Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 07/Mathématiques appliquées, article 1

QUESTIONS RÉSOLUES.

Solution du problème physico-mathématique proposé
à la page 320 du VI.e volume de ce recueil ;

Par un Abonné.
≈≈≈≈≈≈≈≈≈

Problème. À quelle distance du centre d’une sphère, dont la surface est uniformément lumineuse, un point en reçoit-il la plus grande lumière possible ?

Solution. Soient le centre de la sphère, son rayon, le point cherché, et faisons

Si l’on fait de le sommet d’un cône circonscrit, ce cône aura avec la sphère une ligne de contact dont le plan divisera sa surface en deux calottes, et celle qui sera tournée vers le point lui enverra seule de la lumière. Le plan de la base de cette calotte sera perpendiculaire à et sa distance au point sera évidemment

Si l’on conçoit une zone infiniment mince dont les deux bases soient perpendiculaires à  ; en appelant la distance de l’une de ces bases au point sa surface sera Tous les points de cette zône étant à une même distance du point lui enverront conséquemment une même quantité de lumière de sorte que la lumière totale reçue par le point de tous les points de cette zône, sera proportionnelle à son étendue divisée par le quarré de la distance commune de tous ses points à ce point Cette lumière sera donc

étant une constante relative à l’intensité de la lumière qui s’échappe de chacun des points de la surface de la sphère.

On aura donc la lumière totale reçue par le point en intégrant cette formule, entre et étant comme constant. On obtient ainsi

ou

Si présentement, dans cette formule, on regarde comme variable, on voit qu’elle devient nulle en faisant infini, et qu’elle croît sans cesse, à mesure que décroit, et devient enfin infinie, lorsqu’on a

Ainsi, le point recevra la plus grande lumière possible, lorsqu’il sera sur la sphère même. Ce résultat, contraire à ce que l’énoncé de la question paraissait insinuer, pourrait d’abord sembler paradoxal, en ce que, lorsque le point est sur la sphère même, il n’est plus éclairé que par une calotte infiniment petite. Mais on peut remarquer que l’aire de la calotte qui éclaire le point est en général

que le quarré de la distance de son pôle au point est

de sorte que, lorsqu’elle se réduit à ce pôle, c’est-à-dire, lorsqu’on a ou ou enfin la lumière reçue devient

du moins si n’est point infiniment petit.

Tout ce que nous venons de dire de la lumière doit s’appliquer sans restriction à la chaleur.