H. Simonis Empis, éditeur (p. 219-232).
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XVI

« … Voilà un jeune mari qui paraît

vouloir être maitre chez lui !… » (Page

231.)

Octobre s’avançait. — Après des matinées piquantes où la rosée abondante semait les herbes d’innombrables diamants éphémères, sous les rayons du soleil, des journées s’écoulaient, radieusement belles, encore assez longues, car aucun nuage ne venait obscurcir le couchant qui, longtemps après que l’astre avait disparu, envoyait de claires lueurs.

Assise sur le petit parapet du pont jeté sur le fossé semi-circulaire du château, Charlette attendait son mari avec un peu d’impatience. La voiture découverte était attelée depuis un quart d’heure, et Léon s’éternisait dans son cabinet avec Célestin Lenfant, cet avorton obséquieux et faux, clerc de Page:Pert - Charlette.djvu/232 Page:Pert - Charlette.djvu/233 Page:Pert - Charlette.djvu/234 Page:Pert - Charlette.djvu/235 Page:Pert - Charlette.djvu/236 Page:Pert - Charlette.djvu/237 Page:Pert - Charlette.djvu/238 Page:Pert - Charlette.djvu/239 Page:Pert - Charlette.djvu/240 Page:Pert - Charlette.djvu/241 Page:Pert - Charlette.djvu/242 que je n’ai pas touché à un crayon ni à un pinceau ? Mais, je vais m’y remettre puisque te voilà !… Oh ! nous abattrons de la besogne, la campagne est si jolie actuellement ! — Comme c’est bon à toi d’être venu tout de suite !…

— Dame, tu sais, avoua-t-il, j’attendais votre invitation, et je trouvais qu’elle tardait beaucoup pour mon envie de te voir !

Lorsque Léon entra, Charlette rose, animée, parlait, riait, complètement transfigurée. Le jeune homme stupéfait eut une exclamation jalouse :

— Jamais je ne t’ai vue ainsi !

Après le dîner, la soirée achevée, quand Samela fut retiré dans son appartement, il songea, un peu soucieux.

— Diable ! murmura-t-il, voilà un jeune mari qui paraît vouloir être maitre chez lui… et qui a l’air de trouver que je serais infiniment mieux dans mon atelier que dans sa seigneuriale demeure !