Chronique du 27 septembre 1873

20 septembre 1873

27 septembre 1873

4 octobre 1873

CHRONIQUE

Nuées de criquets aux États-Unis. — L’Algérie a été, cette année, en proie à une invasion des cohortes ailées (voy. Les Criquets dévastateurs) ; certaines régions des États-Unis ont été, le mois dernier, véritablement ravagées par les criquets. Ces insectes se sont précipités par masses innombrables vers le sud, en passant au-dessus d’Omaha (Nebraska). Ils formaient, dans le ciel, des taches semblables à de gros nuages orageux, et se sont jetés dans les campagnes avoisinant Omaha, où ils ont ravagé toutes les cultures de maïs.

Le tremblement de terre de Valparaiso. — Voici les renseignements importants que fournit, à l’occasion du cataclysme du 7 juillet, le journal Valparaiso and west coast Mail :

La véritable direction de la secousse ne peut être déterminée exactement, mais il est certain que Valparaiso se trouvait très-rapprochée de son foyer d’intensité. Le mouvement du sol dura pendant l’intervalle de 75 secondes. Il était deux heures du matin ! Le tremblement avait été précédé d’un mugissement souterrain, qui fut comme un avertissement pour les personnes éveillées à cette heure matinale. Le calme momentané qui suivit le premier choc fut employé par les uns à achever de s’habiller, par les autres à se mettre à la recherche de leurs amis ; d’autres encore allèrent s’assurer de l’étendue du désastre. Bientôt des feux furent allumés en plein air. Dans la cité, personne n’eût songé à consacrer au repos ces dernières heures, dans l’éventualité d’une nouvelle secousse ; des familles entières étaient préparées au départ, tandis que les plus hardis restaient dans les rues et sur les places publiques. On n’eut rien à signaler de particulier jusqu’à 10 heures 55 minutes, moment où une nouvelle et forte commotion chassa tout le monde dans les rues. Pendant l’après-midi, on vit des gens se diriger vers les cerros ou collines environnantes, emportant leurs literies ; avant le coucher du soleil, la campagne était envahie par des citadins de toutes conditions. Depuis la première secousse au matin du 7, jusqu’à 6 h. 22 m. du 8, où une nouvelle commotion eut lieu, on ressentit vingt petits chocs se produisant dans les couches les plus basses du sol. Toutes les voies ferrées ont été endommagées sérieusement et englouties sous les blocs de terre, que le tremblement soulevait à Paso Hondo, à San Pedro et à San Roman. Heureusement, aucun des navires en rade devant Valparaiso n’a eu à souffrir, malgré le terrible effet que produisait le tremblement de terre sur l’Océan. L’eau entrait à perte de vue en ébullition, et cela durait ainsi plusieurs minutes après chaque commotion. Les villes et les villages des environs ont eu leur part dans le sinistre.

Santiago a été aussi très-vivement atteint, comme nous l’avons dit précédemment. Beaucoup d’habitants croient que le tremblement de terre est la conséquence de quelque éruption volcanique des Cordillières, comme cela a eu lieu en 1822 et en 1824.