Serres chaudesPaul Lacomblez, Éditeur (p. 63-64).

Aquarium

Hélas ! mes vœux n’amènent plus
Mon âme aux rives des paupières,
Elle est descendue au reflux
De ses prières.

Elle est au fond de mes yeux clos,
Et seule son haleine lasse
Élève encore à fleur des eaux
Ses lys de glace.


Ses lèvres au fond des douleurs,
Semblent closes à mille lieues,
Et je les vois chanter des fleurs
À tiges bleues.

Ses doigts blanchissent mes regards,
En suivant la trace incolore
De ses lys à jamais épars
Et morts d’éclore.

Et je sais qu’elle doit mourir
En joignant ses mains impuissantes,
Et lasses enfin de cueillir
Ces fleurs absentes.