Alphonse Lemerre (p. 9-10).

II

ADORATION


Je t’adore du plus profond de mes ennuis,
Ô Soleil de mes jours et Lune de mes nuits
Ciel d’où coulent des flots de larmes sur nos rires.
En ton grand cœur mon cœur puise tous les délires
Que les hommes marqués de Dieu voient dans le fond
Des rêves. Je t’adore, ô femme, cœur profond,
Océan de tristesse où mon âme s’abreuve !
Ton souvenir en moi coule comme un grand fleuve ;
Je m’y laisse emporter parfois dans les beaux soirs
Vers les pays divins où sont les chauds Espoirs,

Les saintes Visions et les grandes Tendresses,
Vers le pays des morts, Maîtresse des maîtresses.
Et ce sera mon seul regret, ô front sacré,
S’il faut que mon amour meure quand je mourrai.