Annales de pomologie belge et étrangère/Poire vicomte de Spoelberg




Fruits de verger.

Poire vicomte de Spoelberg. (Van Mons). — Poire Beurré Berckmans (Bivort).

(Spécimens récoltés sur haut-vent.)

C’est toujours une bonne fortune pour nos cultures, lorsque des fruits, dont le mérite a été reconnu dans nos jardins, montrent la vigueur et la fertilité nécessaires pour être placés avec avantage dans nos vergers, et le nombre de nos bonnes poires rustiques est encore assez restreint pour que nous cherchions à l’augmenter.

De ces deux poires, l’une est déjà une assez vieille connaissance : Van Mons l’a trouvée parmi ses semis, vers 1827, et l’a décrite pour la première fois en 1830, dans la Revue des Revues. L’autre, plus moderne, a montré ses premiers fruits en 1846 ; son obtenteur l’a décrite en 1848 dans l’Album de Pomologie, tome II, et dédiée à M. Louis Berckmans, l’ami et le successeur du major Esperen, qui poursuit maintenant, aux États-Unis, sur une vaste échelle, la réalisation de la théorie Van Mons.




Poire vicomte de Spoelberg.

Syn. : Beurré de Spoelberg.

Le fruit est moyen, turbiné ; l’épiderme, lisse, vert clair, est très-légèrement flagellé de rouge ou ombré de roux fauve du côté du soleil, ainsi qu’autour du calice et du pédoncule ; il est panaché et ponctué de roux, maculé de vert du côté de l’ombre et prend une teinte jaune clair à l’époque de la maturité. Le pédoncule, long de 3 centimètres, placé à fleur du fruit, est gros, un peu charnu, cannelé, arqué, brun noisette, renflé à ses deux bouts.

Le calice, couronné, ouvert, occupe une très-petite cavité, où sa position est superficielle ; ses divisions sont très-courtes, charnues, roux brun.

La chair est blanche, fine, fondante, beurrée ; son eau est abondante, fortement parfumée et un peu musquée. Les pepins sont gros, renflés, ovales pointus, brun-noir. Quelques grains entourent les loges séminales, mais n’ôtent rien au mérite du fruit, qui est de première qualité et mûrit de novembre en décembre.

L’arbre est vigoureux et très-fertile ; son bois, gros, gris, pousse en partie verticalement et en partie horizontalement ; il se dégarnit facilement et demande quelques soins pour parvenir à en former des pyramides régulières. Greffé sur coignassier il affecte presque les mêmes allures que sur franc.

Ses branches à fruits sont grêles, grises, terminées parfois par une épine courte et acérée.

Les supports sont moyens, fortement ridés à leur base, lisses, un peu renflés et ponctués de nombreuses lenticelles rousses, proéminentes à leur sommet.

Le bouton à fleur est assez gros, conique, pointu, duveteux, brun ombré de gris.

Les jeunes rameaux sont assez gros, longs, cotonneux, droits, striés, arqués, renflés à leur sommet qui est parfois terminé par un bouton à fleur ; l’épiderme, brun noisette lavé de gris, est finement ponctué de petites lenticelles rousses, allongées.

Le gemme est triangulaire, pointu, apprimé, cotonneux, brun lavé de gris.

Les mérithalles sont moyens, assez réguliers.

Les feuilles sont moyennes, ovales-lancéolées, largement serretées, lisses, épaisses, d’un vert sombre, arquées et à bords fortement relevés en gouttière, portées sur des pétioles grêles, canaliculés, vert clair, longs de 15 à 25 millimètres ; sur lambourdes, elles sont plus amples, planes, et portées sur des pétioles de 4 à 6 centimètres de longueur.

Les stipules sont linéaires.

Le Vicomte de Spoelberg se comporte bien en espalier au levant et au couchant ; son fruit y devient très-gros : il mûrit dans ces conditions dès le commencement de novembre.

Alexandre Bivort.