Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ANGLIN, Saint

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ANGLIN (Saint), onzième abbé de Stavelot, décédé en 746. Les manuscrits de l’abbaye de Stavelot nous disent que, selon le cartulaire abbatial, Anglin eut un règne de 44 ans, le plus long certainement de tous les princes-abbés ; que, selon le manuscrit du moine de Saint-Laurent à Liége, son règne dura 22 ans ; qu’il fut le conseil de Plectrude, femme de Pepin ; qu’il construisit dans les propriétés de Plectrude, à Xhignesse, l’église de Saint-Pierre, dans laquelle repose son fils, le bienheureux Sylvain, et qu’Anglin y fut lui-même enterré. Saint Anglin rétablit la discipline et forma de nombreux disciples entre autres saint Agilolfe. (Voir ce nom.)

On possède deux diplômes accordés à Anglin, dans les années 746 ou 747, par Chilperic III, roi d’Austrasie. Ce prince, surnommé le Stupide, avoue lui-même, dans ces documents, qu’il a été élevé sur le trône par les fils de Charles Martel, qui, plus tard, après lui avoir rasé la tête, l’enfermèrent dans un couvent. Ces diplômes confirment les immunités de Malmédy et de Stavelot. Le second a surtout une grande valeur historique, parce qu’il est une espèce de jugement prononcé par Carloman, en sa qualité de maire du palais, aux plaids de Dunaville, pour la restitution de Lethernau (Lierneux) à ces monastères. On y trouve les sept assesseurs, dont quatre évêques, un abbé et un comte. En outre ces diplômes fournissent la preuve que, dès l’origine des deux maisons monastiques, les abbés de Stavelot eurent des droits régaliens et qu’ils ont été considérés dès le principe sous le double aspect de chefs ecclésiastiques et de vassaux de l’Empire.

A. de Noue.