Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 06/Analise transcendante, article 4

ANALISE TRANSCENDANTE.

Formules nouvelles, pour l’intégration approchée de
toute fonction différentielle d’une seule variable, entre
deux limites données quelconques ;

Par M. le professeur Kramp, doyen de la faculté des
sciences de l’académie de Strasbourg.
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L’objet que nous nous proposons dans ce mémoire est d’enseigner à déterminer, entre des limites données quelconques, l’intégrale de toute différentielle de la forme quelle que puisse être d’ailleurs la forme de la fonction de désignée par La méthode que nous allons faire connaître a cela de particulier qu’elle est, en quelque sorte, étrangère aux principes du calcul intégral et à la notion des infinimens petits ; elle ne suppose que les principes connus de l’algèbre élémentaire ; elle s’étend à toutes les fonctions quelconques, à celles même qui se sont constamment refusées jusqu’ici à tous les moyens d’intégration connus ; elle donne l’intégrale demandée, moyennant un nombre très-limité de termes, avec une précision bien supérieure à tout ce qu’on pourrait se promettre de l’usage des suites infinies.

1. On sait que l’intégration de toute formule entre des limites données, et par exemple, revient à quarrer l’aire mixtiligne terminée d’une part par la courbe dont l’équation serait d’une autre par l’axe des , et enfin par les ordonnées de cette courbe répondant respectivement aux abscisses et C’est même de là que ce problème a été appelé problème des quadratures, et c’est sous ce point de vue que nous l’envisagerons constamment, dans tout ce qui va suivre.

2. Soit fait, pour abréger  ; et, pour fixer les idées, imaginons que l’on ait divisé l’intervalle en douze parties égales ; désignons par les abscisses qui répondent aux treize points de divisions ; au moyen de l’équation nous pourrons calculer les ordonnées qui leur correspondent ; représentons-les respectivement par nous connaîtrons ainsi treize points de la courbe qu’il s’agit de quarrer entre les limites et pour lesquelles on a respectivement

3. Soient joints les deux points extrêmes par une corde, cette corde, avec sa projection et les deux ordonnées extrêmes formera un trapèze ; en désignant son aire par et posant

nous aurons

4. Soient joints consécutivement les trois points par deux cordes ; ces cordes formeront, avec et les trois ordonnées deux trapèzes ; en désignant la somme de leurs aires par et posant

nous aurons

5. Soient joints consécutivement les quatre points trois cordes ; ces cordes formeront, avec et les quatre ordonnées trois trapèzes ; en désignant la somme de leurs aires par et posant

nous aurons

6. Soient joints consécutivement les cinq points par quatre cordes ; ces cordes formeront, avec et les cinq ordonnées quatre trapèzes ; en désignant la somme de leurs aires par et posant

nous aurons

7. Soient joints consécutivement les sept points par six cordes ; ces cordes formeront, avec et les sept ordonnées six trapèzes ; en désignant la somme de leurs aires par et posant

nous aurons

8. Enfin, soient joints consécutivement tous les treize points de la courbe par douze cordes ; ces cordes formeront, avec et les treize ordonnées, douze trapèzes ; en désignant la somme de leurs aires par , et posant

nous aurons

9. Aucune des aires n’est l’aire demandée mais il résulte évidemment de notre procédé que ces aires convergent de plus en plus vers celle-là. Donc aussi la ligne par laquelle il faut multiplier pour avoir l’aire demandée n’est aucune des lignes mais une ligne vers laquelle celles-là convergent de plus en plus.

10. Portons les ordonnées sur leurs correspondantes et imaginons une courbe située au-dessus de la première, passant par les six points cette courbe prolongée rencontrera le prolongement de l’ordonnée en quelque point, en désignant par son ordonnée qui répond à celle-là, et conséquemment à l’abscisse les ordonnées tendant continuellement vers la ligne par laquelle il faut multiplier pour avoir l’aire cherchée, en désignant cette aire par nous pourrons prendre sensiblement

et tout se réduira à trouver  ; problème qui rentre dans les méthodes connues d’interpolation. Par la nature même de ces méthodes, et de l’espèce d’arbitraire auquel elles sont inévitablement assujetties, la valeur que nous trouverons pour ne sera point proprement la véritable ; mais sa différence avec elle sera comparable à celle qui existe entre le rayon et le sinus-verse d’un très-petit angle, tel que serait, par exemple, celui d’une minute ou même d’une seconde. Effectivement nous verrons bientôt que, dans tous les cas ordinaires d’intégration, cette différence n’est sensible qu’à la dixième ou à la douzième décimale. D’ailleurs on peut la diminuer à volonté, en augmentant le nombre des parties égales de qu’on pourra porter à ou au lieu de

11. Il est facile de voir, par la nature de la courbe dont les ordonnées sont qu’elle doit couper perpendiculairement l’ordonnée c’est-à-dire, en d’autres termes, qu’en prenant pour le symbole général des ordonnées de cette courbe, et faisant répondre l’origine à l’ordonnée on doit avoir en même temps ce qui exîge que l’expression de ne renferme point la première puissance de Pour plus d’uniformité, nous en exclurons également toutes les autres puissances impaires, et nous poserons simplement

il s’agira donc de déterminer le coefficient auquel se réduit lorsque

12. En prenant pour unité, il faudra donc qu’aux valeurs de , répondent pour les valeurs ce qui donnera

et, en éliminant, entre ces six équations, les cinq coefficiens la valeur de que l’on tirera de l’équation finale, en fonction de sera, pour l’intégrale demandée ; nous avons vu d’ailleurs qu’on a

[1]

13. Les équations qu’il s’agit de résoudre étant au nombre de six, nous allons les présenter sous la forme plus générale que voici

Les quantités de même que sont regardées comme données, et il s’agit uniquement d’obtenir la valeur de  ; de sorte que les cinq autres quantités sont tout à fait indifférentes au problème qui nous occupe. Or, on trouve

La loi que suit cette expression générale est évidente, et on peut aisément l’étendre au cas où l’on aurait un plus grand nombre d’équations.

14. J’appellerai diviseur général le nombre des parties égales dans lesquelles on aura divisé l’intervalle qui sépare les ordonnées extrêmes qui terminent l’espace mixtiligne qu’il s’agit de quarrer ; nombre qui a constamment été supposé dans ce qui précède. Le choix de ce nombre n’est point indifférent ; et à grandeur à peu près égale, on doit donner la préférence à celui qui a le plus grand nombre de petits diviseurs, tel que Nous allons voir, au surplus, que, dans les applications pratiques, il doit être à peu près superflu d’aller au-delà de attendu qu’en se bornant à ce nombre, on peut, dans les cas ordinaires, obtenir les intégrales avec douze chiffres décimaux exacts, au moins.

15. Le diviseur général étant choisi, le nombre et la nature des parties aliquotes à employer sont encore arbitraires. Il convient de ne jamais donner l’exclusion aux aliquotes et le plus exact sera de les employer toutes ; mais il en résultera nécessairement plus de peine pour le calculateur ; d’ailleurs en n’allant pas même au-delà de on peut obtenir des résultats qui, pour la précision, excèdent déjà les besoins ordinaires de l’analise.

16. Première formule. Prenons d’abord pour diviseur général le nombre en employant tous les aliquotes  ; nous aurons simplement ici

Or, on a, dans le cas actuel, ce qui donne, en substituant,

et, en prenant pour unité l’intervalle entre deux ordonnées consécutives, ce sera là l’intégrale demandée.

17. Pour plus de simplicité, appelons les sept ordonnées du cas actuel nous aurons

qui donnera ; en substituant,

En prenant donc l’intervalle entier qui sépare les ordonnées extrêmes et pour unité ; on aura finalement pour l’intégrale cherchée

(1)

Si, dans cette dernière formule, on fait elle devient ainsi que cela doit être.

18. Exemple premier. On demande le logarithme naturel de deux ?

Le logarithme d’un nombre quelconque est l’intégrale de depuis jusqu’à En divisant donc en six parties égales l’intervalle compris entre un et deux, et remarquant qu’ici nous aurons d’abord

Ces valeurs étant substituées dans la formule (I), on aura

La valeur rigoureuse est

La différence est donc moindre qu’un millionième.

19. Exemple II. On demande la longueur du demi-quadrans  ?

La longueur de l’arc dont la tangente est est l’intégrale de prise depuis jusqu’à  ; celle de l’arc sera donc cette même intégrale, prise entre zéro et un ; divisant donc cet intervalle en six parties égales, et remarquant qu’ici il viendra

Ces valeurs étant substituées dans la formule (I), on aura

La valeur rigoureuse est

Ainsi l’erreur est moindre que un cent millième.

20. Cette première formule (17) est la plus simple et la plus aisée de toutes ; c’est celle qui exige le moins de calculs ; mais c’est aussi c’elle qui donne les résultats les moins approchés. Celles qui vont suivre seront beaucoup plus exactes.

21. Deuxième formule. Prenons pour diviseur général, mais n’admettons d’abord que les parties aliquotes  ; cela donnera

Or, nous avons ici nous aurons donc, en prenant pour unité l’intervalle entre les deux ordonnées extrêmes,

mais on a, dans le cas actuel,

qui donnera, en substituant,

22. Exemple I. On demande de nouveau le logarithme de deux ?

En divisant en douze parties égales l’intervalle entre un et deux, nous aurons

ce qui donnera, en substituant dans la formule (II)

la valeur rigoureuse est

l’erreur est donc

c’est-à-dire, que cette valeur est exacte dans les huit premiers chiffres décimaux,

23. Remarque. Avec le seul logarithme de deux on peut facilement trouver tous les autres. Soit un nombre absolument quelconque dont il faille chercher le logarithme. Soit la puissance de deux qui lui est immédiatement inférieure ; et soit le quotient qu’on obtient en divisant le premier de ces deux nombres par le second. Comme sera certainement un nombre moindre que l’unité, la formule (I) suffira pour déterminer le logarithme de divisant donc à en six parties égales on aura Il faudra multiplier par l’intégrale obtenue par la formule ; on aura alors le logarithme de auquel ajoutant fois celui de deux, on aura celui de avec une erreur qui ne tombera pas au-dessus de la huitième ou même de la neuvième décimale.

24. Exemple II. On demande le logarithme naturel de 10000 ?

La puissance de deux immédiatement inférieure à 10000 est . On aura ainsi on aura donc

Pour trouver ce dernier logarithme, on fera

On trouvera ensuite

La somme de ces quatre nombres, divisée par et multipliée par donne pour le logarithme de ou

La valeur rigoureuse est la différence est donc seulement de quatre unités décimales du dixième ordre.

25. D’un autre côté, ayant trouvé on aura Ajoutant celui qu’on vient de trouver, il en résultera le logarithme de égal à En prenant le quart de ce logarithme, on aura, pour le module de nos tables vulgaires

La valeur rigoureuse étant

on voit que l’erreur est au-dessous de quatre unités décimales du neuvième ordre.

26. Exemple III On demande la longueur de tout arc dont on connaît la tangente ?

L’arc dont la tangente est est l’intégrale de prise depuis jusqu’à En se servant de la formule (II) les quantités qu’il faudra y substituer pour seront des fractions ayant pour numérateur commun et pour dénominateurs respectifs les nombres et l’arc cherché sera la valeur qui en résultera pour multipliée par L’exemple suivant nous fera juger du degré d’exactitude de ce procédé.

27. Exemple IV. On demande, suivant la formule précédente, la longueur de l’arc  ?

Les dénominateurs de nos quantités sont ici ce qui donnera

d’où on conclura finalement

La valeur rigoureuse étant

il s’ensuit que l’erreur tombe au-dessous d’une unité décimale du huitième ordre.

28. Exemple V. Rectification générale de l’ellipse.

Ce célèbre problème qui exerce, depuis plus d’un siècle, le génie de nos plus grands analistcs, rentre de lui-même dans nos formules générales, dont il ne présente qu’un cas très-particulier. Soient les deux demi-axes, et proposons-nous de rectifier l’arc compris depuis l’extrémité de jusqu’au point dont la normale fait avec un angle la formule à intégrer sera

depuis Si l’on veut se contenter de la première formule, on remplacera successivement la lettre dans

d’abord par zéro et ensuite pars de On aura ainsi les valeurs de d’où on conclura celles de et par suite celle de qui, multipliée par l’arc entier exprimé en parties du rayon, fera connaître la longueur de l’arc cherché.

29. Supposons, par exemple, qu’il soit question d’assigner la longueur du quart de l’ellipse ; sera un angle droit, et devra conséquemment devenir successivement Or, on sait que

Il viendra donc, en posant pour abréger le quarré de l’excentricité

Ayant obtenu la valeur de on la multipliera par et l’on aura ainsi une valeur du quart d’ellipse qui, dans les cas ordinaires, ne sera pas fautive d’un cent-millième.

30. Exemple VI. On demande l’intégrale de depuis jusqu’à  ?

L’intervalle étant divisé en douze parties égales, on aura

En employant la formule (II), on trouve, pour le numérateur de l’intégrale

et pour son dénominateur

mais, à cause de l’intervalle il faudra diviser par seulement, ce qui donnera finalement

31. Dans mon Analise des réfractions astronomiques, j’ai donné une table des intégrales de prises jusqu’à l’infini. J’y trouve

Depuis
Depuis
Elle est donc de à

la différence avec la précédente n’excède guère un quarante-millième d’unité.

32. Exemple VII. On demande l’intégrale de depuis jusqu’à une valeur quelconque de  ?

La courbe dont l’équation est n’a aucun de ses points situé dans les angles des coordonnées de signes contraires ; mais elle a, dans chacun des angles des coordonnées de mêmes signes, une partie qui présente deux branches infinies. Les axes sont les asymptotes de la partie située dans l’angle des coordonnées négatives ; quant à l’autre partie, elle n’a qu’une seule asymptote qui est l’axe des elle a une ordonnée minimum qui répond au point pour lequel on a et conséquemment et, à partir de ce point jusqu’à l’origine, l’accroissement de l’ordonnée est très-rapide, et s’élève à un ordre d’infini qu’il n’est pas même possible de déterminer ; de sorte que cette branche ne peut approcher indéfiniment d’aucune courbe connue, à moins peut-être que ce ne soit la branche curviligne de la Logistique ordinaire.

33. Cherchons, par la première formule, l’aire de la courbe, d’abord entre et puis entre et et nous chercherons ensuite, par la seconde formule, l’aire totale entre et laquelle doit être rigoureusement égale à la somme des deux premières. La différence que nous trouverons entre les deux résultats nous mettra, à même d’apprécier l’erreur que notre méthode laisse subsister, dans le cas particulier de ce problème.

34. On trouve, dans les Tables logarithmiques de Schulze (Berlin, 1778), une table des puissances de depuis la première jusqu’à la vingt-quatrième. Divisant donc les treize premiers par leurs exposans respectifs, nous aurons nos treize ordonnées ainsi qu’il suit :

35. On aura d’abord, par la formule (I), pour l’aire comprise entre et

et pour l’aire comprise entre et

On trouvera ensuite, par la formule (II), pour l’aire totale, comprise entre et

36. On aura ainsi

Pour l’aire entre et
Pour l’aire entre et
Pour l’aire entre et

Cette dernière est un peu moindre que la somme des deux autres ; et elle doit naturellement être réputée plus exacte ; la différence est  ; c’est environ la partie de l’intégrale entière. Cette différence est un peu plus sensible que celles de tous les problèmes précédens ; mais il faut considérer aussi à quelle intégrale on avait à faire. Celle de tient une des premières places parmi ces intégrales éminemment réfractaires, qui se sont constamment jusqu’ici montrées rebelles à tous les moyens d’intégration connus, sans même en exclure l’emploi des séries infinies. Hinc ergo natura hujus functionis transcendentis parum cognoscitur, dit Euler (Calc. intég., vol. 1, n.o 228).

37. Égalant entre elles la somme des deux formules qui nous ont donné les aires partielles et celle qui nous a donné l’aire totale, on est conduit à cette nouvelle égalité très-remarquable

C’est l’équation de condition ; pour que le point du milieu, ou bien tout autre de nos treize points, se trouve sur la courbe déterminée par les douze autres. Elle est rigoureusement satisfaite, dans le cas où nos treize ordonnées sont égales entre elles : elle est rigoureusement remplie encore dans une infinité d’autres courbes dont il serait trop long de faire ici l’énumération. Elle est remplie, quoiqu’avec une différence presque insensible, lorsque la portion de courbe qui est comprise entre les limites de l’intégrale, est sans asymptote, sans imaginaires, sans point d’inflexion ni de rebroussement ; lorsqu’enfin elle ne s’écarte pas trop de quelque courbe rentrante ; telle que sont les ellipses de différens degrés. Ces sortes d’équation de condition, nouvelles dans l’analise, sont essentielles dans la théorie de l’interpolation ; elles pourront être le sujet d’un mémoire particulier.

38. Troisième formule. En conservant le diviseur général ajoutons aux cinq premiers aliquotes le nombre lui-même. Nous aurons alors et ensuite (13)

ce qui donnera

Le calcul d’après cette formule est beaucoup plus compliqué, mais aussi elle réduit à peu près au quart l’erreur de l’autre.

39. Quatrième formule. En prenant pour diviseur général et pour ses parties aliquotes 1,2,3,6,9, d’où on obtient d’abord (21)

et ensuite

40. Cinquième formule. En prenant pour diviseur général et pour ses aliquotes d’où on obtient d’abord

Cette formule paraît être, au dénominateur près, qui est double, identique avec notre seconde formule ; elle ne l’est pourtant pas ; parce que le nombre des ordonnées étant double, les lettres en acquièrent des valeurs entièrement différentes. On trouve, en effet, en désignant par ȣ la 25.e ordonnée

L’erreur que cette formule laisse subsister dans le calcul de l’arc laquelle est soustractive, n’est sensible qu’à la onzième décimale.

41. Sixième formule. Le diviseur général étant encore  ; si l’on emploie les parties aliquotes  ; ce qui donne on aura d’abord (13)

et ensuite

L’usage de cette formule réduit au quart l’erreur que la précédente avait laissé subsister.

42. Septième formule. Le diviseur général étant toujours , prenons ses aliquotes  ; ce qui donnera on aura d’abord

et ensuite

Par l’usage de cette formule l’erreur du calcul de ne devient sensible que sur la douzième décimale.

43. Huitième formule. Prenons pour diviseur général et pour ses aliquotes d’où cela donnera d’abord

Comme nous avons ici ordonnées, nous représenterons

Les vingt premières par

Les vingt suivantes par

Les vingt autres par

Et enfin la dernière par Il viendra ainsi

Nous n’avons point mis cette formule à l’épreuve ; mais on peut présumer que dans le calcul de , l’erreur qu’entraînerait son usage tomberait au-delà de la vingtième décimale.

44. Nous ne craignons pas d’avancer qu’à l’aide de ces diverses formules, toute intégrale quelconque, de la forme , peut-être évaluée numériquement, entre les limites données, moyennant un nombre fini et très-limité de termes, indépendamment du calcul intégral, et de toute notion d’infiniment petit, par les seuls moyens que fournit l’algèbre élémentaire, et avec toute la précision que l’on veut donner à son calcul ; pourvu seulement que la fonction ne devienne ni infinie ni imaginaire, dans l’étendue de l’intégration. Toute fonction intégrale d’une seule variable, telle que doit donc être comprise désormais dans la classe des quantités entièrement connues.


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  1. Je dois l’idée, très-ingénieuse, qui sert de fondement à cette nouvelle méthode d’intégration à M. d’Obenheim, ancien sous-directeur des fortifications professeur de mathématiques à l’école d’artillerie de Strasbourg. Il l’a exposée dans un ouvrage qu’il vient de publier sous le titre de Balistique ou Indication de quelques expériences propres à compléter la théorie du mouvement des projectiles de l’artillerie ; mais je crois pouvoir en revendiquer les développemens et applications qui vont suivre, lesquels sont entièrement mon ouvrage.
    (Note de M. Kramp.)