Chronique de la quinzaine - 14 septembre 1843

Chronique no 274
14 septembre 1843
CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


Séparateur



14 septembre 1843.


L’Angleterre et la France conserveront un long et heureux souvenir de la royale entrevue dont elles ont été, pour ainsi dire, témoins. Les deux pays se sont hautement associés aux deux royautés qui les représentent, et le sentiment national a répondu sur l’une et l’autre rive de la Manche aux sentimens qu’au milieu des splendeurs d’Eu se témoignaient réciproquement et avec effusion la royauté de 1688 et la royauté de juillet.

Certes, il n’y avait rien là de longuement et laborieusement préparé, rien dont la diplomatie ait le droit de s’enorgueillir, comme si c’était sa conception et son œuvre. L’évènement est d’autant plus significatif et important, qu’il a été spontané et naturel. La reine Victoria, en demandant l’hospitalité avec une noble franchise, et Louis-Philippe en allant au-devant de la jeune reine avec une affection empressée et presque paternelle, ont proclamé à la face de l’Europe qu’il n’y avait aucun nuage entre les deux pays, et que la politique n’opposait aucun obstacle sérieux aux relations de bon voisinage et d’amitié entre les deux souverains. C’est là ce qui importe aux amis de la liberté et de la paix du monde. L’entrevue d’Eu a été sans doute un fait complètement en dehors de la politique proprement dite ; mais ce fait n’est pas moins pour nous un heureux symptôme : il nous fait espérer que les deux grands gouvernemens constitutionnels rentreront dans les voies d’où, dans leur intérêt bien entendu, ils n’auraient jamais dû sortir, et qu’ils peuvent de nouveau s’entendre pour arriver à une solution pacifique et digne des grandes questions qui sont encore pendantes en Europe.

L’Espagne est toujours agitée par quelques poignées de factieux. Tous les amis du désordre empruntent le drapeau des ayacuchos, et à leur tour les débris de ce parti cherchent à profiter de tous les auxiliaires que l’émeute, quelque nom qu’elle prenne, trouve toujours dans un pays que l’anarchie et les discordes civiles déchirent depuis trente ans. Espartero a méconnu toute grandeur morale dans le malheur comme dans la prospérité. Arrivé sur la terre de l’exil, il ne lui restait qu’une noble résolution à prendre, qu’un bel acte à faire : c’était d’abdiquer toute prétention à la régence, et de conjurer ses amis, ses partisans, de ne point prolonger pour lui une lutte intestine, et de se soumettre au gouvernement de la reine. Il a préféré les pompes d’une réception officielle, les complimens de la commune de Londres, sans comprendre que, s’il appartenait aux Anglais d’offrir ce noble accueil à l’homme qui avait été leur ami, il lui appartenait à lui, Espagnol, d’éviter des honneurs et des manifestations qui pouvaient tourner la tête à ses partisans et prolonger des luttes sanglantes dans son pays. Qu’espérait-il ? Que le gouvernement anglais prendrait au sérieux la déconvenue du régent, et qu’il ferait blanc de son épée pour le replacer sur les marches du trône d’Isabelle ? Si cette chimère a pu un instant éblouir son esprit, elle a dû bien vite se dissiper. En vérité, le gouvernement anglais a autre chose à faire que d’épouser cette sotte querelle. Libre au common-council de donner des banquets et de porter des toasts. Toujours est-il que M. Aston (il paraît que le ministère anglais admet la doctrine de l’expiation) a été chargé de déclarer à Madrid que l’Angleterre reconnaissait le gouvernement établi, c’est-à-dire la déchéance d’Espartero. Nous avions eu raison de dire que dans quelques semaines l’ex-régent serait à Londres un homme oublié comme bien d’autres. C’est la force des choses.

Les troubles de l’Espagne, quelque déplorables qu’ils puissent être, ne paraissent pas pouvoir compromettre le triomphe du parti modéré. C’est une minorité peu importante qui résiste au vœu presque unanime du pays. En attendant, chaque jour qui s’écoule est un jour gagné pour la cause constitutionnelle, c’est un jour perdu pour les hommes de troubles et de désordre, car le moment décisif approche ; nous voulons dire la réunion des cortès. L’avenir de l’Espagne est au fond de l’urne électorale. S’il n’en sort de nouvelles tempêtes, les orages partiels qui troublent dans ce moment la paix publique s’apaiseront tout naturellement, par la seule force morale, sans que l’Espagne ait encore à gémir de luttes sanglantes et toujours pénibles, alors même que la victoire reste à la cause de la constitution et de l’ordre. Il ne manque au ministère Lopez ni les lumières, ni les bonnes pensées, ni le désir de se signaler par de grandes et utiles entreprises. L’administration, la législation, l’industrie, l’éducation nationale, fixent également l’attention des hommes d’état qui tiennent provisoirement les rênes du gouvernement espagnol. Les mesures préparatoires qu’ils se sont empressés d’ordonner ne méritent que des éloges et sont en quelque sorte un gage du bien que l’Espagne pourrait attendre d’eux le jour où ils auraient les moyens d’accomplir leurs projets.

Les rassemblemens des repealers ne discontinuent pas en Irlande ; O’Connell déploie toujours la même énergie. Il n’est avare ni de promesses et d’assurances aux Irlandais, ni de sarcasmes et de menaces indirectes aux Anglais. À l’entendre, la cause de la séparation est gagnée ; le parlement irlandais, on peut le considérer comme rétabli, il ne s’agit plus que de préparer la salle des séances. Les Irlandais accourent à la voix du libérateur, ils écoutent avidement, ils applaudissent avec enthousiasme, ils ne refusent pas d’augmenter le fonds commun par leurs souscriptions. Tous ces faits sont sans doute fort graves, fort dignes d’attention, et il y aurait légèreté à croire qu’ils sont absolument sans danger pour le pays qu’ils agitent ; mais quel sera enfin le terme de cette agitation ? l’issue de ce débat ? Encore, à proprement parler, il n’y a pas là de débat. À peine si le gouvernement a dit quelques paroles calmes, froides, d’une bienveillance sincère, mais quelque peu hautaine. On peut dire que jusqu’ici, au lieu d’un débat, il n’y a qu’un interminable monologue, dont O’Connell fait tous les frais. Le talent de l’orateur est grand, sa verve est inépuisable, son imagination est riche, et sait mettre ses trésors au service d’une rare habileté ; toujours est-il néanmoins qu’une nation, quelque excitée qu’elle soit, ne peut pas vivre de meetings. C’est trop si c’est sérieux, ce n’est pas assez si ce n’est qu’un amusement. Dans le premier cas, au bout des meetings, il y a la révolte ; dans le second, la lassitude et le ridicule. O’Connell ne veut certes pas déshonorer sa vieillesse en jouant en Irlande, de comté en comté, une longue comédie ; il ne veut pas davantage appeler les Irlandais aux armes pour tenter un déchirement violent de l’empire britannique. Que veut-il donc ? et que peut-il faire, si le gouvernement anglais persiste à demeurer spectateur impassible de cette agitation, auditor tantum de tous ces discours qui ne sont plus désormais et nécessairement que des lieux communs ?

Il est des pays où, dès qu’une idée est la pensée de tout le monde, dès qu’un sentiment est devenu une passion populaire, il n’y a plus de puissance humaine qui puisse prévenir une explosion, à moins qu’une concession, qu’une transaction ne vienne refroidir les masses, en calmant les esprits les moins ardens, les imaginations les moins vives. Il ne reste alors qu’un petit nombre de têtes exaltées qui persistent dans une agitation stérile et sans but, car la multitude satisfaite, loin de les suivre, ne tarde pas à condamner des hommes dont l’exaltation lui paraît une folie d’abord, bientôt un crime. L’idée du repeal est-elle réellement en Irlande la pensée de tout le monde, un sentiment profond, ardent, national ? Les Irlandais ont-ils pris cette pensée aussi au sérieux qu’on le dit ? Nous sommes quelquefois tentés d’en douter. Il est certain que l’Irlande est mécontente de sa situation, de sa situation sociale, industrielle, politique ; il n’est pas moins certain que sur plus d’un point ce mécontentement est parfaitement justifié. Mais quand ils applaudissent au projet du repeal, quand ils y applaudissent avec cette vivacité qui est un des traits distinctifs de leur caractère national, obéissent-ils à un sentiment propre, à un sentiment général, irrésistible, à un sentiment de tous les jours, de tous les instans, qui forme l’entretien de toutes les familles, l’enseignement que les parens transmettent à leurs enfans ? Ou bien ne font-ils autre chose que d’applaudir avec une joie frénétique à une pensée qui les amuse par cela seul qu’elle chagrine les Anglais, à un projet qu’ils ne prennent pas au sérieux, mais dont ils estiment utile et prudent de se faire une arme ? Il faudrait, pour répondre à cette question, une étude approfondie de la situation morale de l’Irlande. Nous dirons seulement que cette agitation prolongée, qui ne paraît troubler que la surface du pays, donne à penser ; si l’agitation pénétrait jusqu’au fond des ames, et que cependant O’Connell pût à son gré, en même temps, soulever et contenir la tempête, nous serions forcés de convenir qu’il fait tous les jours un miracle.

L’Orient n’offre en ce moment aucun fait saillant, remarquable. Il n’est pas moins certain que les cabinets européens, en particulier celui des Tuileries et celui de Saint-James, auraient de graves reproches à se faire, s’ils détournaient un seul instant leurs regards de l’empire ottoman et de toutes les provinces qui le composent. La Russie persévère plus que jamais, et toujours avec une rare habileté, dans ce travail tortueux et souterrain qui doit peu à peu préparer à la Turquie le sort de la Pologne et de tant d’autres pays que les czars ont su ajouter à leurs immenses possessions. Ce que veut la Russie aujourd’hui, c’est de bien faire sentir aux sujets de la Porte qu’ils n’ont rien à espérer, rien à craindre que de Saint-Pétersbourg, que la puissance du sultan n’a plus rien de réel, et que les cabinets européens ne sont appelés à exercer dans les affaires d’Orient qu’une influence secondaire et subordonnée à l’influence russe. Les Orientaux finiront par le comprendre et en demeurer convaincus. Comment pourrait-il en être autrement ? Depuis 1840, n’est-il pas évident que l’Autriche et la Prusse ne sont plus à l’endroit de l’Orient que les acolytes de la Russie, prêtes, si le cabinet de Saint-Pétersbourg s’obstine et menace de se fâcher, à tout signer et à tout approuver ? Depuis les affaires de la Syrie jusqu’aux derniers évènemens des provinces du Danube, les preuves abondent de cette omnipotence russe à Vienne et à Berlin. Si M. de Metternich n’a pu, avec sa vieille autorité et son habileté consommée, y mettre un frein et conserver les traditions de la maison d’Autriche, qui le pourra après lui ? Restent l’Angleterre et la France. L’Angleterre se trouva jetée, par le traité du 15 juillet, dans une voie incroyable. L’Orient, à la vue de ce traité, dut perdre le fil des complications européennes qu’il a déjà tant de peine à saisir. L’Angleterre, arrivée à faire cause commune avec la Russie, dut paraître aux sujets de la Porte un fait prodigieux, et certes ce ne fut pas la puissance anglaise, mais la puissance, l’influence, l’habileté du cabinet russe, qui durent paraître alors gigantesques, irrésistibles aux yeux des Orientaux. C’est là une opinion dont ils ne reviendront pas de long-temps. La Russie a le droit de s’applaudir de sa politique. Ce n’est pas à elle qu’on pourrait adresser des reproches ; ce n’est pas elle qui a méconnu ses vrais intérêts. La France, seule, isolée, que pouvait-elle ? Par son attitude, elle a fait ce qu’elle pouvait, lorsque les intérêts européens étaient, pour ainsi dire, jetés à la mer par ceux qui auraient dû s’unir étroitement à la France pour les préserver du naufrage.

Quoi qu’il en soit, il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire d’avoir les yeux ouverts : la Russie continue son œuvre, joue son rôle ; il serait ridicule de s’en plaindre, mais il serait plus ridicule encore que les autres puissances n’eussent pas le talent ou le courage du rôle qui leur appartient.

La diète suisse a terminé l’affaire des couvens d’Argovie. La transaction que nous avions indiquée a été en effet conclue ; le canton d’Argovie rétablit un couvent de femmes, et la diète sanctionne la suppression de tous les autres couvens argoviens.

Le royaume des Pays-Bas éprouve quelque embarras dans ses finances. L’état n’est pas grand, la dette est énorme, et le commerce hollandais, malgré son habileté, trouve aujourd’hui partout de redoutables concurrens. Nous concevons les anxiétés et les inquiétudes du ministre des finances néerlandaises. Après tout, néanmoins, les capitaux de la Hollande sont si considérables, et sa loyauté si connue, qu’on ne saurait concevoir le moindre doute sur la solution de ces difficultés. Le gouvernement ne manquera pas des ressources nécessaires, et les créanciers de la Hollande n’ont absolument rien à craindre.

L’ambassade que notre gouvernement a résolu d’envoyer à la Chine ne tardera pas à partir. Il paraît que le personnel en est nombreux, et que M. de Lagrénée sera accompagné non-seulement des personnes qui devront faire partie de l’ambassade, si effectivement le caractère d’ambassadeur est déployé, mais aussi de trois ou quatre délégués du commerce français. M. le ministre des affaires étrangères et M. le ministre du commerce ont dû se concerter à cet effet. C’est là une mesure de prudence qui sera généralement approuvée. La Chine, malgré tout ce qu’on a écrit sur cet immense empire, est un monde encore inconnu pour nous. Le commerce qu’on y a fait jusqu’ici était tellement spécial et limité, qu’on ne peut rien en inférer pour un commerce plus étendu, pour des échanges plus variés, si effectivement on peut en établir sur ce vaste marché. Des relations commerciales plus intimes sont-elles possibles pour nous ? À quelles conditions ? Pour quels objets ? Quelles concurrences aurons-nous à redouter ? Quels besoins pouvons-nous satisfaire ? Quels moyens d’échange pouvons-nous accepter ? Quelles seront les garanties pour les personnes, pour les choses ? Quelles seront les localités qu’il nous sera loisible d’aborder ? Que sais-je ? Il est une foule de questions, toutes d’une haute importance, que M. le ministre du commerce a sans doute fait préparer, et que nos villes commerçantes désirent voir résoudre. La Chine peut offrir une brillante perspective au monde commercial. Un territoire immense, de très riches produits, une population innombrable, sont, sans contredit, d’excellentes conditions pour un marché ; mais que de mécomptes sont possibles ! Que de circonstances qui peuvent rendre les premières tentatives d’échange désastreuses ! N’allons pas renouveler à la Chine les folies que l’Amérique du Sud fit commettre à tant de capitalistes et de fabricans.

À l’intérieur, la curiosité ne trouve pas d’alimens, et ce n’est pas sans peine que la presse parvient à remplir ses colonnes quotidiennes. Disons, pour dire quelque chose, qu’un nouveau journal de l’opposition vient de paraître à Mâcon. On dit que cette feuille paraît sous les auspices de M. de Lamartine, et qu’elle peut ainsi mieux que toute autre faire connaître à la France la pensée politique de l’illustre orateur. Quoi qu’il en soit, la feuille de Mâcon a pris soin d’instruire ses lecteurs des motifs qui l’ont déterminée à se placer dans les rangs de l’opposition. Laissons les lieux communs et quelques phrases banales sur les lois de septembre et l’attitude générale de notre gouvernement. Les autres motifs d’opposition, les voici : la loi de régence. Que lors du débat on ait adopté sur la question de la régence un système contraire au système que le gouvernement proposait, nous le concevons facilement, et nous sommes loin d’en faire un reproche à l’opposition ; c’était son droit. Il nous est moins facile de comprendre que, la question ayant été résolue par les chambres, on prenne cette loi pour motif d’opposition en 1843. C’est trop ou trop peu. Autre motif : en 1831, Casimir Périer, M. Thiers et quelques autres hommes de gouvernement opinèrent en faveur de l’hérédité de la pairie. À la vérité, cette hérédité fut abolie, et depuis lors oncques il ne fut question dans les chambres de pairie héréditaire ; à la vérité, il est notoire, il est certain, à Mâcon comme à Paris, que nul ne songe à proposer aux chambres l’abrogation de l’article 23 de la charte ; c’est égal, quelques discours de 1831 sont un motif d’opposition en 1843. Dans quels rangs avez-vous donc milité de 1831 à 1843 ? Le dernier motif n’est pas moins curieux : les fortifications de Paris. Mais si nous avons bonne mémoire, la question des fortifications a été emportée contre une masse assez considérable de conservateurs par le secours de la grande majorité de l’opposition. Nous le rappelons à l’honneur de l’opposition, c’est essentiellement par son concours que cette grande entreprise a été votée et qu’elle sera bientôt achevée. En votant les fortifications de Paris, l’opposition a prouvé que rien ne lui coûtait pour assurer l’indépendance nationale, et qu’elle pouvait tout sacrifier à ce grand intérêt, même ses antipathies politiques contre le cabinet qui proposait la mesure. En votant les fortifications, l’opposition, qu’on accuse d’humeur belliqueuse, a plus fait pour la paix du monde dans un jour que ne feront pendant toute leur vie ceux qui lui reprochent cette grande et patriotique résolution. Dès-lors, n’est-il pas singulier que ceux qui ne voulaient pas des fortifications de Paris trouvent dans ces fortifications un motif de passer à l’opposition qui les a votées ? Ce n’est donc pas à l’opposition que nous connaissons qu’ils passent, à la grande opposition qui a pour chef M. Barrot, mais à une petite opposition sans chef, sans organisation. Soit.

La feuille de Mâcon a eu une bonne fortune ; ç’a été de pouvoir, dans son premier numéro, donner le discours que M. de Lamartine avait prononcé dans le conseil-général de Saône-et-Loire en faveur de la réforme électorale. Il est certes heureux pour un journal de pouvoir le premier ouvrir ses colonnes à la parole toujours éloquente, souvent magnifique, du député de Mâcon ; mais, pour le fond, qu’y avait-il là de neuf, d’intéressant pour le pays ? La question elle-même ? Elle est bien rebattue. Le débat qu’on soulève ? Mais ce débat n’est nulle part dans le pays ; il n’existe qu’à Mâcon, dans le conseil-général de Saône-et-Loire. S’il est vrai que les conseils-généraux ont le droit de débattre ces questions de politique générale, il faudra bien en conclure que la question n’en est pas une pour tous les conseil-généraux, qui n’ont pas même imaginé d’en faire un sujet de délibération. La levée de boucliers de Mâcon ne sera qu’un argument pour le cabinet. Il y a plus : elle sera un avertissement pour les conservateurs, pour tous les conservateurs, même pour ceux d’entre eux qui ne sont pas les amis dévoués du ministère. Dès que ces questions vitales sont soulevées, les rangs se resserrent, l’armée se fortifie ; avant tout, on veut éviter une défaite, dût la victoire profiter à des généraux qu’on aime peu. M. de Lamartine apporte à l’opposition un magnifique talent ; peut-il lui apporter également un esprit pratique et une direction éclairée ?


V. de Mars.