Biographies de l’honorable Barthélemi Joliette et de M le Grand vicaire A Manseau/Chapitre XXIV

XXIV.

Canal pour la descente du menu bois en 1837.


Cependant les Américains que l’on rencontre partout où il y a une industrie nouvelle à exploiter, les Américains avaient envahi a leur tour, les bords de l’Assomption, et faisaient, par leur commerce de bois, une rude concurrence à M. Joliette.

Outre les billots de pin, ces compagnies étrangères faisaient descendre une quantité de menues pièces, telles que perches, piquets, bois de corde, etc. L’accumulation de ce bois obstruait les abords des booms qui ne pouvaient que difficilement lui livrer passage, vu l’énorme quantité de gros billots qui les encombraient à l’avance. Afin de remédier aux plaintes émises à ce sujet, M. Joliette chargea son agent, M. Chs. Panneton, de diriger les travaux d’un canal qui, prenant le plus court chemin, devait, après un parcours d’une dizaine d’arpents, venir déboucher en aval de la chaussée. Par ce moyen, les bois légers trouvant une facile issue, tomberaient immédiatement dans les rapides pour poursuivre leur course sans aucune interruption.

Ce canal de six pieds de largeur sur trois ou quatre de hauteur, et que l’on prit soin de boiser en madriers, fut parachevé dans le court espace de vingt-cinq jours.

Malheureusement, il ne produisit pas le résultat désiré, car, à cause de la nouvelle élévation de la chaussée, ses eaux ne coulant plus sur un plan assez incliné, le bois ne pouvait s’écouler qu’avec le secours d’un grand nombre de bras. Ce défaut le fit abandonner, et aujourd’hui, il n’en reste plus que quelques vestiges, au milieu des marécages situés en arrière du Collège et du Noviciat des Clercs de St. Viateur.