Cham - Albums du Charivari/Le Salon pour rire 1876

Journal le Charivari (1p. 331--).

LE SALON
POUR RIRE
1876
PAR
CHAM
M. FLOGNY.
Drôle d’idée ! faire faire les dents à la nourrice
au lieu de les faire faire au petit !

EN VENTE
AU BUREAU DU CHARIVARI, 20, RUE ROSSINI

1876


PARIS. — TYPOGRAPHIE TOLMER ET ISIDOR JOSEPH,
rue du Four-Saint-Germain, 43.

M. BERTRAND.
Marguerite paraissant moins fière qu’Hervé d’avoir fait le Petit Faust.
M. BIN.
Apollon encourage les arts en précipitant des musiciens dans la cage de son escalier : le triste état de son bras lui a, du reste, troublé la cervelle.
M. DETAILLE.
Renversant tableau ! Demandez plutôt au hulan qui est sur le premier plan, le seul qui la trouve mauvaise ?
M. GUSTAVE DORÉ.
L’entrée à Jérusalem.
Le célèbre artiste regrette que le temps ne lui ait pas permis de mettre dans cette splendide composition autant de personnages qu’il l’aurait désiré.
M. OLIVIÉ.
Quelle patience !
Là, depuis le matin ! et n’a encore attrapé que la croix d’honneur !
M. CLAIRIN.
Où il n’y a rien, le diable perd ses droits. Je le regrette pour lui, belle dame !
M. JACQUAND.
Quittent l’état ecclésiastique pour l’état d’ivresse.
M. LAFOND.
Groupe à la mode de Caen.
M. PONCET.
Une dame croit se rappeler qu’elle a oublié de s’habiller ! Elle n’en est pas sûre !
M. MAZEROLLE.
La filleule des fées.
Ah ! diable ! paraît que la petite a un peu d’odeur !
M. DELACROIX.
Satan et sa suite cherchent à se remettre les muscles en place au moyen de la gymnastique.
M. MARATON.

Serait-ce le livret du Salon qu’il arrange de la sorte ! Il n’est peut-être pas content du tableau. Dame !
M. COUTAN.
Attendre le nom de l’artiste que vous recevrez au bureau ! Faut-il qu’elle souffre ! un œil-de-perdrix au pied c’est déjà atroce, mais deux perdrix tout entières ! c’est trop.
M. BOHOT.
Les ouvriers de la dernière heure et de la dernière malpropreté surtout.
M. PRINCETEAU.
Moitié à la masse et gagnant.
Vous êtes superbe mon brave capitaine ! le peintre vous a donc vu au feu ?
M. SCHENCK.
Bœufs sautés aux pigeons.
Tableau retouché par le baron Brisse, le tout à l’huile. (Ne me connais pas en cuisine.)
M. LEMAN.
Anne d’Autriche ayant fait dire à son portier qu’elle n’y était pour personne.
M. MONGINOT.
Si cette dame aime tant à être poussée qu’elle se mette dans une vente de tableaux et elle m’en dira des nouvelles.
M. FRÉMIET.
Gorille cherchant à se faire une clientèle comme coiffeur surtout chez les personnes qui ont la tête sensible.
(Un des succès du Salon)
M. EDOUARD BISSON.
Un rat et un boule terrier se disputent une médaille de l’Exposition de peinture. Ils la méritent tous les deux, qu’on la leur donne.
M. MONCHABLON.
Jeanne d’Arc fuyant Mermet.
M. GUSTAVE JUNDT.
Fleurs de mai.
Quelles que soient les fleurs, on trouve toujours une pensée dans les tableaux de cet artiste.
M. GLAIZE.
Orphée, s’étant payé une Eurydice en baudruche, s’amuse avec.
M. LAUGÉE.
L’Ange de la fluxion.
Paraît qu’il y a des courants d’air là-haut !
M. SYLVESTRE.
Néron prend des leçons pour apprendre à faire la grenouille.
M. FAUGIÈRE.
Certainement M. de Lamartine est un grand homme, mais ici ne le serait-il pas trop ?
M. COUGNY.
Jean de la Quintinie sentant un bâton pas propre.
Nota. — S’est illustré aussi à d’autres titres.
M. BERTAUX.
Une dame attend que l’on ordonne l’échenillage dans son département pour se débarrasser de celle qu’elle a dans le dos.
M. BASSET.
Vue prise à Marseille entre onze heures trois quarts et minuit.
Mme LAURE CHATILLON.
Le Sommeil.
On regarde d’abord cette charmante tête dormir, puis on l’écoute ronfler. L’illusion est complète.
M. GIDE.
Le jeu.
Bien joué M. Gide ! avez bien fait de coucher ce monsieur, devait être fort incommode dans un appartement bas de plafond.
M. DUVERGER.
Bourgeois dressant leur chien à débarbouiller les bonnes désirant les voir toujours bien propres.
M. CAMBON.
Roland s’exerce sur la mâchoire de l’orque pour s’installer plus tard comme dentiste américain.
M. LEFEBVRE.
La Madeleine se repentant de n'avoir pas changé de coiffeur.
M. ALLOUARD.
Ossian s’arrête au milieu d'un morceau, croyant sentir des gouttes de pluie. — C’est l’œuvre de M. Allouard qui a plu et beaucoup.
M. VICTOR MOINAUX.
Le jeune Moinaux, peintre d’avenir, étudie la figure si intelligente de Jules Moinaux, son père.
M. AUBLET.
Néron fait venir son préfet de police pour savoir ce qu’est devenu le torse d’un de ses esclaves. Il soupçonne M. Aublet de cette soustraction.
M. RIBOT.
Une famille avant la découverte du savon.
M. HIRION.
Jeanne d’Arc ébranlée dans sa foi en reconnaissant Charles Garnier.
M. FLOGNY.
Drôle d’idée ! faire faire les dents à la nourrice au lieu de les faire faire au petit !
M. MAIGNAN.
L’empereur Barberousse ayant déjà tant de barbe, et venant encore se faire donner un poil !
M. DURANGEL.
N’a pas trop l’air de s’inquiéter si le soleil trouve ça poli.
M. LEMAITE.
Au moment où Oreste veut échapper aux furies, il s’aperçoit qu’il n’a qu’une jambe. L’autre sera restée chez le peintre.
M. VAYSON.
Chien catarrheux espérant décider une bergère à lui acheter un crachoir.
M. MOREAU.
Hercule, qui avait espéré rencontré l’Hydre de Lerne, se trouve nez à nez avec un ophicléïde.
M. BONNAT.
Barbier nègre
M. Bonnat ayant oublié de lui faire une tête, on ne peut le blâmer d'en chercher une de son côté.
(Soumis au Président Desmazes.)
M. MOREAU.
Salomé — a l’air d’avoir été peinte pendant un tremblement de terre.
M. TORTEZ.
Mazette ! les puces profitent joliment sur cette dame-là !
M. TOUDOUZE.
Au moment d’assassiner Agamemnon. Clytemnestre s’aperçoit qu’on lui a substitué un turbot !
(Pas gentil de la part du peintre.)
M. CUNY.
Pince de la guitare, faute de mieux.
M. BONNAT.
Croyant lutter avec un Auvergnat. Jacob s’aperçoit sur le livret qu’il a eu affaire à un ange.
(Tout le monde s’y serait trompé.)
M. HORACE DE CALLIAS.
Médée se garantit des dents du Dragon en les lui détruisant avec le dentifrice du Docteur XXX. La toison d’or dorera surtout les poches du peintre.
M. GERVEX.
Le docteur Labbé, l’habile chirurgien, montant argenterie : après la fourchette, une cuiller à potage.
M. PARROT.
Il me semble pourtant que quand on a un rideau, ce serait le moment de s’en servir.
M. GÉROME.
Une inondation de pantoufles.
Et les pantoufles montaient toujours ! toujours !
M. OLIVIÉ.
Un salon de conversation au moyen-âge.
M. CAROLUS DURAN
N’a donc plus d’atelier qu’il est obligé de faire poser dans son escalier ?
Portrait d’une dame qui n’a pas l'air heureusement de vouloir lâcher la rampe.
M. FIRMIN GIRARD
Toutes les choses y sont elles bien à leur place dans ce marché aux fleurs ? très joli du reste.
M. DELAUNAY
Cet Ixion me parait assez bien tourné.
M. BENJAMIN CONSTANT.
Royer Collard n’aurait-il pas aussi travaillé à ce tableau ?