tête pendante, elle offrait son ventre d’albâtre dans le voluptueux évasement de ses cuisses qu’elle avait repliées contre ses flancs.

— Va, chérubin, dit-elle, va, enconne-moi !… Vois comme je te la présente bien, ma vulve !…

Je poussai rageusement le gosse contre les belles fesses à demi retournées, je lui pris moi-même le vit et fichai le gland dans le milieu de la sente poilue.

— Eh bien ! allons, donne un coup de cul ! lui dis-je.

La queue pénétra avec aisance, non sans arracher un cri d’émoi à Colette.

— À présent, ajoutai-je, ne bouge plus, que je te cale ma pine dans le cul.

Je lui ployai l’échine, mes jambes entre les siennes.

— Cambre-toi bien… encore… comme une chienne…

La croupe se creusa, arrondit sa saillie ravissante ; j’écartai les deux joues teintées de rose et la tête de ma verge une fois abouchée au gentil pertuis, je fis aller mes reins.

— Tiens ! mon René, que je te perce ta pièce de dix sous…

— Aïe !… aïe !… hurla le gosse sous la vigueur de mon effraction.

— Encore un peu, mon gros… tiens !…

D’un second branle je le pénétrai entièrement sans pitié pour ses cris. Et l’enserrant dans les cuisses de ma maîtresse auxquelles je m’agrippai :

— Te voilà dépucelé et enculé dis-je. À présent, baise, je me réglerai sur tes coups de ventre.

— Oui, va, soupira Colette qui lui avait enlacé le cou de ses bras. Fais-moi ça gentiment, petit mignon… Est-ce bon, dis-moi, un con… un joli con de cousine ?…

Elle avait posé un de ses talons sur l’épaule de René, qui, ventre à ventre, la tenait de ses deux mains par-dessous les fesses.

Moi, en un étroit emboîtement aussi du cul juvénile, je le sodomisais sur le même rythme dont le gamin allait et venait dans le con de ma chère catin. Mais dans mon dépit qu’il m’en disputât ainsi la faveur, j’eusse voulu lui rompre l’anus ; et bientôt je m’emportai à une pédication si violente qu’il en cria de douleur.

— Baise-la donc !… baise-la donc !… lui disais-je, les dents serrées du spasme qui montait. Baise-la, ma garce !… tu ne vois donc pas qu’elle râle et qu’elle attend ton foutre !

Effectivement, Colette était déjà dans les convulsions de l’extase. Son ventre bondissait ; ses souliers de velours rose qu’elle avait croisés maintenant sur la nuque de René, me cognaient la figure de leurs frétillements et excitaient ma rage lubrique par le défi qu’ils me jetaient de son plaisir.

— Va !… va !… clamait-elle dans l’alternance de ses interjections de bonheur ; va, mon loup… donne m’en de ta petite bitte de gosse… Pique… pique… ah !… ah !… sur les bords, mon petit… sur les bords… c’est si bon !… ah !…

Redoublant la vigueur des secousses dont je l’ébranlais à travers le cul de ma tapette, je lui criais :

— Garce ! roulure ! chienne en chaleur ! mais jouis donc !…

Elle suffoquait de plaisir.

— Oui ! oui ! ta garce !… dis-le que je suis ta garce !…

— Une putain de bordel ! et je te ferai enconner par tout un régiment !…

— Oui ! oui ! devant toi !… ah ! ah ! je jouis ! je jouis !… Va, mon gosse, va, pousse, pousse… Ah ! ah ! mais vas-y ! jouis… jouis donc !…

Elle se tordait, dans la vaine attente d’un bonheur partagé, fustigeant le gosse dont elle happait à grands coups, de son conin en délire, la décevante virilité.

— Mais tu n’as donc pas de foutre ! clamait-elle.

J’étais à l’instant de jouir. Je dégainai brusquement. Je bousculai le fouteur impuissant, et saisissant Colette par les cuisses, avec l’âpreté farouche d’une jalousie mordue au sang, je la poignardai de ma mentule. Ma véhémence la fit hennir de joie et la cabra dans un sursaut de tout son être.

— Du foutre ! tu veux du foutre, salope ? Tiens, en voilà !…

Et je n’avais pas fait plus de quatre navettes dans son con qui me brûlait comme braise, que j’y lâchai le flot de ma semence. Ma tête entre ses genoux ramenés sur les seins, mes mains à ses épaules, j’ahanais, scandant les secousses de mes reins :

— Tiens ! tiens ! gorge-t-en de mon foutre, que j’en fasse déborder ta fente !…

Quand je l’eus déconnée, je la relevai sur son séant, et plaçai René à genoux entre ses jambes, la bouche à son conin tout écumeux. Et pendant qu’il gamahuchait la chaude fille sous le ruissellement de la liqueur spermatique, je l’enculai, et cette fois jusqu’à complète éjaculation.

La fraîche beauté printanière de ce corps quasi insexué, l’illusion d’enculer une fillette aux apparences de garçon, l’étroitesse exquise de ce con masculin dont je cueillais la fleur, enfin l’exaltation de ma maîtresse à ce spectacle et les transports de son plaisir, me firent de cette copulation une jouissance des plus exquises.

— Eh bien, mon joli, demanda Colette à René lorsque, rhabillés, nous nous retrouvâmes assis devant notre tasse de café, que te semble d’une pine dans le cul ?

Ses beaux yeux bleus, un peu las, sourirent avec ingénuité ; je ne sais quelle pudeur soudaine d’une Ève après sa faute inclina timidement son gracieux visage, et il dit :

— J’en pense, cousine, que j’aimerais mieux encore être fille que garçon !



II


Je l’ai connue aux Folies-Bergère où j’étais, ce soir-là, son voisin d’orchestre. Sa beauté fixa tout de suite mon attention : un ovale parfait, couronné des ondulations mordorées d’une luxuriante chevelure, des yeux d’un bleu pers, larges et bien fendus, qui avaient un éclat d’aigue-marine, un nez délicat, légèrement relevé à la Roxane, une bouche toute petite, ronde et rouge comme une cerise, une peau liliale, des mains à peindre. Grande, mince, mais bien en chair, une robe de velours rouge la moulait, dont le décolleté découvrait la blancheur d’une épaule du plus joli modelé et le vallonnement d’une ravissante gorge de vingt ans. Un homme paraissant plus de deux fois son âge — c’était son mari — l’accompagnait.

Je la dévisageai avec tant d’insistance qu’elle tourna son regard de mon côté. Je n’abaissai pas le mien devant sa hardiesse à me fixer à son tour ; je l’enveloppai de toute la flamme du désir qu’elle allumait en moi, et je lus dans la caresse de ses beaux yeux et le sourire qui releva le coin de sa bouche mignonne, le plus aimable des encouragements. J’entrai aussitôt en conversation avec son petit soulier lamé or et noir. Loin de s’étonner de ma familiarité, il s’empressa de me donner la riposte avec tout l’esprit qu’on peut mettre à parler par signes.

Tandis qu’en même temps je me délectais à déshabiller des yeux ma jolie voisine, un détail de sa toilette retint mon attention. Oh ! un rien : le relief de sa jarretière sous le chatoyant reflet du velours. J’en eus comme un choc sensuel. Au même instant, soit machinalement, soit qu’ayant surpris mon trouble, elle voulût m’en prolonger l’émoi, la belle fit, avec affectation, le geste piquant de la remonter le long de la cuisse.

Pour moi, amateur de dessous soignés, il ne me fallut que ce geste affété qui se liait à l’image d’élégances clandestines pour bander encore plus raide. Aussi, j’attaquai du genou. L’exquis visage me jeta cette fois un sourire plus marqué, puis s’effaça de nouveau dans la feinte attention qu’il semblait donner ailleurs, comme pour encourager mon audace.

Justement, l’éclairage venait d’être mis en veilleuse. J’effleurai de ma main la cuisse de la jeune femme, et enhardi par son immobilité, j’en caressai le contour délicatement conique… Un frisson, un imperceptible frisson répondit à ma privauté, et soudain la jambe tout entière s’accola à la mienne.

Alors, de l’air le plus tranquille du monde, Colette — je venais d’entendre son nom — souleva par côté sa robe jusqu’à la jarretière, en tapota la coque du bout de ses ongles carminés, rabattit à mi-cuisse la dentelle de sa culotte, et prenant sa lorgnette, laissa négligemment sa jupe en l’air.

Toute la jambe était à ma discrétion. Je n’hésitai plus. Ma main grimpa du jarret au volant de dentelle, se faufila dans la gaine de satin, franchit la lisière du bas, pelota et pétrit avec délice la ferme élasticité de la chair, et tout doucement dévala sur le devant, entre les cuisses jointes.

J’en étais là, quand le sigisbée de la belle dont j’avais cru surprendre des regards en coulisse, porta avec attention ses yeux où se dissimulait ma main. Je battis en retraite. Mais, ô surprise, à ce moment même où s’exerçait la curiosité du bonhomme, la jeune femme, avec un cynisme stupéfiant, se troussa toute la robe jusqu’à la manchette de son pantalon qui me parut de satin mauve ; elle en ouvrit discrètement la fente et sans plus de façons me prit la main. Elle me la déposa dans le nid douillet de sa toison, et se penchant à mon oreille :

— Allez-y carrément… branlez-moi… J’aime ça, là, devant tout le monde… c’est mon mari qui vous en prie.

De la tête, celui-ci m’avait alors salué très poliment. Je ne fus, de ma vie, davantage éberlué ; mais je ne me perdis ni en réflexions, ni en discours. Les deux belles cuisses s’écartèrent avec complaisance et je me disposai de la manière la plus commode.

Nous occupions le dernier rang de l’orchestre, dans un coin des plus obscurs. Il y avait peu de monde, encore ; derrière nous et sur le côté, le promenoir était presque désert. Je me tournai de biais vers ma voisine, j’allongeai familièrement mon bras gauche sur son dossier, et, de deux doigts insinués dans les lèvres de l’humide cosse, je branlai, sous les yeux du vieux, le clitoris dont il me faisait hommage.

J’y mis tout mon savoir.

— Eh bien ! Colette, murmurait le bonhomme qui se régalait de son office de voyeur, eh bien ! que vous semble de cette amusette ?

— Piquante, mon ami, piquante !…

— Et comment vous le fait-on ?…

— À la perfection, mon cher !…

Calée dans son fauteuil, accoudée d’un bras, son éventail de plumes de paradis déployé au-dessus de ma main, elle faisait aller d’un mouvement insensible sa petite motte.

Lorsqu’au durcissement de son pois de senteur suivi du raidissement de tout son corps, je compris qu’elle jouissait en silence, je lui plongeai mon médius au cœur de la vulve. Je l’en asticotai tout comme d’un vit, et, d’un balancement des reins dont elle accompagnait mon coït digital, elle fit sourdre, une seconde fois, la muette effusion de son plaisir. C’est à peine si je l’entendis soupirer :

— Ah ! ça y est !…

Et ses cuisses se refermèrent brusquement sur ma main que je dégageai.

Elle me tendit une petite pochette de soie où je m’essuyai discrètement. Le mari, avançant la tête, me dit :

— Je vous sais gré, Monsieur, de votre galanterie…

— Qui le cède à la vôtre, Monsieur, coupai-je aussitôt.

— Pas du tout, et je ne veux pas être en reste avec vous. Entre gens du monde on s’oblige mutuellement, et s’il vous plaît, Monsieur, à votre tour, d’agréer les bons offices d’une estime qui ne demande qu’à devenir plus familière…

— C’est aussi mon souhait, déclarai-je avec la même politesse. Et rien ne me serait plus agréable de savoir que c’est également celui de Madame, si j’ai pu lui donner lieu d’être satisfaite de moi.

— Très, Monsieur, très satisfaite, dit la jeune femme dont l’œil pétillait. Et je pense que nous ne nous en tiendrons pas là.

— Vous m’y voyez tout disposé, Madame, répondis-je, en baisant dévotieusement les doigts mignons qu’elle me tendait.

Négligemment, je laissai retomber sa main de ma bouche sur ma braguette. À travers le drap du pantalon, Colette saisit le témoignage flatteur de mes sentiments pour elle. Et comme je m’apprêtais à prévenir le geste que j’attendais d’elle :

— Non, laissez ! fit-elle en écartant mes doigts, cela m’excite…

Elle me déboutonna jusqu’à la ceinture, se glissa dans mon caleçon de soie, en explora sans hâte les coins cachés, caressa mes couilles et le périnée, enfin empoigna mon vit dont elle parut jauger la vigueur. Je compris à quelques mines que cet examen la confirmait dans une bonne opinion de moi.

— Au moins, êtes-vous vicieux ? me souffla-t-elle : c’est ce que j’apprécie surtout.

— Ô ma charmante ! je ne sais si vous me rendrez des points, mais je n’ai jamais été qu’à l’école du vice et j’ai pour les putains la plus vive considération.

Elle alors de son plus joli sourire :

— S’il en est ainsi, Monsieur, nous nous entendrons fort bien !

— Mais, m’enquis-je à voix plus basse, d’un ton un peu inquiet, votre mari doit-il être de toutes les parties ?

— Pensez-vous !… se récria-t-elle ; ce vieux cocu ?… Je ne vous demanderai que quelques charités pour lui : ce sont les rançons de ma liberté et de mes amusements ; car je suis très libertine… Ainsi, ce soir, je vous prierai de me baiser devant lui…

— Chez vous ?…

— Non, ici… Je sais l’endroit…

Tout en disant, Colette me branlottait doucement dans ma culotte, pendant que de sa main libre elle promenait sa lorgnette d’écaille sur la scène. Une vingtaine de jolies girls, quasi nues, y achevaient, cuisses en l’air, les évolutions de leur gymnastique érotique. Elle se pencha sur moi :

— Ah ! les belles fesses, les beaux culs, hein ? J’aimerais tant ça, moi, de montrer le mien en public, de faire bander toutes les queues et de voir les gens se branler devant moi, là, comme à présent…

Et ses doigts crispés sur la raideur de ma verge, elle ajouta :

— Se doutent-ils que je vous le fais, tous ces jolis culs dont je sens d’ici l’odeur de mouille ? Hein ? sentez-vous cette odeur de rut ?… Ah ! que je voudrais leur planter cette pine dans la jolie raie que dessine leur slip.

Je n’avais pas besoin de cette image pour m’exciter, et j’étais sur le point de polluer l’exquise petite main, lorsque le rideau tomba : c’était l’entr’acte. Le mari, avec toute la correction d’un homme du monde qui a l’habitude des situations les plus délicates, m’invita à venir boire, en compagnie de sa femme, une coupe de champagne. Colette prit gentiment mon bras, et au bar, sans aucune gêne, sous le couvert d’un échange de banalités et de propos assez licencieux, nous mîmes nos scrupules fort à l’aise. D’ailleurs, je n’avais d’yeux que pour la jeune femme dont ma bonne fortune me faisait servir le caprice et qui m’ensorcelait de sa beauté, de ses grâces, de son parfum et de tout ce qu’elle portait de voluptueux et de pervers dans sa démarche, dans ses gestes et son langage.

Lorsque le spectacle reprit, nous regagnâmes la salle. Impatient du bonheur qu’elle m’avait promis pour le soir même, je demandai à Colette dont la main tremblait dans la mienne :

— Est-ce pour maintenant, chérie ?

— Attends ! me dit-elle avec toute la familiarité déjà de deux amants. Pelote-moi d’abord un peu, là, dans la foule…

Et se frayant un passage au plus épais qui était tout rassemblé dans le voisinage de la scène, elle s’accouda à la balustrade du pourtour. Son mari se rangea tout à côté, moi derrière. Et quand nous fûmes de nouveau dans une demi obscurité, je soulevai avec précaution le bas de sa robe, pour donner à Colette le délicieux frisson d’un outrage fait à sa pudeur en public. J’avais compris que c’était l’émotion qu’elle recherchait et dont les femmes sont en général très friandes.

J’y allai si doucement qu’elle eut un sursaut au contact de ma main avec la chair de ses cuisses. Elle se retourna même brusquement sous l’effet de sa surprise, soit qu’elle crût que l’audace venait d’un autre, ou qu’elle s’en fît une plus piquante saveur d’y attirer les regards. Continuant mon manège avec toute l’habitude que j’en ai, je pelotai ses grassouillettes rondeurs, chatouillai son entre-fesses, et contournant sur le devant, je me posai dans la soie de ses poils.

Alors, elle, coulant un bras en arrière, eut l’incroyable témérité de me déboutonner, de tirer mon vit et de le diriger dans la raie de son cul que j’avais étroitement accolé.

Par bonheur, l’intérêt de la scène où paradaient les grâces nues de mademoiselle Maryse, tenait, têtes en l’air, tous les gens en haleine. Mais il fallait à Colette l’émotion active du scandale. Après qu’elle s’en fut donné assez l’illusion par cette bravade, elle lâcha ma queue que je rengainai dans la culotte, reprit mon bras et nous nous dégageâmes de notre cercle.

— Venez-vous ? dit-elle à son mari.

Comme sur un mot d’ordre, celui-ci nous mena au lavabo. La préposée lui fit un sourire de connaissance, il lui glissa un petit billet, et elle nous ouvrit une porte qu’elle referma derrière nous.

Aussitôt Colette se suspend passionnément à mes lèvres, le buste cambré sous mes mains, son ventre lascivement mouvant contre le mien. Puis, elle se baisse, me caresse le vit du bout de sa langue, l’embouche, donne deux ou trois coups de pompe, enfin se relève et se met en posture.

D’un geste gamin de son pied de Cendrillon, elle a saisi le bas de sa robe qu’elle remonte à la taille ; appuyée des mains au rebord de la cuvette, elle se penche, fait saillir sa croupe sous le satin mauve de sa culotte dont la fente qui bâille trahit les adorables secrets d’une raie profonde entre les deux reliefs charnus d’un blanc de neige.

— Va, me dit-elle à mi-voix, choisis à ton gré le chemin qui te tente… Les deux me sont également agréables…

— Eh bien ! répondis-je, nous ferons les deux promenades… Allons d’abord à Vénus !…

Et je l’enconnai. Elle, alors, tirant la queue de son mari, se mit à lui tailler une plume pendant qu’avec vigueur je fourgonnais son étroit vagin. Dans l’état d’érection où j’étais depuis une heure, ce ne fut pas long. Il ne me fallut pas dix secousses pour toucher au but. Et comme mon habile baiseuse avait su emboîter un pas égal au mien, je l’entendis gémir de jouissance au moment même où mon éjaculation lui emplit le conin de sa lave. J’étais encore en forme.

— À présent, fis-je, un petit tour à Sodome !

Et déjà, je m’engageais dans la voie de la terre jaune, quand Colette se redressa :

— Varions la chose, Monsieur, dit-elle. Vous m’avez baisée en levrette, enculez-moi en gamin… J’aime ça de me pourfendre moi-même !

Je m’assis sur le siège, et elle m’enjamba par-devant. Se haussant sur la pointe de ses petits souliers, une main à mon épaule, l’autre à mon vit, elle empala son anus en une lente pression des fesses. Elle y alla jusqu’aux poils, non sans étouffer quelques gémissements où le plaisir se mêlait à l’acuité de la perforation.

Quand elle fut entièrement chevillée, sa bouche exquise rendit un soupir d’aise sur ma bouche. Un bras passé à mon cou, nos lèvres jointes, nos langues en bataille, elle partit en poste. Ah ! Dieu ! qu’elle chevauchait bien, soulevée et abaissée alternativement sur ma quille à la molle cadence d’un petit trot pour prolonger le plaisir de la route.

Tout en cheminant, de sa jolie main distraite, elle machinait par à-coups le priape de son bonhomme dont toute l’extase était dans les yeux qu’il avait rivés sur le cul de sa femme.

Le bonheur, cette fois encore, nous enveloppa, elle et moi, dans la même félicité. La jouissance qui tordit la jeune femme sur mes cuisses renversa si vivement son torse en arrière que ses deux seins en bondirent hors du corsage, offrant à ma bouche la saveur de leurs baies vermeilles.

— Oh ! que c’est bon ! que c’est bon !… soufflait-elle entre ses dents, sous l’afflux de ma semence, la gorge haletante, l’œil voilé. Ah ! que tu décharges fort… Ah ! ah ! encore !…

Accolée à ma poitrine, ses bras en collier, à grands coups de cul manœuvrant la pointe de ma mentule, elle pompait avidement de son sphincter les dernières gouttes qui dégorgeaient du méat.

— Ah ! que je jouis !… que je jouis !… râlait-elle à mi-voix sur ma bouche.

D’un mouvement convulsif, sa motte se frotta à ma toison que je sentis se baigner d’une abondante rosée, puis la jolie tête s’alanguit sur mon épaule. Un arôme doux et chaud d’Origan légèrement aillacé montait de l’aisselle blonde de Colette.

Nous nous déliâmes enfin. Jupe à la taille, prenant ma place sur la cuvette, très placidement elle se mit à pisser, tandis que de ses doigts effilés elle faisait monter au sommet de ma verge une dernière goutte qu’y cueillit sa bouche mutine.

Là-dessus, la jeune femme se releva, et, sa robe rabattue, elle vint gratter à la porte. La préposée nous ouvrit aussitôt qu’elle put nous ménager une sortie. Elle nous salua avec toutes les marques de la plus grande considération. Au vestiaire, Colette congédia fort lestement son mari. Il nous accompagna jusqu’à sa voiture, en me rendant mille grâces de ce que je voulusse bien prendre soin de sa femme pour le reste de la nuit.

Un petit chasseur, casquette à la main, nous ouvrit la portière. De figure gentille, figé dans un respectueux émoi, il semblait quêter la charité d’un regard de ma compagne.

— Mais c’est mon petit mendiant ! fit celle-ci en s’engouffrant dans l’auto. Le coquin, il sait que je lui donne chaque fois.

Et lui tapotant la joue :

— Eh bien ! monte, nigaud, qu’attends-tu ?

Elle le tira par le bras et l’assit à son côté, rouge de bonheur. La portière claqua.

— Au Rat Mort !

À peine roulions-nous que, sans plus égard à moi que si je n’eusse pas été là, elle entreprit le gamin, le branla d’abord un peu, puis, enjambée par lui, debout sur la banquette, le fit jouir en bouche.

— À moi, mignon ! dit-elle aussitôt.

Renversée sur son siège, les pieds en l’air contre la glace de devant, elle lui donna son con à gamahucher. Nous arrivions comme elle rendait l’âme pour la seconde fois.

Elle lui glissa une pièce et nous entrâmes.

À table, elle fut d’un entrain étourdissant où la fantaisie capricieuse de son esprit acheva de m’enchaîner à la séduction endiablée de son adorable personne. Au dessert, elle me dit tout à coup :

— Je veux boire à nos amours !

Je tendis ma coupe à ses lèvres. Elle les détourna avec un sourire moqueur.

— Enfant ! fit-elle, ce n’est pas ainsi que je l’entends !

Se rapprochant un peu plus de moi sur la banquette, dans le petit coin où nous étions, elle me déboutonna, harpa mon vit de sa main droite et, à l’abri de la nappe, se mit carrément à le secouer. Mon bras passé sur son épaule, je la regardais faire tout en lâchant mes ronds de fumée. Ses yeux dans les miens, elle me murmura :

— Quand tu y seras, avertis-moi, hein ?

— Quoi donc, Colette, observai-je assez effaré, c’est à la source même que vous comptez boire ?

— C’est mon affaire ! Laissez-vous seulement jouir !…

Je me fusse gardé de l’interrompre davantage par une curiosité intempestive. Elle faisait si bien ! Ah ! fichtre, quel velours que celui des trois jolis doigts dont elle jouait sous le scintillement de leurs pierres ! Le buste droit, un coude sur la table, nul n’eût soupçonné, tant elle y était habile, l’outrage public de son audace.

— Hein ? me disait-elle, si c’est savoureux à la barbe de tous ces gens !…

Le plaisir me parcourait déjà de ses ondes et bourdonnait à mes oreilles parmi les énervantes langueurs de l’orchestre de tziganes. Colette surprit dans mon regard les signes avant-coureurs de la syncope.

— Ça va y être, dis ?

Pour toute réponse je lui serrai convulsivement le poignet dont elle me branlait.

Alors, elle glissa prestement entre mes jambes un grand verre qu’elle avait à sa portée, et d’une ultime secousse me faisant éjaculer, y recueillit tout le jet de ma semence. Puis, avec le sang-froid d’un défi, enveloppant de sa main le témoignage de son stupre, elle me le tendit pour que je l’arrosasse d’extra-dry. Elle battit longuement la floconneuse mixture, délaya, fit mousser, et quand le breuvage eut l’aspect d’une épaisse citronnade, d’un toast mutin levant son verre, elle me dit, du plus joli de ses sourires :

— À nos amours, Monsieur !

Et lentement, à petites gorgées, comme on déguste un vin généreux, elle vida l’étrange philtre qui devait nous lier.

— Maintenant, à toi ! reprit-elle en essuyant sa bouche mignonne.

Elle vit mon ébahissement.

— Ah ! voilà qui vous intrigue !…

En même temps, elle me passait un biscuit à champagne.

— Prends !

— Et puis ? questionnai-je.

— Quoi ? vous ne devinez pas ?… Ah ! Monsieur, qu’il vous reste à apprendre !… La forme et la consistance de ce biscuit ne vous éclairent donc pas sur son usage ?… Dans quelle coupe voulez-vous que cela se trempe ?…

— Ah ! délices de mon cœur, lui dis-je, que vous êtes polissonne, et que je suis sot ! Mais, ici, Colette…

Elle eut un haussement d’épaules.

— Si vous croyez que personne ne m’a vue vous branler !… Allons, trempez, chéri !…

Sans plus de façons qu’elle n’en avait mis à me déboutonner la braguette, elle troussa le devant de sa robe et m’ouvrit sa culotte de soie. Et comme je jetais un regard anxieux autour de nous :

— Qu’il vous en faut peu pour vous émouvoir, me dit-elle en une moue d’impatience. Mais le scandale, mon cher, c’est le piment de la vie !… Montrez-moi que vous seriez le digne partenaire de tous les libertinages de bon ton !

Je ne pouvais plus hésiter, à moins de faire figure de naïf et de me ridiculiser.

— Allons, Monsieur, ajouta Colette, voici ma cosse qui vous attend !… Par exemple, faites doucement pour ne pas l’écorcher, encore que je ne déteste pas la brutalité au lit !…

Mon bras droit disparut sous la nappe, pendant que l’autre s’appliquait à donner le change d’une banale familiarité. Je passai le bout du biscuit rose entre les lèvres du conin ; avec précaution je l’y insinuai à l’aide d’un doigt, puis le machinant d’avant en arrière, je le fourrai tout entier dans la vulve.

— Laissez l’y un moment, chéri, pour qu’il s’humecte bien, souffla Colette ; vous verrez cette fine gourmandise ! Mon cher, un jus de noisettes pilées, ma mouille !…

Elle croisa ses cuisses afin de chauffer à point, le temps de boire une coupe, et d’allumer une Laurens ; puis, de nouveau entre-bâillant sa culotte à ma main :

— Défournez, ami, et croquez-moi ça !

Je retirai le biscuit tout enveloppé d’une onctueuse crème. Ma foi, sous l’effet d’une demi griserie, sans dégoût j’y mordis à pleines dents, tandis que penchée sur moi, Colette, avec une grâce espiègle, m’en disputait l’autre moitié. Et nos lèvres se rencontrèrent sur la dernière bouchée.

À cet instant, un vieux Monsieur méticuleux qui sortait, s’approcha et me dit :

— Faut-il envoyer le chasseur vous retenir un foutoir ?

— Comme ça se trouve, répliqua Colette, on y allait justement !

C’est, en effet, dans une maison de passe de la rue Pigalle dont elle était une habituée, qu’elle me conduisit pour y finir la nuit. Elle y fit choix de deux beaux fruits exotiques, tout nouvellement arrivés et qui n’avaient pas encore passés en mains, deux jolies filles de seize ans, une petite Chinoise et une grande Malabaraise, d’un galbe piquant, d’une finesse de peau qui ne le cédait qu’à l’incomparable fermeté des chairs.

Elles lui travaillèrent, deux heures durant, alternativement ou en conjuguant leur savoir, les seins, la motte, le nombril, l’aisselle, le con, l’anus et la plante des pieds, avec tous les raffinements de l’art érotique de l’Extrême-Orient. Pas un pouce de son corps ravissant, dont Colette me donnait ainsi le régal sous l’infinie résonance des cordes de son inépuisable sensualité, n’échappa à leurs baisers, à leurs suçons, à leurs morsures, aux pointes irritantes de leurs langues expertes.

Elle se fit successivement enconner et enculer par chacune d’elles, en même temps que je la gamahuchais. Nous occupâmes les relâches de sa fatigue à voir la fluette jaune et la plantureuse noire se gougnotter avec l’emportement d’une sombre bestialité, parmi des râles comme je n’en entendis jamais et des sursauts où leurs corps se tordaient en nœuds reptiliens. Ensuite, je la baisai étendue sur le dos de la Malabaraise, pendant que la Chinoise m’effeuillait le croupion de la plus suave manière.

Après une collation pour ranimer nos forces, suivie d’un intermède que nous jouèrent les deux Orientales à se piner à tour de rôle avec le godemiché, je sodomisai la mignonne Fuh-lang, tout en muguetant le cul de Colette agenouillée par-dessus ses épaules, Djélanhi couchée sous moi, entre mes jambes qui me mâchait les burnes.

Insatiable et d’une volupté qui se revivifiait de ses excès mêmes, Colette ordonna une dernière figure. Les trois femmes se disposèrent en levrette, à la file indienne. Colette occupait la place du milieu. Foutue en con par la Pékinoise, elle foutait en cul la mulâtresse dont j’avais, assis sur un siège bas, la tête crépue entre mes cuisses. J’embouchai ses lèvres épaisses et suavement ourlées comme j’eusse enconné une petite jument. Elle me pompa, suça et picota le dard avec un talent de fellatrice dont ces peuples d’Asie, élevés dans le culte de la fornication, ont le secret.

Un ongle plongé dans mon anus, les doigts de son autre main me faisant mille pattes, tandis que sa bouche et sa langue multipliaient leurs artifices, la Malabaraise eut raison de ma lassitude. La résistance prolongée de mon organe creva soudain en une jouissance indicible sous l’ardente et acharnée ponction qui me semblait tirer, en un souffle de feu, toute la substance de mon être.

Mourantes de plaisir sous leur phallus de cire et sous l’agilité du doigt dont elles se clitorisaient mutuellement, les trois gousses s’effondrèrent l’une sur l’autre.

Pour finir, Colette se paya encore le luxe de pisser dans la bouche de ses partenaires en s’accroupissant alternativement sur leur visage, ainsi qu’elle eût fait sur le pot.

Là-dessus, nous nous rhabillâmes et nous sortîmes fort satisfaits de nous. Je raccompagnai Colette au petit jour et rentrai chez moi sur les genoux.



III


Allons, ne grogne pas, chéri ! Est-ce de ma faute si l’on me suit comme une chienne ? me disait Colette, cet après-midi, après m’avoir avoué, avec une tranquille inconscience, qu’elle venait, à l’instant, de se faire lutiner sous une porte cochère.

Mon sang n’avait fait qu’un tour.

— Quoi ! il n’y a pas quinze jours que je suis ton amant…

— Eh bien ! de quoi ça te prive qu’un zigomar que tu ne connais pas plus que moi, m’en ait mis un coup ?

— Quel culot !

— Est-ce que je t’empêche de baiser qui tu veux ?… J’aime la fantaisie et la diversité ! T’ai-je pas averti ?… Et puis, encore une fois, je te le demande, qu’est-ce ça peut te fiche qu’un de plus monte sur la voiture ?… Mon vieux, t’es pas à la page !…

Je bouillais.

— Garce va !

— Ça, tu peux le dire !

— Alors, pendant que moi, ici, je croquais le marmot…

— … je m’en donnais une secousse !… En voilà une affaire !…

— Salope !… ça te prend donc comme une envie de pisser ?

— Puisque je suis nymphomane, fit-elle avec ingénuité, tout en mirant dans la glace la grâce de son visage.

— Tu m’avais dit exhibitionniste !

— Oh ! ça et le reste ! reprit Colette qui m’enveloppait de ses bras… Si je te faisais le compte de mes vices !… Patiente ! tu les connaîtras tous ! Allons, mimi, un bécot !… mieux que ça !… Et quand tu te seras assez roulé dans tous mes vices, eh bien ! puisqu’on n’aura plus rien à s’apprendre, on se quittera !… Voilà comme je comprends l’amour !… En attendant, est-ce que tu ne t’en paies pas tout ton saoul avec moi, que tu t’en fais péter la sous-ventrière, dis, mon petit salaud ?…

— Garce !… roulure !…

Elle exultait.

— Allez, vas-y, j’aime ça !… tiens, bats-moi !…

Je levai la main sur elle. Provocante, elle me tendit sa joue.

— Mais frappe donc !…

La sensuelle caresse de ses yeux, le charme irrésistible de son sourire me désarmèrent. Je pris sa jolie tête dans mes mains avec tendresse.

— Colette, moi qui t’aime tant !

— Quoi ? reprit-elle avec humeur, ta colère est déjà tombée ?… Moi qui cherchais à fouetter ton désir et le mien… moi qui t’apporte mon cul tout chaud encore de sa pollution pour que tu me baises de rage sur l’affront que je t’ai fait… pour que tu m’étripes le con dans l’assouvissement de ta vengeance !…

— Alors, dis-je avec tristesse, c’est donc vrai ?

Elle se leva comme un ressort.

— Si c’est vrai ?… Tiens, mets-y ton doigt ! s’écria-t-elle avec l’emportement d’un amour-propre blessé.

Soulevant sa jupe et m’ouvrant ses jambes :

— Tâte, si c’est pas mouillé de foutre !

Devant ce cynisme, je fus sur le point de prendre mon chapeau. Le désir brutal, aiguillonné par le souvenir des félicités charnelles que je devais à Colette, me cloua sur place.

— Tâte donc ! répétait-elle, la tête inclinée sur sa motte rutilante qu’elle me découvrait dans l’écartement de son pantalon de batiste.

Je haussai les épaules.

— Tu veux pas ?… Non ?…

Alors, ayant piqué son index entre les lèvres de sa vulve, elle me le fourra sous le nez.

— Tiens ! si ça ne sent pas le foutre !… c’est qu’il en avait un paquet !

— Salope ! salope ! salope !…

Elle se jeta à mon cou, et malgré ma résistance, me colla sa bouche en ventouse.

— Ça ne te fait donc pas bander ? soupira-t-elle, sa main à ma braguette.

Je la repoussai brutalement.

— Ça va ! fit Colette d’un ton très résigné. Puisque tu n’as plus de couilles au cul, je m’en vais, là, devant cette glace, me donner la petite secousse sur le goût du type… Ah ! un beau type, par exemple…

Aussi tranquillement que si elle eût été seule, elle approcha une bergère dans l’axe d’un miroir penché.

— Et il t’a payée ? raillai-je, tout en la regardant faire.

— Pardi ! je marche pas à l’œil quand je veux me donner de la fille qui raccroche !…

Elle s’assit et disposa avec soin, autour de ses cuisses ouvertes, la double corolle d’un mol jupon de Valenciennes et d’une robe de crêpe de Chine d’une jolie nuance aurore.

— Et moi, minauda-t-elle avec une coquetterie attendrie, moi qui voulais te donner l’étrenne de cette gentille petite toilette !… Je me disais, une fois toute habillée : « Ah ! qu’il va bander à chiffonner tout cela !… » ; tu ne sais pas comme ce serait bon de baiser là-dessous… Vois si c’est joli !… Je pensais que tu allais me saccager ces dentelles et me le faire au moins trois fois !… Allons ! viens donc, mimi !…

— L’étrenne ? ripostai-je, mais ne l’as-tu pas donnée à ton marloupate ?

— Oh ! si peu… Quoi ! le temps de faire ça… Tu penses, sous une porte !… Enfin, tu boudes, tant pis ! Paie-toi la reluque… ça m’excite qu’on me regarde !…

Elle se renversa contre le dossier, un bras sous la nuque, ses fesses au bord du siège, et sa main longue et fine s’appliqua à l’huis de sa culotte. Deux doigts s’infléchirent au haut de la cosse, en un tremblement giratoire.

— Est-ce gracieux ? fit-elle, les yeux fixés sur la glace.

Assis en face d’elle, je savourais, la rage au cœur, le galbe polisson de ses jambes dans leur coulée de soie azuréenne, ses petits pieds de faune cambrés sur leurs hauts talons, et cette pose canaille où, dans le flou des jupes et le frémissement des dentelles du pantalon, le ventre s’animait au souvenir de sa dernière prostitution…

Doucement, la main papillonnait en rond.

— Hein, si c’est joli !

— Cochonne ! grommelai-je.

Je dévorais ma jalousie sous le harcèlement d’une image où je voyais les belles cuisses de Colette ouvrir à un passant de la rue leurs dessous affriolants et livrer à son rut les trésors qui m’appartenaient. L’idée qu’elle s’était donnée ainsi toute habillée, l’intuition des gestes qu’elle avait eus pour se retrousser, ajoutaient à ma torture. Il y eut un silence. Je regardais la main charmante qui pilonnait sur place, d’un mouvement imperceptible. Le corps de Colette eut un léger sursaut. Elle murmura :

— Oh ! ce que c’est bon !…

Je repris :

— Quand même, faut-il que tu sois putassière ! dans la rue, avec un mec que tu n’as jamais vu !…

— Justement ! Et un beau type, que je t’ai dit, costaud, bronzé, dans ton genre, très chic, soigné, les yeux noirs et doux comme les tiens quand tu n’es pas en rogne… Je pensais en songeant à toi : « Un peu voir s’il le fait aussi bien !… Et puis ce que petit Jo va s’exciter de… »

— Merde, alors !… En as-tu du vice !… tu crois donc que je mange dans les auges à cochons ?

— Bon ! Eh bien ! ne me dérange pas. Laisse-moi me branler !…

Et la blanche main se remit à sa fricarelle, avec la plus incivile désinvolture pour moi. Les paupières closes, la tête alanguie contre son bras replié, Colette, au doux aller de sa motte sous ses doigts, lâchait de petits soupirs.

Je mordais mes lèvres. L’âpre besoin de connaître les détails de sa friponnerie, et d’en torturer mes sens me retint, une fois encore, de la gifler et d’en finir avec elle.

— Enfin, demandai-je avec plus de douceur, tu peux bien me le dire comme il te l’a fait !

— De la plus agréable manière, mon cher !

— Est-ce lui qui t’avait abordée ?

— Non, c’est moi qui l’ai lorgné en le croisant… Mais laisse-moi, que je me fricote à mon aise !…

— Je te fous une baffe, criai-je, si tu continues à me narguer.

Elle rouvrit les yeux et me fixa de son irrésistible sourire.

— Ça te reprend ?…

— Tu peux bien t’arrêter de te branler, nom de Dieu !

La petite main se dégagea de son nid douillet.

— Là ! Eh bien ! qu’y a-t-il ?

— Raconte-moi comme ça s’est passé ?

Un éclair incendia sa prunelle.

— Je savais bien, va, que ça t’allumerait ! me dit-elle.

Elle croisa ses jambes, rabattit ses jupes, et tout en secouant la cendre d’une cigarette :

— Comment ça s’est passé ? Oh ! bien simplement ! C’était aux Champs-Élysées, je sortais du Fouquet’s ; je croise mon type, je lui jette une œillade, il se retourne, je me retourne ; il comprend, fait demi-tour, m’emboîte le pas et m’aborde.

« — Charmante enfant, où courez-vous si vite ? — Pas chez mon mari. — Je m’en doute, mais chez quelque amant fortuné ? — Bien sûr. — L’heureux mortel ! Ne puis-je me substituer à lui pendant une heure ? — Une heure ? vous n’y pensez pas, Monsieur ! — Eh bien ! nous mettrons les bouchées doubles ! Ce ne sera l’affaire que d’une demi-heure. — C’est encore trop pour une fantaisie ! — Alors, quoi, sur le pouce ? — Pourquoi pas ? — En chambre ? — J’ai horreur du meublé. — En voiture ? — C’est bien banal. — Je ne vous propose pas le métro, il n’y a pas d’affluence à cette heure. — Oh ! d’ailleurs, lui objectai-je, j’aimerais quelque chose de plus inédit. — Ah ! fort bien ! fit-il, très amusé ; je ne déteste pas non plus l’originalité. Que vous semblerait… voyons… d’une porte cochère ? — Ça c’est une idée ! » acquiesçai-je.

Nous avons bientôt trouvé une entrée qui se prêtât à ce caprice… Allons, mimi, fais donc plus la tête ! puisqu’on ne se connaissait pas ! que personne ne l’a vu et que je te le raconte ! Alors ! c’est-il pas pleurer pour rien ?…

— Pour rien ? Tu appelles ça pour rien ? que j’en bande seulement d’y penser !

À cet aveu, Colette se précipita entre mes jambes.

— Tu vois ! tu vois que ça te fait de l’effet ! me dit-elle avec l’exaltation qu’elle apportait à toutes ses insanités. Montre-moi, chéri, montre-moi que tu bandes !…

De fait, une excitation singulière commençait à m’aiguillonner, comme s’il se fût agi d’une autre que ma maîtresse. Je ne sais quelle soif de stupre m’avilissait en ce moment à savourer cette turpitude d’être le témoin étranger des prostitutions d’une femme dont j’avais les faveurs. Oui, je bandais comme jamais.

— Continue, lui dis-je en mordant goulûment ses lèvres cyniques. Vautre-moi dans ta fange !

— C’était, poursuivit Colette, un couloir pas très éclairé, avec une loge en retour et la porte d’entrée ouverte seulement d’un battant. « Voilà qui est à merveille ! » dit mon type. Et nous entrâmes. Oh ! ce ne fut pas long !… Il m’a poussée dans le coin du battant fermé et m’a dit de me mettre comme pour rattacher ma chaussure.

— Oui, je vois, en levrette ! ai-je interrompu. Garce, en levrette, que c’est encore plus salaud !

— Bien sûr, en levrette ! tu penses, si debout, ç’eût été commode !…

— Ça va !… Enfin, tu lui as donné ton cul !…

— Oh ! Qu’en a-t-il vu ? Il n’y a pas mis le nez dessus !… J’ai posé le pied sur le chasse-roue, et me suis courbée, faisant mine de renouer mon ruban. Ainsi, en bonne posture, il m’a soulevé la robe et le jupon. J’ai senti sa main qui écartait ma culotte… Je te dis qu’il ne regardait même pas… Tu comprends qu’il fallait que ce soit à l’esbroufe… Un coup de cul : j’avais sa pine dans le con… Mon vieux, c’est entré sans que je dise « ouf ! »

— Pétasse ! pouffiasse !… et tu as trouvé ça bon ?

— Tiens, cette affaire ! Sûr que c’était bon !…

— Et il t’a rempli le clapier, hein ?

— Le clapier ! protesta-t-elle, cabrée sous l’insulte. Le clapier, quand il n’y a pas plus mignon bijou que le mien ! Tu en parlerais autrement si tu bandais !…

Ah ! qu’elle est donc jolie, cette sacrée putain de Colette ! Comment résister à cet air innocent et fâché, tandis que sa petite main sans rancune se faufile dans mon pantalon.

Je m’attendris…

— Allons, viens là, dis-je en l’entraînant sur le bord du lit.

Je la prends dans mes bras, je bois la petite larme hypocrite qui perle au bout de ses longs cils. Ma main se coule entre ses cuisses, au creux du nid. Doucement, mon médius imprime sa giration sur le clitoris en feu.

— Oh ! oui… va !… ronronne-t-elle sur ma bouche.

— Seulement, finis-moi l’histoire, ça t’excitera.

— Oui, mais branle bien !… Où en étais-je ?

— Qu’il venait de te le mettre…

— C’était délicieux ! Pense, presque sur le trottoir ! Chaque fois que j’entendais un pas approcher, ça me donnait un choc… Aïe ! si on entrait ! Je me disais… Mais tu me lâches !…

— Et tu te disais ?…

— Je me disais : Si c’était mon Jo qui entre, et me voit là, jupes troussées, en posture de chienne en chaleur, le cul à l’air, jambes ouvertes…

— Ah ! tu avais les jambes ouvertes ?

— Quelle question !… Mais branle bien, chéri !

— Et lui ?

— Il m’enlaçait aux hanches, par-dessous la robe, et sa main droite était descendue sur le bouton…

— Ah ! le cochon, il te branlait ?

— Bien sûr !… mais tu me laisses encore en plan !… va, chéri, c’est si bon pendant que je te raconte… Oui, il me branlait…

Un silence. Les yeux de Colette papillotent.

— Oh ! branle ! branle ! mon aimé !…

— Et pendant qu’il te branlait ?

— J’écoutais… si… ah ! ah !…

— Mais lui ?

— Il me baisait… ah ! ah !… ça vient…

— Retiens-toi !… fais durer… moi aussi ça m’excite à présent… Il baisait… Mais comment qu’il baisait ?

— Lentement, en dégustant… ah ! ah ! je te dis que je vais y être… oh ! oh ! branle… plus fort…

Ses cuisses se serrent sur ma main, sa motte frissonne. J’accentue ma giration digitale.

— En dégustant, tu dis ?

— Oui… oh ! oh ! à petits coups… ah ! ah !… petits… coups de cul… va ! va ! chéri… je peux plus… je peux plus… ah ! ça y est !…

Le gémissement de sa jouissance monte… monte… sous la trituration de son clitoris, maintenant âpre et presque rageuse. Ses jambes jusque là pendantes, s’étirent, agitent de crispations la pointe de ses petits souliers qu’elle pique en l’air, et glissant de mes bras, Colette se renverse sur le lit.

— Ah ! que je jouis !… que je jouis !…

Moi je continue de la branler sauvagement.

— Déguste ! déguste ! dis-je entre mes dents ; vois si je sais branler, moi aussi, tiens, avec les trois doigts sur le bouton et le petit dans la vulve, et puis le pouce de l’autre main dans le cul ! là… Est-ce que je sais branler, dis ?

Ses cuisses sur mes genoux, chevillée par son anus, ses pimpantes jupes en corolle autour de la taille, mon regard rivé à sa belle toison rousse qui donnait du bec entre les bords de la culotte, je la branlai avec fureur.

Je la fis jouir trois, quatre, cinq, six fois, je ne sais plus. Je me saoulais de ses cris,

— Hein ? que je branle bien ?… Va, il peut y venir ton type !… Déguste !… mais déguste donc !… Pour une fois, tu pourras te vanter d’avoir été branlée !…

Et je frottais, et je frottais, mouvant mes doigts en rond, pilonnant, écrasant, triturant et pinçant le cher petit pois, dur comme une perle de verre. Elle hennissait, tordait ses bras, roulait sa tête, bondissant du ventre, soulevée sur ses épaules.

— Jouis ! jouis ! petite pute ! ricanais-je impitoyable. Encore !… jusqu’à demain !… jusqu’à en claquer… Il n’y a que ça de bon, jouir, jouir !…

Le hululement ininterrompu de son extase accablée emplissait la chambre. Son clitoris, d’un rouge quasi violacé, écumait. Fou de rage ou d’exaltation érotique au spectacle de ce corps qui se convulsait dans les affres d’un spasme sans fin, parmi les exclamations d’un bonheur à mourir, j’eusse voulu branler Colette jusqu’à ce qu’elle écumât du sang.

— Jouis ! jouis toujours ! lui criais-je, penché sur sa bouche mignonne que tordait un rictus de douleur. Jouis !… Pour une branlade, ça c’est une branlade !… Dis, que je branle mieux que lui ?

Le sein palpitant, les yeux tout virés, les flancs en houle, les bras battant l’air, Colette n’avait plus que des cris inarticulés.

— Ah ! ah !… assez… assez… ah ! plus… plus… ah ! grâce, arrête… je meurs, assez !…

Mais je branlais sans arrêt, d’un poignet inlassable, dans une mare de mouille gluante qui, sous le long barattage de mes doigts ourlait d’une écume jaunâtre les bords du conin.

— Assez ! assez !… glapissait la jolie bouche exsangue.

— Non, non, répétais-je, jouis ! jouis ! tant que tu as du foutre !

Une fois, deux fois, trois fois encore, je la vis jouir d’une jouissance qui n’était plus qu’un affreux martyr. Mais soudain, le sursaut tragique d’un être qui défaille sous la tension de ses nerfs, la souleva désespérément en une clameur d’agonie. J’eus peur. Je m’arrêtai… Je portai mon regard sur son visage. Blanche comme un lis, les paupières estompées d’un grand cerne de bistre, la bouche entr’ouverte sous l’accablement de sa douloureuse félicité, Colette, muette et immobile, les mains glacées, était évanouie.

Je relevai son buste entre mes bras ; sa tête pesante chancela sur son col de cygne. J’étendis de tout son long son corps charmant sur les oreillers de dentelle, et passionnément je baisai ses lèvres sèches et brûlantes et bus l’haleine mourante de sa pâmoison.

— Colette, ma chérie ?…

Le souffle seul de son sein agité répondit à l’appel de ma tendresse.

Alors, je ne sais quelle tentation brutale j’eus de ce corps endormi dans le pimpant chiffonné de cette robe de taffetas mauve dont Colette était venue offrir la primeur à mes embrassements. Le battement de mes artères tic-taquait à mes tempes.

Allongé à son côté, ma main plongeait au cœur de ses dessous, mon visage en feu incliné sur le charme défait de son évanouissement. Et aussitôt, le lubrique désir de la posséder, là, en cet état de demi-mort, m’agenouilla entre ses cuisses, pour goûter d’un viol savoureux et d’une jouissance sans partage arrachée à l’inertie d’un corps vivant.

Mon rut exacerbé par l’insensibilité de la chair à mes attouchements, je retournai le devant des jupes. Je pris la jambe droite de Colette sur mon épaule, j’écartai son pantalon et ma queue en main, je m’ouvris aisément les lèvres du bijou ruisselant.

Prestige de l’imagination ! Jamais je ne ressentis si vivement le plaisir de l’introït. Je poussais doucement, tout doucement, revenant en arrière, repiquant du gland, revenant encore, ne franchissant que du collet l’étroit passage, et demeurant là, sur les bords, afin d’y prolonger le sentiment sadique de pénétrer, à son insu, l’intimité charnelle d’une beauté surprise en son sommeil.

Ah ! le délice du viol, dans l’inertie de ce corps sous le frottis léger dont se caressait mon gland entre les lèvres brûlantes de la vulve, tout au seuil !… Pas un réflexe, rien pour me distraire de la sensation égoïste que je me répétais d’un branle insensible sur le point si érectile du filet… Pas l’ombre non plus d’un frisson quand le renflement de mon gland s’étrangla délicieusement dans l’anneau du vagin qui, franchi d’une molle poussée, se referma sur le collet de la verge. Sensation ineffable où je m’attardai dans une immobilité qui tenait en suspens ma jouissance déjà proche.

Mais mon ventre, plus prompt que mon désir, donna de l’avant et mon vit se coula lentement jusqu’au fond de sa gaine onctueuse. Le spasme souverain l’attendait aux replis de l’utérus. À peine y était-il engagé, que je sentis les canaux se gonfler sous l’invasion du sperme, puis crever dans un choc qui me fixa sur place. À demi relevé sur les genoux, étreignant contre ma poitrine la cuisse de Colette, j’attachais mon regard à la tendre blessure que je labourais parmi l’emmêlement de nos toisons. De ma vie, je crois, je n’éjaculai avec tant d’impétuosité, dans la diffusion d’une jouissance aussi intense qu’elle avait été différée.

Colette ne remua pas plus qu’un mannequin d’Imans qui eût reçu ma décharge entre les cuisses. Pâle, les membres abandonnés, elle n’avait de la vie que le souffle égal et calme qui soulevait doucement sa gorge.

Toujours chevillée à sa vulve, ma verge robuste n’avait rien perdu de sa raideur. Je débusquai du corsage chemisier les deux beaux fruits de neige nichés dans la dentelle, et tout en suçotant leurs mignonnes baies roses, je me remis à coïter posément, à courte allure, pour me distiller goutte à goutte toutes les suavités de ce second service.

Pour me faire de la posture un agrément nouveau, je passai aussi l’autre jambe de Colette sur mon cou, ma tête entre ses genoux, mes bras enserrant étroitement ses hanches. Repliées contre les seins, ses cuisses me ramenaient en avant tout le champ de son cul contre lequel je barattais à petits coups, de haut en bas.

Accroupi sur mes talons, l’échine courbée, mon vit, coincé dans la raie des fesses, foulait et refoulait les nymphes coralines, et dégainant de sa glue de mouille, se pâmait dans l’anneau de l’entrée en un léger frottement sur place. Puis, ayant repiqué deux ou trois plongées vigoureuses jusqu’à l’utérus, il ressortait avec lenteur, déconnait entièrement, et, sans le secours de la main, rigide et gluant, fonçait, tête basse, dans la bouche de pourpre épanouie entre les brides du pantalon.

Non, je n’eus jamais une jouissance égale à cette possession d’un corps dans la torpeur de ses sens. J’étais véritablement le seul maître d’un plaisir dont la chair que je violais n’était plus que l’instrument aveugle et servile, passif à toutes les fantaisies de mon caprice.

J’eusse voulu la baiser de cent façons, en toutes les poses les plus bandatives, dans sa bouche pâle et languide, au creux de l’aisselle dont je buvais l’acide sudation de la frisure rousse, entre les nichons qui creusaient un vallonnement aussi satiné qu’un pétale de rose, sur le tapis d’or des épaisses boucles de sa toison, au pli grassouillet de son avant-bras, ou en ce coin si délectable du jarret parmi les plissures de son bas de soie héliotrope, ou encore entre ses adorables cuisses blondes plus veloutées que la tubéreuse, et là, dans cette ensorcelante raie du cul qu’aguichait encore la lubrique fente de la culotte, enfin dans cet anus tapi au fond des fesses et dont la polissonne rehaussait les stries d’un cerne de khol noir.

Tout en la besognant en des alternances d’arrêts où je refrénais mon ardeur de jouir, je composais avec les jambes de Colette, abandonnées à ma merci, une diversité de postures dont s’aiguillonnait mon rut sur les images les plus érotiques de son cul. Mon vit jusqu’à la garde dilatait à craquer l’anneau charnel qui l’épousait.

Soudain, sous le redoublement de mes coups dans la montée d’une extase qui emportait ma volonté, le corps charmant sortit de sa torpeur lascive et anima d’un frémissement les voiles qui le déshabillaient à moitié. Les seins pointaient la dureté de leurs fraises roses sous ma langue. Le souffle se précipitait ; un frisson agita l’ardente crépelure de la motte qui se mit à se mouvoir. Colette eut un soupir alangui, rouvrit les yeux et balbutia comme en se retrouvant à la minute où elle s’était évanouie :

— Oh ! oui… oh ! prends-moi… prends-moi… Entre, bien au fond… que je sente cogner ta queue comme celle du type…

Empoignant ses chevilles, je lui retournai les jambes contre l’épaule, et je l’encerclai de mes bras dans une pose si raccourcie que je la couvais tout entière.

— Oh ! oh ! que tu rentres… que tu rentres !… va, chéri… va, pousse !… murmura-t-elle. Cogne-le ce con, cogne-le… ah ! ah !…

Ah ! nom de Dieu ! si je cognais, car la rage m’avait repris à ce souvenir.

— Comme ça, qu’il te cognait ?

— Oh ! oui ! plus fort encore !… Va ! va !…

— Et toi, cochonne ?

— Moi, je lui tendais le cul, comme une pouliche en chaleur… ah ! ah ! que tu fais bien, chéri ! Oh ! c’est divin…

Me prenant la tête entre ses mains, elle me planta furieusement sa langue en bouche.

— Cogne ! donnes-en des coups de cul ! Ah ! que c’est bon !… Ah ! va ! va !… Salaud, tu t’en paies autant que lui, hein ? Dis, que j’ai un joli con ?… Ah ! ah !… un con royal, hein ? Sens-tu comme il te happe le gland, dis, mon conin ? Ah ! ah ! chéri, sur le bord, racle un peu, entre les lèvres… Ah ! ah ! oui, là… juste à l’entrée… Ah ! ce plaisir ! Mais tu pars ! tu pars, déjà !…

Son terrible casse-noisette avait eu raison de mes efforts à prolonger son délire. Sous le flot qui l’arrosait, dégageant ses jambes, les nouant sur mon dos, elle entra dans une folle danse de sa croupe, pompant ma queue avec toute l’énergie de sa motte qui me battait le pubis à coups précipités.

— Tiens ! tiens ! criait-elle en scandant la violence de ses saccades. Tiens ! tiens ! décharge-le ton foutre ! Hein ? si je la tire ta moelle ! Tiens ! tiens ! Ah ! quel délice !… Décharge ! décharge encore ! Plonge fort, va !… Mets-en… quoi… tu peux plus ?…

Son désir inextinguible s’exaspérait contre ma fatigue en une houle furibonde de ses flancs et de son cul.

— Vas-y ! recommence ! fais-moi jouir encore !

Et sur mon vit qui demandait à souffler, d’un branle déchaîné de son ventre, Colette, haletante, crispée à mon cou, mena d’affilée, trois autres postes en une chevauchée frénétique. Alors, me retournant sur le dos pour mieux m’éperonner, elle sauta sur ma verge qui avait repris vigueur, s’empala de tout le poids de ses fesses et, hurlante et frémissante comme une Walkyrie, la main à sa vulve pour m’empêcher de déconner aux soubresauts de sa course, elle s’abîma avec moi dans une dernière jouissance âpre, farouche, sauvage, où je crus pisser du sang.

 

— Et ton type ? demandai-je l’instant d’après qu’elle se lavait le cul.

— Quoi, mon type ? fit-elle distraitement, tandis que sa jolie main blanche et fine s’ébrouait dans la mousse savonneuse de ses poils.

— Oui, quand vous avez eu fini vos cochonneries ?

— Ah ! je ne t’ai pas dit ! Il m’a allongé une pièce de vingt francs ! oui, mon vieux, vingt francs ! hein, quel radin ?… Eh bien ! tu ne peux t’imaginer cet effet qu’il m’ait traitée en fille de trottoir ! ce ragoût de se dégrader, mon cher ! Alors ! tu ne sais pas ? Je me suis troussée et j’ai fourré la pièce sous la jarretière, comme les putains après une passe… Tiens ! prends-la ! ça m’excite que tu joues au mec avec moi. Va ! il faut être de son temps !

— Quand même, dis-je, tu es une belle saloperie !

Et je la claquai sur les deux joues.

Elle eut un hennissement de volupté.

— Oui, oui, venge-toi ! frappe-moi ! piétine-moi ! suppliait-elle.

Et soulevant sa jupe, elle fit glisser à ses pieds sa culotte, se mit à quatre pattes sur le tapis et livra à ma colère la radieuse beauté de ses fesses et de ses cuisses.

— Tiens, chéri, je te l’abandonne mon cul cochon ! Flagelle-le, fais-en de la charpie, déchire-moi la peau, étripe-moi le con et l’anus. Va, régale-toi !

Je ne résistai pas, sous la provocation de cette croupe adorable qui s’offrait à mes coups dans la posture même où elle sortait de se prostituer, je ne résistai pas à la volupté cruelle de meurtrir ses chairs délicatement rosées.

Je les giflai, je les fessai à tour de bras, du plat et du revers de mes mains à toute volée, les marbrant affreusement de l’empreinte de mes doigts comme une cire molle. Je passai au cramoisi, puis au lie de vin la tendre couleur aurore de la peau, qui bientôt, sous la violence de ma correction qu’excitaient les râles voluptueux et les trémoussements de Colette, se souleva en cloques où parurent quelques picots de sang.

Alors, dans l’ivresse de ce sadique massacre et la griserie de ce relent de chair battue et fumante, je me jetai, culotte bas, sur ce cul pitoyable que secouaient les délirantes convulsions de la jouissance sous les affres de la douleur.

Ainsi qu’une jument à l’approche de son étalon, Colette, secouant sa crinière, tendant sa nuque, jeta comme le cri d’une angoisse éperdue, creusa ses reins et étala largement la saillie de ses fesses pour m’y recevoir.

— Dans le cul, chéri, dans le cul ! implora-t-elle. Oh ! pour l’amour de Dieu, encule-moi !…

Avec une joie bestiale du mal, j’accostai brutalement, dans l’impétuosité forcenée de mon rut rallumé, la souffrance de ces chairs excoriées, livides et brûlantes, et m’ouvrant sans pitié la sente tuméfiée du cul, j’y plantai le vit d’un coup si rude que je crus en écarteler l’anus sous la force de mon gland.

Une plainte déchirante accueillit sur le seuil des entrailles le brandon que j’y poussais. Il me sembla, tant j’étais en feu, que j’allais en entendre grésiller les muqueuses. Mais quand j’eus plongé jusqu’au fond, je me sentis moi-même en pleine fournaise.

Dans la torture dont je suppliciais, par l’emboîtement de mon corps au sien, les fesses saccagées de Colette où je collais comme une tunique de Nessus, je la possédai avec un emportement lubrique qui assouvit, en une jouissance décuplée par le sentiment du mal que je lui faisais, toute l’exaltation de ma jalousie.

Et c’est sur les mâchures les plus vives de son cul que, dans l’absolution de sa faute, je répandis, par générosité d’âme, le baume rafraîchissant de mon foutre.

 

— Va, Colette, lui dis-je, alors que dans la glace elle mirait, par-dessous le troussé de sa robe, le triste état de la figure dont elle était fière jusqu’à la montrer à qui voulait la voir dans la rue, va, tu peux recommencer. Moi aussi, cela m’excite !

— Je le savais bien ! fit-elle sans rancune, en se pendant passionnément à mon cou.



IV


Décidément, il n’y a femme du monde plus putain que Colette. Exhibitionniste, nymphomane, gousse, fellatrice, sodomiste, buveuse de sperme, raccrocheuse, garçonne et don Juane, elle a tous les vices et pratique toutes les débauches jusqu’à forniquer avec les bêtes, les enfants et les soutanes.

À vingt ans, elle a toutes les expériences d’une longue vie de lupanar. Et pourtant, il n’y a pas visage plus séduisant et plus frais que le sien, corps plus exquis, plus jeune et plus virginal, ni distinction plus parfaite que celle de sa parure et ses dehors. Il n’est personne qui doutât, à la voir, qu’elle appartient à une des meilleures familles du faubourg Saint-Honoré et qu’elle a été élevée aux Dames du Sacré-Cœur.

— Tu blagues, lui dis-je ; l’autre jour sous une porte, cet après-midi dans le métro ; cette fois, je marche pas.

— Non ! que tu vas courir si je te le raconte !

— Des bobards pour t’exciter !

— Tu crois pas ? Alors pourquoi que j’aurais pris le métro ?… c’est pas par économie, j’ai ma voiture. Va, c’est pas la première fois que ça m’arrive ! Et puis, j’y suis pour rien !

— Je te dis que je marche pas !

— Que t’es cul ! Puisque c’est vrai ! Ça m’excite dans le métro ; c’est pas de ma faute !

— Parce que tu es nymphomane, je connais !

— Zut !… Tiens, je n’avais pas quinze ans, qu’un jour de foule, qu’on était tassé comme des anchois, avec ma bonne à côté de moi, j’ai mis la main dans la culotte d’un type qui me pelotait le cul par-dessous ma jupette et je l’ai branlé.

— Tu savais donc déjà ?

— Cette affaire ! Au pensionnat, je branlais l’aumônier à la chapelle tous les samedis de confesse ! qu’il en avait un morceau, mon cher ! c’est même le premier homme que j’ai branlé. Il me disait chaque fois après avoir joui dans sa chemise : « Dieu vous le rende, mon enfant ! » Mais je branlais depuis longtemps tous les gosses du voisinage. « Fais-moi voir ta quéquette ! » leur disais-je. Et ouste, un coup de poignet, jusqu’à ce que le gosse criât que ça le chatouillait trop. Puis, j’ai branlé de grands garçons et ça m’amusait rien que de le leur faire et je m’excitais à voir couler sur mes doigts le foutre qui poissait. Une fois, que j’astiquais un petit ami, assise en vis-à-vis, une jambe dans les siennes… tu ne sais pas ? le foutre partit sur ma robe, une jolie robe de taffetas orange. Non, cet effet, tu n’imagines pas ! De le voir étalé en sale pollution glaireuse, ça m’en a donné une de ces envies ! J’ai léché, pour voir le goût ; j’ai trouvé bon. J’ai dit à maman que je m’étais emplâtrée de confiture. Depuis, j’ai sucé des vits, et bu du foutre, que j’étais encore pucelle. Je jouissais rien que de sucer et d’avoir mon nez dans la chaleur des poils. Et c’est aussi de ce jour que j’ai savouré cette cochonnerie qu’on m’englue de sperme mes jupes, mes culottes, mes bas… Avant-hier, chez Loulou, que je te branlais pendant qu’elle me gamahuchait, est-ce que je ne t’ai pas dit, en avançant ma cuisse sous ta queue qui hochait la tête : « Vas-y, lâche-moi toute ta fumée dessus ! » et que tu m’en a mis plein la dentelle du pantalon, que ça pendait comme un fil jusqu’à mon soulier ? Ça m’excite que je ne peux pas te dire !…

— Et c’est l’émotion que tu vas chercher dans le métro ? interrompis-je.

Nous étions allongés à poil, sur la courtepointe de son lit où je venais de l’enculer, après l’avoir baisée à la paresseuse et en levrette. Sa main nonchalante baguenaudait avec ma flûte pour en tirer un dernier chant.

— Je te répète que c’est pas d’aujourd’hui, me répond-elle. Y a pas meilleur endroit pour se faire tripoter… Avec ça que tu dois te gêner ! Sur les lignes de grande affluence, il y a des spécialistes du trousser. Mon vieux, ils vous ont la main au cul sans qu’on les ait sentis grimper dans la jupe. J’aime ça ! J’y vais toujours avec des culottes fendues, et souvent sans culotte. Ils ne font pas tous pareil. Les timides se contentent de se coller à vous par derrière et on sent à travers la robe le relief de leur queue raide qui frotte en douce. Il y en a qui s’excitent surtout aux bagatelles du pantalon et de la jarretière. Ceux-là, c’est les plus cochons, ils aiment le linge. Et puis, il y a les intrépides. Eux, ils vont tout de go au bouton ou à la raie du cul ; que c’est un plaisir comme ils savent titiller, qu’on ne sait souvent pas qui vous le fait. Une fois, c’est un jeune abbéchon, oui, mon vieux, un ratichon de Saint-Sulpice, qui releva sa serpillière et me mit son braquemart dans la main, qui bandait plus que le tien, fainéant ! Quoi ! parce que tu viens de tirer trois crampettes, t’en peux déjà plus ? Ça te fait donc pas raidir tout ce que je te raconte ?

— Merde ! si tu crois qu’il est à ressort !

— Mais bande, au moins !

Et tout en m’asticotant, elle poursuit, tournée de mon côté, la tête sur son bras accoudé :

— Et puis, tu sais, c’est pas que les hommes ! Ah ! y en a des femmes qui vous fricotent dans le métro ! Ce qu’elles m’ont foutu de fois la main aux fesses ou à la motte ! Tiens, le jour du Grand Prix, tu penses s’il y avait foule sur la ligne, deux jolies garçonnes comme moi m’ont attaquée ensemble, une devant, une derrière, et on est allé toutes les trois, en sortant, faire une partie de jambes en l’air au Chabanais. Je connais la maquerelle. Elle avait justement trois vadrouilles qui demandaient trois cons tout frais.

Elle nous a présentées comme de nouvelles pensionnaires, et quelques minutes après on était tous les six dans la même chambre où nous avons été baisées, enculées et gougnottées de toutes les manières… Mais bande donc !… Attends, que je te mette un doigt dans le cul ! Tu comprends que si tu ne bandes pas, ça ne me fait plus d’effet de te raconter des histoires !…

Les bras croisés sous ma nuque, mes jambes repliées contre mes cuisses et son index dans mon anus, je lui dis d’un air sceptique :

— Alors, aujourd’hui, c’était dans le métro ?

— Tu ne crois pas, hein ? Eh bien ! je vais t’en donner la preuve !

Elle saute du lit, prend son pantalon, et m’en présente le fond. Je me récrie.

— Ah ! mince ! quel placard !

— Crois-tu, ce cochon ?

Mais la garce a dans les yeux je ne sais quelle flamme lubrique.

— Et tu oses m’arriver avec cet emplâtre au cul ? dis-je.

— Il fallait donc que je me déculotte dans la rue ? Sûr que j’aurais mieux fait ; ça me gênait assez en marchant, cette poisse glacée sur les fesses ! Tu veux une autre preuve que c’est du foutre ?

Elle m’enfourche à quatre pattes, ses fesses sous mon nez, elle les ouvre de ses deux mains.

— Tiens, regarde, si c’est du foutre qui a séché sur ma peau !

— Cochonne ! lui dis-je, en lui administrant deux claques retentissantes sur les joues de son cul ; cochonne, que tu ne t’es seulement pas mise sur le bidet !

— Ça t’a pas empêché de jouir comme un bougre !… Oui, pendant que tu m’enculais, que ça poissait encore dans ma raie du cul.

Je me lève, je l’empoigne, je lui fiche la tête en bas, ses jambes sous mon bras, et je lui trempe une de ces soupes ! Mais plus je la bouchonnais, plus elle criait de plaisir, se tortillant comme un serpent suspendu par la queue.

Je ne la lâchai que quand ma main, qui me fourmillait, fut sans force. Colette retomba en paquet. Elle se retourna sur le dos, arc-boutée de ses jambes, la motte en l’air, les cuisses large ouvertes, les mains tendues vers moi.

— Viens ! mets-le ! mets-le ! supplia-t-elle.

J’avais le braquemart raide comme celui d’un carme à jeun depuis six mois. J’en oubliais mon dégoût, et me jetai sur la vulve béante. Mais c’est avec une frénésie forcenée que d’un coup de boutoir dont j’aurais voulu la fendre, je l’enconnai. J’y allai comme le taureau sur Pasiphaë. Et ce fut pour Colette un si violent et si inattendu refoulement de ses chairs, qu’elle en cria comme trente-six chattes écorchées.

— Monstre ! gémit-elle, en me serrant le cou à m’étouffer, sous le réflexe de la douleur. Monstre ! tu m’as déchirée.

D’un sursaut de son cul en arrière, elle dégaina ma pine, puis balançant sa motte, d’un coup de reins elle happa le gland, et soulevée sur ses épaules, le ventre en l’air, engouffra la mentule. Mais au ras des poils, le coin qui l’écartelait lui arracha un cri aigu.

— Sûr que tu m’as fendu la cosse, salaud !

Elle y porta son doigt qu’elle retira trempé d’une glue sanguinolente dont elle me barbouilla la lèvre.

Un coup de fouet n’eût pas eu sur nous plus de mordant que la vue de cette perle filante de rubis. Un délire insensé nous emporta dans une étreinte où la légère blessure de Colette mettait un piment de sadisme. L’idée que je foulais de mon vit l’acuité de cette écorchure et que, peut-être, il s’y rougissait de sang, me fit foncer avec une vigueur sans pareille.

Cramponnée à mes bras qui l’encerclaient, gémissante de mes coups de rabot sur sa plaie, elle jouait des fesses aussi follement qu’une possédée. Elle me criait, dans une alternance de soupirs douloureux :

— Va, chéri, va, fais-moi mal !… Ah ! que ta queue est grosse et dure ! Aïe ! Il me semble que j’ai du feu dans le con… Déchire encore, pour que j’arrose… aïe !… de sang ton foutre. Tiens ! tiens ! tiens ! ajoutait-elle, la bouche contractée, en scandant la fougue de ses coups de cul sur ma verge.

Sa jambe droite en collier autour de ma nuque, je raffinais mon plaisir à regarder dans l’angle de ses cuisses, sous le tumulte de son ventre, le conin écarlate où pompait mon vit. L’œil voilé de Colette épiait ma délectation pour y retremper l’extase dont elle délirait :

— Oui, chéri, regarde-le ce con déchiré ! Et puis, lime, va, lime bien ! Ah ! tiens ! tiens ! si je t’en donne du casse-noisette ! Et puis, tiens !… et puis, tiens ! que je l’aspire ton nœud ! Ah ! que ça me brûle !… ah ! va donc ! mais va donc !… fais-moi saigner !… Ah ! ah ! ça vient ! ça vient !… ah ! ça y est !… pine ! pine fort !…

Un râle grasseya dans sa gorge. Son corps se tendit. Une de ses mains agita un trémolo exaspéré sur le clitoris, pendant que la motte se plaquait en ventouse ivre à la racine de ma queue pour en faire monter le suc bienfaisant. D’un dernier coup plongeant, ma jouissance fusa en une éjaculation furibonde, dont l’effort m’étourdit et chavira les flancs de Colette, qui glapit comme si une lave ardente eût traversé ses entrailles.

— Ah ! murmura-t-elle, lorsque je me déliai de ses bras et de ses cuisses, je sais enfin ce que c’est de jouir de douleur ! Monstre, quel vit ! Un poignard d’abord, puis un tison !… Ça c’est jouir ! Recommence, dis ?…

Retombé de mon long à son côté, elle me serrait passionnément la tête au creux de son aisselle toute odorante de la sueur aphrodisiaque de sa jouissance. Sa main qui se jouait dans le fourré velu de mon périnée se crispa nerveusement sur mon priape dégonflé.

— Oh ! chéri, ton vit ! donne-moi encore ton vit !

D’une molle reptation elle se coula à plat ventre entre mes cuisses, où, semblable à une grosse limace entortillée de sa bave luisante, mon vit épuisé recroquevillait sa tête.

Elle s’accouda, le prit dans ses doigts.

— Et dire, mon minou, que c’est ce bout-là, cette flasque guimauve qui m’a fait tout ce mal et tout ce bien !

Elle inclina son visage amoureux et posa un baiser sur le méat encore décapuchonné. Puis, l’écrasant entre le pouce et l’index, elle en fit jaillir une large goutte d’opale laiteuse que la pointe de sa langue ramassa délicatement.

Alors, couvant des yeux l’instrument du plaisir, elle le manipula, le caressa de la bouche et du nez, fit mille enfantillages, roula ses joues, son front, son menton autour du gland dont elle abaissait et remontait le prépuce, et de ses longs cils en chatouilla les endroits les plus sensibles.

— Dis, chéri, tu veux ?

Les reins creusés dans une nouvelle tension de son rut, ses seins frais et durs pointés contre mes genoux, le regard chargé de langueur et suppliant :

— Dis, tu veux ? implora-t-elle avec tendresse. Je voudrais tant jouir encore une fois de cette si douce souffrance, avec du sang… beaucoup de sang… que tu patauges dans mon sang ! Oh ! chéri, ce serait si bon !

Elle tenait mon vit par la racine, et le balançait comme une chose inerte. Après quatre coups presque consécutifs, je n’en pouvais mais.

— Alors que puis-je faire pour qu’il rebande ? dit-elle d’un ton d’enfant gâtée.

Elle me le réchauffa de son souffle chatouilleux, me promena ses lèvres à fleur de chair, lancina le collet, mordilla le renflement, titilla le méat, et logeant la pointe de sa langue à l’intérieur du prépuce qu’elle avait tendu et ouvert comme un sac, elle m’en balaya la fine muqueuse, d’un mouvement de pendule. Elle pompa, suça désespérément, tritura l’un après l’autre mes testicules dans sa bouche, retourna mes fesses et picota longuement le périnée poilu ; puis, écartant la raie du cul, là où, comme dit Pierre Louys, se sécrètent des sueurs mystérieuses, elle acheva de s’y griser. Elle piqua sur l’anus, pointa entre les stries, en effila les poils dans ses dents, picora en rond, revint aux couilles qui se gonflaient, repiqua sur le petit trou et par sa seule raideur, sa langue, forçant le sphincter, s’y glissa toute entière. Mais tout l’art qu’elle mit à traîner dans mon cul son humide caresse, et tous les artifices de ses doigts savants ne parvinrent point à réveiller mes sens.

Me fixant de ses yeux quasi révulsés, elle répéta, dans la supplication d’un désir fou :

— Oh ! bande ! bande !… Il me faut ta queue ! ta queue ! plus qu’une fois, chéri !… Dis ? dis ? c’est si bon de jouir quand on ne peut plus jouir !… Essaie, mon loup ! rien qu’une petite fois encore !…

Avec un emportement farouche, elle se rejeta sur mon cul, planta ses ongles dans ma chair, mordit mes fesses à pleines dents, s’acharna après mon vit qui ne voulait rien entendre.

Alors, comme prise de folie érotique, elle se cabra, hennit, roula son corps sur moi en des contorsions de postures frénétiques où frottant contre mon visage sa vulve ruisselante, branlant mon membre veule, le happant dans sa bouche ou s’efforçant en vain de s’en enconner, elle appelait l’âpre jouissance que lui refusait mon désir impuissant.

— Jouir ! je veux jouir ! clamait-elle ; c’est une fournaise que j’ai dans le con !

Elle se tordait comme une couleuvre, saccageant de ses pieds, de ses mains la couverture du lit, soulevée sur les talons et les épaules, les cuisses grand ouvertes, le ventre en l’air en une offre obscène de son sexe empourpré et béant.

— Ah ! ah ! jouir ! jouir !… Rosse, va, qui ne peut pas bander !… Une queue ! il me faut une queue !

Étendant le bras vers le chevet, elle pressa un bouton. Sa femme de chambre parut.

— Charge-moi un gode, le gros, celui qui a les picots, et dis à Mademoiselle de me l’apporter.

Un instant après, on frappait discrètement à la porte, et une fort jolie fille, blonde et rosée, entrait dans la chambre, tenant à la main, avec une assurance tranquille, un simulacre de la plus belle taille. Elle me salua avec grâce, sans timidité.

— Me voici, Tantine.

Colette me la présenta sans façon :

— Arlette, la fille de mon mari ; dix-sept ans ; un tempérament qui promet et se forme à bonne école…

— Et tu désires ? coupa la belle enfant qui n’avait pas la moindre gêne du spectacle de notre nudité.

— Que tu me baises, mignonne. Déshabille-toi et viens faire honte à mon amant.

Arlette me jeta un regard effronté et fit glisser sa robe. Elle détacha ses jarretelles, descendit sa culotte de soie ; sa chemise coula à ses pieds, et en un clin d’œil, hormis les bas et les souliers, elle fut toute nue.

Pas très grande, mais potelée, blanche et bien faite, les attaches fines, les tétons petits comme une orange coupée par le milieu, son corps avait tout le charme de la beauté en bouton. Sur sa motte d’un blond cendré elle fixa le phallus de cire, hérissé de picots minuscules, en noua les rubans roses aux reins et aux cuisses, avec l’aisance d’une chose dont on a l’habitude. Ainsi prête, elle sauta sur le lit, entre les jambes de Colette.

— Comment te le fais-je, Tantine ? en con, en cul ?

J’avoue que j’en restai comme deux ronds de flan. Campée sur ses genoux, la main droite au godemiché dressé contre son nombril, l’œil allumé, Arlette, avec une impudente hardiesse que ma présence était loin d’embarrasser, attendait de fondre sur sa proie.

— Eh bien ! Tantine, comment que je te baise ? Le faisons-nous à deux ou à trois ? Monsieur est-il de la partie ?

J’étais éberlué de tant d’audace et de calme.

— Certes, si j’en suis ! m’écriai-je en plaquant de baisers le cul ravissant de cette vicieuse gamine.

Mais déjà Colette l’avait happée de ses pieds et enfermée dans ses cuisses. Je vis la main d’Arlette pousser sous la toison fauve la tête du priape, ses reins fléchirent dans une poussée en avant, et un cri strident déchira le silence de cette minute. Le corps de la verge pénétrait, éraflant de ses écailles la tendre déchirure des nymphes.

— Aïe ! aïe ! geignait Colette, tu m’assassines !

Avec je ne sais quoi de subitement cruel dans l’expression de son visage en feu, Arlette poursuivait son intromission, en une voluptueuse tension de son jeune corps vers cet accouplement incestueux.

— Arrête ! arrête !… aïe ! aïe !

— Et toi qui voulais du sang ! ricanai-je. Va, Arlette, pousse ! pousse donc ! pousse fort !

— Tiens ! ma tante, tiens ! si ça rentre !

Et le godemiché implacable, continuait de plonger lentement, labourant la chair vive, et sourd aux gémissements dont Colette emplissait la chambre. Je bandais comme un cerf, et pour activer la pression du ventre d’Arlette, je lui fourrai si brusquement l’index dans le cul que le sursaut qu’elle en eut logea le simulacre jusqu’à la garde.

— Cette fois, tu en tiens, je crois, tout le morceau, Tantine ! jubilait la garcette en se mettant à manœuvrer avec entrain, sous les exclamations qu’arrachait à ma maîtresse la rudesse dont elle la foutait.

— À présent, à toi, Arlette, dis-je en prenant place sur le lit.

Je balançais de l’enconner ou de l’enculer ; mais c’est sa bouche de fille vicieuse qui tenta d’abord ma lubricité.

J’enjambai la figure de Colette qui, à présent, agonisait délicieusement sous la herse des picots, et son nez et sa bouche dans ma raie du derrière, je tendis à la jolie petite mon gland décalotté. Ses lèvres ne firent point la dégoûtée. Elle en ouvrit le frais corail en cul de poule pour son accueil. Il s’y posta comme en un con d’enfant et plongea peu à peu au fond de la gorge. Et tandis qu’elle menait à bien, entre les cuisses de sa belle-mère, son rôle de baiseur, je me mis, moi, à coïter gentiment l’exquise bouche.

Contre le charmant visage immobile entre mes mains, mon pubis, à petits coups, poussait sa toison au ras des lèvres et des narines palpitantes qui se délectaient de sa fragrance. Accroupi sur Colette dont la motte bondissait aux secousses du phallus qui la taraudait, je sentais sa langue me postillonner, me pénétrer, me vriller l’anus de la meilleure manière.

La sublime syncope l’atteignit en même temps que moi, et la fit hurler sous les picots acérés qui labouraient plus fort l’estafilade de son conin. Lâchant te trou de mon cul, au paroxysme de son plaisir, elle poussa une exclamation délirante, se démena de tous ses membres, roula sur ses flancs et plantant sauvagement ses dents dans mes fesses, d’un violent coup de reins désarçonna son cavalier. C’est le moment où ma semence montait en trombe.

— Zut ! criai-je de fureur.

En chavirant de côté, Arlette m’avait fait dégainer de sa bouche. Mon gland cramoisi, ivre d’une jouissance qui se dérobait, éparpilla en saccades le jet puissant de son foutre sur les cheveux, les joues, les nichons de la jeune fille. Le flot laiteux tacheta de ses dernières gouttes opaques les lèvres et le menton de Colette.

Prostrés en une mêlée de nos corps, nous fîmes une halte qu’abrégea mon impatience de jouir plus complètement de la polissonne gamine. La langue de Colette l’avait débarbouillée de mon foutre, et en une attente voluptueuse, son charmant minois abandonné sur mes couilles, Arlette jouait avec mon vit dans sa bouche.

— Eh bien ! Tantine, demanda-t-elle, est-ce à mon tour ?

— Certes, répondit celle-ci, je pense bien qu’il va te baiser. Mets-lui seulement le vit en forme.

Et s’adressant à moi :

— Tu n’auras pas son pucelage, car je le lui ai pris des deux côtés, mais tu seras son premier mâle.

— Je suis à vos ordres, Mademoiselle. Voilà deux jolis pertuis qu’il y aura plaisir à fourgonner, déclarai-je en y plantant la fourchette du pouce et de l’index. Ils me tentent également l’un et l’autre.

— Mon cher, intervint Colette, comme tu n’as certainement plus assez d’appétit pour ces deux gourmandises, nous allons nous les partager.

— Du moins, insista Arlette d’un air ingénu, que Monsieur se réserve le minet. Il me tarde d’être complètement femme ! D’ailleurs, n’as-tu pas une préférence pour le cul ? Alors, comment nous mettons-nous ?

Le chiendent, c’est que je ne bandais plus. J’amusai un instant la nervosité de la jeune fille en lui muguetant alternativement le con et le cul dans la posture de levrette, pendant qu’elle-même rendait à ma maîtresse semblable office. Mais il fallut qu’elles se missent à deux pour me redonner vigueur. Colette qui connaît tous les artifices me fit tâter d’un, dont l’effet fut immédiat. Alors que la fillette m’asticotait d’un ongle léger le tour du sphincter, elle m’introduisit dans l’urètre une plume de colibri dont elle me tortilla de haut en bas la barbe ténue. Sous la démangeaison de cette soie tout le long du canal déjà fort enflammé par l’excès, mon vit qu’Arlette, à califourchon sur ma figure, patinait à petits coups de langue fort déliés, se gonfla soudain par l’effet d’un délice à en mourir.

— Et si tu veux jouir comme jamais, me dit Colette, baise la gosse avec cette plume dans ton vit.

Elle se pénétra d’un godemiché à double fin, de la longueur de deux verges bout à bout, s’allongea, tenant en l’air l’autre tête du nœud, et Arlette s’accroupit à reculons sur elle. Par-dessous ses cuisses, celle-ci se saisit du manche qui lui était destiné, et d’une pression progressive des fesses, se l’enfila dans le derrière. Quand Colette la sentit solidement enculée, elle la renversa de dos contre sa poitrine, et jambes enroulées aux siennes, elle me présenta l’exquis écartement où se renflait, coupée de son entaille écarlate, la motte blond cendré.

— Allez, plante-le ! et vas-y dur ! Je le lui ai mis plus de cent fois et des gros ! Seulement, laisse-moi le plaisir de t’ouvrir moi-même son conin et de t’y introduire.

Enveloppant de ses bras les hanches d’Arlette, ses doigts distendirent les lèvres de la vulve et firent bâiller de toute sa grandeur le losange de pourpre.

Ah ! le ravissant tableau que la pose de cette belle enfant blanche et rose, m’offrant ses trésors, étendue dans les bras de ma maîtresse dont le corps allait être l’autel du sacrifice.

Je m’allongeai à demi sur le ventre délicatement bombé, ma bouche à hauteur des nichons juvéniles qui dressaient leur rose dans un cerne d’estompe mauve. Et coulé dans l’ouverture des cuisses, je dirigeai ma verge entre les doigts de Colette qui lui élargissaient le seuil onctueux.

Ah ! quel délice cet attouchement des tendres muqueuses lubrifiées, et, sous la résistance des nymphes closes, le franchissement de l’anneau charnel et l’intromission. Je faisais si doucement que, malgré la force de mon membre, Arlette n’eut pas un cri. Mais à peine commençais-je de pousser pour achever la pénétration, qu’elle hulula sous le picotement d’une sensation aiguë.

— Parbleu, dit en riant Colette, c’est le canon de ta plume qui la pique ! Allons, vas-y, pousse fort !

D’un coup sec j’enfilai la belle enfant. La jolie petite bouche sur laquelle je me penchai en même temps lâcha une exclamation douloureuse qui mourut sur mes lèvres.

— Est-ce fait ? demanda Colette. L’as-tu chevillée à fond ? Eh bien ! allons-y ensemble.

Et je la vis qui se mettait à piner allègrement sa charmante belle-fille.

D’une même brassée j’enlaçai les deux corps, et mes reins entrèrent en branle à leur tour. Ah ! nom de Dieu, ce que fut pour moi l’acuité de cette copulation, je ne saurais le rendre. Je n’eus pas donné deux coups de cul, qu’un chatouillement indicible me tortilla le vit. Dans mon mouvement de piston, la pointe de la plume qui émergeait du méat, heurtant les parois du vagin, prolongeait ses vibrations tout le long de l’urètre en une sensation qui, tantôt lancinante, tantôt fourmillante, exaspérait mon rut, tordait mes flancs, et précipitait en saccades désordonnées les plongées de ma mentule.

J’étranglais, je suffoquais, en une crispation délirante, mes ongles plantés dans les fesses de Colette qui cognait de toute sa vigueur sur l’anus d’Arlette ; celle-ci, par une agitation fébrile de sa motte d’avant en arrière, se pâmait sous le roulis de mes coups de boutoir dans son con, et sous le ressac déchaîné du godemiché dans son cul.

La jouissance de Colette qui ne s’éteignait que pour renaître, l’acerbe titillation de mon canal, le piquant dont la plume de colibri aiguillonnait l’excitation d’Arlette nous firent de ce coït à trois une véritable furie. Ma fatigue nous en prolongea l’ivresse forcenée. Le vit enserré dans l’étroite et brûlante gaine, je baisais à couilles rabattues, sous la tension du spasme qui affleurait et se dérobait tour à tour. La mignonne qui m’avait devancé de beaucoup, mêlait ses gémissements à la tumultueuse extase de Colette se limant le con à grands coups de sa motte sur le phallus dont elle lui secouait le fondement.

Suspendue à mon cou, me jetant les effluves de ses aisselles blondes, mordillant ses lèvres sous la vivacité du plaisir répété, elle me soufflait en mots entrecoupés tout le transport de son ravissement.

Fouetté par ce double délire qui s’agitait sous moi, je sentis enfin sourdre le bouillonnement de mon foutre. Je donnai encore deux rudes secousses dans la furieuse montée de la jouissance, et ma queue, battant de la tête, se fixa au fond du conin pour y déverser sa lave. Mais arrêté par l’obstacle de la plume, le flot, dans l’impossibilité de jaillir, se pressant en trombe dans l’étroit canal à le rompre, me fit hurler de jouissance et de douleur tout le temps du crachement spasmodique qui l’écoula goutte à goutte.

Comme un chien qui ne peut décoller, fixé ainsi au con d’Arlette par une éjaculation sans fin qui m’arrachait l’âme, je connus la plus douce torture de plaisir que j’aie jamais éprouvée de ma vie. Quant à la chère petite dont j’avais cru avoir, sinon le pucelage, du moins les prémices, elle me témoigna sa reconnaissance par mille bécots. Mais je tombai de haut, lorsqu’elle me dit, tout en passant sa culotte :

— Décidément, un vit d’homme c’est meilleur qu’un vit de chien !

— Tu en as donc essayé ? s’exclama Colette avec stupéfaction.

— Tiens donc ! répondit Arlette, ingénument ; j’ai fait comme je t’ai vu faire, Tantine ! j’ai pensé qu’il n’y avait pas de mal ! Oh ! tu sais, je n’ai eu qu’à lui montrer ma motte ! On voit qu’il est dressé ton épagneul ! Eh bien ! veux-tu que je te dise ? Vrai, c’est trop poilu un chien, et puis, ça a trop vite fini !



V


Nous achevions de dîner, aujourd’hui, au Globe, à Montparnasse, et une Lucky au bout de ses doigts effilés dont l’ongle carminé secouait de temps en temps la cendre, Colette me contait :

— À quel âge j’ai commencé ? Je n’avais pas douze ans que, savourant déjà le plaisir de m’exhiber, je me branlais devant les portraits des jolies aïeules suspendus aux murs du salon. Assise dans une bergère, je me caressais d’une main délicate : « Ai-je un joli petit conin ? leur disais-je, un miroir à la main, en leur ouvrant largement mes cuisses encore impubères. Hein, qu’il n’y manque plus que les poils comme à maman ? » Je me tournais et, jupes troussées, je les faisais juges de la grâce juvénile de mon cul dont une glace ancienne me renvoyait l’image polissonne. Je me courbais, et dans le petit trou j’enfonçais mon doigt tout entier, sans honte, et comme encouragée par la malice de leur sourire. Étais-je précoce, dis ? C’est sous les yeux de mon arrière-tante Aurore, pour qui j’avais une prédilection parce qu’on s’accordait à déclarer que sa beauté revivrait en moi, que je suçais pour la première fois, accroupie entre ses jambes, le vit de mon cousin Paul, qui avait quinze ans.

— Oui, ai-je interrompu, mais ton pucelage ?

— C’est aussi sous son portrait qui ornait la ruelle de mon lit, que je l’ai perdu, le jour de ma première communion.

— Un jour bien choisi !

— C’était après vêpres ; je m’étais retirée dans ma chambre pour goûter le sensuel ravissement de ma longue robe de petite mariée. Remontant à la taille la nuée blanche qui m’enveloppait, j’admirai, dans la psyché, le charmant effet de mes mollets gantés de blanc et du coquet pantalon à volant d’Irlande dont mes mouvements faisaient joliment jouer la fente sur le duvet noir qui commençait à ombrer ma motte. Tandis que je dévouais à tante Aurore une première jouissette que je pris d’un doigt très exercé, j’avisai mon cierge qui traînait sur le lit. Oh ! cette idée ! Je me saisis du long bâton de cire et sautai sur le canapé face à la glace. Roulée en boule, la tête en bas, le cul en l’air, j’abouchai le cierge à mon petit con. Ah ! que c’était donc joli, dans le miroir, cette raie du cul entre les brides du pantalon, sous le flou de la mousseline blanche, avec ce phallus énorme planté en plein milieu des lèvres vermeilles qui s’écartelaient pour le tenir. « Vois ! tante Aurore, vois ! criais-je, si je sais me l’enfourner ! » Je poussais, je vrillais pour me pénétrer. Mais la douleur aiguë d’une incision me cabra sur le bout étranglé dans l’étroit passage. Alors, tu ne sais pas ? Je m’agenouillai, le cierge couché entre mes mains, la pointe contre mon clitoris de gamine, et pesant doucement, je me mis à râper, à coups de ventre, la fente de mon petit abricot. Je jouis délicieusement ! Mon vieux, je mouillais déjà à cet âge. Je retirai le machin tout gluant et perlé d’une goutte de sang !

Elle secoua sa cigarette et tira une bouffée.

— Je parie que tu bandes ! dit-elle. Hein, que tu aurais aimé de faire l’office du cierge ?… Voilà que je mouille !

Elle se pencha vers moi et porta sa main à ma queue.

— Sors-la, que je te la suce, là, sous la table, devant ces deux femmes qui nous font vis-à-vis.

— Non, mais des fois !

— Ben quoi ! on ne verra rien avec la nappe ! Juste le petit tremblement de ma chevelure, pour faire soupçonner que peut-être je te… Sors-la, chéri !

— Tu rigoles ?

Elle me déboutonna, tira mon vit, et tout en me le manipulant par-dessous ma serviette :

— Mon vieux, repartit l’amie, une flamme dans ses beaux yeux pers, ce que j’aime c’est les saletés, avec tout le piment de la surprise possible et du scandale. Il me faut les épices, le gingembre, le poivre de Cayenne, le kari de l’Inde pour jouir. Si je ne m’emporte pas un peu le palais, ça ne me dit plus rien. Fillette, j’étais déjà comme ça. Il me fallait des jouissances recherchées, rares, imprévues. Qu’est-ce que je n’ai pas utilisé ! Des plumes de toutes sortes pour me chatouiller le bouton, des fleurs veloutées que je me tirebouchonnais dans le con, des tiges de rose dont je me suppliciais l’urètre, des brosses à dents pour me picoter la vulve. Et dans le cul, que n’y ai-je pas fourré pour me procurer l’exquise secousse !… Tiens, sais-tu qui eut sinon mon pucelage perdu comme je t’ai raconté, mais ma virginité ?

— Le godemiché de ta mère ? dis-je au souvenir qu’elle l’avait surprise jouant à ce petit jeu.

— Non, elle le cachait trop bien. Ce fut son lévrier, mon cher, un magnifique lévrier tout blanc qu’elle avait certainement dressé à son usage. Un jour qu’assise très bas, je découvrais ma cosse qui bâillait dans la fente de ma culotte, il passa son museau effilé sous mes jupes, flaira, et de sa souple langue me torcha de belle façon. Ah ! mon ami, cette râpe ! tu ne peux t’imaginer ! Quand il m’eut fait jouir, je m’agenouillai sur le bord d’un siège et lui cambrai mon cul, comme j’avais vu faire les chiennes dans la rue. J’étais à bonne hauteur pour lui. Il renifla et comprit. Il se dressa sur ses pattes, son vit en avant, tout décalotté. Je saisis la pointe sanglante par-dessous ma cuisse et la mis dans la bonne voie. Il poussa et je fus enconnée. Ce fut sans douleur, car tu penses, le passage était fait. Par bonheur, il ne pénétra pas jusqu’au fond, et d’une petite secousse du ventre je fis, une fois debout, dévaler son foutre dehors dès qu’il eut terminé son affaire. D’un coup de langue il acheva lui-même ma toilette…

— Et c’était bon ? questionnai-je.

— Bon ? Est-ce que je sais ! Le plaisir, c’était que je faisais une saleté abominable. C’est ça que j’aime en amour, l’étrangeté des circonstances, la singularité des postures, la bizarrerie dans le choix du plaisir, bref tout ce qui est excentrique, saugrenu, stupéfiant ! Des chiens, j’en ai eu de toutes tailles. Un danois à qui j’avais donné mon cul, un jour devant mon mari, pendant que ma femme de chambre bouffait mon chat, a manqué de m’arracher l’anus pour se décoller de moi ! Tiens, la jolie bichette que tu as vue dans notre parc de Marly, c’est ma gougnotte de tous les jours, quand nous y villégiaturons. Une estampe de Bayros m’en a donné le goût. Chaque matin, je me flanque à poil dans son ratelier, et à travers les barreaux je lui présente mon conin, qu’elle me lèche tout en broutant son herbe… Je voudrais essayer d’un âne, comme dans Gamiani, d’un petit ânon, ou d’un bouc ! Sais-tu si c’est gros, le vit d’un bouc ? Je voudrais tâter de toutes les jouissances ! Et le cygne du bassin, crois-tu que je n’aie pas tenté d’être sa Léda ?

— Mince, alors ! tu m’en bouches un coin !

— Oui, mon petit, j’ai marché avec le cygne. Je ne l’avais d’ailleurs acheté que pour ça. Les jambes dans l’eau, les cuisses ouvertes sur le rebord de marbre, je lui bombai ma motte, par une belle après-midi d’automne. Il y amusa son bec sur mes poils. Alors, je l’attirai peu à peu en me retirant sur le gazon. Il m’y suivit tout en frottant amoureusement sa tête dans la chaleur de mes fesses. Va, le cochon, il savait ! Il se laissa enfermer dans mes bras et mes cuisses, et je sentis tout à coup comme un long clitoris pénétrer, à travers son plumage humide, les bords de ma vulve…

Colette ajouta, en vidant le fond de son petit verre :

— Quel dommage qu’il n’y ait plus de faunes et de satyres dans les bois ! Je rêve, vois-tu, de stupres inimaginables ! Il n’y a pas d’horreurs qui ne me tentent ! Pour un rien je serais sadique ! Il faudra qu’un jour, devant toi, je fasse jouir un homme à en crever !

— Tu divagues ! protestai-je, un peu inquiet de cette volubilité érotique, qui pourtant me portait rudement à la peau, sous l’excitation de ces images et du chaud relent d’alcool que son haleine me jetait au visage.

Elle haussa les épaules, alluma avec crânerie un havane, se versa un second verre de Chartreuse et dit dans une volute de fumée :

— Pourquoi que je divague ? Tu n’as pas pour deux sous d’imagination ! Si tu ne sais pas m’exciter, moi je te plaque ! Allons, donne ta queue, que je te la suce !…

— Tu ne vas tout de même pas ici…

— Non, je me gênerai !

— Voyons, là, devant cette femme qui nous guigne ?

Le salon s’était en effet vidé, et il n’y avait plus avec nous, en face de notre table, qu’une jolie blonde, élégamment mise et fort piquante dont j’avais observé, pendant tout le repas, qu’elle semblait faire de l’œil à ma maîtresse. Et depuis un instant, avec une effronterie souriante, elle braquait sur elle son face-à-main.

— Justement, dit Colette, c’est parce qu’elle regarde que ça m’excite ! N’as-tu donc pas remarqué que je lui ai relevé mes jupes jusqu’aux genoux pour lui en donner la vue ?

J’abaissai mes yeux sur ses cuisses que me cachait la nappe. Effectivement, elle était troussée jusqu’au plus haut.

— Tu penses, fit-elle, si à cette distance elle peut s’en payer une tranche, surtout que je n’ai pas de pantalon ! Sûr qu’elle voit ma motte ! Si je te disais que je suis près de jouir, de sentir son regard qui me fouille là-dessous ! Je blague pas ! je suis toute mouillée ! une langue ne me fait pas plus d’effet ! Quand je te dis que je jouis de m’exhiber !…

Son regard rivé soudain à celui de la jeune femme, elle se mit à agiter son ventre sur la banquette, en un imperceptible balancement de la croupe. Et à mots entrecoupés, sa main glissée dans ma braguette où elle jouait à tortiller mon vit :

— Oui, j’aime de montrer mon con, des fois aux Tuileries ou au Bois, à un gosse que j’attire dans un coin ; des fois, étendue sur la rive, à Chatou, au-dessus des canotiers qui me lorgnent ; des fois… Ah ! chéri, fit-elle en se renversant un peu plus, c’est bon, si tu savais, ces yeux qui me chatouillent !…

Elle me serra convulsivement la queue et soupira :

— Ah ! ça vient… Des fois… comme à présent… Ah ! oui… ça monte… ah !…

Sa main crispée se mit à me secouer furieusement le gland et je vis Colette qui tournait de l’œil et bredouillait entre ses dents :

— Ça y est !… oui, ça y est, chéri !… je jouis ! je jouis !… c’est elle ! c’est elle !… de me branler le con avec ses yeux… Ah ! que j’aime !… Ta queue ! ta queue !… donne-moi ta queue, que je te fasse décharger !…

Déjà elle m’avait de nouveau sorti le vit et me le maniait d’un poignet rapide, sans dissimuler le moins du monde, la nature de son office. Tout au contraire, tournée de trois quarts, accoudée de son bras gauche à mon épaule, elle soulignait avec affectation, au regard de la jolie blonde, la lubricité de son geste. Avec la plus tranquille indiscrétion, celle-ci se délectait de notre amusette, dont le sens ne pouvait lui échapper. Et dans le dessein, sans doute, de nous montrer qu’elle s’y mettait en tiers, elle remonta le devant de sa robe de dentelle, et, une jambe en croix, nous étala l’angle sombre de ses cuisses sous l’échancrure de sa culotte de soie rose.

— Je pense qu’elle t’aguiche, hein, salaud ? dit Colette qui redoubla d’énergie sous le fouet de cette provocation. Va ! jouis sur l’image de son con, à cette putain !

L’œil sur les ravissants mollets que m’exhibait le fouillis des dessous, en quelques traites de la main qui me branlait je fus au point.

— Nom de Dieu ! ça part !… Colette, gare au foutre !

Alors, bravant toute pudeur, elle ploya son buste, enfourna mon chibre dans sa bouche et donna les derniers coups de pompe. Je lui lâchai, tout à trac, mon ondée de sperme au fond de la gorge. Quand elle se redressa, la langue encore empâtée, elle eut à l’adresse de notre charmant témoin certaine moue libertine qui avait tout d’une proposition fort claire. La jeune femme l’agréa avec grâce. Elle vint à notre table. En quelques phrases banales nous liâmes connaissance.

Svelte mais sans hanches, avec je ne sais quoi de mordant dans son galbe garçonnier qu’accusait le léger duvet d’une lèvre bien dessinée, notre partenaire n’était rien d’autre qu’une fille galante. Le temps de vider une bouteille de champagne et nous roulions avec elle vers une maison de passe habituelle aux frasques de mon amie.

Dans la voiture où Gaby — c’était son nom — était assise entre nous deux, nous nous échauffâmes à chiffonner sa robe et peloter ses jambes dont elle défendait les hautes régions contre les entreprises concertées de nos mains. Émoustillés par cette résistance pudique dont les putains ne sont pas coutumières, nous étions, Colette et moi, fort en point quand nous arrivâmes.

Un tel prurit la démangeait que, sitôt enfermés dans la chambre, sans prendre seulement le temps de se déganter et quitter sa toque, elle se jeta à la renverse en travers du lit, dans le retroussé de sa robe de satin cerise.

— Allons, Gaby, bouffez-moi le cul et le con, dit-elle. Commençons par là ! J’ai la vulve en feu tant vous me l’avez chatouillée du regard à table ! Voyons si vous avez la langue aussi habile !

Encore chapeautée aussi et gantée de blanc, Gaby courba son cou gracile entre les cuisses qui s’offraient toutes nues et se plièrent sur ses bras. Debout, je regardai un instant le charmant visage qui, tapi parmi les crépelures rousses, à petits coups de langue, faisait sourdre le plaisir dans le ventre de Colette toute ronronnante de volupté. Puis, allumé par ce spectacle, et aguiché par la croupe saillante de la gougnotte, je m’agenouillai derrière celle-ci que je troussai à la taille. Ses jambes fort bien tournées et fines en leurs bas roses, portaient, dans l’enveloppement d’une gaine de soie en forme de culotte qui prenait le haut des cuisses, un cul maigrelet, ferme et nerveux, semblable à celui d’un bel éphèbe grec. La singularité piquante de cette gaine me donna fureur de ce cul et par la fente d’entre-jambes, je me livrai à mille chatteries le long de la raie cochonne. Mais c’est en vain que je cherchai à m’ouvrir sous les fesses un passage que la belle me tenait obstinément fermé, dans une intention que je ne pouvais prendre pour de la pudeur, alors qu’elle abandonnait si complaisamment son cul à mes caresses.

— Une sodomiste ! pensai-je.

Ce n’était pas pour m’effrayer. J’écartai tout large les deux joues et je vis, en effet, que le petit pertuis était grimé avec un art qui était une véritable enseigne. Dans une alvéole de poils blonds, un grand cerne de khol accentuait les ténèbres du joli trou dont un habile crayon avait vigoureusement carminé les bords pour lui donner l’aspect d’une vulve mignonne.

De ma vie, je n’avais eu sous les yeux un cul si provocant. Une forte odeur de musc qui m’avait saisi dès que j’avais engagé ma tête sous les jupes, achevait de m’en faire la tentation la plus violente. Je me dressais, tout en rut, pour enfiler un aussi rare bijou, quand, juste, Colette se mit à rendre l’âme sous la langue qui la travaillait.

— À présent, à poil, dit-elle, pour une partie à trois !

Elle se déganta, fit glisser sa robe et en un tournemain, elle et moi nous fûmes nus. Mais Gaby, sous de futiles prétextes, prétendit ne point se déshabiller. Nous n’y contredîmes pas. Ma foi, son apparence de joli garçon en travesti que confirmait encore le goût proclamé par son anus, m’incitait à la posséder en robe.

— Tu ne m’en seras, fis-je, que plus friande dans tes dentelles, pour te baiser pendant que vous ferez tête-bêche.

De nouveau Gaby éleva des objections.

— Baiser, c’est bien commun, déclara-t-elle d’un ton assuré. J’ai le vice de Sodome ; n’est-ce pas à la mode et bien porté ?

— Qu’à cela ne tienne ! acquiesça Colette ; mon ami vous prendra au cul pendant que ma langue rendra à votre conin les politesses que vous ferez au mien.

— Vous y aurez quelque surprise, dit la jeune femme en se défendant, avec de petits rires, contre une attaque audacieuse de nos mains sur sa motte.

— Oh ! oh ! voilà qui me pique ! dis-je. Voyons ça !

Mais l’autre minaudait et s’enfermait de son mieux dans ses jupes. Intrigués par sa résistance inexplicable, nous eûmes tôt fait de nous enquérir de tout ce mystère. Je l’immobilisai dans mes bras, Colette la troussa jusqu’au haut des cuisses et porta sa main par-dessous la mousse pâle qui en tapissait le triangle. Elle eut un cri de stupéfaction.

— Mince, alors ! mais elle n’en a pas ! Non, mon vieux, elle n’a pas de con !

Et se baissant pour voir de près, alors que Gaby riait à pleine gorge, elle avisa, sous le périnée, une petite bourse vide qui pendait ainsi que deux longues[ws 1].

— Mais c’est un hermaphrodite ! s’écria-t-elle. — N’est-ce pas plaisant ? dit Gaby.

N’ayant plus à dissimuler, elle tenait déployé aux hanches l’éventail de ses Valenciennes, pour offrir à nos regards, avec une secrète fierté, le galbe de ses jambes et dans l’échancrure médiane de la gaine qui la sanglait jusqu’au bas de la toison, sa gracieuse apparence de femme. Je tâtai, à mon tour, avec la plus vive curiosité.

— Mais le trou, Mademoiselle ? Vous devez bien avoir un trou, ne serait-ce que pour pisser ?

D’un geste gamin, Gaby nous rabattit brusquement sa robe, pirouetta, et sautant sur le lit :

— Venez, Colette, vous en aurez, vous dis-je, la surprise !

Allongée de dos, jupes en l’air, jambes repliées, elle lui tendit les bras :

— Là, sur moi, amie, en posture de soixante-neuf.

Colette bondit comme une chèvre folle, enfourcha à reculons les épaules de Gaby et piqua de la tête entre les cuisses que celle-ci lui ouvrait. Je me penchai pour voir.

— Eh bien ! ce trou ? fit Colette impatiente, fouillant de son nez renifleur l’ouverture de la gaine. Montre-le donc ce trou ! Je ne vois que tes lendilles !

Alors, Gaby, avec sa main, expulsa de sa ceinture de caoutchouc où il était secrètement comprimé, un vit un peu court, mais robuste et très en forme. Je fus stupéfait. Mais déjà, poussant un cri de bête en chaleur, ma maîtresse avait pris la machine entre ses doigts et toute remuée comme moi par la virilité inattendue de ce corps aux dehors féminins, elle y appliquait sa langue et sa bouche avec la délectation qu’elle eût mise à une luxure nouvelle.

Elle picotait le gland, dardait le filet, glissait le long de la grosse veine, remontait, redescendait, titillait le collet, mordillait les poils dorés, faisait cent mignardises, plongeant sous l’entre-cuisses pour en sucer cette sorte de tablier d’Hottentote qui pendait. Puis, tout d’un coup, elle happa la queue gloutonnement et la pompa à grands coups.

J’en aurais eu une rage à la battre, si l’attrait de ce travesti féminin ne m’eût tenu sous le charme d’une illusion qui, dans la lascivité de la pose et le mirage de la nuée de dentelle où s’enveloppait Gaby, ne me montrait plus que l’accouplement passionné de deux femmes.

Tout frémissant de ce spectacle, je me jetai sur les fesses de Colette que Gaby, qui la ceinturait de ses bras, avait ramenées contre sa bouche. Et disputant à celle-ci le con qu’elle gamahuchait une fois de plus, j’y plantai mon nerf d’une rude poussée des reins. La secousse redressa ma garce sur les genoux, avec son miaulement habituel de chatte étripée. Mais je la ployai en avant, et l’étendant à plat ventre sur le corps de notre partenaire, en un écartement de ses cuisses dont elle lui écrasait la figure, je la baisai de tout mon long, par-dessous ses fesses. Puis, à l’approche de l’extase, par je ne sais quel goût de stupre où m’égaraient les jupes de Gaby, je ravis son pénis aux lèvres qui le suçaient. En quelques coups de poignet, j’en fis partir le foutre sur le visage de ma baiseuse à la seconde où je lui éjaculais le mien dans le con.

Mais ce n’était là, évidemment, que pour nous mettre en goût de jouir du corps de Gaby et nous partager la volupté de sa double apparence. La robe, les fanfreluches des dessous, ce corset, surtout, en forme de culotte fendue, nous en rehaussaient singulièrement le piquant. Je me promettais d’en user ainsi que d’une fille, et Colette comme d’un mâle. Car, le mâtin, avec sa cryptorchidie et les séduisants dehors d’un androgyne, semblait nanti d’un membre de bon aloi.

Nous avions à peine pris un moment de repos, qu’il donna lui-même le signal d’une nouvelle fouterie. Il en avait au conin de ma maîtresse autant qu’elle à son vit et moi à son cul, ce cul habilement grimé, qui, dans le losange de sa touche de pourpre, simulait l’entre-bâillement des lèvres d’une jolie cosse.

Il se mit d’abord à parcourir de baisers passionnés tout le corps de Colette, abandonnée sur une pile de coussins or et noir. Il s’attarda aux recoins cachés des aisselles, des aines et de l’entre-fesses, joua de ses doigts avec l’anus et la motte, tout en lui suçotant la fraise des nichons ; puis, agenouillé en sens contraire au-dessus de sa tête, il lui coucha son vit dans la bouche.

— Oui, donne ! exultait ma sacrée putain, donne que je te le mette en forme pour m’enfiler !

Je n’eus que le temps de jeter un juron de jalousie, que Gaby, redressée sur les genoux, tendait sa bouche à ma mentule.

— Viens ! me dit-il, que je t’en fasse autant pour que tu m’encules.

Debout, par-dessus sa fellatrice, je pris entre mes mains sa jolie tête d’éphèbe efféminé, et lui piquai mon dard entre les lèvres qu’il m’offrait en cul de poule et d’un orifice si étroitement disposé que j’en eus la sensation de pénétrer une vulve de gamine.

Je le coïtai ainsi un bon moment, parmi les coups de langue dont il m’enveloppait le gland, pendant que du branle de son pubis et soutenu à mes hanches, il manœuvrait son nœud dans la gorge de Colette à qui il grattait d’un doigt le clitoris. Quand il me sentit à point il lâcha ma queue.

— Et maintenant, ensemble, en cul et en con, dit-il.

D’une rapide virevolte, ses jupes à la taille, il fut entre les cuisses de ma maîtresse sans m’en demander la permission. Il lui passa un coussin sous la croupe, lui replia les jambes tout contre les épaules de manière à bien lui ramener les fesses en avant. Colette lui noua ses pieds sur la nuque, et, lui à genoux, la prenant par le cul, la moniche à hauteur de son vit, il poussa droit dedans. Un gémissement de bonheur fusa dans le silence et je vis la figue béante de ma belle enfourner peu à peu dans son corail la quille qui me cocufiait.

— Nom de Dieu ! protestai-je, mais c’est qu’il la baise pour de bon !

— Tu parles ! ricana Colette qui, les bras au cou de son fouteur, activait son ventre sur les plongées de la pine.

— Eh ! Monsieur, dit Gaby, ne seriez-vous pas mieux dans mon cul qu’à pleurer à la porte ? Montez donc, on part !

Et le buste cambré en posture de levrette, les fesses épanouies sous la cascade de ses jupes troussées, elle attendait ma saillie. Devant la grâce de son geste accueillant et de son sourire, devant l’attrait de ces dessous parfumés où la fente polissonne de la gaine-culotte m’évoquait l’image de la sexualité féminine, ma rancune tomba. J’accostai ses cuisses ; je m’ouvris la raie de son derrière. Le losange de pourpre se distendit sous la pression de mes pouces, et je fonçai de l’avant. Mais ma queue buta. Très délicatement, Gaby la prit entre deux doigts et l’aboucha à son anus.

— Poussez ! fit-elle, vous y voilà ! Encore un peu !… Ah ! ah ! encore ! là !… Je vous tiens tout entier ! Allez, mon cher, emplissez-moi bien le boyau, pendant que j’en fais autant du joli con de votre amie. C’est un échange !

Était-ce l’illusion de ce fard autour du petit trou ? Était-ce un effet de la vocation de Gaby ? De ma vie je n’eus pareil plaisir à braconner dans les terres de Sodome. Jamais je ne trouvai un anus qui répondît par des contractions plus savoureuses aux réflexes spasmodiques de ma verge. J’eusse donné dix cons pour ce cul là, tant il me fit jouir !

Dans l’action dont, avec ardeur, Gaby pilonnait ma garce de maîtresse que j’entendais glapir follement sous lui, son cul sanglé allait et venait, comme une souple glissière, et faisait tout l’office, avec cette même complaisance d’une femme qui chevauche, d’une bouche fellatrice, ou d’une main branleuse. Immobile sur mes genoux, mes mains aux hanches du bardache, mon regard rivé au balancement de sa croupe sodomiste sous le remous des dentelles, j’assistai, passif, à l’éclosion de ma jouissance. Mais, lorsque je la sentis affleurer dans les spasmes de mon gland, je partis en une charge violente. Je l’empoignai par le haut des cuisses, et lui soulevant l’arrière-train, je le besognai avec une vigueur qui le fit crier de plaisir quand je lui arrosai de mon foutre les entrailles.

Alors se rejetant sur Colette qui, pour la seconde ou troisième fois, clamait son extase, il piqua à coups rapides au cœur de sa chair et cabré, cette fois, sous la jouissance virile, il lui lâcha l’ondée de sa semence.

Enroulée à lui des bras et des jambes, dans l’ivresse d’un transport dont elle suffoquait, tordant ses reins, agitant convulsivement son ventre, elle suppliait :

— Dans le cul, maintenant !… dis, chéri, tu vas me foutre en cul ! tiens !…

Déjà, elle s’était retournée et, en posture canine, cuisses écartées, vulve saillante, lui tendait l’offrande de son cul en rut. Moi, dégrisé, de colère je la fessai furieusement. Ayant ensuite botté le cul du M’sieur-dame, je lui jetai un billet à la figure et le congédiai avec une paire de claques.

Puis, bon prince, pour satisfaire Colette, je la conduisis au Sphinx, où pendant une heure je lui en fis donner dans le cul, par deux femmes munies d’un solide phallus, à lui en passer l’envie jusqu’au lendemain. Étendu à son côté, je gamahuchais une ravissante gamine de Tahiti qui, pour finir, assise devant moi à la turque, me branla de son pied droit avec une souplesse féline à laquelle mon foutre rendit hommage.


VI


Cette publicité qu’elle met à ses licences cyniques, est certainement la manie la plus extravagante de Colette. Elle envie les chiens parce qu’ils font ça dans la rue, et s’arrête pour les regarder, sans honte, avec une curiosité si amusée qu’elle en attroupe les gens. Provoquer les voyeurs, se donner à eux dans le spectacle de sa jouissance ou de ses libertinages, c’est son régal, surtout s’il se pimente de ma présence ou de celle de son mari. Il n’a d’égal que son plaisir à faire à son tour la voyeuse avec ses amies qu’elle me donne à baiser, à enculer ou à gougnotter, tandis qu’elle se branle de sa jolie main, se manœuvre le godemiché, ou se fait laper par sa chienne.

Son cabinet de toilette est la scène, où chaque soir, derrière d’arachnéens rideaux de mousseline et sous l’éclat des lumières, elle offre aux regards embusqués en face, l’irritante provocation de son déshabillage, puis de sa nudité avec toute la liberté du huis-clos. Un à un, elle fait tomber tous ses voiles, dans l’indécence des gestes qui découvrent l’une après l’autre, les jolies cachettes de son corps parfait, et sans plus de ménagement, à califourchon sur le bidet, procède aux soins intimes de sa personne. Cuisses évasées sur la cuvette de porcelaine, montrant tantôt son cul, tantôt sa moniche, elle donne tranquillement audience aux lorgnettes braquées sur elle. Et du dehors, on peut voir ou au moins soupçonner les ébats nautiques de sa main sous ses fesses et la gentille manière dont elle y plonge l’extrémité d’un long serpentin de caoutchouc rouge. Elle y met tout le naturel et la simplicité d’une femme confiante et distraite, ce qui avive encore les délices des voyeurs. Puis, avec le même sans-gêne impudent, debout, devant sa glace qui fait face à la fenêtre, elle s’essuie en cambrant son cul, poudre d’iris sa raie et son entre-cuisses, peigne et brosse, avec la minutie d’un soin jaloux, sa belle toison rousse.

— Tout de même, Colette, observai-je un soir, c’est quasi un attentat public !

— Mais je les emmerde ! Ils n’ont qu’à pas regarder. Va, ils s’en garderaient bien ! Tu penses cette aubaine ! Tiens, donc, si je m’en fous qu’on lorgne !

Se courbant en deux, toute à poil, ses jambes gainées de soie bleue et campées audacieusement sur le haut talon de ses mules, elle appliqua son cul au carreau.

— Et puis, ajouta-t-elle après une gambade, en enfourchant le petit cheval, tu vas voir si je les emmerde ! Approche, mon lapin, que je te taille une plume pendant que je me branlerai le con avec ma canule.

Il me fallut passer cette fantaisie. Sous les yeux dont je nous savais enveloppés comme des premières loges d’un théâtre, debout entre les jambes de Colette enfilée de son engin de douche, je lui pointai ma banane, et sa bouche en cœur me la décortiqua de la plus exquise manière.

Une après-midi j’arrive.

— Madame est là ? demandai-je à la soubrette.

— Oui, fit celle-ci, mais elle est occupée. Madame se branle au balcon ; c’est son jour !

Nom de Dieu, cela dépassait tout ! J’approche de la porte du boudoir, et à travers le vitrage, j’aperçois, en effet, renversée dans une bergère, devant la fenêtre, jambes en l’air, les pieds effrontément posés sur la balustrade de fonte, ma garce, qui, un livre à la main, s’abandonnait, en cette pose saugrenue, à la caresse d’un rayon de soleil.

J’entrai sans bruit, et, planté un peu en arrière, sans qu’elle me devinât, tant elle était absorbée dans son occupation, je pus suivre toute sa manigance. Sa robe de chambre aux genoux, en cette pose qui lui mettait les pieds plus haut que la tête, elle livrait à discrétion tout le revers de ses cuisses par-dessous la cascatelle de ses élégances intimes qu’éclairait à ce moment un rais solaire. Tout en faisant mine de lire, elle délia ses jambes qui étaient croisées jusque là, ses petites mules glissèrent le long de la barre d’appui, et insensiblement elle ouvrit ses cuisses en compas dans le retroussé des jupes.

Une glace que la friponne avait inclinée contre la rampe pour juger elle-même du coup d’œil, me renvoyait le piquant effet de l’exhibition à laquelle elle s’excitait. Dans la vapeur rose et blanche de ses galants dessous, un coquet pantalon en entre-deux et Valenciennes, bâillant de toute sa fente, découvrait la belle ogive de chair blonde où, sous la flambée de la motte rutilante, la cosse mignonne prolongeait de son trait de rubis la sombre brèche des fesses, infléchies en avant.

Certes, il y avait de quoi bander, et, rageusement je supputais le régal de celui à qui Colette se prostituait ainsi à distance, quand, par-dessus son livre, son regard qu’accompagnait un sourire, dirigea mes yeux vers la fenêtre d’en face, de l’autre côté de la rue. Dissimulé derrière le rideau, un gosse de seize à dix-sept ans, lorgnette en main, s’en donnait plein les mirettes.

— Faut plus te gêner, Colette ! intervins-je alors avec humeur.

— Ah ! te voilà ! comme tu tombes bien, dit-elle sans s’émouvoir. Regarde-moi faire, ça t’amusera. Prends les jumelles et épie le petit coin d’en face.

Et avec autant d’impudeur que de bravade, elle porta sa main droite à son chat que, d’un mouvement très discret perdu dans le flou des volants, elle se mit à branler.

Au même instant, je vis le gosse s’asseoir à demi sur le bras d’un fauteuil, et un minois de fillette brune, surgissant du rideau où il se cachait, se pencha entre les jambes du petit ami pour saisir la vergette que lui tendait sa main.

— Hein ? si ce n’est pas mignon, à cet âge, soupira Colette en lorgnant à son tour. Ah ! que je me donne une bonne secousse sous le regard de ce chérubin !

— Et moi ? dis-je, car je l’avais raide comme un mulet.

— Fais-toi la queue, ou encule ma chienne ! mais laisse-moi jouir tranquille ! Mirza ! ton cul, vite !

— Merde pour ta chienne ! grommelai-je.

— Si Monsieur veut accepter mes services ? dit derrière moi une voix charmante que je crus reconnaître.

Je me retournai : c’était la jolie Arlette que la curiosité avait fait entrer à pas de loup.

— Si j’accepte, mignonne ! me récriai-je en lui envoyant tout de suite la main aux cuisses.

— Tu permets, Tantine ? dit la charmante enfant qui déjà tirait de ma culotte un priape rubicond.

En quatre secondes elle m’eut ouvert ses jupes, rabattu sa petite culotte de soie milanaise et en posture de levrette épanoui son cul sur le coin du canapé, dans l’angle de la fenêtre. Un genou entre ses jambes, je l’accolai, le vit en avant, et en trois temps, j’enfilai son bijou avec l’impétuosité d’un ânon. Je la soulevai quasi de son siège tant je la pénétrai avec vigueur. Nous allâmes si vite en besogne que nous rattrapâmes, dans la jouissance, l’avance de Colette qui avait réglé son plaisir sur celui de son chérubin. Quand elle le vit mourir sous la bouche de sa petite suceuse, elle se leva toute frémissante, s’accouda au balcon et me tendant la saillie de sa croupe, elle m’appela :

— Ta queue ! ta queue ! chéri !…

Je venais à peine de déconner Arlette, mais j’étais encore d’attaque. J’approchai ma maîtresse, et le vit à la main, je poussai par-dessous ses fesses, jusqu’au fond du vagin qui béait en son alvéole de soie rutilante. Aiguillonné par les coups de langue dont, à genoux, la jolie nièce me postillonnait l’anus, tout en me tripotant les couilles, je savourai, pour la première fois, le plaisir de baiser une femme sous l’œil des gens que je regardais passer.

Mais comme je jouissais, la garce, traversée soudain d’une idée facétieuse, d’un coup de reins se dégaina, et, recueillant dans la main ma décharge, la balança à travers le vide. Elle tomba avec toute la discrétion d’un souhait, parmi les fleurs d’un bouquet d’un vieux Monsieur bien propre, qui allait faire sa cour.

De ce jour, forte du plaisir qu’elle m’avait vu prendre avec elle à la turpitude de son exhibitionnisme, il n’est pas d’endroits où elle ne m’ait mené pour s’en varier le ragoût. La moindre de ses fantaisies, en l’espèce, c’est le taxi. La foucade lui en prend, telle une envie de pisser, à l’heure où les lumières commencent à pointiller les rues. Colette hèle soudainement un chauffeur, donne une adresse, me pousse dans la voiture, et en route. Sans le moindre souci de prudence, sans même baisser le store de devant, et au risque cent fois de nous faire conduire au poste, elle se jette sur moi et m’impose son caprice du moment.

Tantôt elle s’agenouille et me pompe le dard ; tantôt c’est une branlette réciproque ; tantôt il faut que je lui bouffe le cul, et il n’y a pas d’acrobatie à laquelle elle ne se plie pour expérimenter les postures les plus cocasses. En gamin, ou assise à reculons sur mes genoux, c’est trop simple ! Elle aime ça en levrette, ramassée sur un coin de la banquette, ou bien renversée tout au bord, les deux jambes en l’air ; ou encore à la paresseuse, une de ses cuisses repliée contre son épaule et le pied sur ma nuque. Je l’ai même baisée dans la pose d’une grenouille, ses bras au plancher, la tête en bas, les jambes en grand écart coiffant ma pine.

Si nous allons au spectacle, ce n’est que pour changer de foutoir et varier le décor de cette émotion que Colette se distille à faire le public témoin de sa jouissance. Nous prenons une loge, et là, dans la pénombre de la salle, nous sacrifions à Vénus. Vendredi dernier, à l’Opéra-Comique, elle vint en un somptueux manteau d’hermine sous lequel elle était nue à partir de la jarretière. Quand elle eut relevé la grille de notre baignoire, elle laissa glisser sa fourrure et à ma surprise m’apparut dans le simple appareil de sa beauté rousse que relevait le vermillon éclatant de ses bas cuissards, tranchés d’un ruban de velours noir et tendus par les quatre agrafes d’or d’une ceinture de pierreries.

Elle vira deux fois sur ses talons comme pour me convaincre de la réalité de son audace, puis s’asseyant, haussa un de ses pieds sur le rebord de la loge et sa jolie figue ainsi déhiscente, s’offrit à mes caresses. Je m’agenouillai. Jamais elle ne m’avait semblé plus désirable dans la douceur des demi-teintes qui la baignaient et sous l’habile maquillage dont sa camériste avait avivé, d’une touche de carmin, la pointe de ses seins et l’ourlet délicat de ses nymphes.

Je lui gamahuchai le con avec tout l’emportement d’un désir qui s’excitait de notre insolent défi aux préjugés du monde et du sentiment des risques que nous courions. Sous ma langue, Colette exaspérait son plaisir de je ne sais quel souhait de scandale.

— Sont-ils cons, hein ? protestait-elle presqu’à voix haute, son autre jambe passée en collier à mon cou, et sa toison me battant le visage aux soubresauts de son ventre. Sont-ils cons ! Pas un qui se doute que tu me bouffes le cul ! Et pourtant, hein, ça doit se voir, à travers la grille, que je suis à poil ! Eh bien, puisqu’ils ne veulent pas être de la partie, je les emmerde, et puis, tiens ! tiens ! fit-elle, soudain convulsée. Ah ! ça y est… ça y est… je jouis… oh ! va ! va !… bouffe !… bouffe-le mon con !…

Alors, je la pris dans mes bras et la couchai en travers d’un fauteuil bas, à l’arrière de la loge. Je lui relevai toutes droites ses deux jambes jointes, de manière à étrangler son conin sous le revers des cuisses, et je pointai ma queue entre les lèvres closes. Sous la résistance du passage dont cette posture émoustillante comprimait l’accès, je dus multiplier les reprises d’un véritable assaut, et dans la douceur des chairs ainsi violentées, je connus des délices égales à celles d’un pucelage.

Nous étions pour partir, quand on frappa à la porte : c’était une belle brune avec qui Colette, au début de la soirée, avait échangé des signes. Après qu’elles se furent tendrement embrassées, elle me la présenta sous le nom d’Alice, en ajoutant :

— Mon petit homme par occasion, car il n’y a pas, mon cher, plus beau clitoris dans Paris. Montre donc, chérie !…

Et, sans que celle-ci s’en offusquât, Colette lui troussait la robe, me faisait agenouiller et mettait dans ma bouche une vergette longue comme la moitié du petit doigt. En dix secondes, je la raidis aussi droite qu’un fifrelet d’enfant. À cet instant, Alice me brûlant la politesse, bouscula sa gousse sur une chaise, s’ouvrit ses cuisses et l’enfila comme un homme.

— Partagez-vous, Monsieur, mon goût pour les sandwichs ? dit-elle en me cambrant sa croupe.

Et par-dessous sa jupe, je le lui fis avec délice.

 

Mais la grande excitation de Colette, c’est de se trousser en public, insolemment, en une folle bravade qui n’a d’égale que l’ingénuité charmante qu’elle apporte à son geste. Le dilettantisme de ce vice lui fait rechercher les lieux où l’on piétine sur place dans la foule, à la queue des théâtres, sur le passage de quelque cortège ou dans toutes les circonstances de fêtes populaires.

Glissée au plus épais, d’un regard perspicace elle avise une proie qui lui paraît facile et s’en approche. Le gré de son caprice jette son dévolu tantôt sur un homme, tantôt sur une femme, quand ce n’est pas sur quelque tendron de fille ou de garçon, et là, jupes relevées par devant sur ses cuisses généralement nues, elle se livre, sous le masque d’une familiarité très liante, à la sensation des effleurements obscènes de sa motte. Le temps de pressentir, de quelques attouchements indiscrets, les dispositions du partenaire qu’elle s’est choisi, et je la vois couler sa main par-dessous une robe ou dans une braguette et, d’une mine fort indifférente, l’agiter imperceptiblement en une besogne qui ne me laisse pas de doute. Se couvrant de mon corps, Colette apporte à sa manigance une habileté qui la dissimule à ses voisins. Elle me chuchote alors à l’oreille :

— Hein ! qui le dirait que je suis en train de branler ?

Je bougonne du rôle auquel elle m’oblige, mais j’en ai le profit un instant après. Quand elle a fini sa saleté, les doigts pleins de foutre ou de mouille, elle s’éclipse discrètement, laissant à sa surprise l’heureuse victime de son entreprise érotique. Elle se dégage de la foule et m’entraînant dans le rut qui l’étreint, s’engouffre en coup de vent sous un couloir d’entrée qui lui semble propice. Elle en choisit l’endroit un peu obscur ou retiré, et s’accommodant à la circonstance, se dispose comme il convient pour me faire jouir de son corps à la six-quatre-deux.

— Vite ! vite ! bredouille-t-elle, bourre-moi !

Tantôt, adossée à la muraille et jambes écartées, je la baise par devant, d’un frottis rapide de mon gland dont l’éjaculation lui ruisselle sur le haut des cuisses. Tantôt, en cette même pose, une de ses jambes repliée sur mon bras, je la pénètre de toute la longueur de mon membre de mulet. Deux coups de cul et je l’emplis. D’autre fois, m’empoignant la queue, elle s’en astique le bouton et mon foutre s’étale en large flaque filante dans l’épaisseur de sa toison.

Si l’endroit offre plus de risques par la fréquence des allées et venues, Colette se courbe en deux comme pour rattacher sa chaussure. Je me poste à son cul, sous un discret retroussé de ses jupes. Penché sur ses reins comme si de hasard je me trouvais derrière elle, dès qu’on vient je me déjette de côté et fais mine de me précipiter à son aide. Quand on est passé, je me redresse et vlan ! je renconne. Ah ! certes, je ne perds pas de temps ; en quelques navettes vigoureuses j’ai fini mon affaire, et ma foi, je lâche mon foutre tout à trac. Il tombe où il peut !

Ah ! le délice de ces jouissances impromptues, de ces coups cavaliers, tirés quasi entre deux portes, sur le pas de la rue, avec autant d’astuce que de sans-façon, et cette belle placidité du chien qui monte sa chienne.

Colette rabat sa robe avec un geste machinal de la main à sa raie ou à sa motte, et nous déguerpissons en douce, tels deux garnements en maraude.

— Cochon ! me dit-elle après quelques pas, l’œil égrillard, en portant de nouveau sa main où colle sa chemise. Tu m’en as foutu plein le cul, que ça me poisse joliment entre les fesses !

Quand ça la gêne trop, elle s’arrête sous une autre porte, se retourne dans l’encoignure, et avec l’indifférence d’une femme qui répare sa toilette, retire son pantalon, s’en nettoie les cuisses et, roulé en boule, le laisse tomber dans le coin.

Ah ! ce qu’elle en a balancé ainsi, sous les portes cochères et dans les taxis, de ces culottes toutes fadées de sperme et de mouille, et chaudes encore de notre jouissance ! C’est une monomanie où s’exalte en elle cette luxure de s’exhiber, de se prostituer à tout venant, et comme une délectation à semer partout la trace de ses turpitudes avec cette secrète pensée que d’autres viendront s’y exciter dessus, ainsi qu’un chien sur la pisse d’une chienne.

— Va, mon vieux, des nippes comme celles-là c’est pas perdu pour tout le monde ! Ça me fait jouir de penser que dans ces dentelles où j’ai mis mon cul, d’autres se branleront en reniflant mon odeur !

 

Cette après-midi de dimanche devait me réserver une surprise encore inédite. J’avais déjeuné chez Colette en tête-à-tête avec elle et une jolie gamine de quinze ans, que lui avait procurée une maquerelle, sa pourvoyeuse habituelle de fruits verts. Elle lui en avait garanti la virginité. Le visage innocent et la timidité de la gosse ne le démentaient pas. C’était la fille d’une russe expatriée, tombée dans la misère et qui n’avait rien trouvé de mieux que de faire argent de la nubilité de son enfant. Elle l’avait soigneusement attifée des pieds à la tête pour le prix que Colette la lui avait payée.

Au dessert, elle me servit sur canapé cette ravissante petite caille. J’entends par là que Colette, de ses propres mains, assista la double défloration dont elle m’offrait le gourmand régal.

Elle prit d’abord quelques privautés avec les fesses de Nadèje (c’était le nom de la jeune pucelle). Elle la coucha en travers de ses genoux, lui retourna son petit jupon brodé, ouvrit sa culotte fendue et se délecta à sonder la jolie raie de son cul fort blanc de blonde grassouillette, et d’une rondeur joufflue qui était un délice pour la main.

La petite, pour en être à son initiation, n’en avait pas moins le mot, et se prêtait de bonne grâce aux curiosités des doigts investigateurs, dont les mille chatteries la faisaient roucouler.

— Hein, que tu aimes ? lui susurrait Colette en lui chatouillant alternativement l’anus et le petit abricot rosé que je voyais bâiller au bas des fesses, dans l’échancrure du pantalon de lingerie.

— Eh ! je ne déteste pas ! fit l’enfant toute rouge soudain.

Excitée par son jeu, Colette la déculotta jusqu’aux jarrets, puis se mit à claquer avec un emportement passionné les deux belles fesses couleur d’aurore, que lui cambrait la posture de Nadège.

Sous l’allègre vivacité de la fessée, le charmant derrière se tortillait en une mimique de la croupe et une gesticulation des jambes d’un effet bandatif dans l’indécence du retroussé. Je bandais ferme, certes, et j’avoue que les gémissements de la gamine avaient un écho voluptueux en moi.

Lorsque Colette se fut assez allumée à pétrir et rougir de la volée de ses claques cette chair juvénile, elle se renversa sur le divan où elle était assise, les jambes en équerre, tout grand écartées.

— Viens, ma fille, me faire minette, lui dit-elle.

— Comment cela ? demanda l’autre ingénument.

— Quoi ! tu ne sais pas ? Grimpe sur moi… non, pas dans ce sens : mets-toi à cheval sur mes épaules. Là, ton ventre sur ma figure, ta tête entre mes cuisses… colle ta bouche au-dessous de mes poils !… Vois-tu la petite fente du conin ? ouvre-la, mets-y la langue et lèche-moi tout l’entour et le dedans…

En même temps, Colette plaquait ses lèvres à l’or blond de la motte virginale qui se balançait sur son nez. Je m’étais déculotté, et la lance en arrêt devant ce gracieux accouplement, je me régalai un instant à regarder la mignonne s’émouvoir peu à peu aux caresses partagées de Lesbos. Sa tête dans les dentelles de son hôtesse, les bras autour de ses cuisses, la bouche à son clitoris, elle me semblait y aller d’un cœur sans répugnance, sous les lancinantes pointes de langue qui harcelaient son bijou de pucelle. Ah ! s’il se trémoussait à travers l’échancrure de la culotte son joli petit cul, sur le visage de ma maîtresse ! Ah ! quels soubresauts sous les titillations dont celle-ci lui travaillait le bouton !

— Eh bien ! me cria Colette, qu’attends-tu pour lui planter ta pine ? Tu ne vois donc pas qu’elle en veut ? Fous-la donc !… Attends, que je te l’ouvre… Dresse-toi un peu, chérie…

La fillette souleva sa croupe ; je m’agenouillai derrière elle. De ses doigts, ma garce, par-dessous les fesses qui lui chevauchaient la figure, écarta les bords de la vulve et prenant mon vit par le bout, c’est elle-même qui le pointa dans la fente de corail.

— Vas-y !

Je donne une secousse : un cri aigu. Les lèvres de la cosse se tendent sous mon effort. Le membre trop volumineux se cale à l’entrée. Un second coup de reins : un autre cri plus strident. Et la moitié du gland s’insère dans les nymphes.

— Pousse ! pousse ! m’excite Colette.

Je reviens en arrière, puis je cogne de l’avant.

— Aïe ! aïe ! clame l’enfant, cabrée sous la douleur.

— Pousse, va, ça y est presque !

Le gland, en effet, a franchi l’étroit goulot dans le forcement de la muqueuse. Je lime sur place pour lubrifier la voie, et mes mains au creux des aines, harponnant solidement la croupe, je plonge à petits coups la vigueur de ma mentule. Un délice comme jamais ! Je n’en entends même plus les gémissements de Nadèje.

— Encore un coup de cul ! dit Colette qui jubile de s’en fourrer plein la vue.

Je tire à moi les jolies fesses nubiles et ramenant ma queue sur le seuil défloré, d’un seul élan, cette fois, j’enconne entièrement. Je crus entendre craquer les tendres chairs ! Un long geignement secoua le torse de la jeune fille. Il s’éteignit sous les caresses dont Colette s’était remise à lui langueter le clitoris, et dans l’ardeur qui la rejetait elle-même entre les cuisses de son initiatrice.

Alors, droit sur mes genoux, dans l’écartement des jambes de Nadèje, mes couilles cognant le front de ma maîtresse, je donnai hardiment du croupion. Les yeux rivés à la sente vermeille toute distendue en sa frange de poils sous le coin qui la violentait, je piquai ferme. Épousant à la rompre la brûlante gaine, j’avais, dans les courtes navettes de mon engin, l’exquise sensation tour à tour d’entraîner au dehors avec lui en une espèce d’arrachement, la vulve tout entière, puis d’en refouler dans le fond les parois délicates.

— Ahan !… ahan !… ahan !…

Ah ! nom de Dieu, si je le cognais de mon ventre ce cul d’innocente en levrette et si je le labourais ce con mignon dont la langue de Colette disputait à mon doigt le clitoris ! Ah ! si je la pilonnais la virginité de ce vagin de quinze ans en son petit pantalon de nansouk où, dans la fente, s’étranglait mon pénis ! Ah ! nom de Dieu !

— Ahan !… ahan !… ahan !…

Sous mes secousses je le sentis enfin frétiller, au même moment que Colette, poussant le cri de la jouissance, écrasait dans l’étau de ses cuisses le minois de Nadèje. Alors, moi lâchant la bride à mon spasme, je fis encore deux ou trois plongées de mon vit, et déchargeai dans le conin de la belle enfant toute l’onction de mon foutre. Ramassé sur mes genoux, collé à son cul, je savourais les contractions douloureuses dont elle comprimait la tête de mon nœud.

Quand je me fus bien dégorgé, je retirai ma cheville, et de la petite vulve toute béante du rude coin qui l’avait forcée, je vis dégouliner dans la bouche de Colette tendue sous la motte, ma liqueur spermatique. Elle en étancha sa soif érotique.

Elle baigna elle-même sur le bidet les chairs endolories, donna à la fillette le remontant d’une coupe de champagne, la déshabilla ensuite toute nue et nous occupâmes un instant de repos à jouir, par la main et les yeux, des charmes de cette jeune puberté que nous éveillions aux voluptueuses délices.

Je ne sais plus toutes les saloperies auxquelles nous incita la douce passivité de Nadèje. Son innocence amusée se prêtait complaisamment aux premières sensations du plaisir. Colette la gougnotta, lui trifouilla l’anus, puis, lui enjambant la poitrine, se caressa le bouton avec la fraise de son nichon. Quant à moi, pour me remettre en forme, elle s’excita à me voir butiner de la verge toutes les fleurs charnelles de ce corps exquis. La petite me fit apprécier la finesse de sa paume pour branler, l’agilité de sa langue à picorer le gland et l’aptitude de ses lèvres à le sucer.

Allongée sur le sopha, son bras potelé ouvrit à ma queue la commissure de l’aisselle où frisait un duvet d’or clair ; puis de ses mains elle lui fit une gaine avec ses mignons tétins. Jusqu’à la fleur du nombril où je voulus piquer mon vit et déposer la goutte de ma rosée prostatique. Il se vautra encore sur le soyeux gazon de la motte et acheva de retremper sa vigueur dans la mouille odorante de la sente d’entre-cuisses.

— Te voilà dépucelée d’un côté, dit alors Colette à Nadèje. À l’autre trou à présent.

— Lequel donc ? demanda l’ingénue.

— Celui de ton joli derrière, mignonne. Viens, ma fille !

— Quoi, fit celle-ci avec surprise, ce petit trou où l’on met la canule ?

Je la rassurai.

— Va, ma gosse, lui dis-je, le vit en main, la pointe de ce morceau de chair est plus souple ! N’en as-tu pas jugé ?… Tourne-toi, que je te le boute !…

Debout, au milieu de la pièce, Nadèje en escarpins vernis et bas roses cerclés d’une jarretière bleue, mirant dans la glace la grâce de sa nudité, me présentait le profil délicat de sa croupe de fillette. J’étais assis, en arrêt, sur le bras d’un fauteuil. Colette la poussa à reculons jusqu’à moi, la plia en deux, prit sa tête bouclée entre ses cuisses, et courbée sur son échine, m’ouvrit toute large la raie du cul, où elle étala un peu de vaseline. Puis de son index, elle tira sur les bords du cerne strié qui bâilla tout juste pour y tenir le petit ongle. Mon gland en couvrait bien trois fois la surface. Je le saisis, visai l’anus et poussai avec force. Les fesses eurent une rétraction de dérobade, et le gland s’écrasa sur le seuil.

— N’allez-vous pas me faire mal ? s’inquiéta la petite fille.

— Va donc ! me souffla Colette.

Je revins à la charge entre ses deux doigts qui distendaient en ovale la muqueuse du sphincter, et je cognai d’un choc impétueux ; mais de nouveau, ma pine fléchit et piqua de nez.

— Merde ! y a pas mèche ! m’écriai-je. Ma foi, je vais l’enconner de nouveau.

— Non, non, protesta Colette, je veux que tu l’encules ! Tu ne vas tout de même pas rater le cul d’un pareil tendron !

Alors, elle glissa dans les stries ses deux index, et en usant comme d’un spéculum, elle m’en fit une sorte d’entonnoir où je coulai ma queue. Insensible aux cris de Nadèje, je poussai tant et si bien que mon gland, dans l’étranglement de son chemin, s’allongea et pénétra enfin de sa pointe l’anneau vierge. Colette retira ses doigts. Une autre saccade, accompagnée d’un gémissement plus plaintif, me logea jusqu’au collet.

Mais c’eût été défier la nature que de songer à enclouer plus avant avec un membre aussi volumineux que conique. Mes coups de reins ne m’avançaient pas d’une ligne.

— Pousse ! pousse !… s’excitait sadiquement Colette, en pressant de ses doigts sur mon vit. Quoi, tu ne vas pas décharger à la porte ! Allons, va, fous-lui ta pine jusqu’aux poils !

Mais le sphincter, tendu à se rompre, freinait à bloc, et la fillette piaffait de douleur en clamant qu’on l’écorchait.

— Tu ne veux pourtant pas que je lui fende le cul ? dis-je.

D’ailleurs, dans l’étreinte de la brûlante muqueuse qui me comprimait le collet et sous la tension de mon filet que je croyais arraché, la jouissance affleurait déjà.

— Aïe ! aïe ! assez ! assez ! geignait Nadèje en tortillant ses fesses et se débattant d’entre les cuisses de Colette qui la chevauchait. J’essayai en vain de la besogner plus profondément. Elle jeta un tel cri quand mon gland tout entier eut franchi ses entrailles, que j’eus peur de l’avoir écartelée. Alors, je me mis à limer sur place, à tout petits coups de ventre, pendant que Colette, mordillant les fesses que je sodomisais sous ses yeux, se frottait avec énergie la vulve sur la nuque de la fillette.

— Jouis ! mignonne, jouis ! lui disait-elle, à travers les exclamations de sa propre volupté.

Et d’une main passée sous les cuisses, elle lui titillait le bouton d’un branle dont l’autre fut bientôt délirante. L’extase, en effet, ne fut pas longue à nous étreindre, et dans la violence de notre agitation à jouir, Nadèje perdant l’équilibre sous le poids de Colette, nous nous effondrâmes tous les trois sur les genoux, à la seconde où partait mon effusion. Elle s’étala en larges taches sur les mollets de la gosse dans la contraction dont l’anus endolori venait d’expulser mon gland comme un bouchon.

— Ah ! si c’est cochon ! sur ses bas ! sur ses bas de soie ! exultait Colette qui y plaqua avidement sa bouche. Est-ce assez salaud, ce foutre sur l’innocence de ses jolis bas roses !

Puis, tandis que j’écrasais entre les lèvres de la mignonne, prostrée sur le tapis, la dernière perle de mon sperme, à large traînée de sa langue, Colette lui lapait passionnément la meurtrissure du cher trou du cul.

 

Quand nous eûmes déposé Nadèje à sa porte, Colette donna à son chauffeur l’ordre de nous mener à Chatou.

— Mon cher, me dit-elle, ça me démange à n’y pas tenir. Il faut que j’aille jouir !

— Encore ! mais tu en sors !

— Oui, mais jouir en plein air, sur l’herbe, au soir qui tombe, et des yeux sous mes cuisses ! Ah ! tu ne sais pas ce plaisir ! Oui, lorgnée d’en bas par les gens qui canotent, sur la berge… et se payent la vue de mon con !

— Cette fantaisie, sur les peaux de saucisson et les papiers gras, quand on est si bien dans un foutoir !

— Tu es un béotien ! répliqua Colette, tu ne connais pas les raffinements ! Je te dis que tu m’enconneras sur la berge et que je donnerai à qui voudra mon cul à regarder !

L’auto stoppa à proximité d’un coin désert, ombragé d’un bouquet de bouleaux et de chênes. Enveloppé d’une haie de buissons ainsi qu’un nid un peu mystérieux, il surplombait en pente douce, de deux mètres, le cours de la Seine.

— Bon, demandai-je à peine assis sur l’herbe, que va-t-on foutre ici ?

— Pardi, tu me foutras, après que j’aurai montré mes fesses à tous ces amateurs qui se baladent en canot.

Je haussai les épaules.

— Ils s’en fichent joliment !

— Je te dis que c’est tous des voyeurs ! Tu n’as qu’à les regarder faire, frôlant le bord à petits coups de rames. Ne vois-tu pas toutes ces expositions de blanc sur la berge, que c’est autant de filles qui étalent leur cul !

— Et puis ? dis-je. Te voilà bien avancée quand on t’a regardé le cul ?

— Puisque ça me fait jouir ! Va, c’est pas d’aujourd’hui que je viens ici ! J’y ai fait déjà de belles jouissettes, rien qu’à sentir le regard de ces salauds qui s’excitent sur mon linge ! C’est pas pour des nèfles que j’ai mis mon saint-frusquin de jupon et de culotte de dentelle !

Joignant le geste à la parole, Colette, hardiment, ramena ses talons contre ses fesses et fit bouffer ses jupes en entonnoir autour des genoux.

— Tiens, reluque-moi cet effet d’entre-jambes !

Je m’aplatis devant elle à ses pieds. Dans le tourbillon d’une large corolle de dentelle sur laquelle se détachait le galbe de ses mollets de soie mauve, ses cuisses relevées et large ouvertes étalaient, sous la fente béante du pantalon, l’infléchissement de la raie du cul, couronnée de l’ardente toison où s’abritait la sente rouge du conin.

— Hein ! fit-elle, tu penses cet effet d’en bas !

Ah ! cette odeur tiède des jupes ! Je l’avais raide. J’allongeai mon cou et posai ma bouche sur la senteur marine des lèvres déhiscentes. Colette eut un petit gloussement nerveux sous mon toucher, et sans quitter sa pose assise, se soulevant un peu sur les bras et les talons, elle porta sa motte en avant.

— Salaud ! si ça te remue, hein ?… Va, bouffe-le ce con, que tu aimes tant sa mouille !

Je l’avais à peine dardée de quelques coups de langue, qu’elle me repoussa :

— Sauve-toi ! en voilà un qui approche !

Dissimulé derrière un arbre, je vis, en effet, un jeune canotier virer vers nous, prendre le bord et flotter doucement au ras de la berge, en courtes allées et venues devant ma maîtresse. Dans l’indécence de son retroussé, elle lui donnait le change d’être occupée au loin pour ne point gêner le regard dont il fouillait ses dessous. Alors il accosta et Colette le sentant entièrement sous ses jupes, se renversa en arrière, fit bâiller son pantalon dans l’offre de tout son cul, et tranquillement se mit à gigoter de la motte.

J’avoue que j’eusse voulu être à la place du type qui, debout, et croyant profiter de l’imprudence d’une femme, s’en payait une tranche, tout juste à deux longueurs de bras de son con.

Quand il en eut pris tout son saoul, il démarra au moment où, retenus par le même spectacle, deux, trois, puis quatre canots se mettaient à croiser devant nous, à quelques pas. Colette s’était remise de séant et arc-boutée en arrière sur ses bras, les jambes toujours outrageusement ouvertes par-dessous la neige de ses dentelles, elle affrontait maintenant, avec une impudeur cynique, les regards et les lorgnettes braqués entre ses cuisses.

— Ah ! que j’aime ! que j’aime ! soupirait-elle, comme si toutes ces paires d’yeux lui eussent chatouillé le bouton et pénétré la vulve.

Si bien qu’elle se mit à mouvoir vers eux sa moniche avec la même frénésie que si elle eût coïté. Et elle me criait sous la montée de son extase :

— Ah ! les mecs, s’ils doivent bander ! Hein, crois-tu que je leur en fous plein la vue ! Ah ! les cochons, s’ils pouvaient y mettre la main ou le vit ! Tiens ! tiens ! faisait-elle dans une accentuation de son geste lubrique, en balançant ses fesses entre ses talons. Tiens ! tiens ! si je vous le secoue mon cul !… Ah ! ah ! s’ils me le tripotent le con ! Ah ! que c’est bon ! Mais pourquoi qu’ils ne se branlent pas ? Ah ! ça vient, chéri !… Ah ! ah ! ah ! mais branlez-vous, salauds ! ah ! ah ! je jouis ! je jouis !…

Son ventre donna ce coup sec où s’épanouit le spasme et elle s’affala sur le dos, les bras en croix, dans une folle convulsion de tout son corps, sous le remous des jupes remontées à la taille.

— Oh ! viens ! viens ! me criait-elle dans le délire de son rut inapaisé. Baise-moi donc !… enconne-moi ! là, devant eux !

Je la pris par les aisselles et la traînai dans le fond de notre petit nid, que le couchant baignait déjà d’une ombre bleue. Accotant Colette contre le tronc d’un arbre, je lui relevai sur mon bras la cuisse droite et couché de flanc, je plantai d’un coup ma pine dans son conin ruisselant. Elle jeta un râle de bonheur.

— Oui, plante, cogne, chéri !… Ramone-moi jusqu’au fond !… Ah ! ils m’ont mis le feu au cul ! Va, ta queue est douce ! Enfonce, chéri ! Mets-la toute ta queue ! Et puis ton pouce dans le petit trou ! ahah ! ahah ! pique ! pique ! ahah ! ahah !…

Elle me happait, me rejetait, tirait sur mon nœud en un branle effréné de sa moniche incandescente. Trois fois sa jouissance mourut pour renaître sous mes coups de cul. Alors, dans l’impatience de ma lenteur à parfaire son plaisir, d’une virevolte acrobatique elle eut sa bouche à mon vit et son conin sur la mienne. Deux fois encore elle jouit sous ma langue, et quand enfin elle sentit entre ses lèvres ma queue battre la chamade, d’une autre virevolte elle m’enfourcha et mon pal à la main, s’en pénétra de tout le poids de ses fesses.

Je lui en flanquai plein les cuisses, car à la minute où je jouissais, un bruit de branches la redressa comme un ressort, et mon foutre lui partit dans la culotte. Nous nous levâmes et d’un bond, avant qu’ils n’aient eu le temps de se décoller, nous surprîmes deux gosses qui, tout en faisant les voyeurs à travers le feuillage, goûtaient les joies de la pédication.

— Ah ! les petits voyous ! s’écria Colette, ils tombent bien !

Je les avais saisis et amenés dans notre coin. C’étaient des garnements de quinze à seize ans, tout dépenaillés, mais d’un visage aussi déluré que charmant. Ce fruit vert réveilla l’appétit gourmand de ma jolie garce.

— Petits vauriens, leur dit-elle, ah ! vous jouez à vous enculer ? Eh bien ! montrez-nous comme vous faites ça !

Le soir tombait et nous enveloppait de sa brume. Elle les fit mettre à genoux et leur commanda de répéter l’amusette libertine que nous avions interrompue. Stimulés par la bonne récompense qu’elle leur promit, ils y allèrent avec tout l’entrain et le naturel d’un vice non moins exercé que précoce. Et ce nous fut un croustillant régal que la scène d’amour socratique qu’ils nous jouèrent, avec une sensualité partagée et précise, dans la solitude silencieuse de ce crépuscule printanier. Notre présence, loin de les gêner, les piquait, au contraire, d’émulation.

— Ouste ! ton cul, André, fit le plus grand en rabattant à son cadet la culotte.

Celui-ci, commodément accoudé sur l’herbe, creusa son torse maigrelet et fit saillir sa mince croupe. Tirant son vit de la braguette, l’autre après s’être craché sur le gland, le lui poussa d’une main dans le milieu des fesses, et s’agrippant aux hanches du gosse, le buste en arrière, le ventre en avant, il donna des reins et encula.

— Jusqu’à la garde !… jusqu’aux poils ! dit Colette qui regardait par-dessus l’échine d’André devant qui elle s’était assise.

En quelques coups de piston, le grand se pâma sur le cul que sa tapette lui manœuvrait gentiment, tout en gamahuchant Colette qui lui avait enfermé la tête dans ses cuisses. Nous leur accordâmes un répit durant lequel, accroupie sur la frimousse du petit mâle, ma maîtresse lui donna son cul à lécher. En vis-à-vis, André, pour me faire quiller, agenouillé entre mes jambes, m’accordait les faveurs d’une habile succion.

Après cet intermède, pour nous remettre en bon point, Colette accoupla les deux gamins en posture de tribades, dans un tête à cul où, leurs bras enroulés à leurs cuisses, ils se livrèrent, d’une langue habile, au délice réciproque de la feuille de rose. En même temps, à croupetons, elle les branlait l’un et l’autre.

Sitôt qu’elle les jugea en état, elle ordonna le dernier tableau. Elle se disposa en levrette, appuyée sur les cuisses d’André assis sur un tronc, et jupes troussées aux reins, cambra son cul au cadet.

— Viens, mon gosse, lui dit-elle, pine-moi le con, et fais-moi ça comme il faut !

Je n’en suis plus, à présent, à m’offusquer de si peu ! Collé aux fesses de ma maîtresse, dans l’enveloppement de ses linges de dentelle, il lui insinua, par la fente cochonne de sa culotte, sa queue encore chétive. Il n’eut que la peine de pousser. À mon tour, je l’accostai par derrière et lui piquai mon braquemart à l’anus. Il beugla ; mais foin des scrupules que j’avais eus avec Nadèje ! Je crevai la porte étroite d’un coup de bélier et ma pine conique, pénétrant en coin d’écartèlement, fit sauvagement irruption jusqu’au fond en trois ou quatre assauts.

— Y es-tu ? demanda Colette impatiente. Es-tu bien chevillé ?

— Ah ! mince ! dit le gosse, je tiens quelque chose dans le troufigne !

— Alors, dépêche ! Fais marcher ta bitte et baise-moi bien !

Abaissant sa tête sur le ventre d’André, elle lui prit son chibre entre les doigts et l’emboucha de tout son cœur, tandis que mon succube, tout raidi par la barre que je lui avais plantée, coïtait à petits coups. Je le sodomisai avec vigueur, en des refoulements d’entrailles où je l’écrasais contre la croupe de Colette. Ah ! ce que la garce jubilait, une pine dans le con, une pine dans la bouche ! Mais l’enculé eut si rapidement rendu l’âme qu’il lâcha sa fouteuse en pleine jouissance et déconna sous les chocs impétueux de mon boutoir.

Dans l’exaspération de son extase manquée, Colette se dresse, enjambe à reculons les cuisses d’André, s’enconne avec son vit et chevauche d’une folle rage, le visage couché sous les lèvres du gamin qui la ceinture de ses bras. Sans la décheviller, je pousse ma tapette entre leurs jambes, sous les jupes ; Colette plie les jarrets sur ses épaules, lui prend la tête, la loge entre ses cuisses.

— Suce-moi le bouton, vaurien ! lui dit-elle, les yeux chavirés, déjà toute haletante de plaisir.

Et tandis qu’il se démenait du cul sous la perforation de ma vrille, jouant de la langue où son camarade avait sa queue, moi très lent dans mon labour des terres de Sodome, j’y jetai enfin ma chaude semence à l’instant où Colette faisait monter dans l’ombre bleutée des arbres l’agonie hululante de sa double extase.

Je payai largement notre stupre, et clopin-clopant, les deux gosses disparurent à travers les fourrés.

Dans l’auto qui nous ramenait, indolemment assise sur un coussin à mes pieds, sa jolie tête pâle et défaite renversée contre ma cuisse, Colette roulait dans sa bouche mon vit fourbu, avec la nonchalance d’une odalisque fumant le narghileh.



VII


Oui, mon cher, me contait Colette, une heure, une heure de suite qu’on a joué avec sa queue, qu’on s’est fait enfiler et puis qu’on l’a branlé jusqu’à ce qu’il cane ! Je t’avais dit que je voulais voir jouir un type tant qu’à plus soif ; c’est Sergine qui a proposé la partie. Nous étions allées passer la journée à sa villa de Saint-Cloud, et au sortir de table nous nous amusions à faire un peu de fricarelle sous une tonnelle, quand survint son palefrenier qui est aussi costaud que simple d’esprit.

« Si ça ne te dégoûte pas, ma choute, me dit Sergine toute échauffée par notre amusette, nous pourrions nous en payer une tranche avec lui. » — « Eh ! ma foi, s’il bande bien ! »

Elle l’appelle et sans plus de façon : « Jacques, mon gros, veux-tu gagner deux ou trois beaux billets ? » Il ouvre ses grands yeux niais : « Oh ! j’ veux ben ! » — « Ça ne te coûtera que de nous laisser jouer avec ta queue à notre fantaisie. »

Aussitôt conclu, il se déculotte et nous sort une quille de bonne mine que je me mets à lui secouer.

« Oh ! cette idée ! dit soudain Sergine ; si nous faisions d’abord une partie d’anneaux, comme à la foire, tu sais aux baraques à champagne ?… Sa pine est un joli pal, ce sera rigolo ! »

Pour ajouter un peu de sadisme à ce caprice, nous liâmes les poignets du gars, puis allongé sur le dos, nous lui enroulâmes le bas de son membre d’un ruban qui, fixé à sa cuisse, le tenait droit comme un piquet. Il était de longueur à suppléer à merveille le goulot d’une bouteille.

« Et quel sera l’enjeu ? » demandai-je fort amusée. — « Nous allons jouer aux points, en trois parties, dit Sergine, à qui baisera la première. »

Munies de douze anneaux de cuivre doré qui servent à attacher les rideaux, nous nous mîmes à quelques pas du but. Jamais je n’ai ri de si bon cœur ! me disait cruellement Colette. Étendue sur le divan, toute à poil, une main dans son manchon pour y réveiller les sensations de la veille, elle jetait en l’air des petits ronds de fumée bleue.

— C’est moi qui commençai, mais je n’en mis pas un. Seulement lancés avec force et de cette distance, tu penses si le gland congestionné en vit de dures sous le choc de ces anneaux un peu coupants. Non, ces grimaces, il fallait voir ça ! Sergine, plus habile, couronna une fois le priape. Nous fîmes partie nulle pour la revanche, mais je perdis encore la belle. À ce petit jeu de massacre qui tondait à tout coup la tête du nœud ou cognait les couilles, Jacques commençait à gueuler de jolie manière, avec des jurons et des merde, qu’il en bavait, cherchant en vain à se délier et gigotant du ventre et des cuisses pour dérober son vit. J’y plaçai pourtant un anneau, mais Sergine l’emporta avec deux points. « Eh bien ! après toi », lui dis-je.

Alors, jupes en l’air, elle s’est approchée de Jacques dont la verge, toute cramoisie, tirait furieusement sur sa bride. Sans prendre le temps de la détacher, elle s’est accroupie a retro, et d’une pression de ses fesses, s’est enfilé le morceau tout entier. Moi, enjambant la trompette du gars, je lui ai donné mon con à lécher.

Quand Sergine a eu joui, j’ai pris sa place, elle la mienne ; et, à l’aide de mes doigts, je me suis enconnée. En quelques coups de reins, je l’ai remis en forme et en ai fait mon affaire. Il m’a foutu une de ces décharges !…

Une fois délié, tout à l’idée du gain qu’il se préparait par sa complaisance, il s’est laissé fesser à tour de bras. Ah ! mon cher, cet effet ! Sous la chaleur des claques, il lui est poussé une de ces pines et d’un raide ! Alors, Sergine l’a branlé une première fois. Non ! cette friction ! Il lui en a fallu de l’huile de coude ! Dix minutes, mon vieux, oui, je n’exagère pas, qu’elle l’a masturbé pour qu’il lâche son foutre ! « Vieil avare, va ! que je lui disais. Pour ce que ça te coûte ! Allons, à moi, à présent ! Que je voie ce qui te reste dans le fond des burnes ! »

Il se récria : « Merde ! c’est que j’en peux pus ! Ça me tortille aux tripes comme que j’aurais… » — « Allons, profite, couillon et bande ; fais pas le grigou ! Pour du foutre !… Et puis, tiens, tu auras cent francs de plus si tu en craches encore plein la main ! » — « Eh ! bon Jésus, fit-il, c’est y donc pour le revendre ! »

Mais j’avais déjà empoigné son vit tout mollasse et je te le frottais, je ne te dis que ça ! Je pensais à la branleuse du Jardin des Supplices, tu sais ? J’aurais voulu qu’il pissât ses deux testicules dans un foutre de sang. Ah ! si je le secouais le prunier ! Le gars se tordait de douleur à mesure que son vit raidissait et se gonflait sous mon polissage. Je ne voyais plus mes doigts, tant je branlais bon train. « Plus vite ! plus vite ! » m’excitait Sergine. L’autre hurlait comme un chien qui ne peut décoller ! Et je branlais toujours, à une allure que j’en avais la paume en feu !

Enfin sa bouche grimaça plus violemment, son ventre se creusa, puis bondit et du gland lie de vin jaillit, sans force, un jet parcimonieux de sperme inconsistant. « Tu vois bien que tu peux décharger encore, donne ! » dit Sergine. M’arrachant de ma main fatiguée la mentule toute juteuse, sans une seconde de répit, elle se remit à branler au même train d’enfer. « Allons, que je te fiche le coup de grâce ! Ça te fera cent balles de plus ! »

« Merde ! merde ! hurlait-il. Quoi, jusqu’à demain ? J’en ai pus dans les roustons ! Et pis, si tu crois qu’elle est chromée ! » Mais Sergine, déjà lui chevauchait les cuisses. Elle saisit à deux doigts la queue défaillante et s’en fit jouir le bouton deux ou trois fois d’une branlade qu’enrageait encore l’ongle que je lui avais fourré dans le derrière.

L’autre sacrait, gueulait, mais bon diable, s’en laissait faire pour un billet de plus. « Engoule-le dans ta bouche ! cria-t-il à la fin, si tu veux qu’il jute encore un coup ! »

Aussitôt, sans répugnance, Sergine se coulant entre les cuisses de mon Jacques a enfourné sa pine, et l’a pompée, pompée, puis moi après elle, et puis elle encore après moi. Tant et si bien, mon chou, qu’on l’a fait rebander de force et que dans un râle de bête, sous nos deux langues à la fois qui lui lardaient le nœud de toutes les manières, il nous a lancé à la figure une dernière tournée de foutre. Oh ! il n’y en avait pas un ballon ; un foutre clair, de la bibine, quoi ! Il était crevé. On lui a compté cinq billets et il s’est trotté, tu penses ! Il en avait les guiboles en cerceau, et les mains aux couillons ! Tu parles si on s’est amusé, et qu’encore après, on se l’est fait mettre, une fois chacune, dans le fenil, par le gosse de la fermière, quinze ans, mais un vit d’une trempe ! et une langue salope dont il nous a travaillé le cul, l’une après l’autre, pour finir… Et maintenant, monte-moi ! ajouta Colette.

Elle se tourna sur le dos et me fit chavirer dans l’étreinte de ses cuisses. Sa motte se dressa vers mon gland, en une offre exaspérée de sa vulve en feu.

— Plante-le !… ah ! ah ! pousse encore, que je sente tes poils dans mes poils !… Là ! ah ! que tu le mets bien ! que tu bandes, mon chéri… Va, va, baise bien ! Pourfends-le ce con jouisseur qui t’a cocufié ! Ah ! quel délice, mon aimé ! Il n’y a que toi qu’elle aime ta putain ! Oh ! donne, donne encore ! Réponds bien à mes coups de cul, tiens ! tiens ! si c’est bon, hein ? Va, va, jouis bien chéri ! Ah ! ah ! j’y suis ! ça y est ! décharge ! décharge ! que je jouis ! ah ! ah ! tiens ! tiens !…

Je la baisai dans la rage silencieuse d’un plaisir qu’elle m’avivait de l’acidité de ses hontes lubriques dont elle exaspérait sous ma queue sa propre jouissance. Je lui en mis plein la matrice.

 

Quand, devant sa psyché, elle eut achevé son maquillage, que sa femme de chambre lui eut rosé d’une touche de fard le bout des seins, mis un réveillon de rouge à ses nymphes, un rond de khol à son anus comme à ses yeux, poudré les fesses, brossé une dernière fois et vaporisé de fougère le bichon, Colette se coiffa d’un toquet de velours bleu, puis se ganta.

— Voilà, je suis prête, me dit-elle. Ma cape, Fanny !

J’ouvris de grands yeux, car, avec un collier de trois rangs de perles, elle avait tout bonnement pour costume des bas de soie bleu tendre, agrafés à un porte-jarretelles et des Louis XV de satin assorti. Elle vit ma mine.

— Ballot ! t’effraie pas, va ! Bien sûr que je mets un manteau ; les gens sont si cons !

— Quoi ! tu sors en peau, à présent ? me récriai-je.

— En peau ? tu appelles ça en peau ? fit-elle en s’enroulant étroitement dans l’ampleur d’une cape vénitienne de taffetas bleu de roi, à grand revers et bordure de chinchilla qui la couvrait jusqu’à mi-jambes. En peau ? Et puis que je serais en peau ?

— Oui, mais ça se voit que tu es à poil là-dessous, ma fille ! Ton cul, tes cuisses se dessinent comme s’il n’y avait rien !

— C’est ça qui me gêne ! railla-t-elle, toute au coup d’œil dont elle s’examinait dans la glace. Je te l’ai dit cent fois, j’em… la moitié du monde et…

— Et tu pisses sur l’autre !

— Juste ! D’abord, moi, j’aime d’être à poil dans la rue, de sentir l’air frais qui me court entre les cuisses et dans la raie, et cette chatouille de la soie sur la peau… Et c’est si commode, tiens !

Pinçant du bout de ses doigts gantés les bords de la cape, elle en déploya l’envers comme deux grandes ailes de satin noir où se découpait, l’éclatante blancheur marmoréenne de son corps juvénile, avec sa buée d’or incandescent qui s’effilochait au sommet des cuisses jointes.

— Commode, dis-tu ?

— Pour la petite secousse pardi, pour l’exhibe furtive, quoi !… Et pour pisser donc !… Allons, Fanny, un coup de langue au minet, pour me mettre au ton !

Elle posa un pied sur un fauteuil et la jolie camériste, docilement agenouillée sous l’alcôve de la cape, lui secoua de quelques frissons la motte. Puis Colette pirouettant, présenta gaminement à la bouche complaisante l’adorable raie de ses fesses, et agréablement chatouillée, s’enferma dans sa mante, et nous sortîmes.

Sa Rolls nous déposa au Fouquet’s où elle la congédia. Là, dans ce charmant boudoir de Lesbos, elle s’attabla avec une de ses tendres amies, Lucine, une brune piquante, un peu mâle de traits, dont elle faisait quelquefois son homme et qu’elle m’avait donnée un jour à baiser, justement pendant que celle-ci lui ramonait le cul avec son godemiché. Elles se rendaient des points dans la pratique du vice.

Nous occupions une table d’encoignure, enveloppée d’une discrète pénombre. Elles se rapprochèrent cuisse contre cuisse sur la banquette, et une cigarette au bec, accoudées d’un bras, le menton dans la main, le regard perdu en une délectation morose sur les groupes de femmes épars dans la salle, elles prirent de concert, ainsi qu’à leur habitude, le scandaleux plaisir de polissonner d’un doigt à l’abri du napperon.

J’en pris tout mon saoul avec Lucine placée à mon côté. Plus protégée des regards que Colette, elle avait ouvert sa jupe trotteuse qui boutonnait à gauche et je voyais, dans l’entre-bâillement de son maillot de soie rose, sa main infléchie sous une noire crépelure, agiter mollement le reflet de ses lourdes bagues.

Elles prolongèrent ainsi le silence de leur rêverie, au gré d’une jouissance qu’elles se distillèrent avec la plus douce nonchalance et dont elles suspendaient le délice dans l’alternance des petites bouffées de fumée odorante et des gorgées d’un cocktail bien corsé. À l’instant savoureux, Lucine et Colette se sourirent d’un regard un peu trouble et les deux mains officieuses sorties de leur cachette enrobée posèrent réciproquement sur les lèvres l’une de l’autre la moite senteur de la pâmoison.

— Tiens, ma bique !

— Tiens, ma crotte !

Puis, elles échangèrent, en riant, quelques mots à l’oreille et tout à coup levèrent le camp.

Un moment après, nous descendions tous les trois l’avenue Friedland quand, passant devant un bel immeuble, Colette nous poussa sous la voûte et s’engagea d’un pas tranquille dans la cage d’un luxueux escalier.

— Non, ici ? Tu rigoles ! lit Lucine d’une mine effarée, tout en montant derrière son amie.

Je me doutais bien qu’il s’agissait de quelque nouvelle saloperie. À mi-chemin du troisième étage, Colette s’arrêta et le dos au mur, ouvrant tout grand sa mante, offrit sa ravissante nudité aux caresses de Lucine.

— Tiens, ma loute, agenouille-toi sur la marche et fais-moi minette !

— T’as pas un grain ? entre deux paliers ! s’esclaffa la jeune femme.

— Justement ! j’aime la saveur du risque. Allez, va, gougnotte-moi !

À genoux, Lucine plaqua sa jolie frimousse à la moniche rutilante, entre les deux belles cuisses gainées d’azur tendre dont l’une se posa sur son épaule, et ses mains aux fesses, elle se mit à clitoriser Colette du bout de sa langue. Debout, je regardais ce croustillant tableau dont l’audace me semblait dépasser toutes les fantaisies auxquelles j’étais habitué.

Mais je tremblais de quelque apparition soudaine sur le seuil de la porte où nous donnions ce spectacle. Je pris tout de même mon rôle. Accroupi une marche plus bas, je soulevai la jupe de la charmante lesbienne et ma main plongée dans la fente de son maillot, lui glissa en fourchette le médius au conin et le pouce à l’anus. Je la coïtai ainsi d’un double branle où je lui pinçais entre mes deux doigts la cloison du vagin si fort qu’elle en râlait sur la vulve de Colette dont je voyais, au-dessus de moi, le ventre frémir et les hanches se tortiller de jouissance.

Je n’y pus tenir davantage. Enhardi par je ne sais quelle griserie du scandale dont ma maîtresse m’avait fait le piment de nos plaisirs, encouragé aussi par le lourd silence où semblait assoupie cette aristocratique demeure, je tirai ma queue et accostai cavalièrement le cul de Lucine. Elle se cambra pour recevoir ma saillie. Déjà mon gland, par-dessous les fesses, se faufilait dans l’humide sillon de Vénus, quand Colette me souffla :

— Non, non, à moi ta pine !

Se déliant de l’étreinte de l’amie, elle monta jusqu’au palier, s’accouda à la rampe, sa cape retournée sur les reins, et superbe d’insolence, face à la porte de l’appartement, cuisses et cul nus, se mit en posture de levrette.

— Eh bien ! qu’attends-tu ? dit-elle à mi-voix en me voyant figé sur place.

J’avoue que je fus sur le point de caner.

— Si tu ne viens pas, je fais un esclandre ! menaça-t-elle de là-haut dans l’exaspération de sa nymphomanie.

Je la savais capable de tout, et je vis un moindre risque à lui céder. D’ailleurs, je bandais terriblement. En deux secondes je fus auprès d’elle. Je la pris par les flancs et fis pointer ma verge. Colette s’en saisit d’une main par-dessous ses cuisses et s’en ouvrit le bijou. Je poussai dur et mouillée comme elle était, d’un coup je l’enfilai.

À nos côtés, Lucine, spectatrice silencieuse et prudente nous couvrait de son corps. Mes jambes imbriquées à celles de Colette, mon ventre épousant étroitement son cul, je la besognai avec la hâte d’un chien, sans prendre le temps de savourer. Un pressentiment me disait de faire vite. Je mis l’avance à l’allumage ; ah ! bougre, si j’en donnais ! Il me semblait que la vastitude de l’escalier me renvoyait l’écho de mes assauts contre sa croupe infléchie !

— Ah ! qu’il y va de bon cœur ! soupirait-elle. Tu as donc le feu au cul ! Oh ! que tu fais bien ça ! Oh ! ces secousses !…

Lucine, par devant, lui grattait le bouton ; son autre main se jouait sous mes couilles. Il ne me fallut pas plus de dix coups de queue pour jouir. Et dans mon ardeur à lui éjaculer mon foutre au plus profond du conin, je la soulevai par les cuisses au moment où mes canaux rompaient leurs écluses.

Colette se pâmait encore sous les derniers spasmes de mon vit dégorgeant quand la porte s’ouvrit derrière nous. Aussi vite que l’éclair, j’avais déconné, rentré ma queue, rabattu la cape, tandis que Lucine, penchée par-dessus la rampe, s’appliquait à donner le change que nous attendions quelqu’un. Et nous vîmes passer et descendre une jolie fille de seize à dix-sept ans qui tenait un fox en laisse. La rougeur subite dont se marbra son beau visage de blonde, le regard à la fois gêné et plein de curiosité dont elle nous fixa, attestaient qu’elle en avait assez vu pour être édifiée sur les raisons de notre posture. À mi-étage, elle leva les yeux vers nous, comme sous la force invincible d’un attrait. Colette s’était redressée, et laissant plomber les deux pans de sa cape large ouverte, elle étalait avec affectation, à la jeune fille, le scandale de sa complète nudité, de ses jarretières à sa gorge.

Comme la charmante demoiselle s’arrêtait, bouche bée, figée dans le trouble de cette incroyable provocation, ma maîtresse porta la main à sa toison et l’autre poing sur la hanche, troussant crânement un côté de sa mante, avec l’audace d’une rare impudeur, elle se mit à se branler, d’un geste très Régence. Aussi excitée par ce libertinage que stupéfaite de cette publicité, la belle enfant semblait clouée sur place.

— Eh bien ! mignonne, lui jeta Colette d’une voix étouffée, cela ne vous donne-t-il pas l’envie d’en faire autant ?

En même temps, elle tirait mon vit de la culotte et, sans plus de façon, de la main qui drapait sa cape, elle se mit à me masturber.

Alors, à notre stupeur, nous vîmes la fille nous faire face, trousser sa robe par devant, en nous souriant de la plus gracieuse manière, entre-bâiller décemment son pantalon de batiste, et sur un ordre bref, son fox se dresser et lui planter son museau sous la motte.

Adossée à la muraille, les pattes du chien dans ses mains, son bleu regard sur nous, elle semblait accorder son plaisir au rythme de la triple branlade dont Colette et Lucine lui donnaient le régal. En quelques lapements de langue elle parut chanceler, fléchit sur ses genoux et nous perçûmes les halètements de sa jouissance, juste comme, à travers les volutes de fer forgé, les flocons de mon sperme s’épanchaient dans le vide.

Ses jupes retombèrent ; elle nous salua d’un air correct, et disparut dans la marge de l’escalier.

— Trottons-nous ! dit Lucine, inquiète du placard de foutre dont j’avais décoré la première marche.

Nous descendîmes pourtant fort tranquillement.

— Tiens donc, me dit tout à coup Colette, comme nous arrivions au premier, que je te montre si je pisse droit !

Ramassant d’un bras sa cape derrière le dos, en un insolent défi de ses seins et de son ventre, une main au conin, elle s’immobilisa dans une attitude sans équivoque.

— Chiche ! fit Lucine.

— Pourquoi que c’est faire les tapis ? goguenarda Colette. Si c’est pas pour pisser dessus, qu’ils les enlèvent ! Et tu vas voir comment je les arrose !…

Alors, de ses deux doigts en fourche elle pinça la commissure de son vagin, la tira dans le haut, écarta un peu ses jambes, fit bomber sa motte et un jet mince et dru décrivit en l’air sa trajectoire d’or clair.

Aussitôt, avec une effronterie canaille dont brillait son beau regard pers sous le chatoyant reflet de sa toque de velours bleu, tranquillement d’un pas léger et gracieux, elle se remit à descendre, tout en zig-zaguant, d’une marche à l’autre, la pluie sereine de son urine.

— C’est du joli ! dis-je à la vue de ce ruissellement qui avait zébré de noir le rouge éclatant du tapis.

— T’en fais donc pas, répliqua Colette, puisqu’il y a un chien dans la maison !

Et avec un imperturbable aplomb, ouvrant la porte de la loge :

— Madame, savez-vous qu’un vilain roquet a pissé tout le long de votre premier étage ?… que ç’en est à se trousser pour passer !

La concierge dressa les bras au ciel : « Eh ! là ! mon Dieu ! où allons-nous ? », se confondit en excuses, alors qu’avec un air de dignité blessée, Colette lui tournait les talons. Puis, polissonnement soulevant jusqu’aux reins l’arrière de sa cape, elle salua la vieille d’une grimace de son cul. Et en une gambade gamine, troussée jusqu’à mi-cuisses à l’ébahissement des passants, elle s’engouffra dans le taxi que je venais d’arrêter.

FIN
  1. Note de wikisource : mot rare, petites lèvres, ou nymphes particulièrement allongées, cf. Brantôme, œuvres complètes tome VII, p. 240, § 4, l. 9 Google.