Boileau - Œuvres poétiques/Chansons/Sur le buste de l’auteur, sculpté par Girardon

XIII

SUR LE BUSTE DE MARBRE QU’A FAIT DE MOI M. GIRARDON, PREMIER SCULPTEUR DU ROI[1].

Grâce au Phidias de notre âge,
Me voilà sûr de vivre autant que l’univers ;

Et ne connùt-on plus ni mon nom ni mes vers,
Dans ce marbre fameux, taillé sur mon visage,
De Girardon toujours on vantera l’ouvrage.


    même, et que celui-ci répondit : « Je ne suis ni assez fat pour dire du bien de moi, ni assez sot pour en dire du mal. » Cependant le même Brossette nous assure que Boileau est le véritable auteur des quatre vers n° XI : Au joug de la raison, etc. ; et c’est d’ailleurs ce qu’on pourrait conclure d’une lettre écrite par le poëte à son commentateur, le 6 mars 1705. D’un autre côté, Boileau a fait semblant de se trouver trop loué dans ce quatrain : il va s’en plaindre dans la pièce n° XII.

  1. François Girardon, sculpteur, né à Troyes en 1630, mort à Paris le 1er septembre 1715, le même jour que Louis XIV.