Astronomie populaire (Arago)/XXVIII/07

GIDE et J. BAUDRY (Tome 4p. 402-404).

CHAPITRE VII

aberration des étoiles


Toutes les étoiles éprouvent des déplacements annuels liés à la position de la Terre dans son orbite, à la situation de ces astres relativement au plan de l’écliptique. Ces déplacements s’enchaînent suivant des lois mathématiques très-remarquables. Une étoile située au pôle de l’écliptique paraît décrire tous les ans, c’est-à-dire exactement pendant la durée de la révolution de la Terre autour du Soleil, une circonférence de cercle dont le rayon est de 20″,44.

Si l’on suppose l’écliptique et ce petit cercle divisés l’un et l’autre en 360 degrés qui se correspondent, l’étoile sera toujours à 90° de la position que la Terre occupe. Ainsi, la Terre étant à de son orbite, l’étoile est située au 90e degré de la courbe suivant laquelle elle paraît se déplacer. Quand la Terre vient occuper le 90e degré de l’écliptique, l’étoile se voit au 180e degré de sa petite orbite annuelle, et ainsi de suite.

Considérons maintenant une étoile placée non plus au pôle, mais dans le plan même de l’écliptique : celle-là semblera osciller suivant une ligne droite entièrement située dans le même plan et dont la longueur sera de 40″,88.

Aux deux époques de l’année séparées par un intervalle de six mois, pendant lequel la Terre paraît marcher soit pour s’approcher, soit pour s’éloigner de l’étoile, l’astre occupe le milieu de cette ligne droite de 40″,88 de longueur apparente.

Les plus grandes excursions de 20″,44 à droite ou à gauche de ce point milieu correspondent aux moments où la Terre, dans son mouvement de circulation autour du Soleil, est parvenue aux deux extrémités du diamètre de l’orbite terrestre qui, prolongé, passerait par l’étoile.

Envisageons enfin des étoiles situées entre l’écliptique et son pôle. Chacune d’entre elles décrira une ellipse d’autant plus aplatie qu’elle sera plus près du plan de l’écliptique, et d’autant plus voisine d’être un cercle qu’elle se rapprochera davantage du pôle de cette même écliptique. Le plus grand diamètre de toutes ces courbes sera invariablement de 40″,88.

De la circonstance que les étoiles décrivent des courbes différentes, et dont les grands axes sont diversement orientés, il résulte géométriquement que leurs distances angulaires respectives changent continuellement pendant une période de 365 jours 1/4, et qu’après que l’année est révolue, tout revient à l’état primitif.

On a expliqué très-ingénieusement ces déplacements annuels, quant à leurs valeurs numériques et aux directions suivant lesquelles ils s’opèrent, par la combinaison du mouvement de la Terre et du mouvement de la lumière. On leur a donné le nom d’aberration.