Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 03/Trigonométrie, article 4

TRIGONOMÉTRIE.

Démonstration de quelques formules de trigonométrie
rectiligne et de trigonométrie sphérique ;
Par M. Gergonne.
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§. I.

Soient désignés par les trois côtés d’un triangle, soit reetiligne soit sphérique, et par les angles qui leur sont respectivement opposés.

S’il s’agit d’un triangle reetiligne, on aura

Si l’on prend successivement la somme et la différence de ces deux équations, il viendra en réduisant

Multipliant ces deux derniers, membre à membre, et réduisant encore, on aura, en transposant,

ou
ou enfin

S’il s’agit d’un triangle sphérique on aura

Prenant successivement la somme et la différence de ces équations, il viendra

Multipliant ces deux dernières équations, membre à membre, en observant que et divisant par on aura

ou, en transposant,

ou
ou enfin

Cette manière de déduire des équations fondamentales la proportionnalité des sinus des angles aux côtés opposés, dans le triangle rectiligne, et aux sinus de ces côtés, dans le triangle sphérique, rne paraît remarquable par sa simplicité et son uniformité.

§. II.

Conservons les mêmes notations que ci-dessus, et soit posé, en outre,

Dans le triangle rectiligne, on a, sans aucune ambiguïté de signes,

On déduit de là

c’est-à-dire,

prenant successivement les signes supérieurs et les signes inférieurs, en ayant égard à la valeur de et réduisant, il viendra

Ces formules sont, pour les triangles rectilignes, ce que sont, pour les triangles sphériques, les formules de MM. Gauss et Delambre, démontrés par M. Servois, à la page 84 du second volume de ce recueil.

En divisant successivement la première par la seconde, la troisième par la quatrième, la première par la troisième, et la seconde par la quatrième, il vient

Ces dernières formules sont exactement, pour les triangles rectilignes ce que sont les Analogies de Néper pour les triangles sphériques.

Dans le triangle sphérique, on a, sans aucune ambiguïté de signes

On déduit de là

ou bien

En prenant successivement les signes supérieurs et les signes inférieurs, se rappelant qu’en général

et faisant attention à la valeur de il viendra

Ces formules sont celles de MM. Gauss et Délambre, dont il a été question ci-dessus.

En divisant successivement la première par la troisième, la seconde par la quatrième, la quatrième par la troisième, et enfin la seconde par la première, il vient

Cette manière de parvenir aux Analogies de Néper, outre son extrême brièveté, a donc encore l’avantage de donner, chemin faisant, d’autres formules utiles.

Au moyen de ce qui précède, et de ce qu’on sait d’ailleurs, la trigonométrie analitique, tant rectiligne que sphérique, me paraît pouvoir être réduite au plus haut degré de simplicité et de symétrie.