Actes du Congrès international de philosophie scientifique/I. — V. Allocution de M. ENRIQUES
M. F. Enriques, professeur à l’Université de Rome, adresse à son tour la bienvenue au Congrès. Il se réjouit de ce que le Congrès affirme vouloir faire de la philosophie scientifique, et souhaite en même temps que cette affirmation ait vraiment le caractère universel qui convient à la pensée scientifique. Si l’on voulait se restreindre à des tendances, des écoles ou des vues particulières, on renouvellerait la faute du positivisme qui, autrefois, a essayé ainsi de gagner le consentement universel au nom de la science. En effet, la science est une discipline de la raison qui ne saurait imposer un choix déterminé entre des perspectives et des fins différentes. Bref, il faut conserver la liberté philosophique au sein de la pensée scientifique : l’harmonie qu’on doit viser dans ce domaine, c’est la « mutuelle entente » plutôt que l’accord des idées. M. Enriques signale ici le danger qui semble menacer à l’heure actuelle le renouveau de la pensée scientifique et qui est, d’après lui, le logicisme d’où pourrait bien sortir une nouvelle scolastique.