Librairie de L. Hachette et Cie (p. 45-47).

XV

PREMIERS DISCIPLES DE JÉSUS.



Le jour suivant, Jean se trouvait encore là, accompagné de deux disciples.

Valentine. Qu’est-ce que c’est, disciples ?

Grand’mère. Des disciples sont des élèves, des amis, qui croient à la sagesse d’un Maître et qui cherchent à y faire croire les autres et à lui faire avoir d’autres disciples.

Jean étant là, vit passer Jésus, et il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Les deux disciples, qui l’entendirent, suivirent Jésus. Et Jésus, s’étant retourné, les vit qui le suivaient et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent :

« Maître, où demeurez-vous ? »

Jésus répondit : « Venez et voyez. »

Ils le suivirent jusqu’à sa demeure, et ils restèrent chez lui ce jour-là. L’un de ces deux disciples était saint Jean, qui fut depuis l’ami de Jésus, et qui a écrit l’Évangile ; c’est pourquoi on l’appelle Jean l’Évangéliste ; l’autre disciple était saint André, frère de Simon. André rencontra Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie. » Et il le mena à Jésus.

Jésus l’ayant regardé, lui dit : « Tu es Simon, fils de Jean, tu t’appelleras Pierre ; » et depuis ce temps Simon fut appelé Pierre. C’est l’Apôtre Saint-Pierre.

Louis. Et pourquoi Notre-Seigneur l’a-t-il appelé Pierre ?

Grand’mère. Tu le verras plus tard, quand on parlera de saint Pierre comme chef de l’Église de Notre-Seigneur.

En voilà assez pour aujourd’hui, mes chers enfants ; à demain la suite.

Tous les petits. Oh ! non, Grand’mère ! encore un peu, je vous prie ; c’est si amusant !

Camille. Vous voyez bien, mes petits, que Grand’mère est fatiguée ; il y a longtemps qu’elle parle.

Henriette. Quel dommage ! Je voudrais savoir tout de suite comment et pourquoi les méchants Juifs ont fait mourir le bon Jésus.

Grand’mère. Vous le saurez dans quinze jours, peut-être même plus tard.

Et la grand’mère s’en alla après les avoir embrassés.

Les enfants soupiraient et ne bougeaient pas ; enfin, Élisabeth rompit le silence :

« Je voudrais bien savoir, dit-elle, ce qu’était devenue la pauvre Sainte Vierge après le départ de Jésus ; elle devait être bien triste.

Camille. L’Évangile parle souvent de la Sainte Vierge comme accompagnant Jésus ; il paraît certain que la Sainte Vierge, avec quelques autres saintes femmes, a souvent suivi Notre-Seigneur. Elles logeaient habituellement chez un ami de Jésus nommé Lazare, qui était riche et qui donnait tout ce qui était nécessaire à Jésus, à ses disciples et à sa divine mère, la Sainte Vierge Marie.

Élisabeth. Tu es sûre ? Comment sais-tu cela ?

Camille. Parce que je l’ai lu dans des livres qu’on m’a donnés, et puis Grand’mère me l’a dit.

Élisabeth. Je suis bien contente de le savoir. Cela me faisait de la peine de penser que la pauvre Sainte Vierge était restée seule, pauvre, abandonnée.

Jacques. Camille, sais-tu ce que Grand’mère nous racontera demain ?

Camille. Je crois qu’elle nous dira le premier miracle de Jésus, et d’autres miracles encore.

Jeanne. Raconte-nous cela, Camille, je t’en prie.

Camille. Non, c’est Grand’mère qui veut bien s’en donner la peine ; ce serait mal à moi de lui ôter le plaisir de vous instruire par son récit.

Jeanne. C’est vrai, allons jouer. »