Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Bonne d’Ézée




Poire Bonne d’Ézée.

(Dupuy-Jamain.)
Synonyme : Belle et Bonne d’Ézée, Bonne des Zées.

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Cette excellente variété a été découverte par M. Dupuy-Jamain, pépiniériste à Paris, dans un petit hameau nommé Ézée, situé aux environs de Loche (Indre-et-Loire). Son introduction dans nos cultures date d’environ trente années.

Le fruit est moyen ou gros ; son faciès est assez variable ; il est parfois pyriforme ou calebassiforme, mais plus souvent oblong et obtus. L’épiderme, lisse, vert pâle, jaunit insensiblement et passe au jaune d’or à la parfaite maturité ; il est finement ponctué de vert, maculé de fauve et parfois légèrement coloré du côté du soleil. Le pédoncule, long de 2 à 3 centimètres, assez gros, ligneux, un peu arqué, brun, est implanté à fleur du fruit ou dans un léger enfoncement. Le calice, petit, étoilé, occupe une cavité peu profonde et évasée ; ses divisions sont noires, étalées, persistantes. La chair est blanche, très-fine, très-fondante ; son eau est très-abondante, sucrée et d’un parfum très-agréable.

La maturité de la Bonne d’Ézée a lieu dès le commencement de septembre, et se prolonge jusqu’en octobre : c’est une des meilleures variétés de la saison.

L’arbre, vigoureux et fertile, affecte naturellement la forme pyramidale ; il est peu difficile sur le choix du sol dans lequel il doit végéter et produit chaque année de beaux et bons fruits avec une libéralité peu commune ; l’espalier augmente sensiblement leur grosseur et n’amoindrit pas leur excellente qualité. Comme il ne prospère pas très-bien sur coignassier, il sera préférable de le placer sur pied franc.

Ses branches à fruits sont assez grosses, courtes, grises.

Le bouton à fleur est moyen, allongé, pointu, brun marron, légèrement nuancé de gris argenté, souvent entrouvert à son sommet.

Les jeunes rameaux sont moyens, flexueux, lisses et sans stries, luisants, renflés vert leur sommet, qui est souvent terminé par un bouton à fleur. L’épiderme est blond, nuancé de gris du côté du soleil, vert olive du côté de l’ombre ; il est parsemé de lenticelles arrondies, grises ou roux clair, peu apparentes.

Les gemmes sont coniques, aigus, saillants, brun marron ombré de brun noir et de gris, largement empâtés et portés sur un léger renflement du rameau.

Les mérithalles sont courts.

Les feuilles sont moyennes, ovales-lancéolées, aiguës ou acuminées, finement dentées, d’un beau vert et à bords plus ou moins relevés en gouttière.

Le pétiole est grêle, canaliculé, vert blanchâtre.

Les stipules sont linéaires-subulées ou sétiformes.

Alexandre Bivort.