Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 15/Trigonométrie, article 5

§. VII.

Les formules relatives à la transformation des coordonnées se déduisent de l’équation (13) de la manière la plus simple.

Soient, en effet dans l’espace, deux systèmes d’axes obliques ayant la même origine ; soient et les coordonnées d’un même point quelconque, dans les deux systèmes, et soit la distance de ce point à l’origine. Si désigne une autre droite de direction arbitraire menée par cette origine, l’équation (13) donnera

et conséquemment

(19)

Nous ferons disparaître deux termes de cette dernière équation, en posant

alors la droite sera perpendiculaire au plan des . Désignant alors par les angles que fait cette droite avec les axes des et des , et employant des notations analogues pour les autres angles du même genre, l’équation (19) deviendra

(20)

et, comme on pourrait appliquer le même raisonnement à chacun des autres axes, on aura, pour les formules générales de la transformation des coordonnées,

On obtient par les mêmes moyens, les formules réciproques

Ces équations sont celles qui résolvent le problème général de la transformation des coordonnées. Les neuf coefficiens qui entrent dans leurs seconds membres sont, en vertu de l’équation (15), liés par trois conditions, de manière que six seulement d’entre eux sont nécessaires et indépendans.

Lorsque les axes primitifs des sont rectangulaires, les équations (21) se simplifiant et deviennent

et les trois équations de relation dont il vient d’être question ci-dessus

Supposons de nouveau les deux systèmes de coordonnées obliques ; mais admettons que les axes des soient respectivement perpendiculaires aux plans des alors les axes des seront, à l’inverse, respectivement perpendiculaires aux plans des en introduisant ces conditions dans les équations (21) et (22), en posant, pour abréger,

Ces équations deviendront

Si l’on résout les équations (24) par rapport à en multipliant respectivement les résultats par et posant, poux abréger,

on trouvera

comparant ces dernières équations aux équations (23), on aura, à cause de l’identité qui doit évidemment exister entre leurs seconds membres,

Il est manifeste que si l’on eût opéré d’abord sur les équations (23) pour comparer ensuite les résultats aux équations (24) ; en posant, pour abréger,

on aurait eu

Équations dont le système équivaut évidemment à celui des premières.

Les axes des sont les arêtes d’un angle trièdre dont les angles plans sont et dont nous désignerons les angles dièdres respectivement opposés par On peut supposer que les perpendiculaires élevées aux faces de cet angle trièdre, sont tellement dirigées que les angles qu’elles font avec les arêtes opposées n’excèdent pas l’angle droit ; alors les cosinus de ces angles sont positifs, et les équations de gauche (25) et (26) donnent

d’où, par division

Si l’on compare les produits deux à deux des trois premières, puis des trois dernières, avec les équations de droite (25) et (26), on aura

Maintenant, les angles que font entre elles les perpendiculaires aux plans des faces de l’angle trièdre, et dont les cosinus sont peuvent être égaux aux angles dièdres ou bien en être les supplémens. La question se décide par l’examen d’un cas particulier. Quand les angles plans sont droits, ce qui rend et nuls, l’angle ne diffère pas de l’angle dièdre et l’on a mais nos formules donnent, en même temps donc d’où l’on conclut qu’en général sont les cosinus des supplémens des angles dièdres Quant à ce sont visiblement les sinus des angles que font les arêtes avec les faces opposées, angles que, pour abréger, nous dénoterons simplement par Désignant en outre, pour abréger, respectivement, les angles les formules ci-dessus deviendront

Nous retrouvons donc ainsi l’ensemble des formules de la trigonométrie sphérique.

Le volume du parallélipipède construit sur les grandeurs et directions des coordonnées est égal à l’aire de la face qui renferme les coordonnées et multipliée par la perpendiculaire abaissée sur le plan de cette face de l’extrémité de l’arête qui lui est opposée. Or, l’aire de cette face est et la perpendiculaire a pour expression ou donc

mais nous avons trouvé

donc finalement